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Hersage de prairie avec une jeune paire de boeufs Vosgiens chez Marcel Margerit, Montagny-près-Louhans (71)

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Marcel Margerit travaille avec des boeufs depuis toujours.

Voici presque deux années qu’il s’est installé en Saône-et-Loire après sa retraite.

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Il remet en état un petit domaine de quelques hectares à l’aide de ses jeunes boeufs Vosgiens achetés chez Philippe Kuhlmann.

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Voici une vidéo du printemps 2019 où il herse et nivelle une prairie en utilisant le système ancestral et économique des branchages réunis en un gros fagot alourdi par une charge. Cette technique peut être aussi utilisée pour émietter le fumier après un épandage à la fourche.

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Vidéos de la rencontre de bouviers 2019, écomusée d’Alsace, Ungersheim

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Plantation de pommes de terre au lycée agricole d’Ahun (23) avec la paire de boeufs de Jean-Pierre Chomet en mai 2019

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Photos Bruno Barlier, issue de l’article de « La Montagne »

Cet article de Romain Conversin a été publié dans « La montagne » le 18/05/2019 et est consultable en ligne avec sa vidéo en cliquant ici.

Le lycée agricole d’Ahun a vécu un retour dans le passé. Jeudi, des machines anciennes, tractées par des chevaux, des ânes et des bœufs, ont permis de planter des patates dans deux parcelles de l’établissement. C’était la quatrième édition de l’opération « Patates solidaires », pilotée par l’Association des membres de l’ordre du mérite agricole (AMOMA) de la Creuse.

Plantation sur deux parcelles

« Nous voulons conduire une opération d’intérêt général en partenariat avec le lycée agricole et la banque alimentaire, précise Alain Parrain, président de l’AMOMA 23. La banque alimentaire nous disait qu’ils manquaient de légumes frais, alors on s’est demandé ce que l’on pouvait faire. On a décidé de planter des pommes de terre. La moitié de la récolte revient au lycée agricole, et l’autre moitié à la banque alimentaire. »

Près d’une tonne de semence a été plantée ce jeudi sur deux parcelles avoisinant les 7.000 mètres carrés à elles deux. De quoi avoir une récolte bien fournie à la fois pour le lycée et pour la banque alimentaire.

Il y a deux ans, 20 tonnes avaient été récoltées. L’année passée, moitié moins, la faute à la sécheresse. « Il y a deux ans, on avait pu tenir toute l’année avec les patates récoltées », rappelle Christophe Montagne, enseignant en agro-équipement au lycée agricole.

Après la plantation, un comité de pilotage, mené en partie par les professeurs et leurs élèves, mais aussi des bénévoles de l’AMOMA et de la Banque alimentaire, s’occupera de prendre soin du terrain. « Il s’agit surtout de bien vérifier qu’il n’y ait pas de doryphores », précise Christophe. Ces mêmes bénévoles se chargeront ensuite de la récolte. Au mois de septembre. Romain, en troisième, l’avait déjà fait l’année dernière. « Il faut bien trier selon les calibres, les races, les couleurs. »

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 Photos Bruno Barlier, issue de l’article de « La Montagne »

Pour Jean-Pierre Lafaye, directeur du lycée agricole, c’est obligatoire d’inclure les élèves dans le processus. « Ils mettent de la sueur dans la plantation et plus tard dans la récolte. C’est concret. Et ils voient comment fonctionne une action solidaire. C’est important pour un établissement public comme le nôtre de transmettre ces valeurs. »

Les élèves du lycée agricole ont pu aussi apprécier la manière dont les patates ont été plantées. Avec du matériel agricole ancien. « Ca nous permet de voir un peu comment nos grands-parents pouvaient travailler », raconte Romain. « On voit surtout que c’est plus compliqué qu’avec un tracteur », sourit Henri, lui aussi élève en troisième.

Ce n’est pas vraiment l’avis de Christophe Montagne, qui pense que ces matériels étaient en avance sur leur temps. « Cela demande plus de préparation en amont, avec les bêtes notamment. Mais au niveau de la plantation, c’est le même type de travail, précise-t-il. On voit quand même que ces machines étaient déjà très sophistiquées. Les machines d’aujourd’hui reprennent un peu le même fonctionnement. »

Lien entre ancienne et nouvelle génération

Pour l’AMOMA, faire appel à ce type de matériel était avant tout pour marquer les esprits. « On voulait sensibiliser un public plus large, dit Alain Parrain. C’est un peu insolite de voir des bœufs et des planteuses anciennes. »

C’est aussi grâce à la société d’attelage, qui a ramené matériels et animaux, que Brigitte Conrairie est retournée au lycée agricole. Elle gère la société Mon Jardin avec son mari et a donné des plants. Elle n’avait pas entendu parler de l’opération « patates solidaires » avant cette année. « Je faisais partie de la promotion 1978, sourit-elle. Je n’étais pas revenue depuis. Cette opération permet aussi de créer du lien entre les anciens et la jeune génération.

Romain Conversin

Photos : Bruno Barlier

Voir aussi l’article de « La Creuse agricole et rurale » en cliquant ici.

Un attelage de bœufs normands au débardage en Forêt de Lyons en mars 2015, Frédéric Iehlé

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Photo issue issu de l’Eclaireur du Pays de Bray, Mars 2014, voir en cliquant ici

Frédéric Iehlé nous fait part de cet article sur son travail avec ses boeufs. Merci à lui pour le texte et à Arlette Jacquelin-Bertin pour les photos.

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Ils ont eu sept ans en avril 2015 mes deux Pee, Peelish à droite et Peeshoo à gauche.

C’est leur second vrai chantier de débardage cette année.

Celui de l’année dernière était plus un chantier de nettoyage après le passage de forestiers mécanisés. Le bois était à terre, pratiquement sec à rassembler sur une surface de quatre hectares.

Cinquante stères débardées majoritairement sur du terrain plat sauf en fin de chantier où il y avait de belle pièces sur les pentes d’un petit vallon. Les Pee avaient répondu présents aussi bien pour l’effort que pour leur facilité de placement. A la fin de ce chantier 2014, ils étaient bien aux ordres.

Celui de cette année était complet, abattage pour trois quart en sous bois, débardage en bordure de chemin avant découpage et fendage sur place pour transport mécanique. La contrainte était le respect des semis naturels de hêtres que l’ONF tenait à préserver.

De loin c’est le débardage qui a pris le plus de temps et c’est tant mieux car là, j’avais besoin des Pee, c’est une des raisons pour lesquelles je « fais » mon bois au lieu de l’acheter.

L’extraction, il n’y a pas d’autre mot, des sous-bois a été parfois compliquée et a pris beaucoup de temps même si les distances de traction n’ont pas dépassé les trois-quatre cent mètres mais jamais en ligne droite avec souches, mares et les semis naturels bien sûr.

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Que personne ne bouge, merci !  Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

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La corde était longue mais ils l’ont sorti tout de même  Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

Et puis il a fallu tester et mettre au point de notre dernier outil, un traîneau releveur pour les billes de bois.

Le système de sanglage de la bille a été le plus long à mettre en place, corde, chaîne, câble et pour finir une sangle à cliquet, l’imparable pour serrer sur une circonférence irrégulière. Il faut juste bien placer la poignée pour qu’elle ne soit pas abimée par la potence lors du relevage au moment de la traction.

L’autre point a été le positionnement bille/traîneau selon les tailles et poids de la bille pour que le relevage se fasse dès le début de la traction et que l’ensemble soit et reste efficace sur toute la distance de traction.

Il n’y avait pas de mode d’emploi ! Et il a fallu tout apprendre sur le tas ce qui a abouti à une modification complète de la potence après quelques jours d’utilisation.

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Le traineau version finale en action Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

A tout cela il faut ajouter l’éloignement du chantier de trois à quatre kilomètres depuis la maison selon l’endroit de la parcelle où nous débardions.

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Trajets aller et retour à pied par chemins …. Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

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… et voie forestière. Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

Et puis à la fin du chantier l’herbe commençait à sortir et il faisait beau, alors avec ces premiers chauds les odeurs de la forêt les faisaient penser à bien d’autre chose que mon chauffage pour le prochain hiver, mes Pee. Deux paniers équins anti-coliques ont fait l’affaire pour leur éviter toutes tentations et les arrêts intempestifs pour goûter l’herbe de la forêt. Le premier jour de leur utilisation le problème était réglé, les Pee avaient compris. Ils ont pu ainsi rester concentrés sur la traction. Juste une petite modification pour faciliter la respiration et voilà un bon investissement.

Mais contraint et forcé il a fallu que je trouve une solution pour me passer de la personne qui partageait avec moi les efforts et le bois pour cause de tendinite.

Après réflexions je me suis organisé pour préparer et marquer les trajets au travers des sous bois la veille des jours de débardage, pour transporter le matériel dont j’avais besoin et que je pouvais laisser sur place.

La mise en place du bois sur les outils de traction s’est faite avec les Pee à côté de moi, aux ordres et se mettant à ruminer en cas d’attente trop longue et ensuite l’étape traction.

Pour eux aussi le chantier a été plus complet, ceux sont eux qui ont assurer la mise en place des grosses pièces alors que c’était une tâche que l’on assurait auparavant à deux avec un vieux tourne bille.

Finalement nous avons fait tout ou presque le débardage à nous trois. Bravo les Pee !

Environ quarante stères de beau bois pour l’hiver, le contrat ONF fini dans les délais, les semis ont été bien soignés et une seule des cinq pistes de traction était encore visible à l’automne suivant.

Le matériel a certainement sa part de responsabilité dans tout cela : le joug adhoc de M. Alibert d’Aveyron, une pelle de débardage pour le petit bois (un simple bac de brouette un peu modifié tout de même), le traîneau releveur pour les billes de bois et aussi les sangles de traction depuis le joug jusqu’à l’outil, les deux provenant d’un fabricant de sangle portuaire en Bretagne…

Il m’est difficile, et ce serait injuste, de ne pas mentionner également les deux Pee provenant de l’élevage Delaruelle à Bosc-Hyons, pas dans la catégorie matériel mais plutôt participants.

L’année prochaine, car nous la préparons déjà avec une certaine hâte, un vrai cône de débardage sera utilisé et compensera le manque de stabilité de la pelle de débardage actuelle qui a tendance à verser selon sa charge ou bien les obstacles sur la piste de traction.

Pour la petite histoire, pelle et traîneau viennent …. d’internet, plus précisément du site de la FAO. Là, il y a non seulement des outils à faire soi-même mais aussi plein de trucs et astuces qui facilitent le travail manuel en l’absence de moyens mécanisés.

Voilà ! deux bœufs dont je n’ai pu m’occuper assez durant leurs premières années, qui ne savaient même pas tirer au sortir de leur débourrage confié à un tiers et que d’aucun aurait condamné à la caissette de supermarché.

Deuf boeufs que j’appréhendais un peu, il faut bien le reconnaître en raison de leur taille et poids qu’aggravait leur « manque de savoir ».

Et puis un soir le déclic, on s’y est mis tous les trois et aujourd’hui ceux sont deux beaux bœufs de sept ans aux ordres qui connaissent bien ce boulot de débardage et qui ont une belle vie en troupeau avec mes deux bœufs bretons de neuf ans même s’ils ne sont pas dominants malgré leur taille.

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Pause pour Lesna (Naha à droite et Naki à gauche), la paire Bretonne au transport de fumier après la remontée sur le plateau

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Prétentieux ? Non, les Pee connaissent la marche en arrière. Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

Aucun ne pourra m’ôter de l’esprit que cet aboutissement est le seul fait de la contrainte du joug et du travail forcé de cette paire de bœufs. J’ai la certitude que Les Pee ont participé à leur apprentissage parce qu’il est impossible de soumettre, au sens propre du terme, à ce point sur une longue durée et de renouveller ce travail l’année suivante sans rebellion.

Temps, patiente, progression à leur rythme, et non au mien, je ne sais pas si c’est le secret mais c’est ma démarche et pas uniquement avec les bœufs. Et cela marche très bien, une question de temps uniquement.

Et les Pee en sont la preuve au vu de leur faible niveau de départ tant pour leur coordination que la pratique de l’effort sous le joug.

Je pense qu’avant la motorisation, les vieux, terme de respect sous ma plume, faisaient de même car la taille de leurs troupeaux ne leur donnaient que peu de choix et ils devaient faire avec les animaux dont ils disposaient.

Sûr qu’ils devaient faire preuve de patience, d’astuce et d’intelligence pour obtenir le résultat dont ils avaient besoin pour leur exploitation. Un bœuf ou une vache de traction, pire une paire, ne devait pas se remplacer comme aujourd’hui un tracteur en empruntant au Créd…. .

Et de plus, il me semble que cela développait également l’attachement si ce n’est l’affection pour ces animaux de trait, autant dire une forme de considération voire de respect.

J’ai connu cette affection au travers de deux paysans, l’un du Cantal et l’autre du canton de Vauds en Suisse, chez qui j’ai passé un peu de ma jeunesse en 1960/70. Il valait mieux ne pas leur adresser la parole et filer droit pendant quelque temps lorsqu’ils avaient du se séparer d’une de leurs vaches pour ramener du marché aux bestiaux ,voire de l’abattoir, de quoi faire vivre leur exploitation.

Une place dans l’étable était vide le soir et la chaîne d’attache pendait bêtement. Le reste du troupeau le ressentait aussi au travers de sa hiérarchie. A plusieurs centaines de kilomètres l’un de l’autre, sans se connaître, ils réagissaient exactement de la même façon dans la même situation.

Mais c’était il y a plus de cinquante ans ou presque, chaque animal avait un nom et une histoire pour ces gens là à cette époque. J’y suis encore je crois et j’ai bien envie d’y rester, je n’y gagnerais rien mais y perdrais encore moins.

Aujourd’hui la stabulation libre a fait retourner ces bovins dans un anonymat complet à la gloire de la rentabilité et les primes agricoles ont amorcé une réelle dégradation des conditions d’élevage bovin jusqu’à essayer de faire changer le menu de ces herbivores et de créer des « étables » pour le moins concentrationnaires auxquelles sont associés des outils, que je renonce à qualifier ici, et dont un des meilleurs exemples est la désileuse.

Il serait temps de chercher le juste milieu entre ce passé et ce que l’on connaît aujourd’hui car, à mon humble avis et à ce train-là, le pire est à venir pour mes copains.

Frédéric Iehlé 

Photos Arlette Jacquelin-Bertin Les photos (signées en bas à droite) sont soumises à droit d’auteur

Voir aussi en cliquant ici.

Formation à la conduite aux guides d’un boeuf en solo, par Emmanuel Fleurentdidier

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C’est au pays de St Emillion dans le Bordelais qu’une formation de trois jours a été réalisée par Manu Fleurentdidier, assisté par son fils Emile. La formation s’est déroulée au cœur du vignoble afin de former aux pratiques de la conduite d’un bœuf aux longues guides.

Cette formation fait suite à des formations précédentes d’initiation qui s’étaient déroulées chez Manu Fleurentdidier à Moulismes (86).

Le but de cette session était de mettre en action le personnel viticole du domaine, aussi bien sur la pratique du menage d’un bœuf en solo que sur l’accompagnement lié aux soins des animaux (alimentation, entretien quotidien, entretien matériel).

Pendant trois jours, les stagiaires ont pu prendre en mains les guides dans un premier temps avec un bœuf garni et sans outil. Ainsi ils ont pu acquérir un meilleur contrôle de l’animal et répéter les gestes de base du travail.

Enfin, après quelques heures de pratique, on a pu mettre un outil tracté par le bœuf.

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L’intérêt du menage aux guides est de permettre aux meneurs de travailler seuls en guidant le bœuf et en gérant l’outil. La conduite se fait avec un caveçon et des guides.

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Le bœuf a été dressé auparavant, de façon à l’éduquer aux « ordres » et aux « codes » du menage par derrière, ce qui va permettre d’être plus efficace dans le travail. Le bœuf doit être parfaitement dressé afin qu’il connaisse son métier et de faciliter ainsi la tâche du meneur dans la gestion de son outil.

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Cette formation a permis de travailler dans des conditions réelles, en respectant les contraintes et la réalité d’une journée du viticulteur.

Ainsi l’on a pu réaliser des journées-types sur l’exploitation en prenant en compte les soins aux animaux, leur alimentation, la préparation, le travail sur site et la gestion du temps de récupération des animaux.

Emmanuel Fleurentdidier

Démonstration de vallus poussé par un boeuf du 11 au 18 Août 2019 à Coriobona village Gaulois, Esse (16)

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Vous les attendez tous…Les Journées de Grannos reviennent du 11 au 18 août à Coriobona Village Gaulois !

Cette année, venez assister et participer aux premières moissons du village. Le tout nouveau vallus (moissonneuse poussée par un boeuf) sera testé, une grande première en France !

Au programme également:
– Démonstrations d’artisanats gaulois (forge, poterie, tissage, travail du cuir, frappe de monnaie, vannerie,…)
– Évocations de combats
– Vie quotidienne, cuisine

De nombreux bénévoles « reconstituteurs » venus de toute la France vous feront découvrir cette civilisation souvent mal connue.

Alors qu’est ce que vous attendez ? Foncez à Coriobona dès dimanche et faites un saut de 2000 ans !
Visites sans réservation, à partir de 14 h.

Coriobona village Gaulois

Le pont Binot
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Voir en cliquant ici et ici

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Essais du vallus au village Gaulois avec Emmanuel Fleurentdidier et un boeuf Vosgien

Quatorzième rencontre de bouviers en Alsace, Ungersheim 2019 (68)

2019 EMA 9. Du 30 Mai au 2 Juin 2019, la quatorzième rencontre de bouviers

Du 30 Mai au 2 Juin 2019, la quatorzième rencontre de bouviers à l’Ecomusée d’Alsace d’Ungersheim, s’est révélée cette année comme un cru du renouveau et de l’avenir ! 

Si chaque session est à chaque fois un événement qui permet à chacun de repartir chez soit revigoré, avec le plein de dynamisme et de projets, on peut constater que celle-ci est au dessus de toutes les autres par sa richesse.

Vidéo des rencontres, première partie

Vidéo des rencontres, deuxième partie

Vidéo des rencontres, troisième partie

Philippe Kuhlmann, paysan éleveur/dresseur/utilisateur de bovins attelés à Soultzeren (68), élément moteur des rencontres, est à remercier grandement. Son engagement dans la transmission des savoirs autour de l’attelage des bovins est quotidien et les rencontres lui permettent de favoriser encore plus cette passation par l’émulation qu’elles suscitent.

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Le site exceptionnel de l’Ecomusée d’Alsace, l’investissement de ses dirigeants, de son personnel et de ses bénévoles, l’intendance, la mise à disposition des animaux, l’utilisation du matériel, des locaux et de l’espace, sont aussi des facteurs primordiaux de la réussite de l’événement, tous les participants en sont conscients et reconnaissants.

Le noyau dur des rencontres constitué au fil des années était bien sûr présent autour de Philippe : Emmanuel Fleurentdidier, Christine Arbeit, Agnès et Luc Bernard, Jean Luc Guerringue, André Kammere , Cozette Griffin Kremer, Nicole Bochet, Véronique mon épouse et votre serviteur…

De nombreuses « nouvelles têtes » comme Serge Capmas ou Fréderic Grivel, sont venus renforcer par leur présence le cercle grandissant des bouviers venant aux rencontres.

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Frédéric Grivel éleveur et meneur de bovins Vosgiens, après des années de double activité devrait prochainement s’installer à plein temps en agricole avec un projet de centre de formation en traction bovine, épaulé par Philippe dans la continuité du travail que ce dernier mène depuis des années chez lui.

Plusieurs paysans, travaillant déjà en traction animale ou non, sont venus pour découvrir ou affiner un projet de mise en route de la traction bovine sur leurs fermes comme Marc Van Overschelde  venu de Belgique ou Laure et Dominique Darphin venus de la région de Dijon.

Pour cette édition, dont le thème central était «Travailler réellement avec des boeufs au XXIème siècle », on a pu constater l’investissement autour de la pratique de nombreux jeunes entre 16 et 30 ans.

Etaient présents, entre autres, Léonnie Biteau venue du Puy du Fou, Corentin Huber qui attelle dans les pas de son grand-père André Kammerer, Mélusine Bailloux-Arbeit la fille de Christine Arbeit, Emile Fleurentdidier qui mène des bovins depuis son plus jeune âge avec son père Emmanuel, Nils Bolt, jeune maréchal-ferrant Suisse Allemand qui, pour se former, rencontre tour à tour toutes les personnes en France qui ferrent les bovins. Enfin, plusieurs autres jeunes Suisses, Belges et Français, ex-stagiaires en traction bovine aux stages à l’écomusée, étaient venus avec le projet d’atteler prochainement….

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Les rencontres sont l’occasion de prendre le temps de parler, d’échanger, de partager ses expériences.

Le jeudi matin, chacun a pu se présenter à l’occasion d’un « tour de table » suivi du repas qui favorise largement les échanges.

Merci aux bénévoles de l’écomusée pour leur accueil si plaisant et leur cuisine de qualité comme à chaque fois.

L’après-midi était consacré dans un premier temps à une démonstration de ferrage « sur pieds mort » par Philippe Kuhlmann, enrichie par la pratique déjà assuré de Nils Bolt, fort de son expérience professionnelle dans les chevaux et de son passage récent auprès de praticiens français du ferrage des bovins.

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Préparation du pied, ajustement en fonction de l’état de la corne, de la morphologie, corps étranger, infection, soin, choix du fer, utilisation des clous de ferrage, coupe didactique pour comprendre la construction d’un pied avec sa corne, le sujet est vaste, mais la plupart des aspects de la spécialité ont été abordés au cours de cet atelier.

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Après un passage auprès de l’atelier participatif mené par Véronique Nioulou sur le savoir-faire patrimonial de la fabrication de coussins d’attelage en paille et la celle de vire-mouches tressés du type « sud-ouest », le groupe c’est dirigé vers la scierie pour une démonstration de chargement de grumes à la chaîne sur un char avec les boeufs. C’est Corentin Huber et Philippe qui ont mené la paire de Vosgien de l’écomusée pour le chargement et le charroi des troncs.

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Ces activités menées par les participants aux rencontres

permettent aussi aux visiteurs du site de profiter de ces moments de travaux avec les boeufs.

Vendredi, projets et journée technique à Soultzeren.

Vendredi matin, une réunion très positive avec les responsables de l’écomusée s’est tenue pour envisager une édition des rencontres à venir plus conséquentes et plus ouvertes encore au public. Pour ce faire, une association des bouviers doit se créer afin d’avoir une structure pour en permettre l’organisation.

Elle pourrait porter le nom du blog « Attelages Bovins d’Aujourd’hui » que votre serviteur tient depuis 2013 et pour lequel Mélusine Bailloux-Arbeit a proposé d’ouvrir une page Facebook afin de lui donner une autre dimension de diffusion.

On comptait 45 personnes le vendredi pour la journée technique sur la ferme de Philippe Kuhlmann à Soultzeren dont quelques responsables de l’écomusée qui sont venus participer à cette journée « hors les murs » malgré le peu de temps que leur laissait l’organisation d’un événement capital le soir même à l’écomusée .

Une visite rapide du troupeau de Vosgiennes et de leurs veaux au pré à proximité de la maison, a permis d’apprécier la sociabilisation des animaux que pratique Philippe. Les animaux à l’étable pendant l’hiver, le curage manuel, le contact de l’homme et la manipulation quotidienne des jeunes pour les mener à leur mère ou à l’abreuvoir, ainsi que quelques séances de travail au licol sont des facteurs qui permettent d’aller vers le dressage avec beaucoup moins de difficultés qu’avec des animaux qui n’ont jamais été manipulés.

Dans un second temps, Philippe à mis au joug un boeuf en cours de dressage avec un autre bien dressé, qui a déjà beaucoup travaillé. Ainsi, cet attelage a permis de montrer l’utilisation d’un boeuf au dressage en situation de travail en voyant les précautions à prendre pour la sécurité du meneur, des boeufs et de l’environnement.

Philippe explique alors que l’apprentissage de la traction et la ténacité avec laquelle le boeuf doit s’investir à tirer ne s’acquièrent que progressivement afin de ne pas le rebuter en lui en demandant trop au début.

Les premiers travaux de traction sont fait au bois en tirant de petites perches puis en augmentant progressivement le poids de la charge. Vient ensuite la mise au timon. Là aussi, en liant un jeune boeuf avec un autre plus expérimenté, il utilise un joug excentré afin de mettre plus de charge sur le boeuf avancé en dressage pour soulager le plus jeune en adaptant la charge à sa force et ne pas le rebuter au travail.

Toujours dans la même optique, on peut aussi utiliser une chaîne de traction accrochée au joug du côté du boeuf qui sait tirer.

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En illustration de ces propos, un tombereau de fumier a été chargé et emmené par cet attelage dans un pré à quelques centaines de mètres de la ferme. Pour le passage sans difficultés de la grande montée qui précède l’entré du pré, la paire a été aidé par un boeuf attelé en arbalète au collier à l’avant de la paire et mené par Corentin Huber.

A midi, après un apéritif pris en musique grâce à des amis musiciens voisins de Philippe, le repas partagé convivial a permis à nouveau des échanges souvent techniques entre les participants.

Nous remercions chaleureusement Anne Catherine et Philippe pour leur accueil chez eux.

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Jean-Claude Mann, bourrelier à Muhlbach-sur-Munster (68) était présent. Il est fabricant de colliers d’attelage « trois points » pour bovins et de jougs Vosgiens avec leurs garnitures. Il a d’ailleurs livré ce jour là un joug neuf et ses garnitures à un couple de Suisse qui venaient d’acheter une paire de boeufs chez Philippe.

En fin de repas, Philippe a présenté une épreuve en tirage limité de son  « Manuel d’attelage des bovins » qu’il écrit depuis des années et qui devrait être disponible à la vente sans tarder.

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Il en a lu l’introduction et la conclusion qui illustrent à elles deux toute sa démarche de consignation des savoirs et de leur transmission.

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Chacun a hâte de voir sortir l’ouvrage définitif qui augure d’un intérêt majeur au vu du premier tirage.

Après quelques dédicaces incontournables, une paire de bœufs est de nouveau mise au joug pour une démonstration d’un épandeur à fumier en traction animale. L’outil a été offert à Philippe par Jean-Jo Herman, homme de cheval de travail réputé en Belgique. Bien qu’assez lourd, son utilisation, au contraire du transport au tombereau ou au char, gagne un temps considérable grâce à l’épandage mécanisé.

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La topographie de montagne de Soultzeren impose de ne pas trop charger et il faut une bonne paire de boeuf pour une utilisation optimale. Outre le poids, la mise en route du hérisson nécessite beaucoup de force. Mais la paire choisie par Philippe a bien fait le travail. On peut noter aussi l’avantage d’un centre de gravité très bas qui est un atout majeur dans cette région de montagne aux déclivités importantes.

Pour finir la journée, Philippe a fait une démonstration d’arrachage de piquets de clôtures grâce à un avant-train doté à l’arrière d’un système de relevage par levier, mise en route mécaniquement par les boeufs en traction par l’intermédiaire d’une chaîne prise au joug sur un crochet.

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On fait reculer les bœufs afin que le joug soit bien en arrière sur le timon. Après avoir fixé au plus court la chaîne au crochet du joug, on fait avancer les boeufs de quelques dizaines de centimètres jusqu’à la cheville de traction, la chaîne en tension actionne ainsi le levier du relevage auquel on avait préalablement attaché le piquet avec une chaîne fine.

Ces quelques lignes consacrées aux deux premiers jours des rencontres sont l’illustration de ce qu’il s’y passe, mais rien ne vaut de le vivre sur place.

Les présentations in situ de Philippe n’ont pas leur pareil, sont très didactiques et quoi de mieux que d’avoir comme guide un meneur/dresseur de bovin avec un recul de presque 40 ans de pratique ?

La présentation de son manuel d’attelage des bovins attendu par tous est aussi un élément positif pour le devenir de la pratique.

Le projet d’installation de Fréderic Grivel associé à un centre de formation traction bovine est encourageant pour la transmission.

L’organisation d’une édition « augmentée » des rencontres permettrait d’exposer un peu plus notre pratique.

Le projet de création d’une page Facebook du blog « Attelages Bovins d’aujourd’hui » qu’a proposé Mélusine Bailloux-Arbeit et la création d’une association donneront plus de visibilité au travail de chacun.

Devant toutes ces ouvertures, ces rencontres étaient extrêmement motivantes grâce à l’investissement croissant de tous.

Enfin, la présence de nombreux nouveaux acteurs impliqués et motivés, tout comme la « grande équipe » de jeunes présents à ces rencontres, augurent d’un bel avenir !

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Labour avec un attelage bovin de Michel et Maryse Berne à l’écomusée des Monts du Forez d’Usson en Forez en septembre 2018

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Un des attelages de bovin de Maryse et Michel Berne était en démonstration à l’occasion des Journées du Patrimoine le 16 Septembre 2018.

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Jerry, le boeuf Ferrandais et Edelweiss la vache Villarde ont labouré et hersé une toute petite parcelle à l’intérieur de l’écomusée.

Le travail n’était pas très facile du fait d’un sol de très faible profondeur, très sec et durci par la sécheresse de l’été. L’exiguïté de l’endroit ne favorisait pas non plus un travail sur la longueur des deux bovins.

Cependant, un public attentif est passé régulièrement au cours de l’après-midi, engageant souvent la conversation pour en savoir plus long sur l’attelage et la pratique de Michel et Maryse.

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Traction animale bovine, équine et asine au Mexique, recherche de financement pour un projet de développement PROMMATA

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Pascal Durand est le fils de Jo Durand, agriculteur en traction animale bovine en Loire-Atlantique (Cliquez ici pour voir).
Il travaille sur le projet de développement de Kassines (Cliquez ici pour voir) et d’améliorer les pratiques agricoles. L’utilisation des animaux de trait y est très fréquente avec boeufs, chevaux légers et ânes.
Sur le plan pratique de la mise en place du projet, les choses se présentent bien, mais il nécessite des financements.
Pascal nous communique le lien d’un crowdfunding lancé par Prommata (Cliquez ici pour voir) (et ici) pour financer une opération au Mexique.
Pour participer au financement de l’opération:
Retrouvez ici le lien du crowdfunding.
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Vidéo d’attelages bovins anciens en Auvergne

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