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Formation à la conduite aux guides d’un boeuf en solo, par Emmanuel Fleurentdidier

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C’est au pays de St Emillion dans le Bordelais qu’une formation de trois jours a été réalisée par Manu Fleurentdidier, assisté par son fils Emile. La formation s’est déroulée au cœur du vignoble afin de former aux pratiques de la conduite d’un bœuf aux longues guides.

Cette formation fait suite à des formations précédentes d’initiation qui s’étaient déroulées chez Manu Fleurentdidier à Moulismes (86).

Le but de cette session était de mettre en action le personnel viticole du domaine, aussi bien sur la pratique du menage d’un bœuf en solo que sur l’accompagnement lié aux soins des animaux (alimentation, entretien quotidien, entretien matériel).

Pendant trois jours, les stagiaires ont pu prendre en mains les guides dans un premier temps avec un bœuf garni et sans outil. Ainsi ils ont pu acquérir un meilleur contrôle de l’animal et répéter les gestes de base du travail.

Enfin, après quelques heures de pratique, on a pu mettre un outil tracté par le bœuf.

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L’intérêt du menage aux guides est de permettre aux meneurs de travailler seuls en guidant le bœuf et en gérant l’outil. La conduite se fait avec un caveçon et des guides.

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Le bœuf a été dressé auparavant, de façon à l’éduquer aux « ordres » et aux « codes » du menage par derrière, ce qui va permettre d’être plus efficace dans le travail. Le bœuf doit être parfaitement dressé afin qu’il connaisse son métier et de faciliter ainsi la tâche du meneur dans la gestion de son outil.

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Cette formation a permis de travailler dans des conditions réelles, en respectant les contraintes et la réalité d’une journée du viticulteur.

Ainsi l’on a pu réaliser des journées-types sur l’exploitation en prenant en compte les soins aux animaux, leur alimentation, la préparation, le travail sur site et la gestion du temps de récupération des animaux.

Emmanuel Fleurentdidier

Le dressage d’un bœuf en solo aux longues guides, par Emmanuel Fleurentdidier

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Emmanuel Fleurentdidier nous propose cet article sur le dressage des boeufs en solo. Nous l’en remercions.

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Actuellement le menage des bœufs se fait le plus souvent de devant, soit en paire à l’aide d’un bâton ou d’un aiguillon, soit en simple, la plupart du temps tenu au licol et à la corde.

Le souci actuellement est que le manque de personnes pour aider le bouvier rend le travail compliqué entre la conduite du ou des bœufs et le guidage de l’outil. Aujourd’hui l’utilisateur de la traction animale est seul, et doit s’adapter à de nouvelles façons de travailler.

L’utilisation des bœufs aux guides fait partie des méthodes de conduites déjà utilisées auparavant, notamment pour la conduite des faucheuses ou dans le cas des attelages mixtes (bœuf/cheval).

Il faut maintenant le mettre au goût du jour, surtout pour des exploitations maraîchères ou viticoles, dans lesquelles l’utilisation de l’animal de traction se fait surtout en simple.

Ainsi, le bouvier peut travailler seul en conduisant le bœuf et gérer l’outil.

Le dressage de l’animal est important, mais il ne faut pas oublier les critères de choix caractéristiques en rapport avec l’attelage, que soit la morphologie (avant développé, membres forts…), le cornage, les aplombs et bien sûr le mental.

Pour l’exemple présenté dans cet article, le choix s’est porté sur la race Vosgienne. Dans les Vosges on trouve encore des animaux aux gènes qui correspondent aux aptitudes réelles de travail et où les élevages ont encore une approche qui permet d’avoir des animaux dociles, loin des élevages intensifs et des stabulations. Le choix se fait au milieu d’un troupeau où l’on observe chaque animal de façon à trouver celui qui va convenir pour le travail.

La morphologie, les aplombs, les cornes, la tête, l’encolure, l’état général de l’animal et son mental font partie des critères de sélection.

L’éducation débute par la prise de contact avec la bête.

On commence par:

Le toucher, le panser, lui donner un nom auquel il va s’identifier, lui mettre un licol et le faire marcher à ses côtés en se faisant respecter, lui faire comprendre que l’on est son meneur et se faire obéir à un ordre principal et de sécurité : le « Oh !».

Il est important aussi de mettre le bœuf dans un endroit clos et de l’observer, de voir comment il se comporte lorsqu’il est en liberté seul ou avec d’autres congénères.

Le dressage va pouvoir commencer. Les animaux sont mis à l’attache à l’étable tout au long de cette phase. Ainsi ils resteront plus concentrés sur l’apprentissage.

Il faut bien faire la différence entre éducation, dressage et travail. Ce sont trois étapes différentes de l’apprentissage.

Ici le dressage va être facilité car nous seront deux, ce qui va permettre d’être en sécurité.

Deux exemples de dressages vont être réalisés et décrits dans cet article : 

Le premier avec un jeune animal de deux ans, encore entier, issu du parc, donc pas encore manipulé et l’autre avec un bœuf de quatre ans qui a déjà été mis au joug en paire.

Premier exemple de dressage :

Le jeune bœuf ne connaît rien, il faut donc tout lui apprendre et réaliser les étapes l’une après l’autre, de l’éducation en passant par le dressage jusqu’au travail. Il sera dressé au joug simple.

– Le premier jour de dressage, on commence par le garnissage de l’animal en lui mettant les touchottes (protections des cornes), le chapeau puis le joug.

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Il doit apprendre à rester en place, ne pas bouger la tête et porter le matériel. Il a un simple licol et une longe. Le but est de le faire marcher avec tout son harnachement et de lui indiquer simplement le « marcher » et le « oh ».

Pour le moment le dressage se fait de devant ou juste sur le côté du bovin. La séance ne durera pas plus de trente minutes.

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Puis l’animal est remis à l’attache et reste garni pendant quinze minutes de façon a ce qu’il apprenne à rester en place harnaché.

– Le deuxième jour de dressage, le jeune bovin est de nouveau garni, on lui met en plus une petite sellette et les guides. Les guides sont prises sur le licol.

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La séance se fait à deux meneurs, l’un aux guides, donc placé derrière et l’autre à la longe reliée au licol. Il est muni d’une badine de façon à donner l’impulsion et « l’aide » à l’apprenti bovin.

La technique de menage aux guides est basée sur la « cession », c’est-à-dire que l’on cède à droite pour tourner à gauche et qu’on cède à gauche pour tourner à droite. Cette technique est plus « douce » et fait travailler l’animal avec souplesse et sans contrainte.

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La séance de dressage ne dépasse pas trente minutes et est réalisée deux fois par jour. On arrête la séance sur du positif, sur « une action bien exécutée ».

Pendant les deux premiers jours de dressage, le meneur de tête accompagne le jeune bovin sur le côté. Il aide le meneur aux guides en donnant l’impulsion et la cadence du bœuf. Il va passer progressivement de la tête à l’épaule.

Le meneur de derrière donne les ordres à la voix.

Pour le moment, le but de l’apprentissage est de faire avancer le bœuf et de l’arrêter. La séance de travail se fait sur des lignes droites.

– Pour le troisième jour de dressage, le travail est basé sur le rituel et la répétition. Une fois le jeune bovin garni, l’on part marcher. Le meneur de tête reste à l’épaule et le meneur de derrière donne les ordres. C’est à cette phase qu’il commence à donner les indications « à droite » et « à gauche ». Les changements de direction s’opèrent et on commence ainsi les demi-tours. On observe de quel côté il a le plus de facilité à tourner.

– Le quatrième jour de dressage.

Nous avons à disposition une vigne. C’est l’endroit idéal pour canaliser le jeune bovin dans les lignes droite et le faire tourner successivement à gauche et à droite, lui faire respecter les arrêts, les démarrages… On travaille en décomposant les étapes de sa tâche. Le bœuf travaille désormais seul avec son meneur en guide. Le meneur de tête reste en retrait juste par sécurité et intervenir en cas de besoin.

– Le cinquième jour, lors des séances, on répète les exercices et le jeune apprenti répond progressivement aux ordres : « marcher », « à droite », « à gauche », « oh » et « recule ».

– Le sixième jour, vient une séance avec l’utilisation des traits et d’un palonnier. En premier lieu, on va faire une désensibilisation aux bruits des chaînes et du palonnier sur la route.

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On passe ensuite à la traction. Cette partie du dressage est délicate pour un jeune bovin, car il n’est pas encore assez formé pour tirer réellement. Un petit pneu est utilisé pour que le poids de traction soit faible et que l’animal ne risque pas de se blesser. La sécurité est respectée pour lui et pour le meneur.

Il sera également mis à l’attelage.

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Après dix jours de dressage, le jeune bovin répond à toutes les demandes de son meneur. Il faut maintenant continuer à le faire travailler pour qu’il prenne de l’endurance. A partir de ce moment, le jeune bovin est comme un sportif, on va le travailler progressivement pour qu’il développe son cardio, son souffle, sa musculature.

Deuxième exemple de dressage :

– Le travail de dressage va être réalisé avec un bœuf de quatre ans déjà pré-dressé au joug en paire.

Il a donc déjà quelques bases. Il sait marcher avec un meneur de tête, il doit maintenant apprendre avec un meneur placé derrière lui.

Il est donc garni avec un joug simple, une sellette, les guides et on lui met un caveçon sur lequel les guides sont reliées.

Pour bien démarrer notre travail, on reprend en douceur. Par sécurité on lui met une longe au caveçon que tiendra le meneur de tête.

Cependant, le bœuf doit identifier la personne qui est aux guides comme « le » meneur. C’est pour cette raison que lui seul donnera tous les ordres. Le meneur de tête se tient à l’épaule du bovin et assure le meneur de derrière au cas où le bœuf ne réponde pas aux ordres.

L’apprenti répond déjà aux ordres de « marcher » et « oh ». Il doit maintenant apprendre les ordres venant de derrière, « à droite » et « à gauche ».

La séance commence par des parcours en ligne droite en rajoutant progressivement des demi-tours. On travaille ensuite dans la vigne en respectant certains rituels qui décomposent le travail qu’il devra réaliser par la suite.

La séance se répète deux fois par jour en ne dépassant pas les quarante cinq minutes.

Deux jours suffiront pour mettre le bovin aux ordres.

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  • Le troisième jour : la séance du matin consiste à mettre le bœuf dans la limonière de la « forcat »*. Il est garni puis on lui met la limonière sans le porte-outil. Il doit prendre l’habitude à ce que les brancards le touchent. Il doit apprendre aussi à tourner avec cette limonière qui l’entoure. Pour la séance de l’après-midi, on rajoute le porte-outil et on le travaille dans la vigne avec l’outil mais sans pénétrer le sol. Le but n’est pas de travailler le sol mais d’apprendre à travailler avec l’outil. 
  • Le quatrième jour : le travail dans la vigne avec la « forcat » progresse. Après avoir fait quelques tours sans que l’outil pénètre le sol, on met un peu de « terrage » à l’outil et le bœuf commence à travailler réellement la traction. On respecte les arrêts en bout de rang pour relever l’outil, le changement de direction pour reprendre le rang suivant puis un arrêt pour remettre l’outil en terre et repartir.
  • Le cinquième jour : le bœuf travaille maintenant avec son meneur seul aux guides. Dans un premier temps les guides en main puis ensuite les guides dans le dos. Le boeuf répond correctement aux ordres.
  • Le sixième jour, le bœuf va être mis à l’attelage. Pour cela nous utiliserons un tombereau moderne de chez AMB 88.

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C’est de l’attelage simple où les brancards sont directement reliés au joug. Le démarrage ce fait avec le meneur aux guides à pied, c’est-à-dire qu’il marche à côté de son attelage et le meneur de tête a toujours la longe reliée au caveçon.

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Après quelques mètres, afin d’observer le comportement du bœuf et lui avoir indiqué quelques ordres de maintien de dressage en respectant le meneur, ce dernier monte dans le tombereau.

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Le meneur de tête accompagne en restant sur le côté. Puis après quelques temps on peut aussi lâcher la longe du bœuf permettant ainsi au meneur aux guides de gérer seul son attelage. Le dressage est en bonne voie, les prochaines séances ne sont plus maintenant que de la répétition de travail.

Lors du dressage, nous avons pu accueillir des stagiaires du CFPPA de Montmorillon sous la responsabilité de leur formateur A. Léger. Certains ont pu mener ce bœuf en cours de dressage mais surtout ils ont pu observer et comprendre l’utilisation de la Traction Bovine.

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En dix jours de travail et en quinze jours de temps, deux bœufs ont été dressés aux guides avec une conduite par derrière.

Cette méthode va permettre de faire évoluer la traction bovine d’une façon plus « moderne » au même titre que la traction équine, aussi bien pour les utilisateurs en maraîchage que dans les vignes.

* Forcat : outil maraîcher, composée d’une limonière (brancards), d’un porte-outil et d’outils : charrue, sous-soleuse, sarcleuse et butoir.

Emmanuel Fleurentdidier

Création de l’association Violette et François JUSTON, archives autour des attelages de bovins

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« Quand la corne arrachait tout » couverture de la première édition

Elvire Caspar nous communique ce texte au sujet de la création d’une association autour de l’oeuvre de François Juston son grand-père.

Il a beaucoup milité pour les attelages de boeufs et a en particulier écrit un ouvrage de référence: « Quand la corne arrachait tout ».

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François JUSTON, connu pour son ouvrage « Quand la corne arrachait tout », édité en 1994, a mené les bœufs dans la ferme familiale en Ardèche (Saint Maurice en Chalençon) jusqu’à 40 ans. Puis la vie l’a poussé à travailler comme salarié dans une autre exploitation, où l’unique vache servait à donner du lait et un veau de temps en temps, mais pas le temps pour l’attelage…

Toutefois, passionné qu’il était, il n’a jamais cessé de participer aux recherches sur l’attelage bovin, tant sur son histoire que sur son présent et son avenir. Une partie de la collection d’images et de textes qu’il a accumulée est aujourd’hui conservée au Musée national des arts et traditions populaires (13). L’autre partie est chez nous, sa famille.

Ce petit encart a pour but de vous faire savoir que Nelly et Lydie JUSTON, ses filles, et moi-même, sa petite fille, avons créé l’association Violette et François JUSTON (sans le soutien de sa femme Violette, François n’aurait pas été aussi loin dans ses recherches).

Son objectif est de protéger, promouvoir et diffuser ces ouvrages, en commençant par rééditer Quand la corne arrachait tout, épuisé très rapidement lors de sa parution.

Si vous souhaitez faire partie des premiers soutiens de cette association qui a beaucoup de travail devant elle, vous pouvez adhérer en envoyant un chèque (à l’ordre de l’Association Violette et François JUSTON), à l’adresse en fin d’article, la cotisation étant de 5 euros.

Et si vous souhaitez faire partie des futurs soutiens, vous pourrez acheter le livre réédité courant 2020 (si tout se passe bien !).

 

Elvire CASPAR

Association Violette et François JUSTON

Logement communal

65240 ARDENGOST

06 03 94 77 37

asso.vfjuston@laposte.net

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Extrait de Quand la corne arrachait tout :

 

A titre d’introduction :

                        La plume et l’aiguillon.

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            Ce recueil d’un savoir complexe et mouvant, en voie de très proche disparition, est inséparable de la vie de son auteur. François JUSTON se présente lui-même.

 

            Un dur chemin.

 

            « Né le 4 août 1920, aîné de famille nombreuse, Ardéchois par mon père, Cévenol et Alsacien par ma mère, j’aime fidèlement le Massif Central, ses aspects, son histoire, les traces et souvenirs du métier exigeant de bouvier.

            Ainsi que beaucoup d’autres, à première vue moins bien placés, j’ai dû quitter en janvier 1960, net d’emprunts et amélioré, le bien familial, acquis voici fort longtemps par mon trisaïeul Mathieu Juston, dit le Cadet, le 9 ventôse, an XIII.

            Je n’ai servi que trois employeurs de l’enfance à la soixantaine : mon père en Ardèche ; un aviculteur-accouveur près de Valence ; et enfin une grosse société avicole près de Romans. Pour un homme atteint dans son corps par des sciatiques répétées pendant vingt-quatre ans, passer du bétail inscrit ou réputé… au poussin anonyme qui reflue par vagues et par milliers, passer de l’attelage heureux, fier et personnalisé… à la pintade bruyante et brise-tout, ce fut un crève-coeur accompagné de bien d’autres découvertes.

 

            Bouvier toujours.

 

            Sans négliger mon gagne-pain et d’autres activités culturelles, le bouvier recyclé que j’étais a trouvé des interlocuteurs, des amis, des correspondants. Des gens de tous horizons : fermiers, éleveurs, techniciens, vétérinaires, bibliothécaires. Pourquoi un tel acharnement ? Voici des éléments de réponse.

            La bibliothèque agricole de mon grand-père maternel – très érudit – et ses souvenirs de l’Italie Centrale avaient constitué pour moi un premier ferment du besoin d’apprendre. J’ai ensuite engrangé des observations faites sous l’uniforme des troupes alpines en Piémont, Alsace, Bavière et Autriche. S’y rajoutent les souvenirs de quatre années très dures de sécheresse, durant l’Occupation. Enfin, mes réflexions sur les incohérences multiples de l’élevage bovin dans le Massif Central et le maigre apport de la documentation agricole dans la période 1880-1945.

            Un tel foisonnement de sources contradictoires ne m’a pas rebuté. Je me suis peu à peu orienté vers l’étude de populations bovines traditionnelles ou négligées, et tout particulièrement des bovins d’ouvrage en tous pays. Il en est résulté plusieurs articles ou fascicules répondant à des demandes précises :

            « Permanence et variations, ou la génétique vue par un homme de terrain » (signalé par J.J. Lauvergne et R. Laurans dans leur bibliographie signalétique, 1961-1979)

            « Des vaches Ferrandaises, pour quoi faire ? »

            « Chars et boeufs de la préhistoire saharienne »

            « Virabio » (encouragé par F. SIGAUT, alors secrétaire de l’A.F.M.A.) et deux fascicules écrits à l’usage de nouveaux bouviers-charretiers-laboureurs d’Afrique (équipe Projet d’Action Educative Togo, de Quimper).

Plusieurs articles, non incorporés dans cet ouvrage, sont centrés sur les attelages bovins exceptionnels à grands effectifs, attelages attestés par des récits de voyages, des photos ou des films.

 

            La fuite des ans.

 

            Le temps a des conséquences irréversibles. C’est pourquoi Jean CUISENIER lançait dans son éditorial de juin 1984, cet avertissement : « Si d’autres bouviers ne viennent pas parler d’eux-mêmes, recueillons au moins les traces visibles et sonores de leurs pratiques ». (in Bulletin de l’A.F.M.A.)

            Je me suis alors rendu compte qu’il y avait mieux à faire. J’ai voulu dégager, comparer, creuser, expliquer des faits tangibles, le plus souvent ignorés. Ainsi en est-il de « six caractéristiques importantes des jougs de tête » (page 60). Importantes pour l’action mécanique du moteur vivant ; pour la liberté d’esprit du bouvier ; pour l’ethnologue qui veut dépasser les routines, les apparences, les préjugés…

            Comparativement à l’étude précitée, les éléments d’un lexique » (page 121) – sous la direction de Mr J.M. DUPLAN – ont été une tâche bien plus aisée et agréable à réaliser. D’autres mots occitans survivent, plus ou moins altérés, en Bourbonnais par exemple.

           

            Se comprendre.

 

            Sous le titre « les bovins enjougués découverts par l’image » (page 146), le dernier quart de l’ouvrage constitue une initiation directe à une langue étrangère. Il se veut accessible à un public non averti. J’ai envisagé un emploi possible de cette cinquantaine de pages sous forme d’affichage, dans un musée ou une exposition. Il faut que « ça saute aux yeux ». L’avantage pédagogique des silhouettes, c’est qu’elles éveillent l’active et sympathique attention des visiteurs. En effet, les bovins traditionnels ou exotiques sont devenus totalement étrangers à la population urbaine et souvent même aux gens de la terre.

 

            Découvrir.

 

            L’espèce bovine domestiquée a été mêlée à toutes sortes d’agricultures, de techniques, de migrations, de religions, depuis des époques très éloignées où la forêt feuillue, ou même la forêt-galerie, jouaient un rôle modérateur et nourricier, souvent favorable à la vache. Et ceci aussi bien en Inde qu’en Afrique, en Hongrie qu’en Scandinavie.

            Plus près de nos préoccupations, mon voeu constant peut se résumer ainsi : voir un jour des chercheurs qualifiés tirer parti de ma longue quête. Si les disciplines scientifiques sont parfois rivales ou pointilleuses, nous somme tous, finalement, solidaires dans la recherche du vrai ».

 

                                                                                                          F.J., février 1990

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Elvire aux rencontres de bouviers en Alsace chez Philippe Kuhlmann à Soultzeren en 2015 sur les pas de son grand-père

Rencontres des bouviers en Alsace, Du 30 mai 2019 au 02 juin 2019, Ungersheim (68)

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Travailler réellement avec des bœufs au XXIème siècle.

Comme chaque année depuis 14 ans, sous la houlette de Philippe Kuhlmann, tous les bouviers, dresseurs et meneurs de bovins, passionnés et acteurs, néophytes amateurs, professionnels ou simples curieux du milieu de la traction bovine, sont invités à participer à ces rencontres.

Ce rassemblement est l’occasion d’échanger et de partager autour des techniques et des savoir-faire de l’attelage bovin.

La rencontre se déroulera sur 4 jours, dont trois jours à l’Ecomusée d’Alsace et un jour chez Philippe Kuhlmann à Soultzeren.

  • Le jeudi 30 Mai, Philippe Kuhlmann assurera une initiation à la ferrure bovine.
  • La journée de vendredi 31 Mai, l’ensemble des participants se déplaceront sur la ferme de Philippe Kuhlmann pour une journée technique où de nombreuses paires de bovins seront à disposition pour différentes utilisations et démonstrations.

« Le travail agricole des bouviers en conditions réelles » en sera le thème avec en particulier la présentation d’un avant-train polyvalent avec freins et relevage,  permettant de tracter divers outils de montagne.

Pour la journée du Vendredi uniquement: 9h30-10h: accueil des participants à GESELLENMATT, CHEMIN DU LONDENBACH 68140 SOULTZEREN 

(merci de laisser les voitures sur le parking fléché)

Le repas de midi sera pris en commun, chacun apportant de quoi garnir la table et partager!

  • Samedi 1 Juin et dimanche 2 Juin, le matin, seront organisées des causeries sur le thème des rencontres « Travailler réellement avec des bœufs au XXIème siècle ».

Elles permettront de voir pourquoi et comment aujourd’hui il est toujours possible d’utiliser la traction bovine dans une économie agricole durable. Ce sera aussi l’occasion pour Philippe de présenter quelques exemplaires de son manuel complet sur l’attelage des bovins.

Les après-midi à l’écomusée, il y aura une présentation d’attelages bovins sur « la place des charpentiers » puis du travail dans les champs avec les animaux.

Important inscription:

Pour une question pratique et quelque soit leur niveau d’implication aux rencontres, les personnes qui désirent y assister sont invités à contacter dès que possible Thomas Lippolis. 

Pour le logement, le rez de chaussée de Hésingue pourra accueillir 11 bouviers (3+3+3+2) maximum. Une contribution de 10 € par personne sera demandée pour l’eau, l’électricité et l’entretien des chambres.

Par ailleurs chaque personne devra apporter un drap housse, une taie d’oreiller et un sac de couchage. 

Inscrivez vous vite!!

Thomas.Lippolis@ecomusee.alsace

Voir aussi en cliquant ici.

Programme officiel:

Savoir-faire anciens, innovations et artisanat sont le socle sur lequel nous bâtissons de nouvelles perspectives concrètes et opérationnelles pour la traction animale bovine au XXIème siècle.

La rencontre des bouviers se déroule sur une période de 4 jours (3 à l’Ecomusée d’Alsace et 1 chez Philippe Kuhlmann) et a pour ambition de s’inscrire comme un événement majeur au sein de l’univers des bouviers, d’autant plus que le centre de formation de l’Ecomusée d’Alsace organise régulièrement des stages de traction animale bovine.

Jeudi 30 mai.

La journée est axée sur le pied des bovins et le ferrage.

  • 10h-12h : accueil des participants, en interface avec les visiteurs (place des charpentiers).
  • 13h30-15h30 : initiation à la pédicure et à la ferrure bovine par Philippe Kuhlmann (forge).
  • 15h30-17h30 : transmission de savoir-faire autour du transport d’une grume avec triqueballe et porte-grume.
  • 16h-16h30 : traite dans le cadre de la médiation Bêtes à cornes (ferme de Sternenberg).
  • 16h30-17h : transformation paysanne du lait dans le cadre de la médiation Lorsque le lait se transforme (maison des goûts et des couleurs).

Vendredi 31 mai.

Journée technique de travail agricole des bovins à la ferme de Philippe Kuhlmann, à Soultzeren (Chemin du Londenbach, merci de laisser les voitures sur le parking fléché).

Le travail agricole des bouviers en conditions réelles en sera le thème avec en particulier la présentation d’un     avant-train polyvalent avec freins et relevage, permettant de tracter divers outils de montagne.

Le repas de midi sera pris en commun, chacun apportant de quoi garnir la table et partager.

L’accueil des participants se fera à 9h30-10h.

 

Samedi 1 juin.

La journée de samedi est axée sur le travail agricole des bovins et le contact avec les visiteurs, avec échanges et démonstrations.

  • 10h-12h : accueil des participants et causerie sur le thème Travailler réellement avec des bœufs au XXIème siècle, en interface des visiteurs (place des charpentiers) et avec une vingtaine d’exemplaires du Manuel complet sur l’attelage des bovins de Philippe Kulhmann.
  • 14h-14h30 : présentation d’un maximum d’attelages sur la place des charpentiers.
  • 14h30-16h30 : utilisation de la force bovine dans les champs (terroir de l’Ecomusée d’Alsace).
  • 16h30-17h30 : démonstration de transport de bois avec les bœufs (chargement de la grume depuis la chappelle).
  • 17h : fin de journée conviviale et bucolique à l’Ecomusée d’Alsace qui fêtera son 10 000 000ème visiteur. A cette occasion, à 18h, une grume sera transportée par les bouviers à la scierie, où les vannes seront ouvertes.

Dimanche 2 juin.

La journée de dimanche est axée sur le travail agricole des bovins et le contact avec les visiteurs, avec échanges et démonstrations.

  • 10h-12h : accueil des participants et causerie sur le thème Travailler réellement avec des bœufs au XXIème siècle, en interface des visiteurs (place des charpentiers) et en présence de Denis Leroy, directeur de l’Ecomusée d’Alsace, et avec quelques exemplaires du Manuel complet sur l’attelage des bovins de Philippe Kuhlmann.
  • 14h-14h30 : présence d’un maximum d’attelages sur la place des charpentiers.
  • 14h30-17h : utilisation de la force bovine dans les champs (terroir de l’Ecomusée d’Alsace).

Par ailleurs, à la maison des goûts et des couleurs, se tiendra aussi un atelier coloriage (Colorie ta vache), qui sera l’occasion d’une médiation en continu sur la race vosgienne…

Et le jeudi, il y aura un atelier participatif de confection d’un modèle de coussin frontal en paille tressée pour les bœufs animé par Véronique Nioulou (ces coussins servent à la fois de protection et d’ornement) dans la cour de Muespach de 14h à 16 ; par ailleurs, Véronique Nioulou réalisera, en parallèle, un grand coussin frontal. Cet atelier est destiné aux visiteurs âgés d’au moins 10-12 ans et permet de réaliser en quelques minutes ces coussins frontaux ainsi que des vire-mouches en ficelles.

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Traction animale bovine, équine et asine au Mexique, recherche de financement pour un projet de développement PROMMATA

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Pascal Durand est le fils de Jo Durand, agriculteur en traction animale bovine en Loire-Atlantique (Cliquez ici pour voir).
Il travaille sur le projet de développement de Kassines (Cliquez ici pour voir) et d’améliorer les pratiques agricoles. L’utilisation des animaux de trait y est très fréquente avec boeufs, chevaux légers et ânes.
Sur le plan pratique de la mise en place du projet, les choses se présentent bien, mais il nécessite des financements.
Pascal nous communique le lien d’un crowdfunding lancé par Prommata (Cliquez ici pour voir) (et ici) pour financer une opération au Mexique.
Pour participer au financement de l’opération:
Retrouvez ici le lien du crowdfunding.
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Le ferrage des bovins, formation chez Philippe Kuhlmann en janvier 2019, par Gaëtan Dübler, Soultzeren (68)

Attention trigger warning : sang, coupe d’un onglon

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Gaëtan Dübler (Cliquez ici pour voir) nous propose un article suite à une formation de ferrage des bovins qu’il a effectué chez Philippe Kuhlmann (Cliquez ici pour voir).

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Cours sur le ferrage du 21 au 23 janvier 2019.

Avec mon boeuf Léo, je transporte et je vends de la bière artisanale dans des marchés, foires et événements (Cliquez ici pour voir).

Léo a marché pieds nus ou avec des hyppo-sandales qui m’ont été fournies par Mélanie Engeler, la spécialiste de ces protections en Suisse via la compagnie qu’elle a fondeé,  BitsnbootsGmbH   (Cliquez ici pour voir).

Ces derniers temps les onglons de Léo ont commencé à se raccourcir. Comme il y a longtemps qu’il n’a pas porté de chaussures, il ne donne plus le pied derrière. Il faut donc le ferrer. Etant donné que je devrai le faire régulièrement, il a été décidé avec Philippe Kuhlmann, qui a suivi mon projet dès sa genèse et m’a conseillé, de m’apprendre à réaliser cette opération moi-même.

D’abord nous nous sommes intéressés à l’anatomie du pied en en coupant un provenant d’une boucherie.

Coupe pied

Coupe de la partie abaxiale de l’onglon. Postérieurement aux phalanges, on observe les tendons fléchisseurs puis les coussinets plantaires. Au-dessous se trouve la sole, et devant, la muraille

 Coupe pied 2e

Vue montrant le positionnement des clous dans la paroi.

 Coupe pied 3e

Coupe frontale présentant la muraille, la sole, ainsi que le tissu podophylleux.

Notre attention s’est alors portée sur les clous.

CLOU

La partie distale du corps est taillée afin d’amener le clou à ressortir de l’onglon lorsqu’elle est positionnée à l’intérieur. Suivant l’endroit, il est nécessaire d’introduire un angle dans le clou avec le marteau avant de le rentrer afin de s’assurer qu’il va suivre le bon chemin.

Fers

Puis il m’a appris à sélectionner les fers en fonction de leur taille et de leur forme.

Une fois la broche enfoncée, il reste à la couper avec la tricoise à talon. Ensuite, une encoche doit être taillée dans la corne avec un ciseau, puis le clou est retourné à l’intérieur à l’aide de la pince et du brochoir afin qu’il ne dépasse pas.

On en vient ensuite à  la façon d’enlever un fer. A l’aide d’un rogne-pied et du brochoir, on réalise un jeu au niveau des clous qui permet de les extraire avec la tricoise.

Après la théorie, il a été temps de passer à la pratique et je me suis entraîné à réaliser ces travaux sur des jambes provenant d’animaux tués.

La question du parage avec une rénette, une lime-râpe, le rogne-pied et le marteau a ensuite été abordée.

In fine, nous avons choisi des fers pour Léo à partir des empreintes que j’avais amenées.

Parallèlement à ceci, nous avons réalisé du débardage avec ses bœufs, fendu et rangé du bois, et transporté une balle ronde avec le Ramé.

Au-delà du savoir-faire remarquable de Philippe, ce qui est fascinant chez lui est sa capacité de refuser tout conformisme, de questionner les axiomes du capitalisme, de concevoir sa vie de façon complètement originale. C’est certainement là ultimement que réside la liberté et il a su investir cet espace de façon exceptionnelle. C’est un enseignement que je garde précieusement dans un monde de plus en plus dysfonctionnel où résister devient plus nécessaire que jamais.

Un grand merci à Philippe et Anne-Catherine pour m’avoir accueilli une nouvelle fois sur leur propriété et les efforts qu’ils ont faits pour m’aider.

Gaëtan Dübler

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En 2016, Gaëtan Dübler et son boeuf Léo alors qu’il portait des hyppo-sandales

Philippe Kuhlkmann le travail avec les boeufs et l’agriculture de montagne, vidéos du site Sàmmle

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Voici de beaux documentaires sur Philippe Kuhlmann, sa manière de travailler, ses techniques, son parcours, ses motivations et ses engagements. A ne pas louper et à voir en totalité.

Ces vidéos sont issues du site Sàmmle à retrouver en cliquant ici et ici.

« Des paysans de la Vallée de Munster, Philippe Kuhlmann se distingue par une grande originalité, en particulier le travail qu’il réalise avec les bœufs. Autodidacte, il a appris en fréquentant les anciens. Très respectueux de la nature, il fait les foins, travail avec le bois, vend de la viande, élève et dresse des animaux. Ses journées sont longues et il ne se plaint jamais d’en faire trop, selon la devise : « un travail repose de l’autre ». De l’étonnante séquence du débroussaillage des fougères avec deux bœufs, en passant par les explications techniques de séchage du foin, apprendre de Philippe Kuhlmann est passionnant, avec de surcroit quelques belles confidences sur sa philosophie de vie.

Réalisation : Jean-Christophe Schreiber
Entretien : Gérard Leser
Production CTAI & OLCA – 2013″

 

Le travail avec les boeufs:

 

La vie de paysan de montagne:

 

Débrousaillage d’un pré de fougères par traction bovine:

Chargement et déchargement du foin:

Fauchage et travail du foin au sol:

Assemblage d’un ballot de foin pour transport à dos d’homme:

Harnachement pour traction bovine et démonstration des ordres :

La formation Traction Bovine de Mars 2018 à L’écomusée d’Alsace, Article d’Anne Wiltafsky

Anne Wiltafsky stage mars 2018 p kuhlmann 3

Anne Wiltafsky nous communique un article en Allemand sur la formation Traction bovine de Mars 2018 organisée par l’écomusée d’Alsace sous la houlette de Philippe Kuhlmann. 

Nous ferons la traduction sous peu.

téléchargez le PDF fichier pdf Ochsenkurs Philippe Kuhlmann März 2018article photos

Anne Wiltafsky stage mars 2018 p kuhlmann 6

Fête de la vache Nantaise 2018, pôle traction animale, un grand rassemblement de bouviers

 fête 2018 de la vache Nantaise (114). Fête de la vache Nantaise

Jean-Bernard Huon au labour à deux paires

Au Dresny, Plessé (44), la fête de la vache Nantaise qui a lieu tous les quatre ans, s’est tenue cette année du 7 au 9 septembre 2018.

Le coeur de l’événement s’organise autour des races animales d’élevage à faible effectif. Cette année, le porc Basque en était l’invité d’honneur. L’esprit de ce grand rassemblement est axé autour de l’agriculture, des techniques durables, respectueuses de l’environnement, qui s’orientent vers une transition écologique. La fête s’étend sur 10 hectares souvent à l’ombre de grands arbres.

Le pôle traction animale

Le pôle traction animale sous la responsabilité entre autres de Christine Arbeit et Joseph Durand, paysans en traction animale au Dresny, est l’un des points forts de la fête.

Un hectare de terrain partagé en une surface de vigne, une parcelle de maïs et une grande terre de labour a permis à de nombreux attelages de chevaux, mules, mulets, ânes et bovins de travailler tout à leur aise.

Une seconde parcelle de vigne était placée en dessous de l’espace de débardage sur un terrain en pente.
De nombreux stands aux abords de la parcelle de démonstration, permettaient au public de découvrir et d’échanger autour de la traction animale, du matériel, des structures de formations, des artisans, des structures de promotion et de développement de la traction animale.

Etaient présents:

Entreprise JOURDANT avec Stéphane PARRAIN (Cliquez ici pour voir)

Entreprise EQUINOXE avec Daniel Pasquet (Cliquez ici pour voir)

Entreprise VITI-MECA avec Gilles Duvin (Cliquez ici pour voir)

Entreprise BERNARD MICHON HIPPOMOBILE (Cliquez ici pour voir)

Coopérative d’auto-construction L’ATELIER PAYSAN (Cliquez ici pour voir)

Association HIPPOTESE (avec les mesures de force de traction) (Cliquez ici pour voir)

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Entreprise AFH avec Stéphanie Boudin, bourrelière, pour la sellerie et le harnachement. (Cliquez ici pour voir)

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Emmanuel Fleurentdidier et Jérémy Bulteau

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Jean-Marc Chauveau aidé de Francis

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Emile Fleurentdidier

Les causeries

Deux tables rondes ont été orchestrées par Christine Arbeit et Jo Durand.

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Christine Arbeit

La première faisait le point sur la traction bovine, la manière de transmettre les savoir-faire par les formations et la promotion sous toutes ses formes.

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La seconde était axée sur l’utilisation de la traction animale dans un système d’agriculture durable. Il a été question de la pertinence de l’introduction de la traction animale dans un système de production. Le discours très réaliste qui s’est dégagé de cette causerie a bien mis en évidence que faire de l’agriculture autrement ne signifie pas de la faire n’importe comment.

Un jeune en installation doit à la fois trouver des terres, mettre en place un système de production, un système de vente, la technicité, la gestion et l’organisation de l’ensemble. Si dès le début, il veut à
tout prix intégrer de la traction animale uniquement par conviction, mais sans connaissances, il ajoute une grande difficulté technique et une perte de temps à la mise en route de son projet.

De fait, il est apparu qu’il vaut mieux, dans un premier temps, s’installer dans un système de petite mécanisation pour avoir le temps d’apprendre à gérer techniquement la production et la vente, puis d’intégrer progressivement la traction animale. Il apparaît ensuite qu’il n’est pas forcément économiquement intéressant d’entretenir un animal pour quelques heures de travail par semaine, d’autant plus pénalisé au début par un manque de maîtrise et d’efficacité compromettant la réussite de l’installation et la crédibilité du système.

A contrario, pour qui maîtrise l’attelage et l’animal, l’investissement est moindre qu’en agriculture mécanisée.

Le problème du foncier et de la possibilité d’avoir des terres pour exploiter a aussi fait l’objet de discussions. Plusieurs exemples concrets ont été évoqués en présentant des solutions alternatives qui permettent d’échapper à la main mise de la SAFER sur les cessions de terrain qui bloquent la mise en place et le développement de projets hors agriculture « conventionnelle ».

Le coin des bouviers et les démonstrations

La traction bovine était bien présente sur les stands comme sur le terrain.

Emmanuel Fleurentdidier, en plus d’avoir sa paire de boeufs au travail sur le champs de démonstration, présentait son activité de « Traits malins » ainsi que les formations qu’il propose autour de la traction animale en particulier celle en traction bovine réalisée du 17 au 21 septembre 2018 à Moulismes (86).

20180907_130318De gauche à droite, Christine Arbeit, Jérémy Bulteau, Thomas Lippolis, Laurent Martin

Thomas Lippolis de l’Ecomusée d’Alsace a pu expliquer et promouvoir le travail fait autour de la traction animale au sein de la structure ainsi que les formations traction bovine qu’il propose depuis un an avec Philippe Kuhlmann comme formateur. Deux stages ont déjà eu lieu fin 2017, un au début 2018 et un autre organisé du 5 au 9 novembre 2018 à Ungersheim (68).

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Durant la journée du vendredi, ce sont les scolaires de tous niveaux qui sont passés sur les stands et vers la parcelle de démonstration du pôle traction animale. La visite de plusieurs lycées agricoles a permis aux élèves de découvrir le travail agricole en traction animale. Suite à de nombreuses questions, plusieurs jeunes se sont d’ailleurs rapprochés des structures de formations pour envisager de faire des stages et de s’orienter dans cette voie.

On peut noter aussi que plusieurs jeunes fils d’agriculteurs locaux organisateurs de la fête, sont restés durant les trois jours auprès des bouviers. Certains ont observé, d’autres ont pris l’aiguillon pour mener, sous l’oeil prudent de leur propriétaire, des paires de bovins en particulier avec Pierre Nabos qui, avec Emile Fleurentdidier, était l’un des plus jeunes des bouviers de la fête.

La découverte et la pratique de ces jeunes ont sûrement  fait naître des vocations qui feront, à l’avenir, perdurer la pratique .

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Laurent Avon à gauche en compagnie de Philippe Kuhlmann, deux militants pour les races anciennes et la traction animale bovine

Nous avons aussi eu la chance de croiser Laurent Avon en visite sur la fête. C’est la personne incontournable du milieu de l’attelage bovin et des races locales à faible effectifs en France. C’est grâce à son travail que nous avons pu développer le blog en contactant les bouviers qu’il avait répertoriés.

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Démonstration de liage du Morbihan

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Une apprentie adroite!! 

L’Académie des Bouviers du Puy du Fou, sous la houlette de Laurent Martin accompagné de Léonie Biteau, Jérémy Bulteau, Julien Siaudeau, Lionel Rapin et Simon Robet, abordait également le volet formation traction bovine proposée aux bénévoles qui la rejoignent. Cette académie uniquement réservée aux Puyfolais, rassemble de très nombreux jeunes très motivés, et assure une formation soutenue de meneur avec une ouverture vers la pratique professionnelle chez les paysans bouviers par des stages d’un à plusieurs jours en situation dans les fermes (Jo Durand, Jean-Bernard Huon…).

On pouvait également sur le stand pratiquer et apprendre le liage des bovins sur une tête cornée.

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Lionel Rouanet, jougtier

Durant la fête, Lionel Rouanet a taillé un joug du type « Aveyronnais» à partir d’une grume de frêne livrée sur le site dès jeudi soir. Les trois jours de manifestations ont permis d’amener la taille presque à son terme. Les questionnements du public et les explications nombreuses apportées par Lionel ont bien sûr ralenti le travail. Mais le fait que le joug n’ait pas pu être terminé complètement sur trois jours, est la preuve de l’intérêt qu’a pu susciter la présence d’un des derniers (et jeune) jougtiers de France, dont l’apprentissage s’est déroulé auprès de René Alibert, fabricant de jougs réputé de l’Aveyron, disparu en Août 2017.

Lionel présentait un beau panel de ses productions de jougs Aveyronnais mais aussi des jougs de garrots, des jougs de parade de départ en estives et des jougs d’homme pour les transports à l’épaule.
On pouvait aussi découvrir tous les accessoires pour l’attelage des bovins (paniers, coussins d’attelage, liens, anneaux d’attelage en cuir torsadé, vire-mouches).

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Véronique Nioulou, fabrication de coussins d’attelage en laîches

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Véronique tresse à 4 pour la fabrication des vire-mouches tressés en fil de lin

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Emilie une toute jeune apprentie assidue durant les trois jours, tresse à quatre des vire-mouches en fil de lin

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Vire-mouches tressés

Véronique Nioulou fabriquait des coussins d’attelage de bovin en laîche du modèle « Charollais » et des vire-mouches tressés (modèle Haute-Garonne). Emilie, fille d’éleveur de moutons d’Ouessant exposant sur la fête a été fascinée par le tressage du lin pour réaliser les vire-mouches que Véronique réalise. Elle est restée dès le premier jour sur le stand et a fabriqué aussi bien des coussins d’attelages que les vire-mouches.

J’ai personnellement présenté sur le stand de Lionel et Véronique un film « synthèse » sur l’attelage bovin en France réalisé à partir des documents présents sur le blog.

Que ce soit pour les jougs ou pour les accessoires d’attelage, ces techniques maintenues grâce à quelques uns, mais cependant nécessaires aux bouviers, ont été le sujet de nombreux questionnements et étonnements, en particulier sur le fait que ces objets soient réalisés dans un cadre utilitaire. Il faut noter que les mêmes questions revenaient aussi pour les attelages, qu’ils soient bovins ou équins. En effet, le public a souvent découvert que la traction animale n’est pas, comme ils le pensent, une pratique ancienne et d’hier, mais bien une réalité qui s’inscrit dans une pratique actuelle et quotidienne, professionnelle et maîtrisée.

Les attelages bovins comptaient un bel effectif rassemblé pour ces trois jours.

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Presque tous les bovins présents (il manque deux génisses Vosgiennes)

Pas moins de 13 boeufs, génisses et vaches étaient au travail avec leurs bouviers.

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Emmanuel Fleurentdidier de la Vienne et sa paire de boeufs Vosgiens qui travaillent également en solo.

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Jean-Bernard Huon de Riec-sur-Belon (Finistère) avec ses deux paires de boeufs Nantais et Pie-Noire Breton.

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Pierre Nabos du Gers avec sa paire de vaches Béarnaise.

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Jean-Marc Chauveau de Chaumes-en-Retz (Loire-Atlantique) avec sa paire de jeunes vaches Nantaises.

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Jo Durand, le régional de l’équipe, avec ses animaux Vosgiens, un boeuf solo et deux génisses en guides.

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Philippe Kuhlmann, à gauche

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Francis Bazerque à gauche et Joseph Durand à droite

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A gauche, Guy Chautard, éleveur, dresseur et meneur de Ferrandaises, en discussion avec Joël Blanc (au fond)

Bien qu’ils soient venus sans animaux, la présence de bouviers référents comme Philippe Kuhlmann du Haut-Rhin ou Joël Blanc de l’Aveyron, tous les deux paysans utilisateurs de la traction bovine et de Francis Bazerque de Haute-Garonne (Cliquez ici pour voir), bouviers utilisateurs de vaches Lourdaises, a permis aussi d’échanger avec eux autour de la traction animale, en particulier lors des « causeries ».

On a pu aussi croiser Guy Chautard, éleveur, dresseur et meneur de Ferrandaises, mais plutôt occupé au stand de la Ferrandaise, au village des races.

Cozette Griffin Kremer et Nicole Bochet, observatrices et promotrices actives du milieu, étaient également aux côtés des bouviers.

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Jo Durand et son boeuf en dressage au collier en solo dans la vigne

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Les jeunes Nantaises de Jean-Marc Chauveau au sarclage

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          Jean-Marc Chauveau affiche la satisfaction du travail de ses jeunes animaux

Au cours de ces trois jours, on a pu voir évoluer des animaux qui ont l’habitude de travailler. Seule la paire de jeunes Nantaises de Jean-Marc Chauveau et les bovins Vosgiens de Jo Durand avaient moins d’expérience que les autres puisqu’ils sont en fin de dressage, mais les animaux ont rapidement intégré la situation inédite pour eux et n’ont en rien abaissé le niveau de travail. On
peut même dire que trois jours de travail à la fête de la vache Nantaise comptent largement pour trois semaines de dressage à la maison !!!

Durant ces journées, les paires se sont partagé les matériels anciens et modernes pour labourer, herser, sarcler, butter.

Jean-Bernard Huon qui travaille chez lui ses quinze hectares de terre uniquement avec ses deux paires de boeufs, a labouré tantôt à une paire, tantôt à deux, avec différentes charrues, brabant, Dombasles à rouelle, mais aussi avec des outils modernes proposés par les constructeurs.

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Jean-Bernard Huon et son aide au labour avec les boeufs Nantais devant et les boeufs Pie Noire Breton derrière

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 Les Nantais de Jean-Bernard Huon au labour

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Les Pie noire tirent la raie au maximum sans dévier

On pouvait bien noter l’habitude de ces animaux au labour surtout au moment des demi-tours où, successivement, les deux paires emmènent bien l’attelage au bout du rang avant de virer. Le travail des Pie-Noire placées à la charrue en deuxième position est caractéristique : imperturbables, bien que les Nantais du devant aient déjà viré, ils tirent parfaitement le rang jusqu’au bout, le nez dans la barrière, sans dévier. Il faut noter que pour des raisons de sécurité, ces deux paires étaient menées à eux sur la fête, alors que chez lui Jean-Bernard laboure seul et réalise les demi-tour à la voix en restant derrière au brabant pour détourner.

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Manu Fleurentdidier manipule des troncs

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« La Forcat » au travail avec un boeuf solo d’Emmanuel Fleurentdidier

Outre le travail en paire qu’il a mis en oeuvre sur différents matériels et en débardage, Manu Fleurentdidier ainsi que son jeune fils Emile, bouvier depuis l’enfance, a aussi travaillé avec ses boeufs attelés en solo en sarclage, petit labour et buttage avec, entre autre, « la Forcat », un petit porte-outil espagnol à brancards, simple et léger, idéal en maraîchage.

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Pierre Nabos avec ses deux belles vaches Béarnaises a démontré une nouvelle fois ses qualités de dresseur et de meneur avec deux animaux calmes, parfaitement aux ordres et volontaires au travail.

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Jean-Marc Chauveau et ses deux jeunes vaches Nantaises qui ont encore besoin de travail et d’expérience vu leur jeune âge, a parfaitement bien assuré ses démonstrations et la rencontre avec les autres bouviers a été aussi pour lui un grand moteur de motivation pour la suite de son travail.

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Jo Durand a pris en guide un jeune boeuf Vosgien qu’il a progressivement mis à la traction, en particulier au griffage dans l’espace des vignes. Il avait aussi deux jeunes vaches Vosgiennes utilisées par une équipe de réalisation de torchis en terre. Les deux bêtes menées en guide brassaient la terre humidifiée en la foulant aux pieds au fond d’une tranchée circulaire. Les bêtes ont été menées sans encombre par les membres de l’équipe des maçons, malgré le travail répétitif en rond serré que les animaux ont ordinairement parfois du mal à réaliser sans énervement.

La grande attelée 

Le dimanche, l’équipe des bouviers a décidé de réaliser, pour se faire plaisir, une grande attelé avec les cinq paires disponibles sur le site.

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Elle a été mise en oeuvre au labour avec un brabant. De la tête de l’attelage à la charrue se succédaient, la paire de boeuf Vosgiens d’Emmanuel Fleurentdidier, la paire de vaches Béarnaises de Pierre Nabos, la paire de vaches Nantaises de Jean-Marc Chauveau, la paire de boeufs Nantais de Jean-Bernard Huon et sa paire de Pie-Noire Bretons.

Bien sûr la taille du brabant, la qualité du sol et son état ne nécessitaient en rien autant de puissance de traction, mais l’image était symbolique et le reflet d’un dressage des animaux et du savoir-faire de leurs meneurs. C’est sans difficultés que le labour s’est effectué pendant une bonne demi-heure avec de nombreux demi-tours, tous réalisés par les cinq paires sans problèmes malgré des chaintres assez courtes. La situation était assez rare pour que les spectateurs nombreux et les acteurs de la traction bovine s’en imprègnent et savourent à la fois la réussite technique de menage et l’image rare et majestueuse de cinq paires attelées au labour.

En attendant la prochaine !

C’est sur cette belle et rassurante expérience que s’est achevée une fête sans égale et parfaitement réussie.

Chez les bouviers, un tel rassemblement est une aubaine pour les rencontres et les échanges. Trois jours permettent aussi de créer des liens pour ceux qui ne se connaissent pas. De l’avis de beaucoup, tous ont humainement passé des moments forts et chargés de positif.

Les 60000 spectateurs ont eu l’occasion, entre autres, de découvrir la traction animale sous un aspect professionnel et non « folklorique » comme souvent dans des démonstrations publiques.
Les échanges qu’ils ont pu avoir avec les meneurs et les artisans leur ont permis aussi de repartir avec une autre vision de la traction animale.

Face aux rapport alarmistes récents des experts du GIEC, la pratique professionnelle de la traction animale que les visiteurs ont pu voir à l’oeuvre, est sûrement, à son niveau, une des solution pour relever les défis écologiques qui s’imposent à tous pour la sauvegarde de l’humanité. Il est aussi parfois bon de rappeler à tous que la mécanisation de l’agriculture ne concerne que 3% des agriculteurs mondiaux, elle paraît maintenant marginale ici alors qu’elle est commune ailleurs.
La traction animale peut participer en complément aux autres systèmes de traction, à réduire l’impact sur les sols de la sur-mécanisation, limiter l’impact sur la qualité de l’air et toutes les pollutions induites qui apparaissent de plus en plus néfaste à l’avenir de l’Homme.

Avec une bonne maîtrise technique, un mode de production et de commercialisation adaptés et réfléchis, la traction animale contribue aussi en limitant le sur-investissement, à ne pas entrer dans un système de sur-endettement et une dépendance aux systèmes financiers qui est l’un des handicaps de l’agriculture actuelle. A la condition qu’elle soit mise en place sérieusement, de manière pensée et techniquement adaptée, il apparaît qu’elle a sa place et la capacité à se (re) développer au sein de systèmes de productions modernes, plus respectueux de l’environnement et de l’Homme au sens le plus large.

Rendez-vous dans quatre ans pour, nous l’espérons tous, une aussi belle fête réussie, grâce à la présence de meneurs professionnels et performants qui font la fierté d’un milieu en devenir.

Michel Nioulou

Vidéo consacrée à Jean-Bernard Huon:

Les trois jours en images pêle-mêle

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De nombreuses vidéos sont à venir le temps (long) du montage!!

«Mon bœuf, ma liberté », un film suisse sur l’histoire d’amour entre un homme et un bœuf

Voir aussi l’article du blog.

Passe-moi les jumelles du 7 septembre 2018, une émission de la Radio Télévision Suisse.

Tout laisser tomber pour partir sur les chemins de Suisse romande avec un petit bœuf… C’était le projet un peu fou de Gaëtan Dübler. Depuis bientôt 3 ans, le projet est devenu réalité. Avec Léo, un taureau de race Hinterwald, Gaëtan écume les marchés de Suisse romande pour vendre de la bière artisanale. Il campe dans la nature, se suffit de peu. Un choix de vie étonnant mais délibéré pour ce Fribourgeois qui souhaitait retourner à l’essentiel : une vie plus riche et plus libre. Voici l’histoire surprenante d’une amitié entre un homme et un bœuf !

«Mon bœuf, ma liberté » un reportage de Valérie Teusher

Images : Séverine Barde Son : Théo Viroton Montage : Ana Acosta

Illustration sonore : Ariane de Montmollin

Etalonnage : Olivia Nicole

Mixage : Fanny Lelong

Lieux de tournage : Yverdon, Suchy, Agiez, Orbe, Romainmôtier, Croy, Rances, Vallorbe, La Mathoulaz

Avec la participation de : Gaëtan Dubler, Stéphane Deytard, Paulette Sunier, Louis Guignard, Fredy et Christiane Dubler, Adrien Marin, Christine Rossier, Jacqueline Michaud Remerciements : Café le Tempo, Tina Silva. Ferme à la noix, Suchy La Malterie, Ferme de l’Epinette, Fabrice Davit

Passe-moi les jumelles: Youtube: https://youtube.com/passemoilesjumelles Site: http://rts.ch/play/tv/emission/passe-…

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