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Joug de dressage à trois têtières et témoignage autour de l’attelage bovin en Sud-Périgord par Jeanine LEGAUT

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En même temps qu’un témoignage sur les attelages de boeufs et ses danger, Jeanine Legault nous communique de nombreuses photos sur un joug à trois têtes qu’utilisait son père. Merci à elle pour sa contribution.
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« Mon enfance a été marquée par un accident très grave causé par un attelage de bœufs.
En 1954, j’avais sept ans. Mes parents étaient de petits  agriculteurs  du  Sud-Périgord. Dans  ce  temps-là, on  fauchait  les  fougères  sèches dans  les  bois  pour faire la litière dans l’étable. Ainsi cela économisait  la paille.
Pour charger un maximum, mon père avait fait réaliser un plateau sur deux roues basses en fer. Le ramassage terminé, ma mère passe devant  les bœufs pour les faire avancer et là, tout s’est enchaîné de façon catastrophique. Pour une raison inconnue, les bêtes foncèrent en tournant très vite autour d’un arbre contre lequel j’étais appuyée. Le  miracle voulut que je sois plus grande que la roue qui m’écrasa contre le  chêne: cinq jours de coma, de multiples fractures et un séjour de trois  mois à l’hôpital.
Les années qui suivirent, mon père préféra dresser des vaches et ce fut  l’époque de la BERMEE de race Garonnaise et CASTA au pelage clair. Toute la famille aimait ces deux-là pour leur force et leur docilité. C’est  donc avec CASTA et BERMEE que mon père soumettait une novice au  joug à trois têtières.
Dans mon souvenir, je les vois déambuler inlassablement dans notre  allée et les chemins.
Evidemment, au début, l’apprentie était rétive mais cernée par la forte  expérience de CASTA et BERMEE, la jeune vache apprenait vite…
Avec un joug simple, elle était destinée à tirer une sarcleuse dans la  petite vigne de ce temps-là ainsi que dans d’autres cultures. Je me souviens particulièrement des fourchées de foin bien sec et odorant, ramassées à la hâte avant l’orage menaçant. BERMEE et CASTA ramenaient la lourde charretée et, toutes fumantes sous les premières  gouttes, ne rataient pas la grande porte de la grange!
En relatant ces souvenirs, je voulais rendre hommage à mes parents et  à toute cette génération de modestes paysans de l’après-guerre, pour leur  courage et leur détermination.
Mon destin ne fut pas agricole si j’ose dire mais je suis très fière de mes  origines de fille de la terre Périgourdine! »
Jeanine Legault
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Démarrage d’un projet « traction bovine » les 18 et 19 Mars 2017 à Amphoralis, Sallèles d’Aude (11)

 

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Virginie Chabbert du parc Antique Amphoralis du Grand Narbonne nous communique quelques informations sur le démarrage d’un projet agricole incluant la traction bovine et l’intervention de Thierry Dupré.

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« Comme vous le savez peut-être déjà, cette année démarrera à Amphoralis (Cliquez ici pour voir) un projet agricole.

Ce projet vise à expérimenter, dans un premier temps, le travail du sol avec des techniques antiques (traction animale bovine, travail du sol avec l’araire …) sur une surface d’un Jugerum, unité de mesure agraire antique.

L’agronome antique Varron nous indique qu’un Jugerum, soit environ ¼ d’hectare, correspond à la surface que peuvent travailler 2 bœufs attelés ensemble en une journée.

C’est ce que nous expérimenterons les 18 et 19 mars, grâce à l’intervention de Thierry Dupré, bouvier expérimenté du Lauragais. »

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Téléchargez le programme ici: fichier pdf

Le joug, Extrait de « La Harde » livre de Joseph de Pesquidoux, un témoignage littéraire sur la fabrication d’un joug d’attelage.

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Cozette Griffin Kremer nous fait parvenir cet extrait d’un livre ancien intitulé  « La Harde » de Joseph de Pesquidoux de l’Académie Française (Plon Paris, 1936) qui évoque assez en détail, la fabrication des jougs et leur flambuscage.

 

LE JOUG

« On est toujours un écolier, on n’a jamais jamais fini de tourner les pages du livre agreste… Voici ce que je viens d’y lire… Mais, qu’est-ce qu’un joug? Une pièce de bois façonnée sous laquelle on accouple les bœufs pour le travail. Elle comporte deux entrées qui doivent s’appliquer exactement sur la nuque des animaux, de peur qu’elles provoquent de l’échauffement ou des plaies en frottant; deux oreilles, une à chaque extrémité, et deux chevilles pour y enrouler les courroies qui la fixent aux cornes ; enfin, en son milieu, des brides où pend un anneau, et, enfoncé derrière ces brides, un crochet. Brides, anneau, crochet sont de fer épais. Quand on attelle pour un transport on passe le bout du timon dans l’anneau, amarré par une cheville de fer ; quand on attelle pour le labour on accroche la chaîne de tirage au crochet… Et « va donc Bouet, va donc Marty », c’est le nom des bœufs… Un joug a 1 m. 35 de long, 6 à 7 centimètres de large, vu posé sur la tête des animaux, et 10 à 12 de haut, vue de champ. Cette dimension parce que c’est sous un joug de cet écartement que les animaux conjuguent le mieux leurs efforts : plus court, ils se gênent, plus long, ils perdent de leur puissance ; cette force de bois, parce qu’elle est nécessaire comme suffisante pour toute besogne. Ce sont là choses d’expérience millénaire. Enfin, un joug pèse à l’ordinaire de 10 à 12 kilos.

On ne fait les jougs qu’avec de l’ormeau ou du frêne; chez nous, toujours avec de l’ormeau. Ces bois sont seuls assez résistants et légers à la fois. Ils rompent rarement. Soit sous un poids excessif, soit sur un coup de tête des animaux qui attaquent trop brusquement leur charge. Ils le cassent à l’ordinaire sur le passage des brides, au joint de pénétration des boulons… Donc, un de mes métayers qui a brisé le joug de ses grands bœufs en tirant des cailloux des prestations 2 000 kilos de gravier, sans compter le poids du char), à court de bois sec, est venu me prier d’abattre un ormeau pour en faire façonner un autre. Je me récriai: « Vous n’y pensez pas. Ce joug humide et vert sera trop lourd; de plus, il va gauchir et se fendre au travail. Il vaut mieux acheter quelque part une bille sèche. » Le charron était là, amené par le métayer. « Non, monsieur. Nous allégerons, nous sécherons et durcirons le joug aussitôt façonné. Il ne gauchira pas, il ne se fendra pas. Ferré, il servira tout de suite, comme fait avec du bois de dix ans. Vous voulez acheter une bille? Oui, si vous la trouvez vieille d’abord, si on veut vous la vendre ensuite. Un morceau fin, pour joug, ça se garde. C’était juste ; l’économie paysanne veille à tout… « Allons » dis-je. Et tandis que nous cherchions un arbre, sain et droit comme un pilier, poussé sur un fonds compact et frais, mais non humide, qui nourrit une fibre dense, pour y trouver ce joug, et d’autres en prévision, le charron dit encore : « Venez après-demain à la métairie, vous verrez, monsieur, comment on fait un joug rassis d’un joug vert. »

J’y allai, assez incrédule. Tout le monde attendait, le joug façonné appuyé au mur, lourd comme un lingot de plomb. Le charron le prit, le frotta longuement avec des peaux de jambon. On vit le bois luire d’un reflet terne, d’un éclat gras. Une odeur de lard se répandit dans la cuisine où nous étions, autour de la vaste cheminée. Le chat, à pas muets, vint flairer cet étrange et onctueux objet. On le chassa. Des brassées de genêt emplissaient un coin de la pièce, toutes les tiges desséchées qu’on avait pu trouver sur les pieds. On en empila sur les landiers. On alluma. Une flamme éblouissante prit d’un coup. Le charron, qui tenait toujours son joug des deux mains, le plongea dans le brasier, à l’endroit le plus ardent, au milieu d’un bouquet d’étincelles. Le joug flamboya. De petites lueurs blêmes l’enveloppaient, aussitôt éteintes que jaillies, comme des éclairs, et une âcre buée sortait de toutes parts de lui. Il se mit à grésiller, à rissoler ; un bruit de friture s’éleva, comme celui qui monte d’une poêle où une viande cuit [sic] dans son jus. Et comme on le tournait et le retournait dans le brasier, on l’entendit bientôt siffler comme le vent, chanter comme une eau vive. Enfin, toutes les brassées consumées, le feu tomba soudain comme il s’était allumé, avec lui le bruit multiple et ce ruissellement d’eau comme un chant. Cependant le joug ne s’était pas un instant enflammé… On le laissa se refroidir, et le charron me dit en me le tendant : « Soupesez-le. » Il était considérablement allégé, il avait presque le poids normal. « C’est que, monsieur, il s’est séché et durci. » Et, cherchant un couteau sur la table, il frappa du manche sur le joug. L’outil rendit un son clair, comme un vieux madrier par exemple, lorsqu’on le heurte du doigt pour savoir son degré de siccité. Le charron acheva : « On le ferrera demain, et l’homme pourra le lier et finir ses prestations. Il ne lâchera, il ne cassera pas, il se fendra moins encore. » Ce fut vrai.

On brûle du genêt parce que c’est le combustible qui dégage la flamme la plus intense et que, partant, il est le plus susceptible d’amener le joug au point de siccité et de dureté voulu… On met de même au feu les piquets de châtaignier, pour en « tremper » la pointe… On se sert de graisse parce qu’en se mêlant à la fumée du brasier elle forme un corps visqueux qui empêche le bois de s’enflammer, et qu’en fondant et en l’imprégnant elle le garde de se fendre. C’est là tout le secret. Il était inutile, en effet, de courir pour trouver une bille d’ormeau rassise. »

Extrait de « La Harde » de Joseph de Pesquidoux

On peut trouver ce livre d’occasion sur internet.

Un jour, deux jougs, deux jougtiers, Maillezais (85), 10 Août 2016 par Michel Nioulou

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Photo Jean-Léo Dugast

Une rencontre autour des bœufs de travail

Maillezais, au bord du marais Poitevin, accueillait le 10 Août 2016, la fête des bœufs de travail.

Jérome Csubak et son épouse ont organisé cette rencontre sur le site des roulottes de l’abbaye dont ils sont les promoteurs. Emmanuel Fleurentdidier et Solène Gaudin étaient également venus épauler l’équipe d’organisation .

On a pu voir évoluer la paire de Vosgiens d’Emmanuel et la paire de boeufs Parthenay du propriétaire des lieux qui présentait également une paire de jeunes bœufs en début de dressage.

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Jérome Csubak

Différentes démonstrations d’attelages ont eu lieu devant un public venu nombreux malgré le déroulement de la fête un jour de semaine.

Des séances de travail avec des chevaux étaient aussi au programme avec en particulier un bel attelage de Manu Davignon.

Brocante, artisans, maréchal-ferrant venaient compléter les animations d’une journée déjà bien remplie.

La naissance de deux jougs.

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« Depuis le matin, à l’abri du soleil, sous la stabulation, des coups sonores de haches et d’herminettes viennent régulièrement ponctuer l’ambiance de la journée.

Lionel Rouanet et moi-même avions été invités à venir présenter le travail de la taille des jougs à la fête des bœufs de travail de Maillezais.

Soigneusement enveloppés dans des bâches étanches, nous déballons un peu avant neuf heure nos pièces de bois maintenues humides depuis chez nous à l’autre bout de la France, l’Aveyron pour Lionel et la Saône-et-Loire pour moi.

Le plein été n’est certes pas la meilleure époque pour transporter dans les voitures surchauffées des pièces de bois parfois immergées depuis plusieurs mois et sujettes dès leurs sorties de l’eau à une dessiccation trop rapide et à l’apparition de fentes dans les pièces qui peuvent parfois être rédhibitoires.

Après un déballage et mise en présentation de nos différents modèles de jougs, nous attaquons rapidement le travail.

Très fortuitement, il se trouve que chacun des modèles que nous avons à tailler aujourd’hui est nouveau pour l’un et pour l’autre.

Lionel commence un joug en frêne qui lui a été commandé. Ce dernier, un joug mixte, est destiné à joindre d’un côté un bovin et de l’autre une mule ou un âne.

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Photo Jean-Léo Dugast

Ce type de joug a suscité de nombreuses interrogations et questionnements du public.

Pour ma part, c’est un joug double que je taille, un modèle de la Loire, à la limite du Puy-de-Dôme, un joug « de montagne » comme le nomme la personne qui me l’a commandé. C’est avec le modèle d’un joug ancien à proximité que je taille la pièce de frêne.

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Je travaille différemment de Lionel en pratiquant un traçage avec un gabarit sur la bille dégauchie.

Bien sûr le traçage n’est qu’indicatif mais permet aussi, au moins au début sur un modèle nouveau, d’avoir des repères précieux. La réalisation du gabarit à l’atelier permet aussi de bien s’imprégner des formes et des subtilités du joug que l’on découvre.

Bien qu’aujourd’hui à Maillezais, le modèle soit nouveau pour lui, Lionel réalise le plus souvent des jougs du type Aveyronnais dont il maîtrise la réalisation du fait de son apprentissage auprès de René Alibert à Laissac dans l’Aveyron.

A contrario, je travaille en autodidacte et j’ai été amené à réaliser de nombreuses formes régionales différentes (Charollais, Velay, Vendée, Loire). C’est aussi pour cela que je réalise des gabarits qui me permettent de mémoriser les formes et les tracés.

C’est donc avec prudence que nous avançons la taille sur nos jougs respectifs.

Bien sûr le public s’interroge et s’étonne de nos réponses lorsque nous leur expliquons que nous réalisons régulièrement des jougs dont la destinée n’est pas de finir en décoration au dessus d’une cheminée ou d’une porte, mais bel et bien d’avoir un usage réel, une fonction de travail chez les différents bouviers qui nous les réclament.

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La découverte de la part du public de l’existence encore active de la pratique professionnelle de l’attelage bovin les laissent souvent dubitatifs, certains repartent sûrement en se disant qu’on leur a raconté des mensonges !!! Et pourtant!!

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En milieu de matinée, une dizaine de personnes de l’académie des bouviers du Puy-Du-Fou nous rendent visite. Le groupe guidé par le dynamique et motivant Laurent Martin, a échangé sur la technique, les différentes formes de jougs, l’attelage, le liage. Cette rencontre a été pour nous l’occasion de croiser des praticiens, apprentis ou confirmés qui travaillent dans l’environnement très spécifique du spectacle, mais dont l’implication dans l’attelage des bovins est très marquée et passionnée.

La présence en visiteurs de Jo Durand, paysan bouvier au Dresny en Loire-Atlantique et de Nicole Bochet, chercheuse et passionnée par l’attelage bovin, a permis une nouvelle fois, outre l’amitié que nous avons pour eux, de croiser des expériences, des points de vues.

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En discussion avec Jo Durand 

A la pause de midi avant d’aller manger quelques mogettes pour reprendre des forces, nous mouillons copieusement nos deux pièces de frêne et nous les couvrons soigneusement pour limiter le séchage. La température est forte et le soleil ardent !! Nous devons être vigilants !!

Après avoir repris nos tailles en début d’après-midi, comme une pause dans notre journée, nous prenons le micro devant la paire de Parthenay pour un moment de présentation du travail des jougs, de leur fabrication et de leur utilisation avec différents liages de plusieurs modèles de notre fabrication.

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Photo Jean-Léo Dugast

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Emmanuel Fleurentdidier

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Solène Gaudin

Nous reprenons ensuite le travail, toujours au son des haches, grandes et petites herminettes, planes, ciseaux, gouges et maillets entrecoupé d’explications de notre part, et d’enrichissants témoignages et anecdotes que nous confient les nombreuses personnes de la région qui viennent à nous et qui voici quelques décennies encore, liaient des bovins.

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Progressivement, le public se fait plus clair, puis disparaît. Les jougs ont déjà bien pris forme. Les deux lourdes pièces de frêne du matin se sont visiblement affinées et allégées, la finition se fera à la maison dès notre retour.

Le soir est venu et, malgré la fin de la fête, nous taillons encore un peu, comme pour prolonger ce moment, où, malgré le fait que nous nous connaissons déjà depuis plusieurs années, nous avons pour la première fois travaillé côte à côte. Moments rares, intenses où, dans la même passion, nous avons fabriqué chacun un joug qui coiffera des bœufs qui patiemment travailleront dans la discrétion des montagnes du Massif Central et des Pyrénées. »

 Michel Nioulou

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Toutes photos Véronique Nioulou sauf mentions « Jean-Léo Dugast ».

Un grand merci à Jean-Léo pour sa contribution.

Histoire d’un joug

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Un message laissé sur le répondeur : « Bonjour Monsieur, je vous contacte car le joug de mes bœufs est trop petit et il m’en faudrait un plus grand. Merci de me rappeler »

C’est ainsi que commence souvent la fabrication d’un nouveau joug.

Quelques temps après l’appel, je me rends à Chausseterre dans la Loire pour prendre les mesures sur une paire de bœufs Vosgiens âgés de bientôt cinq ans.

Philippe Gaillat qui m’avait contacté au téléphone, m’avertit : « Je veux un joug de montagne, le même que j’utilise actuellement, mais à la bonne taille. Par contre il faudrait l’élargir un peu, les bêtes ont plus de gabarit qu’autrefois et elles frottent trop au timon lorsqu’elles travaillent avec un joug ancien, même si les têtières sont à la bonne taille »

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On regarde, on décide des quelques modifications qui ne modifieront pas l’esthétique du modèle.

Je prend les mesures sur les bœufs avec les deux modèles de jougs de prises de taille (type Charollais et type Velay) que j’ai réalisés voici quelques années. Ces jougs sont de simples têtières réglables grâce à une réglette mobile, que je viens positionner sur les cornes à la bonne place afin de prendre au plus juste la taille des têtes.

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Après avoir bien observé et analysé la forme du joug « de montagne », c’est le joug de mesure du type « Charollais » qui me servira à reporter la bonne taille grâce à des points de repères communs aux deux formes de jougs.

Il me sera aussi possible de fabriquer par la suite un joug de mesure « de montagne » afin d’avoir directement les tailles pour la réalisation d’un tel modèle sans passer par un modèle intermédiaire.

 

Et voilà c’est parti pour la réalisation d’un nouveau modèle pour moi.

Une fois rentré à la maison, je prend les cotes d’un joug ancien que j’ai ramené de Chausseterre afin de tracer des gabarits (vue du dessus, de face et de l’arrière) sur de la planche fine tout en tenant compte des modifications décidées avec Philippe.

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Je trie un morceau de frêne au bon débit dans le bassin où trempent depuis plusieurs mois, des pièces, qui cette fois-ci avaient été débitées au banc de scie.

Après un tracé rapide réalisé avec les gabarits en mettant bien sûr les têtières à la bonne mesure, j’attaque la taille. gaillat p article joug 23 ok

D’abord les ouvertures de têtières, puis le passage des liens sur le dessus, et la découpe de la forme arrière des têtières. Taille du corps central, des oreilles, des passages de liens à la base des têtières. Dégrossis à la hache, finitions à l’herminette, plane, râpes, racloirs.

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J’ai taillé en partie ce joug à la journée des bœufs de travail à Maillezais en Vendée.

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Tout au long de la taille, le joug est maintenu humide et enveloppé après chaque session de travail.

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La taille terminée, le joug est flambusqué, c’est-à-dire qu’il est passé au feu et simultanément imprégné de matière grasse animale ou végétale, afin de limiter au maximum les problèmes de fentes.

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Pour la seconde fois, je monte dans les montagnes de la Loire à la limite du Puy-de-Dôme pour le réglage du joug sur la tête des bœufs.

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Après plusieurs liages pour vérifier et modifier l’appui des cornes dans les logements, le passage du bas de la têtière au dessus du chignon, le positionnement semble bon et les bêtes à l’aise.

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Le joug travaille dorénavant à sortir du bois, du fumier, herser les prairies avec une paire de bœufs de bon tempérament.

Fabriquer régulièrement des jougs aujourd’hui paraît peut-être impensable et pourtant, mon expérience d’une dizaine d’années ainsi que celle de mon ami Lionel Rouanet qui fait le même travail que moi prouvent le contraire. N’oublions pas bien sûr les quelques anciens en particulier René Alibert qui reste un exemple et une référence en la matière.

Malgré une expérience modeste, des erreurs, des recherches, des tâtonnements, le travail que je réalise avec passion est d’un enrichissement énorme avec le plaisir du contact avec les animaux, la satisfaction d’une tentative de maintien d’un savoir-faire au service d’un autre savoir-faire. C’est aussi une expérience humaine riche de rencontres simples et sincères qui motivent à chaque fois pour continuer à maintenir la flamme.

Michel Nioulou

gaillat p article joug 6 ok. Histoire d'un joug.

Fête du « char à boeufs » à Chasselas avec un attelage bovin de Michel Berne en 2015

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C’est Michel Berne et Maryse Berne Duclos de Bourg-Argental (42) qui ont attellé en 2015 à Chasselas (71) une paire de bovins, à l’occasion de la fête du « Char à boeufs ». Cette manifestation s’est déroulée pour le cinquantième anniversaire de la reconstitution du voyage qu’avait fait Claude Brosse à Versailles vers 1700 avec un char à boeufs pour redynamiser la vente des vins de la région.  

C’est le char spécialement fabriqué et utilisé en 1965 pour la reconstitution et par chance sauvegardé en parfait état jusqu’à aujourd’hui, qui a été utilisé.

Michel et Maryse avaient gentiment dépanné Laurent Billoux qui devait venir initialement avec l’un de ses attelages bovins qui, à la suite d’une blessure d’une de ses vaches dressée, n’avait pas pu être présent.

La journée s’est déroulée dans la bonne humeur et a rappelé à de nombreuses personnes de Chasselas, la reconstitution de 1965.

 

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Michel Berne en discussion entre bouviers avec Laurent Janaudy de Manziat.

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Vidéos de travail avec un boeuf Pie noir Breton chez Agnès et Luc Bernard à Courgenard (72)

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Luc Bernard avec Cassis au jouguet au Dresny en 2014

Agnès et Luc Bernard mettent en ligne de nombreuses vidéos de l’utilisation fréquente de leur boeuf Cassis pour différents travaux sur leur ferme. Ils l’utilisent en particulier pour dérouler le fil de fer barbelé lors de la réalisation des clôtures.

Cliquez sur les différents liens ci-dessous qui conduisent directement aux vidéos du Facebook de la Ferme d’héliacynthe.

https://www.facebook.com/heliacynthe

Déroulage du fil de fer 1   

https://www.facebook.com/watch/?v=1026464337442532

 

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Transport de grillage de clôture

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Guidage des veaux au pré

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Labour au brabant avec les deux boeufs Montbéliards de Jean-paul Foray, Saint-Bénigne (01)

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Jean-Paul Foray de Saint-Bénigne, a mis au travail deux boeufs Montbéliards. Il était présent à la fête de Reyssouze dans l’Ain à quelques kilomètres de chez lui.

Voici quelques photos et une vidéo de ses animaux au travail.

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Jean-Paul échange  sur sa pratique de bouvier avec Laurent Janaudy, un maraîcher en traction animale et bouvier lui-même venu de Manziat en voisin.

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Réflexions sur la conduite d’un boeuf en solo de derrière par Jo Durand, le Dresny (44)

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Jo Durand travaille sur sa ferme avec entre autres, une paire de boeufs Vosgiens. Il a aussi dressé un boeuf Vosgien en solo qu’il mène souvent en guide.

Il nous communique quelques photos et un petit argumentaire sur les avantages de la pratique. 

Pour les cultures légumières qui ne demandent pas de puissance, je n’ai besoin que d’un seul bœuf et le menage par l’arrière permet de conduire le bœuf et l’outil en même temps.
Je suis seul pour effectuer ce travail, c’est donc plus rentable que si nous étions deux.

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Pour les transports légers, j’utilise un avant-train (avec un siège) sur lequel j’attelle une remorque. Je voyage donc assis.

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Pour les débardages, je travaille souvent derrière le bœuf .
En plaçant le bœuf avec les rennes longues, de derrière je suis beaucoup plus précis et rapide; j’accroche mes bois en restant derrière, j’ai beaucoup de précision pour le tirage car de derrière je vois la trajectoire du bois.

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Merci à Jo et Christine pour leur communication.

FÊTE DES BOEUFS DE TRAVAIL à Maillezais (85), 10 Août 2016

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FÊTE DES BOEUFS DE TRAVAIL
à Maillezais le 10 Août 2016

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C’est à Maillezais, en Vendée, au lieu dit le Moulin du Coteau, chez Jérôme et Fanny Czubak, que se déroulera,  le 10 août 2016, la première « Fête des Bœufs de Travail », au cœur de la Venise Verte, sur le site des Roulottes de l’Abbaye.

Une journée pendant laquelle seront mis au travail des bœufs Parthenay, Vosgiens et où vous sera faite la présentation de jeunes Maraîchins.

Le but de cette manifestation est de présenter la traction bovine, de montrer qu’elle existe encore, que la pratique n’est pas que du folklore puisqu’elle est toujours utilisé dans un cadre professionnel.
Au programme, démonstrations de travail, mais aussi possibilité de mener des bœufs.

Des chevaux seront aussi présents pour effectuer des travaux du sol et des promenades en calèche. Un large panel des races de chevaux de trait français sera présenté au public tout au long de la journée ainsi que de nombreuses races locales comme le trait Poitevin mulassier, le baudet du Poitou, la mule poitevine, le bœuf Maraîchin, la chèvre Poitevine….en partenariat avec le CREGENE et l’UPRA.

La présence de Michel Nioulou et de Lionel Rouanet, tous deux jougtiers, permettra de découvrir pendant la journée la technique de fabrication des jougs et leurs réglages.

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Cette journée sera aussi l’occasion de découvrir les produits locaux et artisanaux traditionnels de la région.

Buvette et restauration sur place avec possibilité de réserver un repas vendéen (12,5 euros réservation au 02 51 87 15 15).
Il y aura des animations toute la journée, pour les grands et les petits avec des jeux.
Le matin à partir de huit heures, un vide-grange est organisé. Les animations débuteront vers 10 heures jusqu’à 18 heures. 

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