Richard Maillet (cliquez ici pour voir) lie ses deux jeunes boeufs Limousins à l’occasion du salon de la traction animale de Montmorillon 2013.
Catégorie : Techniques
Mes yeux se sont posés sur vos jougs…, article d’Etienne Petitclerc
Article paru dans le numéro 54 de la revue « Sabots », aimablement communiqué par l’auteur, Etienne Petitclerc. Merci à Etienne pour sa collaboration au site.
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Mes yeux se sont posés sur vos jougs…
Le regain d’intérêt pour la traction bovine, dont témoigne le « coin des bouviers » de la revue « Sabots », ne peut que réjouir l’Amateur de traction animale. Combien de fois n’a-t-on pas laissé entendre que l’attelage bovin appartenait définitivement au passé, au folklore ?
Qu’il me soit permis d’apporter une modeste contribution à la découverte des bœufs au travail par cet aperçu des modes d’attelage français. Qu’il me soit déjà pardonné de ne pas livrer davantage de considérations techniques mais je préfère laisser à des plumes plus expertes le soin de commenter l’opportunité de tel matériel, les inconvénients de tel autre, comme je renvoie aussi à des communications ultérieures, les commentaires plus ou moins anciens d’utilisateurs reconnus, de vétérinaires, d’ethnographes qui, pour documenter un tel sujet, ont su se faire historiens, géographes, linguistes…
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Le joug double de nuque est la technique d’attelage bovin de loin la plus répandue en France. Il assure les fonctions de soutien, d’équilibre, de direction, de traction et de reculement. Selon les régions, la morphologie des animaux attelés, le travail demandé et les traditions locales, il revêt diverses formes et différentes tailles qui, comme les harnais des chevaux, permettent souvent d’identifier des jougs isolés, devenus anonymes. Monoxyle, ce type de joug est façonné en chêne (peu utilisé car trop lourd), en hêtre, en noyer, en aulne, en frêne, en bouleau, en tilleul…
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Les circonstances nécessitant d’augmenter les attelages sont nombreuses : les déplacements de lourdes charges (blocs de pierre, grumes par exemple), les labours difficiles, les grands véhicules agricoles (chariots et tombereaux betteraviers notamment), les pentes à gravir, les sols meubles. Le problème de la transmission de la force d’un attelage à l’autre ou la transmission simultanée de la force des attelages à la voiture ou à la charrue a connu différentes réponses qu’il est toujours passionnant d’analyser. Ici, une superbe attelée dans entre Valois et Multien (vers 1950).
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Quatre bœufs à la moissonneuse-lieuse en pays Toulousain dans les années 1950. Les bœufs de devant sont menés à l’aide d’un cordeau dont une extrémité est nouée à l’oreille droite du bœuf de droite et l’autre à l’oreille gauche du bœuf de gauche. La paire arrière est classiquement conduite (« touchée ») à l’aiguillon. La tradition de mener des bœufs avec ce système de cordeau (parfois attachée aux oreilles intérieures à l’attelage) se retrouve du Lot-et-Garonne aux Pyrénées.
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Système régulièrement condamné pour sa trop grande rigidité, le joug double de tête (ou de nuque ou de corne) suppose pour une utilité optimale des animaux de gabarit, d’allure et de force identiques. De nombreux brevets d’invention ont été déposés entre 1880 et les années1950 : jougs articulés (permettant de compenser la différence de taille entre les animaux enjougués), jougs coulissants (pour varier l’écartement entre les animaux selon les travaux) ou encore jougs à tirage modulable (pour déporter la traction vers l’animal le plus puissant)…
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Bien lier les bœufs ne s’improvise pas ; force et adresse se combinent dans cet auguste geste. Cette publicité de 1907 vante un système d’attelage et dételage rapide composé de courroies courtes munies de boucles et d’un levier de blocage. Il est intéressant de constater le faible écho de la quasi-totalité de ces innovations. Les causes avancées sont multiples, mais aucune suffit à expliquer complètement ce désintérêt : systèmes finalement peu convaincants voire inadaptés, ignorance de leur existence, cherté, mentalités coutumières voire réfractaires au changement…
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L’attelage bovin, aujourd’hui essentiellement admis comme un attelage en paire, s’est également autrefois pratiqué « en simple ». Le joug à une tête, le jouguet, connaît aussi plusieurs déclinaisons sensiblement différentes selon qu’il s’est agi d’utiliser un véhicule ou de travailler le sol. Dans la région bordelaise (en Médoc notamment), le bœuf est attelé à un jouguet dont les extrémités sont pourvues d’anneaux métalliques dans lesquels sont chevillées les mancelles de brancard d’une charrette. Ce type de jouguet assure les mêmes fonctions que le joug double auquel il emprunte ses caractéristiques « ergonomiques ». On en rencontre des variantes de l’Ardenne belge aux Alpes suisses.
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Le jouguet vosgien est percé de deux trous dans lesquels passent les brancards du chariot local. Cet attelage est unanimement jugé d’une grande rigidité. Les jouguets offrent cependant l’avantage de pouvoir atteler en cheville (en file) comme ici avec un cheval, parfois devant une paire de bœufs au joug double (vu sur des transports de granit dans les Vosges). Le poids des jouguets est d’environ 6 à 8 kg (12 à 30 kg. pour les jougs doubles d’une envergure variant de 1 à quasiment 2 mètres)
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Si le joug de tête est prépondérant en France, dans une partie de l’Espagne et du Portugal, le joug de garrot domine dans le monde (il avantage les bovins à encolure longue et à garrot saillant, surtout buffles et zébus). Les jouguets de garrot sont très répandus de l’Asie à l’Europe du Sud (attelage Napolitain) mais ils ne trouvent d’équivalent en France que dans Manche aux environs de Coutaninville, Blainville, Créances (ici « une noce en Basse Normandie. La belle mère apporte le trousseau de la mariée » par Joseph Louis Hyppolite Bellange en 1834).
Ce type de jouguet, parfois appelé « sauterelle », est peut-être hérité des jougs doubles de garrot très anciennement attestés dans plusieurs régions de France. Il n’en a toutefois subsisté de traces, en métropole, que dans le département de la Manche (région de Granville) et en Savoie (Aix-les-Bains).
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Le joug double savoyard est une curiosité sans autre équivalent en France. Il combine, dans un réglage et un équilibre subtils à obtenir, joug de garrot et joug de nuque. Il emprunte au joug d’encolure les fonctions de soutien et de traction, au joug de tête (ou de corne) celles du reculement et de la direction ; malheureusement, trop peu d’images nous le montre d’une façon détaillée.
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Une variante du jouguet de tête : le jouguet de front. Le modèle présenté ici est une production semi-industrielle. Le Larousse agricole (édition 1921) le décrit comme « une lame métallique portant à ses extrémités deux crochets d’attelage assemblés avec une pièce de bois reposant sur le front du bœuf par l’intermédiaire d’un coussin. Le jouguet est maintenu en place par deux courroies embrassant les cornes ». Ce jouguet assure une certaine indépendance d’allure aux animaux, appréciable au labour par exemple.
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Il ne semble pas attaché à une région en particulier, on le connaît en Berry, en Alsace… On l’observe toutefois principalement dans la moitié nord du pays, plutôt rattaché aux grandes exploitations agro-industrielles comme les célèbres établissements Bajac de Liancourt dans l’Oise ou les exploitations betteravières rattachées à la sucrerie-distillerie de Nassandres dans l’Eure.
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L’un des intérêts du jouguet est de pouvoir atteler à un même matériel (charrue, herse, chariot, charrette, etc.) des chevaux et des bœufs indifféremment mais surtout de varier à volonté les effectifs et les dispositions. Sa publicité en fait ainsi « un facteur moderne de productivité ».
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Ce mode d’attelage est particulièrement adapté aux sols plats et tirants (photographie prise dans le Nord). Le véhicule, ni porté ni retenu, doit s’arrêter par la seule interruption de sa traction. Le contrôle des animaux se fait à l’aide d’un cordeau pris sur un surnez en fer demi-rond crénelé ou une chaîne torse parfois gainés de cuir.
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Le collier moderne est apparu tardivement dans l’histoire de la traction animale sans doute initialement associé au cheval. Individualisant la traction, d’une conception morphologiquement aboutie, il est sensé être le plus efficace des harnais de tirage. Relativement onéreux, on l’a souvent vu comme un signe distinctif de richesse. Certaines régions réputées « pauvres » s’en sont pourtant faites les spécialistes : arrière-pays Rochelais, îles de Ré et d’Oléron, Monts Ardennais, Puy-de-Dôme, Ardèche…
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Le collier de bœuf est reconnaissable à son encolure longue et étroite, à la position des tirages, placés plus haut sur les attelles que pour un cheval. Selon l’utilisation, comme avec les jouguets précédemment évoqués, une sellette, un avaloire, des surfaix, divers types de chaînettes de timon complètent le harnachement. L’attelage bovin au collier particulièrement présent de part et d’autre de la frontière belge fait aussi partie des traditions agricoles lorraines et alsaciennes.
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Officiellement autorisée en France en 1872 (mais restée vierge de toute illustration jusqu’en 1889), l’édition de cartes postales connaît un succès fulgurant au début du XXème siècle. Objets de collection dès leur début, les cartes postales, grâce aux progrès de la photographie, représentent aussi bien des paysages que des monuments emblématiques, des événements locaux, des tranches de vie quotidienne plus ou moins théâtralisée (parfois jusqu’à la caricature!). Elles fixent pour la postérité, humains et animaux. Elles contribuent à façonner des identités régionales. Elles sont aujourd’hui la mémoire des rues, des champs et des usines, des marchés d’autrefois. Mais attention ! L’objectif amusé a souvent choisi des modèles atypiques, comme dans cette scène maintes fois reproduite mais qui ne correspond à aucune tradition beauceronne ! Des rachats de fonds entre éditeurs peuvent aussi « brouiller les cartes » en introduisant des légendes erronées.
Article paru dans le numéro 54 de la revue « Sabots » (Cliquez ici pour voir), aimablement communiqué par l’auteur, Etienne Petitclerc. Merci à Etienne pour sa collaboration au site.
L’attelage de la Ferrandaise sur le site de « L’association de la Ferandaise »
L’association pour la promotion et la sauvergarde de la race Ferrandaise, aborde l’aptitude à l’attelage des animaux. Le lien de la page n’es plus accessible mais leur site est toujours d’actualité.
Découvrez aussi l’ensemble de leur site en cliquant ici.
Dressage d’une jeune paire de boeufs Vosgiens chez Jacques Gilbert à Pressiat (01)
Jacques Gilbert a commencé de dresser deux boeufs Vosgiens de 20 mois qu’il familiarise depuis qu’ils sont veaux.
Les deux animaux très sociaux, calmes et gentils, sont actuellement dans l’apprentissage du joug, de la marche couplée et du respect des ordres et de l’arrêt.
Voici quelques photos prises le 12 Août 2013 en pleine séance de dressage, chez Jacques à Pressiat.
Réglage d’un joug neuf « Alibert », chez Laurent Janaudy (01)
Fin Août, de passage en Bourgogne, Lionel Rouanet a profité de l’occasion pour livrer un joug neuf de René Alibert à Laurent Janaudy de Manziat (01).
La chose n’était pas prévue, mais les circonstances ont fait qu’il a aussi réalisé le réglage un peu au débotté, sans ses outils adaptés, en particulier son herminette.
Laurent utilise un joug de type « Charollais » de Michel Nioulou, mais il voulait aussi un joug de l’Aveyron « Alibert », qui est naturellement « en accord avec les Aubracs ».
Malgré cela, après avoir fait une première pose et un premier relevé des points à retailler, seuls un nouveau liage et un marquage ont été nécessaires pour finir d’ajuster les embanures (point d’appuis des cornes), la suco, le capet (parties des têtières sur le chignon et sur le cou des bêtes) et les joues (voir l’article sur les jougs écrit par Lionel).
Après les réglages, un attelage au tombereau a permis de tester la tenue des bêtes coiffées à neuf et de monter deux anneaux d’attelage neufs réalisés par Lionel (voir vidéo en fin d’article).
Le collier suisse pour les pays en développement par W. Micuta
Document de la FAO par W. Micuta disponible sur internet en cliquant ici.
Ce texte est une traduction internet et peut présenter quelques confusions de langage. Nous vous le présentons ici pour une lecture directe, mais, consultez aussi l’original.
Waclaw Micuta est directeur de la Fondation Bellerive à Genève et son adresse est: Institut Renewable Energy Development (PENSER), 5 rue du Vidollet, CH-1202 Genève, Suisse
Le collier bovin suisse pour les pays en développement
Le collier bovin suisse, communément appelé «collier de Berne», a été adapté aux conditions des pays en développement; il s’agissait d’en simplifier la conception et de réduire les coûts de production pour le rendre accessible aux communautés les plus démunies, tout en conservant ses qualités fonctionnelles. Cet article décrit en détail les différentes pièces du collier suisse, ainsi que les procédés et le matériel nécessaires à sa fabrication dans les pays en développement.
Un certain nombre de pays en développement, particulièrement en Afrique et en Asie, sont aujourd’hui face à une crise alimentaire. La production agricole est incapable de suivre le rythme de la croissance démographique galopante. Le seul moyen de remédier à cette situation afin d’éviter de plus en plus famines d’ici la fin du siècle, est d’augmenter la productivité agricole. Ce tour en appellera à une augmentation parallèle de la fourniture d’énergie aux populations rurales. Si nous ne sommes pas en mesure d’accroître la production d’aliments cultivés localement par tête de la population, nous devons malheureusement attendre encore la famine et la faim.
La grande majorité des agriculteurs dans les pays en développement travaillent de relatives petites parcelles de terre. Outre la force de leurs propres muscles, ils ont généralement à leur disposition qu’une seule autre source d’énergie économique et accessible la puissance de la traction animale. Une récente estimation de la FAO suggère que, dans les 15 à 20 prochaines années, il sera nécessaire de doubler l’offre actuelle d’énergie pour la traction agricole. Une telle augmentation vertigineuse va appeler clairement à redoubler d’efforts pour améliorer l’efficacité de l’énergie de traction animale – un problème auquel peu ou pas d’attention a été accordée dans la majorité des pays en développement. Même dans les zones où les animaux de trait sont d’usage courant, les harnais inefficaces infligent invariablement sur les malheureux une vie de torture au cours de laquelle seulement une partie de leur potentiel d’alimentation est toujours exploité. Habituellement, ils travaillent sous des joug cruels. Leur vie professionnelle est considérablement réduite en conséquence et ils produisent peu de viande, de lait ou de fumier, alors que leur sortie du travail est sous-optimale.
Un grand nombre de problèmes liés doivent être abordés sans délai, la situation doit être améliorée. Par exemple, il est essentiel de traiter (et améliorer) les questions telles que l’élevage de routine, la fourniture de produits pour l’alimentation animale et les services vétérinaires. Beaucoup de travail sauvages doivent également être prises pour accroître l’efficacité des instruments et les véhicules agricoles à traction animale. Le présent article, cependant, se réfère à un seul problème, à savoir la mobilisation efficace des animaux de trait.
Harnais
Un harnais est un dispositif monté sur un animal qui permet de transmettre sa puissance, générant ainsi une sortie de travail. Pour répondre aux exigences de traction, les caractéristiques d’un bon harnais sont: un bon angle de traction, de pression, la position de travail et de surface poids.
1. L’angle de traction avec un joug
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2. Un collier pour les bovins développés en Suisse durant la Seconde Guerre mondiale

3. Vache attelé avec un collier suisse en Suisse

L’angle de traction
Les charges sont retirés au moyen d’ traces qui relient la charge de l’animal. L’angle entre la trace et la ligne horizontale au point de fixation de la charge(voir Figure 1) est appelé angle de traction . Cet angle doit être aussi étroite que possible afin d’utiliser la puissance de l’animal au maximum. Idéalement, il devrait y avoir aucun angle du tout. Cependant, les angles se produisent, par exemple, lorsque les animaux sont attachés à relativement élevés charrettes et quand les traces sont parallèles au sol. Comme l’angle augmente, la force de traction est divisé au point de fixation de l’animal . Une partie de la force (R) est perdue pour le processus de tirage et, au contraire, exerce une pression et l’inconfort de l’animal ajouté. A titre d’exemple, si un bœuf est attelé à un joug et l’angle de traction est de 30 °, la pression à la baisse sur l’animal pourrait s’élever à jusqu’à 50 kg f. Ce calcul ne tient pas compte du poids de la carcasse elle-même, qui peut s’élever à environ 10 kg par animal.
la pression de surface
L’efficacité d’un harnais est fortement influencée par la façon dont il s’adapte au corps de l’animal. Avec une chape traditionnelle ou vous muni à travers le col, la surface de traction en contact avec le corps de l’animal n’est que d’environ 200 cm ². Si l’animal développe 100 kg-f, chaque centimètre carré de la surface de traction est soumis à une pression dans la région de 500 bp. Les chocs et les bosses lors des travaux vont augmenter cette pression encore plus loin. La conséquence est une gêne considérable résultant des maladies de la peau et des plaies ouvertes. Il n’est guère surprenant que les animaux attelés de cette façon sont incapables de se développer pleinement leur capacité de projet potentiel.
Avec un col bien conçu et bien rembourré pour taureaux, la surface en tirant sur chaque épaule peut facilement être augmentée à 600 cm ² – soit un total de 1 200 cm ² sur les deux épaules. La pression exercée sur chaque centimètre carré du dos de l’animal peut ainsi être réduite par un facteur de six. Ceci, ainsi que la fourniture de rembourrage, permet à l’animal de travailler plus efficacement et sans souffrance.
Position de travail
Un harnais efficace doit être conçue de sorte que l’animal peut utiliser son corps de façon naturelle. Placer un joug sur la tête ou du cou de l’animal oblige à modifier sa position normale et elle oblige aussi à la courbe de sa colonne vertébrale afin de maintenir le joug en place. Souvent, les animaux adultes sont incapables de le faire et ne peuvent être travaillées. En dehors des considérations de posture, attachés animaux par le cou ou la tête est cruelle en ce qu’elle les expose à beaucoup, des souffrances inutiles lorsque les charges sont tirés sur un terrain accidenté. Les chocs continuels qui se produisent au cours de ces travaux sont transmis directement à des parties très vulnérables du corps.
Poids du harnais
Naturellement, les faisceaux doivent être aussi léger que possible. Ceci étant dit, les colliers de cheval perfectionnées au fil des siècles, par exemple, en Europe et en Amérique du Nord, étaient relativement lourd. Ceux qui sont conçus pour les travaux lourds pesaient environ 20 kg. Toutefois, étant donné l’intérêt de matériaux modernes, il est désormais possible de réduire ce chiffre considérablement (Jussiaux, 1976).
Principaux types de harnais de traction
Beaucoup de différents faisceaux ont été fabriqués par les éleveurs de bétail à travers les âges.
C’était, bien sûr, également possible d’exploiter les chevaux au moyen d’une bande pectorale. Pourtant, cette méthode ne convenait pour les travaux légers, sinon la bande a tendance à blesser l’animal et la presse contre les vaisseaux sanguins et de la trachée. Pour cette raison, colliers de cheval vinrent à être généralement accepté et ont été améliorées sur, diversifiés et perfectionnés au cours des siècles. Colliers de chevaux répondent à tous les critères d’un bon harnais, comme décrit précédemment.
Jougs sont principalement conçus pour faciliter le contrôle de l’animal. Ils sont également peu coûteux et relativement facile à fabriquer. Malheureusement, l’utilisation efficace de la puissance de traction et le confort de l’animal sont pratiquement jamais pris en compte.
Colliers
Les avantages significatifs de l’aide d’un harnais à collier plutôt qu’un joug sont universellement reconnus. En 1920, tout en testant harnais à Grand-Joran, France, Ringelmann établi qu’un bœuf équipé d’un collier pourrait accomplir la même quantité de travail que deux bœufs attachés à un joug (Larousse Agricole, 1921). De même, dans les années 1950, M. Jean Garnier démontré en Asie du Sud qu’un harnais à collier a augmenté la force de traction de buffles de 50 pour cent.
Il est généralement admis que le meilleur harnais jamais appliqué à des animaux est le collier de cheval . Alors que sa première apparition en Europe au XIe siècle, il n’est pas clair s’il a été inventé sur ce continent ou a été apportée de l’Orient par les tribus mongoles.
Dans la plupart des domaines, le harnais à collier a été utilisé exclusivement avec des chevaux, qui jouent un rôle de plus en plus important que la selle et les animaux de trait.
Il est curieux de noter que le harnais à collier, malgré ses qualités reconnues, a été réservé presque exclusivement aux chevaux à travers les siècles. Ce n’était pas, par exemple, adapté aux bovins ou d’autres animaux de trait comme les ânes et les chameaux. Même en Europe, les bovins ont traditionnellement été soumis à des jougs cruelles et inefficaces.
Une exception notable à cette règle est la Suisse, où les agriculteurs ont fait adapter le collier de cheval de bovins.
Ces bovins colliers sont généralement considérés comme des colliers « Bern » (figures 2 et 3). La conception a été fortement influencée par celle du collier de cheval et notamment fourni rembourrage autour du corps de l’animal. Cela a permis aux agriculteurs, non seulement pour accroître l’efficacité de l’ébauche des animaux, mais aussi pour exploiter les chevaux et les bovins dans la même équipe – un avantage important pour les agriculteurs qui ne pouvaient se permettre un cheval.
Contrairement à la croyance populaire, et perpétué par l’utilisation des jougs, les bovins ne tirent pas le meilleur de la tête ou du cou. Au contraire, leur force de traction, comme celle des chevaux et même des êtres humains, vient des épaules (voir Figure 4).
La conception de harnais de collier suisse de bœufs a été grandement simplifiée pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’un grand nombre de chevaux de trait ont été réquisitionnés par l’armée. Que les tracteurs étaient rares et le carburant sévèrement rationnés, les agriculteurs se sont retrouvés avec les bovins (principalement des vaches) comme leur principale source d’énergie pour les travaux agricoles et les transports. Face à cette situation, les autorités suisses ont invité la Fédération suisse d’élevage de la race tachetée rouge la (FSERTR) pour mener des recherches visant à améliorer et à simplifier le collier traditionnel de bovins et d’instruire les agriculteurs dans l’utilisation correcte des bovins pour les travaux agricoles.
L’étude de la fédération a été publié (FSERTR, 1940) et largement diffusé auprès des agriculteurs et des bourreliers. Le nouveau design du col qui a résulté de la recherche constitue une dérogation importante du collier de cheval (voir Figure 2). Seuls les épaules de l’animal sont protégés par deux plots, tandis qu’un troisième patin, fixée entre les deux attelles, sert à maintenir le collier dans la position correcte sur le corps.
Il est généralement admis que le collier trois-pad développée en Suisse pour les bovins est une très bonne chose. Toutefois, il a généralement été considéré comme trop coûteux et trop difficiles à produire dans les pays en développement. Par exemple, (1982) état Barnwell et Ayre que le collier trois-pad offre les avantages d’un harnais de collier complet, mais il est relativement complexe et coûteux à produire.
L’auteur [Micuta] par conséquent, a entrepris des recherches sur les moyens d’adapter le col suisse aux conditions qui prévalent dans le monde en développement. L’objectif de ses recherches est de préserver la valeur fonctionnelle du col suisse tout en simplifiant la conception, réduisant ainsi le coût de production, de façon à le rendre accessible aux communautés les plus pauvres du monde.
Les composants de base du collier sont les attelles et les tampons – qui peuvent tous deux être facilement produit à partir de matériaux locaux disponibles.
Les attelles sont formées à partir de deux pièces de bois qui sont en forme pour épouser les contours de l’animal. Ils doivent être fabriqués à partir de bois dur encore élastique, tel que celui utilisé pour la fabrication locale de poignées pour outils agricoles, par exemple, des haches et des houes.
Il est essentiel que les attelles s’intègrent bien l’animal afin d’assurer un maximum de confort. Pour les bovins, qui rarement trot, les attelles sont placés plus écartés en bas. Pour les animaux qui font parfois trot, tels que les ânes, les attelles peuvent être fermés un peu plus autour de la poitrine de manière à assurer une plus grande stabilité.
Les épaules des animaux de trait doivent être bien protégés contre la pression des attelles – d’où l’importance des pads . Traditionnellement, les plaquettes ont été fabriqués à partir de cuir, mais il n’ya aucune raison pourquoi ils ne devraient pas être fabriqués à partir de n’importe quel tissu disponible. Par exemple, les sacs de jute (notamment les sacs de farine) disponibles dans tous les pays en développement offrent une bonne solution.
adoption de terrain du col suisse simplifiée
Le collier simplifiée a été donnée à certains agriculteurs suisses qui continuent à utiliser les bovins pour le travail agricole quotidien. Ils ont utilisé le collier chaque jour pendant les trois dernières années et il leur a donné entière satisfaction. Les colliers n’ont pas encore montré de signes de détérioration, même si le reste de l’attirail subit généralement des réparations mineures environ une fois par an.
Le nouvel équipement a les mêmes qualités fonctionnelles comme la Suisse traditionnelle ou Berne collier mais est plus léger, plus facile à produire et beaucoup moins cher.
Les figures 5 et 6 montrent deux vaches – un attelé avec le collier de Berne et l’autre avec le nouveau modèle décrit dans cet article. Dans des conditions de travail, les deux cols offrent des performances et un confort similaire.
Au début de 1982, le premier bourrelier a été formé au centre poêle de décision en milieu rural mis en place par la Fondation Bellerive dans le village Ruthigiti (emplacement Karat), près de Nairobi, au Kenya. Le nouveau harnais a été faite localement et monté sur un âne et une charrette qui ont été utilisées pour fournir des fourneaux remplis de ménages périphériques. Il a été immédiatement accepté et aimé par la population locale.
Le nouveau harnais a ensuite été adopté par le révérend Daniel Schellenberg au nom de la Mission Baptiste du Kenya. L’auteur et un autre consultant Bellerive, Emil Haas, formés des personnes handicapées au Centre Armée du Salut, Thika, dans les compétences nécessaires à la production de boucles, bagues, chaînes et autres éléments de tacle. Le centre fut bientôt en mesure de commencer la production à petite échelle et, avec l’aide de la Mission Baptiste, à la fin de 1982, le nouveau collier a été utilisé sur des ânes dans plusieurs villages de la région de Thika (figure 7).
En Février 1983, un appareil harnais de décision a été créé au sein du Département de génie agricole de l’Université de Nairobi. Cette étape a été rendue possible grâce à l’aimable collaboration et le soutien du président départemental, Gichuki MUCHIRI. Pour définir la nouvelle unité en mouvement, des outils et de l’équipement harnais de décisions fondamentales ont été fournis et un bourrelier local, Nemehia Kariski, qui avait été formé à l’année précédente en Ruthigiti, a été introduit. L’auteur a également démontré les techniques nécessaires pour adapter les colliers sur les différents animaux de trait, notamment zébu bœufs (figure 8) et des ânes. La responsabilité de l’unité a été confiée à M. Dibbits, un professeur adjoint parrainé par l’assistance technique néerlandais.
L’expérience récente de la Fondation Bellerive au Kenya confirme les avantages significatifs de l’aide d’un harnais à collier. Rev Schellenberg a estimé qu ‘ »avec le nouveau harnais nous pouvons aider nos gens à vendre un taureau mais toujours charrue et les mauvaises herbes de façon plus efficace, qui permettra de doubler leur rendement» ( L’Ami , 1983).
Dibbits constaté que deux ânes attelés avec le collier suisse pourrait labourer le sol léger ainsi que deux bœufs de travail sous un joug.
Au-delà de la fourniture accrue de traction, il ne faut pas oublier que le nouveau harnais élimine également les souffrances causées par les techniques d’exploiter inefficaces qui prévalent dans les pays en développement. Les durées de travail utiles d’animaux de trait sont donc prolongée et qu’ils produisent plus et mieux la viande, du lait et du fumier.
4. L’angle de traction avec un collier
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5. L’auteur travaille en Suisse avec deux vaches: avec un collier bovine traditionnelle (à droite) et le col suisse simplifiée (gauche).
6. Une vue rapprochée du collier bovin traditionnel (à droite) et le collier suisse simplifié (gauche).
7. Âne de travail avec le collier simplifié suisse au Kenya.
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8. Deux taureaux zébus de travail avec le collier suisse simplifiée au Kenya.
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9. Les attelles
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10. Les plaquettes – Les coussinets
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La fabrication locale du collier suisse simplifié
La fabrication du nouveau harnais n’appelle pas un degré élevé de compétences, d’outils sophistiqués ou des matériaux rares. Il peut facilement être produit dans n’importe quel village africain ou asiatique par harnais décideurs locaux qui ont subi une formation de quelques mois.
Pourvu que la production est bien organisé et locales bourreliers sont régulièrement fournis avec les composants nécessaires à un prix raisonnable, il n’y a aucune raison pour que le nouveau harnais ne doit pas être fabriqués à un coût à la portée des utilisateurs potentiels.
Sur la base de l’expérience acquise à ce jour, l’auteur estime que les principales difficultés techniques liées à la conception et au développement d’un harnais simple, col-type pour les pays en développement ont maintenant été résolus. Expérience suffisante aura été acquise dans des conditions réelles d’envisager la promotion du col suisse dans d’autres pays en développement. Pour y parvenir, il est maintenant nécessaire de concentrer l’attention sur la formation professionnelle des bourreliers locales (le métier est pratiquement inconnu dans de nombreux pays en développement) qui va produire et réparer les harnais. Des mesures devront également être prises pour réduire le prix des composants tels que des pièces métalliques qui ne sont pas toujours facilement disponibles dans les villages du monde en développement.
Conclusion
Il est essentiel d’encourager une nouvelle attitude à l’égard du traitement des animaux de trait. Les agriculteurs européens traitent leurs animaux comme des amis – presque des membres de la famille. Ils sont bien entretenus et pris en charge et ne sont jamais surchargés de travail. Les humains et les animaux doivent former une équipe et, comme c’est le cas avec le collier suisse, la tête et le cou de l’animal doivent être libres au cas où ils ont besoin de se défendre contre les traitements cruels. Le collier suisse devrait, par conséquent, ne doit être introduit parmi les gens qui sont prêts à comprendre, respecter et aimer leurs animaux.
Epilogue
Les directives suivantes doivent être suivies pour la fabrication du collier suisse simplifiée.
Les composants de base du collier sont les attelles et les tampons – qui peuvent tous deux être facilement produit à partir de matériaux disponibles localement.
Attelles . Les attelles sont formées à partir de deux morceaux de bois, en forme pour épouser les contours de l’animal (voir Figure 9). Ils doivent être fabriqués à partir du disque, mais le bois élastique, par exemple, le bois utilisé localement pour la fabrication de manches d’outils agricoles tels que des haches ou des houes. Il est important de veiller à ce que le grain du bois longe la courbe, car cela renforce les attelles. Si le grain ne suit pas la courbe, ou s’étendant dans la direction opposée, les attelles peuvent se briser – en particulier au niveau des points où les traces sont attachés ou lorsque la courbe est la plus accentuée.
Dans le passé, bourreliers cherché des morceaux de bois avec des courbes naturelles afin de construire les attelles. Plus tard, ils ont appris à plier les sections droites, en utilisant la chaleur ou de la vapeur (la même technique est, bien sûr, utilisé par les charrons).
11. Remplissage du coussinet
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12. Remplissage de la « saucisse »
13.Fixation des coussinets sur les attelles
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14. Fixation de la «saucisse» sur l’attelle
Si le bois de bonne qualité est utilisé, l’épaisseur des attelles ne doit pas dépasser 3 cm pour les bovins et 2 cm pour les ânes. Si le bois est moins satisfaisante, l’épaisseur devra probablement être augmenté pour compenser. Bien que le bois de bonne qualité est toujours souhaitable, l’auteur a constaté au cours de travaux sur le terrain que les harnais satisfaisants peuvent encore être apportées même si le bois n’est pas idéal à tous égards.
Afin que les attelles soient bien ajustés, les contours de l’animal dans sa posture debout normale doivent être soigneusement mesurés. Cette tâche peut être facilitée par l’utilisation de fil de cuivre mince pouvant être plié le long du corps de l’animal à reproduire la forme exacte. Une meilleure solution, lorsqu’elle est disponible, est d’utiliser la bande de caoutchouc utilisé par les ingénieurs pour mesurer les courbes.
La mesure est lancée dans la partie supérieure du cou, juste en face de la pointe de l’épaule. Les contours enregistrés avec le fil de cuivre ou une bande de caoutchouc sont transposés sur une feuille de papier et le bois est ensuite coupé en conséquence. Il convient de noter que la largeur des attelles doit être supérieure à la section du milieu où les traces sont attachés. Comme un arc, les queues d’épaisseur au large en haut et en bas et les extrémités sont incurvées vers l’extérieur pour fournir des ancrages solides pour les sangles de cuir (en haut) et la chaîne (au fond) qui maintiennent les deux attelles ensemble (figure 9) .
Coussinets . Traditionnellement, les coussinets ont été fabriqués à partir de cuir, mais il n’y a aucune raison pourquoi ils ne devraient pas être fabriqués à partir de n’importe quel tissu disponible. Par exemple, les sacs de jute (notamment les sacs de farine) disponibles dans tous les pays en développement offrent une bonne solution.
Le matériau choisi est plié et découpé, comme indiqué sur la figure 10, puis cousues ensemble à la main ou à la machine. Une ligne de couture est constitué de 6 cm à partir du bord inférieur (au sens large) de la garniture pour créer un compartiment inférieur en forme de saucisse, qui servira à fixer le tampon à l’hame. Le matériau est ensuite retourné et rempli avec un matériau de rembourrage approprié qui est disponible localement (Figures 11 et 12). Le matériau choisi doit être «souple» pour que le pad ne sera pas aplatir pendant le travail. Une des meilleures farces est poils, qui est élastique à la pression et aussi à transpirer. Il ya, cependant, un certain nombre de matières végétales pouvant servir aussi bien. Matelas décideurs locaux peuvent être une source utile d’informations sur les matériaux de rembourrage appropriées, qui comprennent carex de sable ainsi que des fibres de palmiers, agaves, noix de coco ou de sisal. L’, le compartiment en forme de saucisse inférieure doit être rempli avant du corps principal. Une fois le processus d’empotage est terminé, les bords du tampon peuvent être cousus. Le compartiment supérieur est ensuite replié (voir figure 10) et cousu en bas.
Fixation de la garniture à l’attelle appelle à une certaine habileté de la part du bourrelier. Des lanières de cuir sont passés entre le compartiment de la saucisse et le corps principal de la plaquette, enfilé à travers des trous dans les attelles et fixés (Figures 13 et 14).
Les traces sont fixées aux attelles au moyen de deux trous percés à travers l’attelle en un point qui est au niveau des épaules de l’animal.
Bibliographie
Barnwell, I. & Ayre, M. 1982. L’exploitation des animaux de trait. Intermediate Technology Pub.
FAO . 1982. Proc. Consultation d’experts sur l’utilisation rationnelle de l’énergie animale en Afrique et en Asie. Rome, FAO.
FSERTR . 1940. Guide de l’attelage du Bétail bovin. Berne, Suisse, Fédération suisse d’élevage de la race tachetée rouge.
Jussiaux, M. 1976. Le cheval. Paris, Hachette.
Larousse Agricole. 1921. Joug . Paris, Larousse.
La ami. 1983. 14 Octobre 1983.
Une histoire de transmission…, le ferrage des boeufs aujourd’hui, par Tifenn Vital
Les bœufs Blanc et Marrel sont arrivés au château Pape Clément sous les premières lueurs du discret soleil printanier: l’aventure se poursuit.
Après le dressage de ces deux Gascons originaires des Pyrénées Ariègeoises , il fallut former des personnes compétentes au travail du sol et à l’utilisation des bovidés, trouver les derniers selliers-harnacheurs fabricant des colliers adaptés, des jougs sur mesure…
Mais alors que Blanc et Marrel commençaient à travailler dans les rangs des grands crus, leurs onglons s’usaient et risquaient de rendre pénible leur travail. C’est ainsi que nous prenons la direction de Labroquère (31) afin de rencontrer Jean Ousset, maréchal-ferrant de 74 ans qui nous accueille dans son atelier … Le brochoir que l’Homme tient dans ses mains lui a été forgé par son père en 1954, et n’a cessé de ferrer bœufs, vaches et chevaux malgré le tournant dont Jean fut le témoin au cours de la mécanisation… Les animaux de trait disparaissent ainsi progressivement des champs et les centres de formation n’apprennent plus aux jeunes maréchaux-ferrants la délicate technique du ferrage des bœufs à la française dans le traditionnel travail.
Mais grâce à l’audace de Monsieur Magrez, c’est toute une branche de la traction animale qui est en émulation aujourd’hui ! Et les maréchaux-ferrants, A. Fauquey et A. Vacher, qui officient déjà sur les chevaux de Frédéric Fardoux attachés au domaine, se sont prêtés à cette rencontre étonnante au cœur des Pyrénées.
Les sourcils se froncent…un bœuf représente huit fers, chaque pied est en effet composé de deux onglons aux parois très fines qui impliquent une grande précision du geste. Il s’agit aussi de forger des fers sur mesure dans une forge au charbon car le gaz ne chaufferait pas assez… Monsieur Ousset sourit devant la surprise des deux jeunes maréchaux ! Et oui : « Ca paraît pas mais c’est du boulot ».
(Ré) introduire des bœufs dans la vigne implique une vraie démarche globale de réappropriation des savoirs. Au 14ème siècle, le domaine du château Pape Clément était déjà pilote en terme d’innovation en organisant la vigne en « règes » (en Bordelais, rangée de vigne palissée) afin de permettre le travail du sol attelé. Aujourd’hui, et toujours dans une optique d’excellence, tradition et innovation s’orchestrent ensemble afin de proposer aux papilles le meilleur de notre terroir … »
Tifenn Vital
Chargement et transport d’une grume de peuplier avec deux trinqueballes et une paire de vaches Aubracs chez Laurent Janaudy à Manziat (01)
Chargement à la roule de peupliers chez Laurent Janaudy à Manziat (01)
Taille d’un joug par Raymond Garnier à Anost (71) 1977
Film d’archive en « Super-8 » qui nous a été aimablement communiqué par Philippe Berte-Langereau.
« J’ai rencontré Raymond Garnier à Pâques 1977 chez lui à Varin (Anost) d’où sa femme Marie était originaire. Lui, sortait des Miens, un hameau plus au-dessus. Il avait fait son apprentissage de charron et a travaillé dans son atelier.
A l’époque, il avait 70 ans ; on a bien discuté et, à un moment, il m’a dit en patois : « S’il fallait, un joug, j’en referais bien un ». Je l’ai pris au mot et il a été d’accord.
Il fallait cependant trouver la pièce de bois à tailler. Une amie, Martine Hunimels, avait son grand-père qui avait fait débiter un hêtre dans les années 40 en vue d’en faire des jougs. Ces pièces de bois était toujours dans « l’aizu » depuis plus de trente ans dans un pré de la ferme de Savault (Ouroux-en-Morvan 58).
L’aizu, c’était une mare où l’on faisait rouir, « aizer », le chanvre pour le faire pourrir et en recueillir les fibres propres à être filées puis tissées jusqu’au début du 20ème siècle. Les bois destinés aux jougs étaient laissés un certain temps dans ces mares pour en éviter le piquage par les vers.
On a tiré la pièce de hêtre de cette mare et on l’a fait sécher jusqu’à l’automne 77 où Raymond Garnier l’a travaillée comme il le faisait trente ans auparavant.
On peut dire que ce joug est le dernier à avoir été taillé dans le Morvan par un charron de métier. »
Philippe Berte-Langereau.
























































