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Reflexions de Katell Lorre sur un stage de formation à l’attelage des boeufs chez Philippe Kuhlmann en juin 2016

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C’est dans le cadre de la réflexion sur mon projet d’installation en agriculture que j’ai passé, en juin dernier, une semaine de formation à la traction bovine chez Anne-Catherine et Philippe KUHLMANN.

Quelques mots sur mon projet afin de mieux comprendre ma démarche…

Originaire du Nord-Est des Côtes d’Armor en Bretagne, je suis auto-entrepreneuse en artisanat « galettes de blé noir » et cotisant solidaire pour mes quelques hectares et mes animaux (chevaux, moutons, chèvres, vaches et poules) majoritairement de races bretonnes. Le but est de réunir ces deux entreprises pour faire une ferme où sera cultivé le blé noir pour la transformation en galettes. De plus, étant investie dans la culture de Haute Bretagne (ici on ne parle pas Breton, on parle Gallo !), il est important pour moi d’ouvrir la ferme sur toute cette tradition et de permettre sa transmission (musique et chant, savoir- faire, langue…)

La traction animale me titille depuis plusieurs années sans que j’ose m’y plonger sérieusement. C’est en posant mon projet sur papier et en rentrant les chiffres économiques que je me rends compte que j’ai la superficie, la capacité et surtout l’envie d’intégrer la traction, ne serait-ce qu’un minimum, à ma ferme. Alors le choix est fait ! Je décide de construire un projet adapté au travail animal.

J’ai deux vaches de race « Froment du Léon » hyper manipulées (au moins un point positif à l’éclatement de mon foncier et aux nombreux déplacements au licol pour les parcours de pâturages) et un jeune bœuf d’un an qu’il serait judicieux de commencer à éduquer.

Etant complètement néophyte en traction animale bovine et afin de mettre toutes les chances de mon côté, je me disais qu’un stage pour découvrir et apprendre les bases serait plus qu’utile ! Un nom me vient en tête grâce à une conférence à laquelle j’ai assisté à la fête de la vache Nantaise : Philippe KUHLMANN !

Je trouve ses coordonnées par le site de « Attelages bovins d’aujourd’hui » et après quelques échanges téléphoniques, me voici en route pour l’autre bout du monde : l’Alsace (!!!)

Je pars avec la conscience qu’en cinq jours, je ne deviendrai pas une professionnelle de la traction bovine. Au mieux, j’aurai le temps d’effleurer quelques techniques. Mais pour moi ce n’est pas cela qui m’importe mais plutôt le fait de découvrir, observer, vivre ce qu’il y a autour de la traction animale bovine chez Philippe et Anne-Catherine. Je pars avec l’espoir de pouvoir comprendre comment fonctionne leur ferme. Pourquoi Philippe a fait ces choix, ce qui le motive encore aujourd’hui et comment vit-il quotidiennement la traction.

Généralement, lorsque je veux faire quelque chose d’important, j’ai besoin de comprendre le fond qui entoure la chose afin de bien intégrer la technique ensuite.

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Assez de blablas ! Rentrons dans le vif du sujet !

Au-delà des paysages de cartes postales et de la douce mélodie des cloches des vaches dans la vallée (ce qui pour moi, fut déjà un régal !) j’ai eu l’opportunité de voir beaucoup plus de techniques que je ne pouvais l’espérer.

Nous avons travaillé avec un grand nombre d’individus différents en âge et en éducation. Du jeune aux prémices de l’apprentissage au plus expérimenté, j’ai pu découvrir les méthodes de débourrage et de dressage. Cela nous a aussi permis d’aborder le sujet de « quels résultats attendre et quels travaux demander aux bovins en fonction de leur âge », chose importante pour ne pas brûler les étapes à vouloir aller trop vite.

Nous avons travaillé avec des paires de bœufs attelés au joug, mais aussi avec un seul bœuf au collier. N’ayant pas encore d’idée fixe sur le fait de travailler mon bœuf en solo et/ou en paire avec sa mère, je pense que ces deux méthodes me seront utiles.

En menant ces deux formations, j’ai pu me rendre compte de différences du point de vue animal, comme sa mobilité ou sa façon de tracter qui varie sensiblement, et du point de vue du meneur dans ses ordres, sa position… Et pourtant, je ne saurais pas encore mettre de mots clairs sur ces observations, cela ne reste que du ressenti…

Le temps n’étant pas complaisant pour attaquer le foin, nous avons fait des travaux divers et variés comme : tirer du bois (des simples branches à des troncs que Philippe qualifiait de « ça devient intéressant pour apprendre aux bœufs à tirer »), transporter une remorque de fumier et le fameux rouleau à écraser les fougères (travail qui m’a décidé à reprendre un sérieux entraînement physique pour suivre le rythme ! Qui a dit que les bovins marchaient pépères ???!)

En faisant mon bilan de fin de semaine, j’avais appris à mettre un joug double, mener en paire ou en solo (dans 20 ans je serai professionnelle !), manœuvrer les bœufs pour atteler un timon ou accrocher un chaîne au bois, me servir d’une pince à grumes, appris les ordre à la façon alsacienne, vu comment réparer un timon et essayé d’observer un maximum de choses lorsque Philippe menait…

Mais aussi me servir et entretenir une faux (outil, à mon avis, indispensable dans une ferme), les utilisations et rangement du bois (du gros bois jusqu’aux fagots), vu comment faire des charges de foin et j’en oublie tellement… !

J’ai aimé le fait d’être intégrée à leur vie de tous les jours et de pouvoir découvrir le rythme de vie d’un paysan de montagne (la traite à la main, les livraisons, l’entraide avec les autres paysans voisins…) C’est quelque chose que je n’avais jamais eu l’occasion de connaître et qui a un « je ne sais quoi » de différent avec la vie paysanne que l’on peut avoir dans mon secteur. Ne serait-ce par le fait d’optimiser un maximum de choses comme les déplacements à pieds (c’est vrai que ça monte souvent comparé à mon bord de mer !!) mais aussi les ressources (l’utilisation de tout le bois alors qu’ici la plupart des agriculteurs font des tas de toutes les branches qu’ils ont coupé, petites et grosses, et brûlent le tout…). Les pâtures et le foin d’une diversité incroyable me rendent envieuse et, chose extraordinaire pour moi, chez Philippe et Anne-Catherine, on boit l’eau qui sort de la source !! Le rêve !! Bien-sûr, le travail de paysan de montagne ne s’arrête pas là mais je ne vais pas écrire un roman aujourd’hui…

Bref, mon objectif est atteint, grâce à notre programme journalier concret auprès des animaux mais aussi (et surtout ?!!) par les discussions que j’ai eues avec Anne-Catherine et Philippe, les voisins, les quelques autres paysans… Sans oublier toute la culture et le patrimoine immatériel que Philippe a pu vivre lui-même ou collecté auprès des anciens de la région et, le plus important, la transmission qu’il sait en faire, tout en ayant un regard tourné vers le futur et l’évolution de la profession.

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Je reviens en Bretagne, avec l’envie de continuer dans la voie de la traction animale. La confirmation qu’une ferme comme celle que je veux continuer de mettre en place, doit être ancrée dans son territoire, aussi bien au niveau des races animales choisies, que de la culture locale. Que le réseau social est plus que bénéfique lorsqu’on fait ce boulot afin de garder le moral dans les coups durs, ne pas rester seul et s’enfermer dans sa ferme et garder un rôle social à l’extérieur, dans un contexte un peu plus large.

Même si cette semaine me laisse sur une faim énorme d’en apprendre plus, je garde certaines images comme des cadeaux précieux qui me permettront de poursuivre ma voie et pour cela, je terminerai par un grand MERCI !

Katell LORRE

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Vidéos de travail avec un boeuf Pie noir Breton chez Agnès et Luc Bernard à Courgenard (72)

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Luc Bernard avec Cassis au jouguet au Dresny en 2014

Agnès et Luc Bernard mettent en ligne de nombreuses vidéos de l’utilisation fréquente de leur boeuf Cassis pour différents travaux sur leur ferme. Ils l’utilisent en particulier pour dérouler le fil de fer barbelé lors de la réalisation des clôtures.

Cliquez sur les différents liens ci-dessous qui conduisent directement aux vidéos du Facebook de la Ferme d’héliacynthe.

https://www.facebook.com/heliacynthe

Déroulage du fil de fer 1   

https://www.facebook.com/watch/?v=1026464337442532

 

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Déroulage du fil de fer 3

Transport de grillage de clôture

Transport de grillage de clôture 2

Guidage des veaux au pré

Guidage des veaux au pré 2

Guidage des veaux au pré 3

Rapport sur la rencontre de bouviers en Australie automne 2016

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Voici un envoi de Cozette Griffin Kremer sur une rencontre de bouviers en Australie. L’article de  Rohan Morris est en anglais, mais les photos parlent toutes les langues!!

Cliquez sur le lien pour lire l’article en PDF fichier pdf 

Merci à elle.

Quelques événements de l’été d’André Kammerer et de son boeuf, Breitenbach (67)

André Kammerer, nous communique des coupures de presse des Dernières Nouvelles d’Alsace relatant quelques manifestations auxquelles il a participé avec Grivé son boeuf Vosgien.

Nous l’en remercions.

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Pour mieux lire,fichier pdf Téléchargez le PDF en cliquant ici

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Battages à « La ferme à l’ancienne » chez Michel Berne le 3 septembre 2016, Bourg-Argental (42)

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Maryse et Michel Berne nous communiquent quelques informations sur la journée de battages qu’ils organisent chez eux dans le cadre de « La ferme à l’ancienne ».

Cette animation à lieu toutes les années le premier samedi de septembre.

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« Après avoir été moissonnées à la moissonneuse-lieuse , les gerbes ont  été mises en plongeons , pour finir de sécher .

Au bout de quelques jours nous les avons chargées sur des chars afin de les approcher de l’aire de battage (Cio).

Elles seront battues le 3 septembre à partir de 15H00 , par une batteuse Société Française Vierzon de 1934.

Cet après-midi traditionnel est ouvert gratuitement au public.

La journée se terminera par la soupe aux choux servie à partir de 19H00 (sur réservation) . Tel 04-77-39-60-75

Berne Michel, Morel 42220 Bourg Argental

Labour au brabant avec les deux boeufs Montbéliards de Jean-paul Foray, Saint-Bénigne (01)

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Jean-Paul Foray de Saint-Bénigne, a mis au travail deux boeufs Montbéliards. Il était présent à la fête de Reyssouze dans l’Ain à quelques kilomètres de chez lui.

Voici quelques photos et une vidéo de ses animaux au travail.

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Jean-Paul échange  sur sa pratique de bouvier avec Laurent Janaudy, un maraîcher en traction animale et bouvier lui-même venu de Manziat en voisin.

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FÊTE DES BOEUFS DE TRAVAIL à Maillezais (85), 10 Août 2016

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FÊTE DES BOEUFS DE TRAVAIL
à Maillezais le 10 Août 2016

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C’est à Maillezais, en Vendée, au lieu dit le Moulin du Coteau, chez Jérôme et Fanny Czubak, que se déroulera,  le 10 août 2016, la première « Fête des Bœufs de Travail », au cœur de la Venise Verte, sur le site des Roulottes de l’Abbaye.

Une journée pendant laquelle seront mis au travail des bœufs Parthenay, Vosgiens et où vous sera faite la présentation de jeunes Maraîchins.

Le but de cette manifestation est de présenter la traction bovine, de montrer qu’elle existe encore, que la pratique n’est pas que du folklore puisqu’elle est toujours utilisé dans un cadre professionnel.
Au programme, démonstrations de travail, mais aussi possibilité de mener des bœufs.

Des chevaux seront aussi présents pour effectuer des travaux du sol et des promenades en calèche. Un large panel des races de chevaux de trait français sera présenté au public tout au long de la journée ainsi que de nombreuses races locales comme le trait Poitevin mulassier, le baudet du Poitou, la mule poitevine, le bœuf Maraîchin, la chèvre Poitevine….en partenariat avec le CREGENE et l’UPRA.

La présence de Michel Nioulou et de Lionel Rouanet, tous deux jougtiers, permettra de découvrir pendant la journée la technique de fabrication des jougs et leurs réglages.

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Cette journée sera aussi l’occasion de découvrir les produits locaux et artisanaux traditionnels de la région.

Buvette et restauration sur place avec possibilité de réserver un repas vendéen (12,5 euros réservation au 02 51 87 15 15).
Il y aura des animations toute la journée, pour les grands et les petits avec des jeux.
Le matin à partir de huit heures, un vide-grange est organisé. Les animations débuteront vers 10 heures jusqu’à 18 heures. 

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Une nouvelle paire de boeufs Vosgiens chez Jean-Luc Guerringue, Rantechaux (25)

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Jean-Luc Guerringue vient de mettre en route une nouvelle paire de jeunes boeufs Vosgiens. L’un des boeufs a été dressé par Philippe Kuhlmann  et l’autre par Jean-Luc. Il nous a communiqué ces deux photos. Nous l’en remercions.

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Débardage de poteaux de chataignier avec un boeuf au collier chez Jo Durand, le Dresny (44)

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Christine Arbeit et Jo Durand nous ont communiqué cette vidéo du boeuf qu’ils utilisent en solo au collier.

Mickaël Bojados et sa paire de vaches Ferrandaises, Vorey-sur-Arzon 43)

Découvrez le reportage consacré à la traction animale dans des fermes d’Auvergne en Juin 2016 avec en particulier la ferme de Fumeterre et sa paire de vaches Ferrandaises.

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Page du site de France 3 Auvergne.

Grand Format : la traction animale

C’est une tradition oubliée, celle de la traction animale. Des animaux qui remplacent les tracteurs dans les champs. Intervenants : Maxime Teneul : maraîcher ; Mickaël Bojados : agriculteur chez Fumeterre ; Rémi Langlois : agriculteur chez Fumeterre  –  France 3 Auvergne  –  Un reportage de Stéphanie Vinot et Olivier Martinet. Montage : Didier Robert

Travaux des champs, quand le tracteur laisse sa place aux animaux

La traction animale fait son retour dans les champs. Un mouvement encore limité qui séduit de nouveaux agriculteurs lassés par la course au gigantisme et qui redécouvrent le travail de la terre avec leurs animaux.

Par Cyrille Genet

Les agriculteurs ont été pendant longtemps dans une course à l’agrandissement, aux grosses machines. Aujourd’hui, certains ont décidé de revenir en arrière, à une agriculture plus modeste : ils s’installent sur de petites surfaces et décident de se passer de tracteur, de n’utiliser que des animaux pour le travail aux champs.

C’est le cas de Maxime Teneul, maraîcher à Blot l’Eglise dans le Puy-de-Dôme. Avant, il était mécanicien, désormais il fait pousser des légumes bio dans les Combrailles et ne veut plus entendre un moteur.

Il fait équipe avec Réglisse, un âne noir du Berry âgé de 10 ans, qui travaille depuis 3 ans après 2 mois de formation. « Quand je me suis installé, je n’avais pas forcement l’argent pour acheter un tracteur, un âne coûte beaucoup moins cher », car effectivement, son salaire, c’est du foin, et sa prime de bonne conduite, des carottes. « Un âne c’est plus calme, c’est moins puissant et ça fait moins peur quand on débute la traction animale ».

La traction animale commence à revenir à la mode mais reste souvent un acte militant. Le rejet des moteurs et des grosses machines, c’est aussi ce qui motive les associés de Fumeterre, une ferme alternative en Haute-Loire, qui est allé jusqu’à remettre en service un attelage surprenant : 2 vaches. « C’est plutôt un char d’assaut » commente Mickaël Bojados, « pour tourner, il faut en faire reculer une et faire avancer l’autre, comme des chenilles ».

Ça ne m’intéresse pas de travailler avec des machines qui consomment du pétrole, qui sont irréparables par un paysan, Mickaël Bojados

« On ne va pas changer le monde, mais on espère qu’il y a un maximum de personnes qui vont s’y mettre » dit Rémy Langlois. Cependant ils reconnaissent les limites de la traction animale : sur une exploitation de plusieurs centaines d’hectares, ce n’est pas adaptable à l’agriculture moderne, « mais je pense que l’agriculture moderne n’est pas adaptable à l’agriculture mondiale » conclu Mickaël Bojados.

Voir la page du site France 3 en cliquant ici.

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