


Maurice Chevalier est exploitant dans l’Allier. Il attelle une paire de boeufs Salers et participe à de nombreuses manifestations.

Toutes photos ci-dessus Véronique Nioulou
Texte et photo de Bernard Dufrenoy (CLP)
Montagne bourbonnaise : Maurice Chevalier, passionné de boeufs
Passionné de traction animale, Maurice Chevalier, exploitant agricole, participe avec ses boeufs salers Johnny et Garou à différentes manifestations. Rencontre.
Il y a encore peu de temps, les hommes et les bêtes unissaient leurs efforts pour travailler la terre, aujourd’hui, sur la commune de Le Breuil, Maurice Chevalier, avec ses boeufs, Johnny et Garou offrent aux spectateurs, lors de manifestations, l’image d’une agriculture où s’exprimaient, les relations étroites entre l’homme et l’animal. Le premier tracteur Farmall produit aux États-Unis depuis 1924, arrive en France à partir de 1927, il annonce l’ère de la mécanisation agricole et renvoie à l’écurie les chevaux et les boeufs qui depuis des siècles assuraient les travaux des champs.
Une fascination dès l’enfance
Mais, dans un petit coin du département de l’Ain, à la ferme familiale où il reste encore des bêtes, un jeune garçon est fasciné par l’attelage de son grand-père, il admire ces bêtes puissantes, obéissantes, qui d’un pas lent sont capables de déplacer des masses énormes. Devenu chef d’exploitation agricole à l’âge de 18 ans, suite au décès de son père, le jeune Maurice sur son beau tracteur pense souvent à la traction animale. Le souvenir engendre la passion, il collectionne depuis sa jeunesse, les harnais, colliers et autres pièces d’attelage et rêve d’une paire de boeufs, de sa paire de boeufs. Il faudra une séance de cinéma relatant le travail d’un agriculteur de la haute Auvergne pour déclencher chez Maurice Chevalier le besoin de retrouver, ses joies d’enfants.
Maurice dévoile son coup de coeur. « À la sortie de la salle, j’ai décidé d’acheter une paire de boeufs. J’en voulais de la race salers pour leurs couleurs et en janvier 2003, j’ai acheté Johnny et Garou dans le Cantal, ils avaient un an. Sur les conseils du vendeur, j’ai sélectionné ces deux bêtes pour les qualités de leurs mères, des femelles calmes et obéissantes. Depuis, ils vivent comme deux frères, à l’écart du troupeau de ma ferme, ils ont leurs étables, leurs prés. Aujourd’hui, si je les sépare un instant, l’autre devient fou. Mais, Johnny et Garou sont surtout mes compagnons de tous les jours. »
Le dressage, l’affaire des Anciens
Pour le dressage, Maurice a demandé l’aide des anciens. « Je ne connaissais pas le dressage, j’ai appris sur le tas, à me servir d’un aiguillon et aussi à lier les boeufs. Au bout d’environ trois mois, ils commençaient à obéir et à comprendre les ordres. Dix ans après, ils sont remarquables d’obéissance. Ils me font une confiance absolue, si je passe, ils passent et quand, ils ont peur, ils se collent contre moi, comme un enfant vers sa maman. »
Avec ses boeufs, le dimanche Maurice participe à des manifestations,comme des mariages. « J’ai aussi, à la demande des transporteurs, défilé lors d’une manifestation à Moulins, contre le prix des carburants. Je suis demandé un peu partout et avec leurs sagesses je sais que je peux leur faire confiance, nous avons un jour traversé une salle des fêtes au milieu de 1 400 personnes, ils sont formidables. »
Maurice Chevalier retrouvera ce soir comme tous les soirs Johnny et Garou pour le pansage et surtout pour un échange d’amour sans partage.
Texte et photo de Bernard Dufrenoy (CLP)