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LA MECQUE DES BOUVIERS, rencontres 2018 écomusée d’Alsace, Ungersheim (68)

LA MECQUE DES BOUVIERS

Publié dans la revue « Sabots » n° 85 juillet-août 2018 

Cozette Griffin-Kremer avec Christine Arbeit, Bernard Barbe, André Kammerer, Rémy Ruckstuhl, Elke Treitinger

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1 – Christine Arbeit au travail, Photo C. Griffin-Kremer

L’Écomusée d’Alsace, rendez-vous des bouviers

Des éclats de rire, parce que Philippe Kuhlmann nous a raconté encore une histoire rocambolesque, et puis on retourne au travail – les Belges à côté des Suisses, des Allemands, des Français et surtout des Alsaciens, les plus proches, toujours là, à l’Écomusée, où le Directeur nous accueille.

Le président de l’Association des Amis de l’EMA et sa femme prennent le temps de nous rejoindre pour le dîner du samedi soir, avec le chef animateur à la retraite, qui travaille maintenant en bénévole, partageant son temps entre la grande aire du chemin de la nature et les champs, et le Théâtre de l’Agriculture, qui fait partie intégrante du projet d’avenir, « Habiter au XXIe siècle ». Les bénévoles ont pris l’habitude de nos séjours – nous sommes toujours pleins de surprises.

Serons-nous vingt, serons-nous quarante, qui viendra en premier, qui pourra rester jusqu’à la fin ? Si nous le savions à l’avance, cela n’aurait pas le charme du croisement entre le programme annoncé et la réalité bien plus riche de chaque rencontre, déjà la 13ème des bouviers, venus pour partager leurs savoir-faire, au pluriel, car les participants viennent de partout en France et de l’étranger avec leurs souvenirs, leurs propres pratiques, leurs jougs, leurs bêtes et leurs espoirs pour l’avenir de la traction bovine.

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2 – La paire d’André Kammerer, Photo André Kammerer

Durant ce long week-end de l’Ascension, le contingent se voit élargi par les participants aux deux stages – tous les deux complets bien à l’avance – que Philippe Kuhlmann a proposés à l’EMA en novembre dernier et en mars 2018. Il l’anime en français et en allemand et tous les participants nous disent que c’est même un avantage qui ne les ralentit pas, au contraire, mais leur donne le temps de réfléchir, tant le travail d’apprentissage exige concentration et engagement.

Pourtant, tout le monde est loin d’être novice, car le stage attire autant Anne, la spécialiste du comportement bovin, mais qui n’attelle pas d’habitude, que Elke, la vétérinaire allemande , bouvière expérimentée parmi les piliers du Groupe de Travail Attelage Bovin dont la réunion annuelle s’est déroulée début février en Autriche.

Celle de l’Écomusée s’en trouve encore enrichie par la solidarité nouvelle, créée par ces stages d’une semaine chacun, et les nouveaux s’intègrent facilement au côté des anciens, dont certains qui reviennent après une absence de plusieurs années.

Un va-et-vient qui irrigue les rencontres d’expériences et d’approches nouvelles lors de ce week-end où la traction animale, aussi bien chevaline que bovine, occupe le devant de la scène pour le public. Il faut donc jongler et parer souvent à l’inattendu.

La première journée – habituellement consacrée à la vache, au lait et au fromage – souffre d’un manque d’effectifs bovins. L’une des vaches sur lesquelles compte Philippe s’est tarie et l’autre ne peut répondre seule à un public qui demande à regarder la traite et à faire goûter le lait frais aux enfants.

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3 – Corentin avec son grand-père André, Photo C. Griffin-Kremer

Tant pis, il y aura autre chose, on invente, et la vache fera partie en tout cas de la présentation au public lors des deux parades quotidiennes des animaux le samedi et le dimanche.

Là, il y a du monde, humain et animal, avec les porcs faisant un passage, les dindons glougloutant et la dinde avec ses dindonneaux derrière le grillage, confortablement installés dans l’étable. Les chevaux passent d’abord, attelés à la charrette et au char-à-bancs qui promèneront les visiteurs par la suite, puis viennent les vaches et les bœufs.

André Kammerer, ancien cheminot et aujourd’hui bouvier, a amené sa nouvelle paire, Tino, le rouge, et Greby le noir. André est allé une fois par semaine chez Philippe à partir de fin mars pour les débourrer et ce sera leur première occasion de « monter sur scène » à l’Ecomusée. Philippe amène ses bœufs, le rouge Manny et le noir Milou, pour rejoindre le contingent régulier de l’EMA pour la présentation des bovins à la grande Place des Charpentiers, centre du village de l’Écomusée, cœur aussi de son histoire et de ce concept d’assemblage d’habitats alsaciens.

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4 – La Maison du XXIe siècle, Photo CGK

Aujourd’hui, L’Écomusée se lance vers l’avenir, vers le projet « Habiter au XXIe siècle », vers des choix qu’il est important de souligner, car ils existent et sont l’objet de présentations au public, tout d’abord, à travers le Concours Bauistella (Concours Construction) de l’an dernier, auquel Philippe a participé avec son invention, une étable pliable et transportable pour faciliter la vie des éleveurs naviguant entre la maison et les pâturages en montagne, conformément à l’énoncé plus large du concours, consacré aux constructions montables et démontables.

Le paysage de l’Écomusée est parsemé de ces bâtis, légers, souvent presque d’aspect ailés, réalisés avec des matériaux écologiques, qui font miroir à celles plus anciennes, car il y a déjà depuis longtemps un chemin vers l’avenir : la Maison du XXe siècle (la maison des grenouilles qui dansent, conçue par l’architecte Gérard Althorffer) et sa voisine d’en face, la maison de Kunheim, survivante des inondations et témoin de la mobilité des demeures et de l’esprit alsaciens.

De là, partant des précurseurs, on suit le chemin vers la Maison du XXIe siècle, conçue par Mathieu Winter, une construction en cours, assurée par la corporation des bâtisseurs de l’EMA selon les toutes dernières exigences de l’architecture durable et calquée sur le concept fondamental des maisons traditionnelles.

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5 – Chemin du Théâtre de l’Agriculture, Photo CGK

La Maison du XXIe siècle ouvre sur le chemin vers les enclos de nuit des ânes et, au-delà, vers la maison de Sundhoffen, nouvellement remontée, qui s’ouvre sur l’itinéraire du Théâtre de l’Agriculture et ses champs de l’avenir, où poussent des récoltes traditionnelles, du houblon aux seigles, le verger, puis les vignes en terrain plat ou en pente, chaque parcelle reflétant la diversité des sols d’Alsace.

La question de l’eau est primordiale ici, car sa maîtrise est au cœur des champs, comme au cœur de la réserve naturelle, un véritable « hotspot » de diversité biologique.

La traction animale aussi fait partie intégrante de cette aventure et les bouviers en ont bien conscience, sachant qu’ils sont là pour profiter d’un cadre exceptionnel de travail, mais que l’occasion doit aussi répondre aux espoirs du public qui suit les interventions bien après les parades sur la Place des Charpentiers.

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6 – Philippe Kuhlmann, débardage dans la forêt de l’Écomusée d’Alsace, Photo CGK

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7 – Madeleine Peignois et Marc Vanoverscheld, retour de débardage, Photo CGK

Et voilà que surgit le « souci des orties », pour ainsi dire. Comment marier sans déception l’attente des visiteurs chaussés de petites sandales et le travail de débardage en forêt ? Un coup de tête des bœufs et les billes partent vite, balayant le chemin – un moment où il faut sévir, et Philippe n’hésite pas à le faire, pour assurer la sécurité des touristes inconscients du danger, rangés un peu pêle-mêle au côté des bouviers.

C’est bien plus facile à la Place des Charpentiers, cœur du village, où les animateurs de l’équipe agricole présentent la traction chevaline et passent le micro à Philippe, qui décrit la race vosgienne, puis introduit chaque attelage bovin.

Là, il y a une occasion pour bon nombre de bouviers d’amener une bête, peut-être seulement au licol, ou bien de montrer leur propre manière de fabriquer un joug, ou de faire apprécier les fins détails du collier à trois points que fabrique le bourrelier-sellier Jean-Claude Mann, venu pour l’occasion.

C’est d’abord à lui que se présentera un visiteur pour identifier un « truc ». Ensuite, le voisin de Philippe, Rémy Ruckstuhl, vient confirmer l’hypothèse : c’est bien un guide-corne, pour corriger la croissance des cornes, et en très bon état. Le visiteur avoue alors être le propriétaire de toute une collection… encore l’occasion d’échanger à l’improviste avec les bouviers.

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8 – Le guide-corne, Photo CGK

Pendant ces journées, les anciens, tout comme Philippe, prennent le temps de montrer aux nouveaux toute la panoplie des jougs et colliers – le joug de tête alsacien, le joug frontal, le fameux collier à trois points – pour qu’ils (et elles) sachent comment les attacher et les ajuster.

André Kammerer a apporté son essai de joug tout neuf, l’orifice à timon bordé d’un fer à cheval. Il a aussi amené son petit-fils, Corentin, déjà un bouvier accompli, qui est chargé de « mettre le clou » lors de l’expérience « timon à roulette » entreprise par les forgerons.

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9 – Le projet du timon à roulette, Philippe et les forgerons avec Nicole Bochet, Photo CGK

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10 – Premier essai du timon à roulette – ça marche, Corentin Huber, Philippe Kuhlmann, Marina Le Glaunec, Photo CGK

Le dernier jour, dimanche, est particulièrement chargé de nouveautés.

Tout d’abord, Philippe nous montre son idée déjà bien définie pour faciliter le travail d’attelage lorsqu’un bouvier doit le faire seul – attacher au timon une roulette qui permettra de le faire glisser dans l’orifice du joug. Cette idée à peine énoncée, nous voilà partis voir les forgerons.

Là aussi, nous constatons la présence d’une forgeronne. Le contingent de femmes parmi les participants montre que la traction animale se féminise très visiblement.

Échanges animés, dessins par terre dans les graviers, les forgerons se lèvent pour rejoindre la forge et nous repartons à la Maison des Goûts et des Couleurs pour écouter le pareur Bernard Barbe (Cliquez ici pour voir), invité de Nicole Bochet, nous faire un bref exposé sur les maladies des pieds et les soins qui s’imposent. Sa description est d’autant plus passionnante, qu’il a l’habitude de soigner des vaches laitières, logées dans des étables souvent semi-industrielles.

Aujourd’hui, il découvre les spécificités des bovins de travail et les exigences du ferrage.

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11 – Bernard Barbe, pareur, devant le travail de l’Écomusée, avec talonnette, Photo CGK

Étonnamment, cette pause en salle de réunion si brève donne le temps aux forgerons d’exécuter un premier essai pour attacher la roulette au timon – ça marche, même s’il faut prévoir quelques améliorations. Après le passage chez le forgeron, nous faisons le point.

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C’est aussi le but des réunions tout le long du week-end, où les conversations fusent et on raconte comment construire un tas de fumier carré, un des divers sujets que Philippe a traités lors des deux stages et qui dépassent le strict cadre de l’attelage et du travail avec des instruments divers, comme la déchaumeuse ou la bineuse.

Malgré le beau temps, le travail est dur, car la couche supérieure est bien humide, mais en dessous, c’est trop sec, ce qui freine considérablement l’élan. Par contre, le passage dans les vignes pour « aérer » le sol se passe mieux.

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12 – Séance de fauche aux champs de l’Écomusée, Photo CGK

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13 – Christine Arbeit et André Kammerer aux champs de l’EMA, Photo CGK

Pour ajouter plus de variété aux activités, Philippe amène une partie des bouviers faucher dans les champs de l’Écomusée, et utiliser ensuite chars et charrettes pour transporter le fourrage vert.

Au retour d’une des sorties en forêt, Philippe essaie un attelage à trois pour montrer comment régler les chaînes de façon à assurer que le vieux bœuf de devant ne se sente pas totalement en vacances et assume sa part de la charge. C’est un bœuf, d’ailleurs, qui aurait dû partir depuis longtemps à l’abattoir, mais que Philippe garde en tant qu’expert « enseignant » pour les plus jeunes bêtes.

Le débardage en forêt continue le long des chemins menant à la Place des Charpentiers et lors des présentations au public qui doivent allier des informations d’intérêt général et des détails techniques pour les bouviers – comment attacher les chaînes ou les crochets pour pouvoir les dégager facilement, comment libérer une bille accrochée par une autre sans endommager les deux, comment « lancer » le bois lors du débardage en montagne.

À l’amusement général, Philippe, accompagné au micro par une animatrice de l’équipe agricole, montre comment passer une paire de bœufs attelée autour d’un arbre quand la forêt est trop dense, en les pivotant autour d’un poteau de la maison du Sundgau – un travail de patience, presque une valse au ralenti.

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14 – Comment lancer le bois au débardage, Place des Charpentiers, Photo CGK

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15 – Tourner autour d’un poteau… ou d’un arbre en forêt, en pivotant, Photo CGK

Les animateurs relaient Philippe pour présenter la race Vosgienne et soulignent le fait qu’il est rare de voir autant de bêtes ayant la robe rouge et blanche, l’utilité historique d’avoir des troupeaux mixtes – lait et travail – pour les marcaires, la place vitale des animaux dans le programme de l’Écomusée.

Une fois les deux présentations de la journée terminées, les visiteurs passent voir toutes les autres animations à l’extérieur ou à l’intérieur des maisons si diverses, s’arrêtant pour discuter avec le potier pendant qu’il travaille, ou avec les invités de ce week-end, comme la couseuse de perles ou le matelassier qui détord les crins de cheval et la laine avant de reconditionner un vieux matelas ou créer un nouveau.

Le côté nature nous attire tous, et les bouviers, arrivés de bonne heure, ne manquent pas de profiter du chemin de la réserve naturelle, d’inspecter le jardin sur paille ou de partager quelques instants la vie d’une butineuse, de découvrir aussi que le clocher englouti a été transporté à l’Écomusée par…. une paire de bœufs ! Visiter la Maison des Coiffes, s’arrêter chez le luthier, ou chez le barbier pour se faire raser à l’ancienne, monter la tour en pierre pour la vue panoramique de l’Ecomusée, prendre le bateau des marais – la journée est plus que remplie pour les visiteurs.

Quant aux bouviers, ils se retrouvent à la Maison de Muespach pour échanger et planifier les rencontres à venir.

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16 – Histoire des Deux Cochons, l’EMA et le bien-être animal, Photo CGK

Tous ont à cœur le bien-être animal et le sujet revient tout au long du week-end – à quel moment castrer pour garder la robustesse de l’adulte, comment loger et nourrir, ce qui implique d’envisager une exploitation à production multiple.

Evidemment, l’Écomusée dispose d’atouts pour tout faire, ou presque, au sein de son programme du Théâtre de l’Agriculture, mais doit aussi se soucier de la manière de jongler entre l’authenticité et les exigences pour le confort des animaux. Ils ont décidé de trancher du côté confort à la petite maison d’ouvrier de Monswiller, où résidait un cochon tout seul dans un espace plutôt réduit.

Aujourd’hui, il a un abri plus spacieux et – comble de bonheur pour un animal si sociable – un compagnon, même si toute l’histoire de Monswiller contredit cette nouveauté. Il faut bouger avec son temps, même si l’on est un cochon.

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17 – La vétérinaire Elke Treitinger et le pareur Bernard Barbe qui discutent, Photo CGK

La vétérinaire allemande et le pareur français discutent ferme de comment choisir les talonnettes ou ajuster le licol pour détendre un animal pendant une intervention, ou tout simplement pour permettre un temps de rumination adéquat, ce qui peut bien aider une jeune vache à accepter son premier veau. Lors de la séance spéciale sur le parage, la discussion est particulièrement fructueuse entre Bernard Barbe et Philippe, tous les deux si familiers des maladies ou des blessures du pied, et Bernard nous régale de quelques expressions de son métier – un trou de ferrage qu’on utiliserait une seconde fois s’appelle un « trou de veuve » ; un « rivet de cocher » indique du mauvais travail, car si le cocher peut le voir, c’est qu’il est trop grand ; si on broche les clous et n’arrive pas à les aligner correctement, on « ferre en faisant de la musique », les notes éparpillées par-ci, par-là, comme sur une partition.

Bernard nous raconte les débuts du parage fonctionnel inventé par le Néerlandais E. Toussant Raven et nous signale des sources sur Internet pour les informations, comme les stages proposés pour faciliter les soins à la maison par tout exploitant. Il espère attirer d’autres pareurs pour l’année prochaine, pour explorer ce monde de vaches et de bœufs au travail.

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 18 – Règlage, Philippe Kuhlmann et Marc Vanoverscheld, Photo CGK

Les bouviers, eux, discutent tout au long de notre rencontre sur la manière d’impliquer de façon plus efficacement les éleveurs et d’autres réseaux, tels les lycées agricoles et les vétérinaires. Philippe souligne la nécessité de faire des stages avec une série d’animaux d’âge, de sexe et de taille différents, à des stades divers d’expérience.

Tous s’accordent à dire qu’il n’est pas facile de réussir le partage entre le temps consacré au public et celui dont ont besoin les bouviers pour travailler en profondeur en forêt et aux champs, et nous revenons encore à la question du bien-être. Le réseau aidera dans ce domaine-là, car Christine Arbeit nous rappelle que la section traction animale de la Fête de la Vache Nantaise (7-9 septembre 2018) travaille depuis longtemps sur la question. La suggestion ne restera pas lettre morte, parce que l’EMA va y envoyer Philippe et le chargé de communication, Thomas Lippolis.

Tout au long de l’année, les bouviers resteront en contact à travers le blog de Michel Nioulou « Attelages Bovins d’Aujourd’hui »et essayeront de peaufiner avec Philippe et l’EMA un programme pour 2019 qui les projettera vers l’avenir et expliquera mieux tout le potentiel de la traction bovine aujourd’hui, en Europe et ailleurs.

Reconnaître et gérer les lésions : boiterie des bovins http://boiteries-des-bovins.fr/reconnaitre-et-gerer-les-lesions/

Les onglons des bovins : une introduction au parage fonctionnel http://www.cecama.ma/wp-content/uploads/2016/07/Introduction-au-Parage-Fonctionnel-Pr%C3%A9sentation-1..pdf

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La race Vosgienne, film de Patricia et Didier Ladry réalisé aux rencontres de bouviers à l’écomusée d’Alsace en 2017

Pour le plaisir de travailler avec des vaches, film du « Grenier d’images », avec les attelages bovins de Maryse et Michel Berne, Bourg-argental (42)

Découvrez le parcours de Maryse et Michel Berne, filmés par Sophie Arlot et Fabien Rabin du Grenier d’images.

A voir absolument!

« La meule de foin », film de Patricia et Didier Ladry, aux rencontres de bouviers 2017, Ungersheim (68)

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Rencontres de bouviers 2018 en Autriche

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Photo extraite du blog allemand

Retrouvez l’article sur le blog « Arbeitsgruppe Rinderanspannung » à propos des rencontres de bouviers qui se sont déroulées les 17 et 18 Février 2018 en Autriche en cliquant ici.

L’article est en allemand mais vous y trouverez de nombreuses photos des rencontres.

Merci à Cozette Griffin-Kremer de nous avoir communiqué l’information.

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Photo extraite du blog allemand

Formation Traction bovine 2017 écomusée d’Alsace, Ungersheim (68) par Laurent Martin-Blais

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Voici mon retour du « Stage traction Bovine » auquel j’ai participé du lundi 6 au vendredi 10 novembre.

Cette première initiation axée sur la traction bovine et animée par Philippe Kuhlmann, se déroulait au sein de l’Ecomusée d’Alsace situé sur la commune d’Ungersheim.

Les premiers instants de ce stage ont commencé tout en douceur autour d’un chaleureux café. Philippe a pris le temps de saluer les huit participants, un à un, posément, avec son humilité habituelle. Il a pris le temps dès les premières heures du stage, d’écouter et de cibler les attentes et les besoins de chacun des participants. 

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Il est vrai que tous, nous venions des quatre coins de France (et même d’Allemagne) avec des horizons professionnels et personnels très variés. Entre le cantonnier Bourguignon curieux de traction, le passionné déjà dresseur, la vétérinaire, l’éleveur de chevaux, le viticulteur ou l’éleveur Gascon, il y en avait pour tous les goûts.

Nous ne le savions pas encore mais cette diversité de parcours et cette pluralité de profils, allait être le socle commun d’une prise de conscience et de réflexion d’une grande richesse pour chacun. 

La découverte du site se fit en groupe, lors d’une visite guidée orchestrée par un animateur de l’Ecomusée. Cela a permis à chacun de prendre en main les lieux et de comprendre à quel point ce parc, chargé d’histoire et de sens, avait toute sa crédibilité et son poids pour servir de cadre à l’organisation d’une telle formation.

Les activités se sont organisées au fur et à mesure de la semaine, afin de combler les attentes de chacun.

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Les animaux déjà présent sur le site, ainsi que ceux déplacés de chez Philippe, ont été vite pris en charge par l’ensemble des stagiaires. L’effectif conséquent d’animaux disponibles a été un réel point fort pour la réussite de la formation.

Chacun a pu se lancer à découvrir l’approche du bovin, la mise en place du licol, puis les premières manipulations des animaux, tout cela en sécurité, aussi bien pour les hommes que pour les animaux.

Le travail des vignes, le débardage, le travail aux champs, le débourrage de jeunes animaux, la ferrure, tous les points de découverte, de questionnement ou de perfectionnement ont été abordés. Philippe nous a également présenté le « Ramé », outil de levage et de transport qu’il a conçu. Les stagiaires ont pu à tour de rôle s’essayer à sa manipulation, attelé à une paire de boeufs. 

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Philippe nous a rapidement démontré ses impressionnantes capacités en terme de connection avec les animaux. Il a un tel pouvoir, presque hypnotique, que cela est tout simplement bluffant. Chaque jour, cela fut un plaisir de le voir communiquer et travailler avec les boeufs. Il a trouvé la recette parfaite entre la douceur et la justesse des gestes et de la parole, la posture et la lecture instantanée de l’animal, tout cela immergé dans un cadre de fermeté, nécessaire au bon maintien d’une autorité juste envers l’animal.

Il faut, je n’en doute pas, bon nombre de saisons passées au plus près des bêtes pour réussir à dessiner et à mettre en pratique une telle nature de relation avec ses animaux.

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Ce fut un réel plaisir et une vraie fierté d’avoir pu participer à cette première pour l’écomusée. Mes remerciements vont bien sûr en tout premier lieu à notre formateur.

Un grand merci à toi Philippe, pour ton humilité, ton écoute, ta sagesse d’esprit. J’ai souvent l’habitude de dire à mes proches (novices en traction bovine) que j’ai la chance de connaître le « Pape » de la traction bovine française. Cela ne leur parle pas trop mais je trouve cette image est vraie. Tu portes en toi plusieurs dizaines d’années d’expérience en traction bovine. Tes acquis, tes savoirs font de toi un personnage porteur de message, d’expérience, d’espoir et conviction.

D’autres « personnages » sont présents sur tout le territoire français, je pense à Olivier COURTHIADE, à Jean-Bernard HUON ou encore Jo DURAND. Vous incarnez tous l’âge d’or de la traction bovine. Grâce à vous, vos transmissions, vos savoirs, une nouvelle génération de bouviers voit le jour. Je suis stupéfait lors de chaque déplacement et rencontres liées de près ou de loin à la traction bovine, de voir cette curiosité, cet enthousiasme de jeunes (ou moins jeunes) qui abordent, découvrent, pratiquent et vivent l’essor de la traction bovine française. Cela grâce entre autres à toi Philippe, et à tous les bouviers chevronnés qui sont là pour transmettre. Merci à toi et merci à tous les autres.

Je me dois aussi de remercier Hélène STRAMMIELLO, responsable de formation pour son organisation impeccable ainsi que Eric JACOB qui nous a accueillis sur ce site exceptionnel.

Je terminerai en remerciant chaque participant, Elke, Janet, Eric, Andy, Thierry, Jean-Michel et Olivier. Je pense que le stage ne se serait pas si bien passé si tous n’avions pas eu le souhait de partager, échanger, débattre, afin que nous repartions tous différents et tellement plus riches après cette semaine de formation…

Un grand Merci…

Laurent MARTIN-BLAIS

A voir aussi en cliquant ici.

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« Laurent Janaudy et la traction animale, une histoire de toujours » par Michel Nioulou

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A Manziat dans l’Ain, la culture maraîchère intensive est présente sur la commune depuis plusieurs décennies. La terre sablonneuse du Val de Saône est un atout majeur pour la culture légumière. Le relief d’une plaine alluvionnaire est tout juste contrarié par une légère déclivité en allant sur le haut de la commune.

Au milieu des champs de poireaux, céleris, carottes et salades cultivés par de plus en plus grosses exploitations qui fournissent les grossistes et les grandes surfaces, Laurent Janaudy, une petite quarantaine, pratique une agriculture de proximité et respectueuse de l’environnement.

Dresseur remarquable de chevaux et de bœufs, il est depuis son enfance dans le monde du cheval.

Depuis de nombreuses années en double activité, partagé entre un emploi dans la restauration et son activité agricole, il a fait valoir des terrains familiaux, personnels et des petites parcelles qui, sans lui, seraient restés à l’abandon.

Depuis trois ans, il s’est installé à plein temps en développant son activité maraîchère. Il a dû abandonner la prestation de service à cheval dans les vignes par manque de temps.

Laurent travaille sur une superficie d’un hectare de maraîchage. Sept hectares de prairie permettent d’une part de nourrir les animaux et d’autre part de faire du foin en petites bottes pour la vente aux particuliers.

Il fait aussi un peu de céréales pour les animaux et la basse-cour (paille et grain).

Désormais, il fournit des restaurants renommés dont certains sont étoilés, tous en recherche de produits de qualité: L’ô des Vignes à Fuissé dont le chef Sébastien Chambru est MOF, le restaurant de Serge Vieira à Chaudes-Aigues, 2 étoiles, Le Greuze à Tournus tenu par Yohann Chapuis, 1 étoile, et Ma table en ville à Mâcon, restaurant chic à la cuisine soignée de Gilles Bérard.

Laurent fournit aussi des paniers de légumes aux particuliers et en dépôt à Lougalina, une épicerie fine de Replonges.

Sans être certifié bio (il faut maintenant presque s’excuser de travailler normalement!!) ses légumes, pour la plupart de variétés anciennes, sont menés en culture sans produits phytosanitaires.

La plupart des travaux, (labour, sarclage, hersage, déchaumage, charrois) sont effectués en traction animale avec deux juments et une paire de bœufs. Il possède aussi une jeune génisse Charollaise, Mauricette, qu’il a commencé de dresser en solo.

Même si les chevaux sont le plus souvent utilisés, il fait travailler régulièrement deux bœufs Gascons, Cadet et Mignon qui ont remplacé voici trois ans une paire de vaches Aubracs restées une huitaine d’années sur la ferme.

Il utilise aussi un tracteur pour certains travaux. Les modes de traction sont utilisés en complémentarité en fonction des conditions et des priorités. Mais la traction animale reste au centre du projet, comme depuis toujours dans la démarche de Laurent.

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La récolte des « petits riz »

En cet après-midi ensoleillé de mi-septembre, une terre d’une quarantaine d’ares est recouverte d’andains bien rangés de haricots secs « Petit riz » autrefois beaucoup cultivés en Val de Saône. Après avoir été arrachés et posés au sol, ils ont séché pendant une semaine et ont été retournés à la main chaque jour pour parfaire le séchage.

La veille, Laurent avait récolté en fin de journée deux petites plate-formes de «petits riz» avec le tracteur. Mais ce 8 septembre 2017, c’est Poulette, une jeune Comtoise et les deux Gascons qui sont de service pour rentrer la récolte avant la pluie annoncée dès le lendemain.

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Après avoir chargé deux chars et fait un premier voyage au cheval pour remonter le charroi à l’abri sous le hangar situé en haut de la commune, Laurent et moi-même redescendons dans la parcelle avec les deux bœufs attelés à une gerbière, suivis de Poulette. 

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De retour dans la terre, après avoir attaché la jument à l’ombre, les haricots sont rapidement chargés sur la gerbière par petites fourchées bien rangées pour «monter» le char, en prenant soin de les croiser pour qu’elles ne glissent pas lors du transport. Mais les pieds de haricots s’accrochent bien entre eux et sont relativement stables une fois entremêlés.

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Une fois la jument reculée dans la limonière du char chargé en début d’après-midi, le convoi se met en marche pour la dernière remontée.

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A mi-parcours, nous croisons comme au premier voyage, la grande route départementale qui traverse la commune. C’est un passage délicat du fait de la circulation automobile assez intense.

Si la présence des attelages de Laurent dans la commune n’est pas une surprise pour la plupart des habitants de Manziat, la traversée de la départementale, par contre, est plus surprenante pour les automobilistes de passage.

Les deux chars de haricots traversent, Poulette et Laurent en tête, avançant d’un pas plein d’allant, puis les deux bœufs gascons et leur long char à deux roues passent tranquillement avec une allure posée, sans stress.

Après environ un kilomètre et demi de voyage, nous arrivons à destination.

petits riz janaudy 36 ok. Traction animale

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Les chars sont reculés sous le hangar, les animaux dételés, les bœufs déliés, Poulette dégarnie.

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petits riz janaudy 23 ok. Boeuf

Les cinq chars de haricots sont à l’abri et finiront de sécher pendant un mois avant d’être battus avec une petite batteuse puis triés à la main en début d’hiver. Ils rejoindront ensuite les tables des grands chefs.

Il peut désormais pleuvoir pour compenser un peu la sécheresse de l’été, les haricots sont à l’abri!!!

La surface plantée cette année est nettement plus importante qu’en 2016, malgré cela il risque encore de ne pas avoir assez de quantité pour faire face aux besoins.

Voici trois ans que Laurent est à plein temps sur son activité agricole et les commandes sont toujours plus importantes au fil du temps. La démonstration est faite que la demande de produits de qualité est là, et qu’il est possible de la satisfaire dans un mode de production «hors norme». Bien sûr, cet engagement nécessite un investissement personnel et un travail très important. Malgré tout, il fait le maximum pour concilier la quantité de travail tout en maintenant son éthique, la qualité des produits et son mode de production avec la traction animale au coeur du système. 

Michel Nioulou 

Article paru aussi dans la revue « Sabots » N° 81 Novembre/Décembre 2017

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Hommage de Frédéric Iehlé à René Alibert jougtier à Laissac (12)

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Frédéric Iehlé nous communique ce texte suite à la disparition de René Alibert. Nous le remercions pour sa communication.

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C’est difficile de s’exprimer sur la disparition d’un dernier ou d’un des derniers surtout lorsqu’on l’a rencontré, lui a serré la main, l’a regardé travaillé et eu recours à lui comme à une sorte d’expert dans une activité sans réel futur et cantonné à un cercle très restreint.

Cela a été mon cas il y a sept ou huit ans, je n’ai pas la date exacte.

A deux reprises je suis descendu de ma Haute-Normandie en Aveyron une première fois pour faire l’acquisition de deux jougs neufs après avoir abandonné l’idée d’utiliser des jougs ‘de brocante’, puis une seconde fois pour l’ajustement que je n’arrivais pas à faire seul.

C’est lors de ce second voyage que j’ai découvert M. René Alibert.

Après plusieurs discussions téléphoniques et échanges de courrier avec photos, j’ai du me rendre à l’évidence que je ne pourrais ajuster seul le joug sur un de mes bœufs bretons qui avait un cornage pour le moins particulier comme Monsieux Alibert le reconnut en le voyant.

Alors une nuit de juin, j’ai chargé mes deux Bretons pie-noire dans le van à deux heures du matin et nous sommes descendus chez «René» qui avait tout préparé.

Ce fut tout de même une expédition!! avec un arrêt forcé sur un terrain de football vers Riom car les bœufs s’étaient détachés et retournés dans le van prêts à sortir car souffrant de la chaleur. Mais après un peu de marche et de bouses sur le terrain, tout était rentré dans l’ordre et nous avons repris l’autoroute pour Laissac. Cela l’avait bien fait rire.

Nous avons passé deux jours sur place dans une étable prêtée pour l’occasion à sa demande, avec une tonne à eau à disposition, du foin et l’autorisation pour moi de coucher dans l’étable.

Une matinée fut nécessaire pour ajuster le joug, adapter le liage et le coussin  et finalement entendre un refus sans appel  de la part de «René» « Non ce n’est pas la peine, c’est bon » qui répondait à ma demande de dernier test suite à sa correction finale du joug!

Il est venu me dire au revoir le soir après avoir repiqué un cent de salades pour ses poulets ce qui leur donnait un goût délicieux au vu du geste qu’il fit en regoupant ses doigts devant sa bouche. Nous avons encore parlé bœufs, puis il est rentré et moi je suis reparti vers le Nord quelques heures plus tard de très bonne heure le lendemain matin.

Ce qui m’a frappé chez «René» c’est qu’il y avait toujours quelqu’un pour répondre, voire prévenir ses demandes. Beaucoup sont venus voir mes bœufs mais beaucoup étaient là pour lui, pour faire ce qu’il ne pouvait pas faire, le soutenir. Il était entouré et aidé d’une façon presque naturelle comme si cela lui était du par respect pour ce qu’il était ou représentait et surtout,  je pense, avait vécu et savait faire.

L’entourage et l’aide que beaucoup lui donnait plus que volontiers m’a impressionné.

«Se plier en quatre» n’a jamais eu autant de signification pour le soutien dont il bénéficiait. «René» était réellement très entouré.

Je me souviens aussi du plaisir des contacts qu’il m’avait dit avoir avec les gamins de l’école proche de sa maison.

Je voudrais dire ici à sa sœur, à tout cet entourage dont il a bénéficié et que j’ai pu rencontré combien j’ai apprécié de rencontrer Monsieur Alibert ainsi qu’eux mêmes.

Aujourd’hui, il me reste deux jougs signés qui font merveille comme peuvent en témoigner ces photos avec mes deux Normands et qui me semblent être le meilleur hommage que je puisse faire à «René».

Frédéric Iehlé

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Joug de dressage à trois têtières et témoignage autour de l’attelage bovin en Sud-Périgord par Jeanine LEGAUT

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En même temps qu’un témoignage sur les attelages de boeufs et ses danger, Jeanine Legault nous communique de nombreuses photos sur un joug à trois têtes qu’utilisait son père. Merci à elle pour sa contribution.
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« Mon enfance a été marquée par un accident très grave causé par un attelage de bœufs.
En 1954, j’avais sept ans. Mes parents étaient de petits  agriculteurs  du  Sud-Périgord. Dans  ce  temps-là, on  fauchait  les  fougères  sèches dans  les  bois  pour faire la litière dans l’étable. Ainsi cela économisait  la paille.
Pour charger un maximum, mon père avait fait réaliser un plateau sur deux roues basses en fer. Le ramassage terminé, ma mère passe devant  les bœufs pour les faire avancer et là, tout s’est enchaîné de façon catastrophique. Pour une raison inconnue, les bêtes foncèrent en tournant très vite autour d’un arbre contre lequel j’étais appuyée. Le  miracle voulut que je sois plus grande que la roue qui m’écrasa contre le  chêne: cinq jours de coma, de multiples fractures et un séjour de trois  mois à l’hôpital.
Les années qui suivirent, mon père préféra dresser des vaches et ce fut  l’époque de la BERMEE de race Garonnaise et CASTA au pelage clair. Toute la famille aimait ces deux-là pour leur force et leur docilité. C’est  donc avec CASTA et BERMEE que mon père soumettait une novice au  joug à trois têtières.
Dans mon souvenir, je les vois déambuler inlassablement dans notre  allée et les chemins.
Evidemment, au début, l’apprentie était rétive mais cernée par la forte  expérience de CASTA et BERMEE, la jeune vache apprenait vite…
Avec un joug simple, elle était destinée à tirer une sarcleuse dans la  petite vigne de ce temps-là ainsi que dans d’autres cultures. Je me souviens particulièrement des fourchées de foin bien sec et odorant, ramassées à la hâte avant l’orage menaçant. BERMEE et CASTA ramenaient la lourde charretée et, toutes fumantes sous les premières  gouttes, ne rataient pas la grande porte de la grange!
En relatant ces souvenirs, je voulais rendre hommage à mes parents et  à toute cette génération de modestes paysans de l’après-guerre, pour leur  courage et leur détermination.
Mon destin ne fut pas agricole si j’ose dire mais je suis très fière de mes  origines de fille de la terre Périgourdine! »
Jeanine Legault
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Nicolas Bourgeois et Mireille Caillol, paysans nomades en traction bovine

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Mireille et Nicolas nous présentent leur parcours atypique et leur expérience quotidienne avec la traction bovine au coeur du projet de vie qu’ils partagent en famille.

Merci à eux pour leur communication.

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Pomponette et compagnie

Nous sommes une famille de paysans nomades : Mireille, Nicolas et Solal, qui voyageons en roulotte attelée à nos deux vaches, Ttipi et Ttapa, suivies par nos brebis laitières de différentes races. Notre choix est de vivre le plus possible de ce que nous savons faire, ou de ce que nous pouvons vendre ou échanger : le produit de nos animaux (viande, lait, laine…), des objets en vannerie, la musique, le clown…

Nous souhaitons aussi rencontrer des paysans sédentaires et passer du temps en accueil sur des fermes pour échanger.

Nicolas a pratiqué la traction animale avec ses vaches et ses ânes pendant six ans pour la production de légumes en vallée d’Ossau (64) avec des outils réalisés par P.R.O.M.M.A.T.A. (Cliquez ici pour voir)

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Mireille a travaillé dans le domaine des brebis laitières avec transformation fromagère en montagne et elle se forme à la transformation de la laine.

Solal apprend à manger, marcher, jouer, rire, pleurer, bref à vivre dans son petit corps tout neuf.

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Nous sommes intéressés par les projets à plusieurs et avons envie d’être accueillis sur des fermes pour rester en lien avec la paysannerie en participant à vos activités : installation, traction animale, dressage, besoin d’un soutien temporaire, voire d’un remplacement pour prendre du temps.

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Pour être accueillis, nous avons besoin :

  • D’espace, d’herbe et d’eau pour les animaux (deux vaches, neuf brebis, un bélier, chiens, poules et pigeons)
  • D’un espace où mettre notre roulotte et notre tente avec un accès à l’eau pour la belle saison
  • D’un habitat si c’est l’hiver

Nous sommes attirés par la diversification, la traction animale, la transformation de la laine… bref toute expérience tendant à une agriculture plus humaine et en lien avec la nature, basée sur le partage.

Ces échanges peuvent prendre différentes formes, du simple accueil sur quelques jours avec des moments conviviaux à un accueil sur plusieurs mois avec des actions communes.

N’hésitez pas à nous contacter, nous sommes prêts à réfléchir à de multiples propositions.

Mireille Caillol et Nicolas Bourgeois

tél. : 07 88 21 38 47

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