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Rencontres des bouviers 2013 à l’écomusée d’Alsace, Blog de Jean-Léo Dugast « PERCHERON INTERNATIONAL »

Photo Jean Léo Dugast

Jean-Léo Dugast vient de mettre un bel article sur les huitièmes rencontres de bouviers à Ungersheim les 11 et 12 mai.

Cliquez ici pour voir l’article.

Rencontres 2013 des bouviers à l’écomusée d’Alsace, articles presse


Cozette Griffin Kremer nous fait parvenir des articles parus dans la presse alsacienne, sur les rencontres 2013 des bouviers à l’écomusée d’Alsace.

Autrefois le Couserans à Saint Girons (09)

 

Photos extraite du site

Allez voir le site d' »Autrefois le Couserans » https://autrefoislecouserans.com/ 

L’association « Autrefois le Couserans » est né en 1992 de la volonté et de la passion d’hommes et de femmes du Couserans.  

En effet, dès la première animation, le 7 août 1992, le défilé de l’ancien temps dans les rues de Saint-Girons fut un coup de maître et émerveilla tout le monde. Depuis lors, chaque année, rendez-vous est pris pour le 1er week-end du mois d’août. De plus en plus de spectateurs et de participants viennent à Saint-Girons pour se replonger au temps jadis, revivre l’épopée sociale et rurale du début du siècle, mais aussi goûter au réalisme des scènes de la vie paysanne traditionnelle.
Ainsi défile dans les rues et sur les boulevards de la ville, la longue caravane constituée de plus d’une cinquantaine de vieux tracteurs, en parfait état de fonctionnement, mais également de vieilles machines agricoles , faucheuses, batteuses « qui dans la journée avaleront goulûment leurs gerbes de blé ». Tous ces matériels et engins, sans oublier les charrettes, chars et tombereaux, sont guidés par des hommes, des femmes et des enfants en costumes d’autrefois : boeufs, chevaux, ânes et mules tirent les attelages chargés de bois, de fourrage, de fumier… Plus loin suivent d’autres animaux, moutons, dindons, oies et canards, chiens et derrière le cortège, des lavandières, des couturières, des gardeuses d’oies, le livreur de lait, le facteur, le rémouleur, le marchand de pain, les porteurs d’eau, les marchandes des quatre saisons, la classe 1900, Monsieur le Curé et tant d’autres..
Oui, vraiment, chaque année, le long défilé de plus d’un kilomètre, les démonstrations de fonctionnement de machines agricoles, les animations mises en scène par l’ensemble des acteurs et organisateurs de « Autrefois le Couserans », étonnent, surprennent, ravissent les Couserannais, les  Ariégeois et les vacanciers qui, tous les ans, viennent plus nombreux contempler ce foisonnement d’activités anciennes. Tous les ans aussi, des trésors d’imagination sont à l’origine de toujours plus de nouveautés.
C’est un temps fort d’émotion, c’est un moment de découverte, de redécouverte, de rencontres et d’échanges.
Les objectifs que s’était fixés « Autrefois le Couserans » sont atteints :
  • Retracer la vie d’antan avec le plus de fidélité et de naturel possible, celle qui figure toute la vie rurale paysanne mais aussi celle spécifique aux activité du Couserans : sciage du bois, vie pastorale, vie artisanale des métiers anciens.
  • Regrouper autour d’un projet la population locale toutes tranches d’âge confondues, pour que chacun s’exprime, partage et donne libre cours à son savoir-faire.
  • Préserver un patrimoine et sauvegarder la mémoire individuelle et collective, équilibre nécessaire à chacun, rechercher les maillons qui nous lient à nos propres racines….. Rassembler les souvenirs d’enfance, de la famille , retrouver le sens de la fête.
  • Créer un temps fort pour présenter aux vacanciers, mais également à la génération montante des Couserannais, durant cette période de grande affluence touristique, les traditions de la vie ariégeoise et pyrénéenne.
     Les deux journées de fêtes et d’animations de « Autrefois le Couserans » doivent leur réussite toujours grandissante à plusieurs centaines de bénévoles qui se mobilisent chaque année pour préparer longuement des projets étudiés et réfléchis. En effet, un très grand nombre de personnes, plus de cinq cents, consacre beaucoup de temps à la mise en oeuvre de cette prestation unique et aussi parfois, certaines n’hésitent pas à fiancer de leurs propres deniers, telle acquisition de matériel ancien, telle acquisition ou confection de costume traditionnel pour parfaire la représentation.
     A ce jour, un matériel très important se trouve détenu et préservé par les membres de l’association, il représente une part du patrimoine traditionnel historique de l’agriculture et des vieux métiers des Pyrénées. Ce matériel nécessite de longues heures d’entretien ou de réparation, il a parfois fallu usiner certaines pièces.
Chaque année, 20 000 spectateurs sont présents pour la plus grande manifestation de l’Ariège. Depuis sa création par son fondateur Claude Baquié, l’esprit reste le même à « Autrefois le Couserans », la fête peut commencer.

Vous  verrez dans ces vidéos de nombreux attelages de bovins du Sud-Ouest de la France.

vidéo faivrejj 

8e Rencontre internationale des Bouviers à l’Écomusée d’Alsace

 COMMUNIQUÉ DE PRESSE du Vendredi 3 mai 2013

Samedi 11 et dimanche 12 mai 2013

8e Rencontre internationale

des Bouviers à l’Écomusée d’Alsace

Durant 2 jours, des professionnels et des passionnés se donnent rendezvous à l’Écomusée d’Alsace pour confronter leurs expériences et présenter les usages des boeufs au travers de présentations et des démonstrations d’harnachement, de dressage et de conduite, dans le village et dans les champs.

Cette année, la Rencontre internationale des Bouviers réunit une vingtaine d’intervenants sous le thème : « La place de l’animal (bovin) dans les musées, notamment les écomusées et les musées d’agriculture ».

Parmi les personnalités annoncées figurent :

  1. Philippe Kuhlmann, éleveur et dresseur des boeufs de race vosgienne à Soultzeren (vallée de Munster, Alsace). Il est l’un des bouviers les plus reconnus de France.

  2. Cozette Griffin Kremer, docteur en ethnologie et membre de la Société Française d’Ethnozootechnie

  3. JeanLéo Dugast, journaliste et photographe spécialiste de la traction animale.

En préambule, le vendredi 10 mai, une journée technique est organisée chez Philippe Kuhlmann qui possède un troupeau de bovins composé de plusieurs paires de boeufs, de taureaux et de vaches qui réalisent les travaux de la ferme : fenaison, débardage…

Samedi et dimanche, les participants découvriront des exemples concrets d’usages des bovins à l’Écomusée d’Alsace : la traite de la vache, la vache et le sellier, les systèmes d’harnachements et de conduite, l’affouragement quotidien avec les visiteurs… Des sessions d’échanges permettront d’imaginer de nouveaux usages ou prestations possibles : manutentions et usage du bovin à des fins de convivialité Homme – animal, transports et fonctionnalités urbaines par les bovins, une « ferme pédagogique » réelle, réaliste, juste et efficiente, l’énergie et l’énergique par le bovin, mise en perspective de l’Homme, l’Animal et la Machine etc.

Programme détaillé.

Informations pratiques

Les 11 et 12 mai, l’Écomusée d’Alsace est ouvert de 10h à 18h. Entrée adulte 14€ / enfant 9,50€ / pass saison famille 71€.

CONTACT PRESSE Nathalie MARTIN – Tél. 03 89 74 44 73 / 06 08 51 77 08 – nathalie.martin@ecomusee‐alsace.fr

Programme de la rencontre

Samedi 11 mai

  • 10h‐11h Accueil avec les animaux présents (place des Charpentiers)
  • 11h‐12h30 Présentation des bovins et bouviers (place des Charpentiers)
  • 14h‐15h Débats en extérieur ou en salle selon les conditions météo
  • 15h‐17h Travail d’analyse et de commentaire de prestations devant et avec les visiteurs
  • (tour en charrette attelée à 15h, prestation « de la vache à la vache » à 15h30 à la sellerie et traite de la vache à 16h sur la place des Charpentiers)
  • 17h‐19h Exercice libre, technique, sur le terrain, devant les visiteurs
  • 19h‐22h Repas et débats en soirée (réservé aux bouviers)

Dimanche 12 mai

  • 10h‐11h Discussions libres et commentées au micro par un médiateur (place des Charpentiers)
  • 11h‐12h Exercices de dressage dans les champs
  • 13h45‐14h30 Ferrage de boeufs au travail de force (à l’arrière de la forge)
  • 14h30‐16h Parade des attelages avec la participation de bovins (place des Charpentiers)
  • 16h Traite de la vache (place des Charpentiers)

CONTACT PRESSE 16h‐17h Dernières discussions et débriefing de la rencontre (salle de séminaire)


Chargez la plaquette fichier pdf CP 125 Rencontre des Bouviers

Note de Attelages bovins d’aujourd’hui:

Annonce de recherche de covoiturage pour les rencontres des bouviers. Merci d’avance!!

Calendrier des manifestations 2013

7 Avril 2013 : à Bazillac (65), présence de l’attelage de Pierre Nabos

Du 11 au 12 Mai 2013 : 8e Rencontre internationale des Bouviers à l’écomusée d’Alsace


Balade en charrette à boeufs, Ecomusée d'Alsace

Bouvier en démonstration

Chaque année, professionnels et passionnés se donnent rendez-vous à l’Ecomusée d’Alsace pour confronter leurs expériences et présenter les usages des bœufs au travers de présentations et démonstrations d’harnachement, de dressage et de conduite. Durant trois jours, on découvre une demi-douzaine de bœufs au travail, dans le village et dans les champs.

Chargez la plaquette
fichier pdf CP 125 Rencontre des Bouviers

Samedi 11 et Dimanche 12 mai :





Cruzy, terre d’antan à Cruzy (89), traction animale, travail du sol, plantation des pommes de terre avec Maya et Emmanuel Gascard et leur paire de bœufs Vosgiens. Présence de chiens de troupeaux, tonte de moutons, exposition de basse-cour, spectacle équestre, vieux tracteurs, concert, balade avec des ânes, jeux anciens, marché artisanal.

Dimanche 7 Juillet 2013 : Fête de l’âne à Ragny (89), présence de Maya Gascard et ses bœufs.

Dimanche 21 Juillet 2013 : Fête de la batteuse à St Quentin Falavier (38) (attelage Michel Berne)

Dimanche 28 Juillet 2013 : Fête à Nods (25) attelage Jean-Luc Guerringue

Vendredi 2 Août 2013 : Autrefois le couseran à Saint Giron (Ariège) avec de nombreux attelages de bovins dont celui de Pierre Nabos

Samedi 3 Août 2013 : Défilé (en soirée) à Balbigny (42) (attelage Michel Berne)

Dimanche 4 Août 2013 : Autrefois le couseran à Saint Giron (Ariège) avec de nombreux attelages de bovins dont celui de Pierre Nabos, et « Laviron 1900 » à Laviron (25) attelage Jean-Luc Guerringue

Dimanche 11 Août 2013 : Fête paysanne à Soleymieu (38) (attelage Michel Berne)

Dimanche 18 Août 2013 : Fête d’été à Burdignes (42) (attelage Michel Berne)

Dimanche 25 Août 2013 : Fête des battages à Vernioz (38) (attelage Michel Berne)

Dimanche 1 Septembre 2013 : Fête des vieux métiers à St Jean de Toulas (69) (attelage Michel Berne)

Samedi 7 Septembre 2013 : Après-midi battage à Morel, 42220 Bourg Argental chez Maryse et Michel Berne, avec exposition d’objets et d’outils anciens dans le musée en construction. Soupe aux choux servie à partir de 19h00.

Comice agricole à Courgenard (72) avec la participation des bœufs d’Agnès et Luc Bernard

Dimanche 8 Septembre 2013 : Comice agricole à Courgenard (72) avec la participation des bœufs d’Agnès et Luc Bernard

Vendredi 4 et Samedi 5 Octobre 2013 : Salon de la traction animale à Montmorillon.

Pour cette 5ème édition, la traction bovine sera à nouveau présente. Invitée déjà au salon de 2011, elle représente un aspect moins médiatisé mais qui conserve de nombreux adeptes. On constate même une augmentation des demandes et de l’intérêt. La traction bovine se place dans la même logique que la traction équine : durabilité, préservation de la biodiversité génétique, création de lien social. Le 5ème Salon de la Traction Animale de Montmorillon a accueilli quelques meneurs et dresseurs réputés avec leurs bœufs.

Dimanche 13 Octobre 2013 : Fête du maïs à Laas (64).

Attelages attendus : vaches de M. Macombe, vaches de M. Saraméa, vaches de M. Hourquieg, vaches de M. Nabos, bœuf du lycée d’Oloron-Sainte-Marie

Chants à mener les boeufs, dariolages, thiaulages, boiteries…..

Voici différents documents sur le travail effectué en Vendée sur les chants à mener les boeufs.

On les appelle dariolages en Vendée, briolages en Berry, boiteries en Charollais Brionnais.

Un livre a publié les actes du colloque qui s’est tenu sur le sujet en Octobre 2010. Cliquez ici.

Rencontre à Rambouillet en 2006 autour du chant à mener les boeufs.

Quelques vidéos

Les chants à mener les boeufs: boiteries, tchaulages, briolages, dariolages…..

Les chants à mener les boeufs :

Les boiteries sont des chants qui étaient utilisés pour inciter les vaches ou les boeufs au travail. Ces pratiques musicales étaient appelées de différents noms selon les régions: 

  •        boiteries ou tchaulage en Charollais Brionnais
  •        briolage en Berry
  •        dariolage en Vendée
  •        bahotage en Bretagne
  •        chanchari en Guadeloupe

Un colloque consacré à ces pratiques s’est déroulé en Vendée du 7 au 10 octobre 2010. (voir le lien avec Arexcpo dans la colonne de gauche)

Nous y avons participé indirectement grâce aux contacts que nous entretenons avec les organisateurs et participants: Jean Pierre Bertrand président d’Ethnodoc en vendée, Mic Baudimant musicien chanteur Berrichon, merveilleux « brioleux »et de Michel Colleu coordinateur de l’OPCI (office du patrimoine culturel immatériel). Nous avons présenté le texte qui suit, accompagné d’un petit historique sur les attelages bovins dans le Charollais Brionnais (que vous retrouvez dans ses grandes lignes dans l’article de notre blog « 2005 la renaissance de l’attelage bovin à Charolles »).

 

Voici le lien avec le site de l’éditeur du livre issu de ce coloque, auquel nous avons collaboré.

Il s’intitule:  LE CHANT DE PLEIN AIR DES LABOUREUR

Vous trouverez le lien en cliquant ici.

les boiteries en Charollais

      Contrairement à d’autres régions de France, le Charollais Brionnais a été très peu collecté musicalement.

     Dans les années 1955-60, René Horiot, du GSAC (groupe spéléo archéologique du Charollais) a réalisé une campagne de collectage. Parmi les enregistrements on trouve quelques boiteries. C’est par le biais du GSAC qu’on sait que ces chants d’encouragement aux animaux sont nommés ainsi.

    Un document de synthèse de leur collectage présente une interprétation des collecteurs sur le sens et l’origine de ces chants de travail. En voici le texte:

Nous ignorons si ce nom est employé ailleurs qu’en Charollais où il désigne ces chants bucoliques servant autrefois aux bouviers pour activer leurs bœufs. En effet, si des poètes ont chanté le pas paisible et lent de ces animaux, il faut savoir que cette lenteur n’était pas souhaitable pour les travaux des champs effectués grâce à ces attelages et, pour les actionner, les bouviers n’avaient que deux moyens ; l’aiguillon (ou guidze en dialecte charolais) et la voix. L’aiguillon ne pouvant pas être employé continuellement, restait la voix, et force était aux bouviers de se faire entendre sans cesse, sinon l’attelage ralentissait.

Pour ce faire, chacun avait sa méthode. Certains criaient un peu n’importe quoi en plus de divers ordres, d’autres entremêlaient ces criailleries de jurons. D’autres encore juraient sans cesse comme des possédés, et, à ce propos, nous connaissons le cas d’un fermier Palingeois qui agissait ainsi… mais comme sa ferme était proche du château de Digoine, ses vociférations y étaient entendues, si bien qu’après lui en avoir fait en vain plusieurs observations, la châtelaine d’alors lui refusa pour cette raison le renouvellement de son bail !

Heureusement, d’autres bouviers chantaient. Il s’agissait de chants improvisés qui parfois n’étaient que de simples vocalises, et parfois un mélange de paroles et de vocalises. Bien entendu, ceux qui étaient dotés d’une belle voix en profitaient pour se faire entendre, et l’inspiration du moment leur dictait certaines paroles qui, suivant les circonstances, revenaient ou variaient souvent. Et comme les champs cultivés n’étaient pas très loin les uns des autres, il y avait parfois de l’un à l’autre de véritables concours de chants bucoliques…. Ces moments pouvaient être d’une beauté qui, hélas, ne se retrouvera plus.

Il est bien dommage que rien n’ait été recueilli de ces boiteries. Nous ne sommes en mesure que d’en donner quatre exemples de valeurs bien différentes. La plus belle étant celle due au bouvier charolais Fayard, qu’heureusement le folkloriste Gabriel Roberjon fit noter à l’époque par le chef de musique Badin. Nous n’avons pu qu’apercevoir ce document peu avant le décès de Gabriel Roberjon, mais heureusement sa nièce Mademoiselle Madeleine Sabatier en connaissait l’essentiel qu’elle a pu nous chanter.

Ces quatre exemples que nous donnons ont été recueillis dans des lieux fort éloignés les uns des autres, et trois seulement possèdent des paroles parmi lesquelles la vocalise « Olé » (d’où en découle Léo) revient chaque fois. Or cette vocalise est très usitée en Espagne, et c’est pourquoi certains ont voulu y voir une survivance de l’époque où le Comté du Charollais appartenait à l’Espagne…. Ce qui nous ferait remonter bien loin dans le temps ! Mais nous ne prenons pas parti sur ce point et nous nous bornons à le signaler.

Quant à l’expression signifiant nous irons, nous reviendrons que l’on retrouve aussi, c’est la description de la plupart des travaux des champs qui nécessitent de continuelles allées et venues. Cette description forme évidemment la base de l’inspiration des chanteurs qui pouvaient aussi faire allusion à des occupations d’un autre genre. Exemple : « Nous irons dans le Brionnais chercher du foin pour les Charollais ».

René Horiot

     _________________________________________________________________

     Voici les enregistrements de boiteries du GSAC effectués entre 1950 et 1960. La qualité sonore n’est pas bonne mais les documents sont précieux.

boiterie n°1

la la la

boiterie n°2

Oh nos érant dans l’Brionnais                               

oh nous irons dans le Brionnais

Tseurtsi du foin p’les tsarollais mon cabet

chercher du foin pour lesCharollais mon cabet

Oh la lé lon lé

oh nos érant nos rveindrans

oh nous irons nous reviendrons

mes bus biancs

mes boeufs blancs

    

boiterie n°3

tra la la la……

oh nos irans

oh nos rveindrans

oh mes ptchets bus biancs

oh lé lé hé

lo lé lé oh 

hue la hue ah tché hue la

(« tché » est l’appel couramment utilisé dans la région pour appeler les vaches au pré pour les faire venir à soi)

                        

boiterie n°4

 

C’est la version la plus difficile à dépouiller du fait de la mauvaise qualité sonore: la transcription est incertaine.

les deux boeufs de dvant

valant bein 600 francs (ou tout autant)

les deux jolis veaux (ou bus,)

valant bein autant

les deux du darri

les deux du derrière

les valant bein ari

les valent bien aussi

oh lé oh lé oh lé

………………

nos rveindrans

oh lé oh lé

……………

      Mais lors des collectes commencées dès 1984, par Michel Nioulou, Gilles Lauprêtre, Annick Bouchot et François Gayot, jamais les enquêteurs ne retrouveront une citation du terme boiterie.

    Michel Nioulou a enregistré auprès de Jean Fournier, à Chassigny-sous-Dun, en 1985, une version d’une des boiteries du GSAC : c’est la seule fois où l’on a retrouvé une trace de ces chants depuis 1957.

 jean fournier garaudaine boiterie

Jean Fournier à la Garaudaine en 2005

Voici l’enregistrement:

 

Jean Fournier, Chassigny sous dun (71) 1986

nos s’en vans dans l’Mâconnais

nous partons dans le Maconnais

treutssi du vin p’les Tsarollais

chercher du vin pour les Charollais

totsse don les dvant

touche donc ceux de devant

totsse don les dri

touche donc ceux de derrière

totsse les don teux ez chix

touche les donc tous les six

le ptchet bianc tireraut bein

le petit blanc tirerait bien

mais y est le gros cabet que le reteint

mais c’est le gros cabet qui le retient

allons don mon cabet

allons donc mon cabet

allons don allons don

allons donc allons donc

     Monsieur Fournier la nomme parfois tchaulage et commente en disant que c’est un chant pour mener les bœufs à la foire appris par sa grand-mère. Lui-même a attelé des vaches jusqu’en 1955 comme de nombreuses personnes dans cette commune escarpée. Mais il témoigne que jamais il n’a entendu chanter aux bœufs.

    En 2005, Laurent Billoux, éleveur de Charollaises à Charolles, et Michel Nioulou ont dressé deux paires de vaches à l’attelage. Le travail avec leurs animaux leur permet de côtoyer de nombreux anciens qui ont attelé autrefois. Aucun d’entre eux n’a jamais témoigné d’une pratique des boiteries même de manière indirecte.

     On peut donc penser que, déjà lors des collectes de 1957, les enregistrements étaient les dernières traces d’une pratique antérieure.

     Autant d’autres traditions de chants telles que celles des « mois de mai » restent très présentes et connues de la plupart des générations de la région, autant celle des boiteries semble être malheureusement tombée dans l’oubli depuis longtemps alors que nous sommes dans le berceau du Charollais.

    La présence de bientôt trois attelages à Charolles re-motivera peut-être quelques personnes à « apia yi » (atteler des bovins en langue charolaise) et à chanter de nouveau aux bêtes en s’inspirant des quelques belles boiteries sauvées in extremis.

Article paru à l’origine le 23 octobre 2010

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