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Maison Boidron, Château Calon, des boeufs dans la vigne, Montagne (33)

Hersage de prairie avec une jeune paire de boeufs Vosgiens chez Marcel Margerit, Montagny-près-Louhans (71)

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Marcel Margerit travaille avec des boeufs depuis toujours.

Voici presque deux années qu’il s’est installé en Saône-et-Loire après sa retraite.

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Il remet en état un petit domaine de quelques hectares à l’aide de ses jeunes boeufs Vosgiens achetés chez Philippe Kuhlmann.

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Voici une vidéo du printemps 2019 où il herse et nivelle une prairie en utilisant le système ancestral et économique des branchages réunis en un gros fagot alourdi par une charge. Cette technique peut être aussi utilisée pour émietter le fumier après un épandage à la fourche.

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Frédéric Grivel, Le Tholy (88)

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Frédéric Grivel après avoir été double actif depuis longtemps, va sans tarder passer en activité agricole à temps plein.

Il nous communique un texte qui relate sa démarche, son histoire, ses projets et son travail avec les boeufs d’attelage.

Nous le remercions pour sa contribution..

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Comme beaucoup de monde, je ne suis pas fils mais petit-fils d’agriculteur.

Depuis mon plus jeune âge, je passais tout mon temps libre dans la toute petite ferme de montagne vosgienne de mes grands-parents.

Je n’ai jamais vu les anciens travailler avec les bœufs. A ma naissance, même dans ce coin de montagne isolé et préservé, tout le monde avait rangé la traction animale dans les souvenirs d’une époque révolue, souvent synonyme d’un asservissement permanent à la terre, ne faisant qu’entretenir une misère dont seule la mécanisation pouvait les affranchir.
Tout le monde avait cédé au relatif confort qu’offre l’acquisition d’un tracteur, mais il en était un qui a toujours été nostalgique, qui a toujours regretté ses bœufs bien qu’ayant deux tracteurs à la maison: il s’agit de mon grand-oncle Louis.
Ce brave Louis, opiniâtre et discret, a consacré toute sa vie à ses deux métiers : bûcheron pour ramener un salaire et paysan parce que même si ce n’est pas rentable, il faut coûte que coûte poursuivre l’oeuvre des anciens et prendre soin de ce coin de montagne qui a nourri nos aïeux.

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C’est Louis qui m’a transmis le virus de la traction bovine, qui m’a expliqué le travail fait par les anciens à la force de la corne, comment ils ont façonné la montagne, défriché des forêts, érigé des murs de pierres sèches, construit des maisons, des routes, transporté des blocs de granit de plusieurs tonnes avec des dénivelés improbables… pour ne parler que des activités qui ont laissé une trace encore visible de nos jours.
A cela il faut ajouter toutes les activités quotidiennes effectuées ou facilitées par les animaux : les foins, les travaux des champs, les déplacements…
Quand Louis parlait du travail avec les bœufs, son discours était soudain empreint de nostalgie. Il n’occultait pas les aspects difficiles et exigeants de cette activité mais le regard fatigué par des décennies de dur labeur s’éclairait et c’est l’oeil étincelant qu’il relatait les exploits que ces animaux et leurs meneurs réalisaient au quotidien.

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Je l’entends encore dire « lorsque tu arranges des pierres de plusieurs centaines de kilos pour en faire un mur de levée (mur de soutien), vas-y demander au tracteur de faire un pas de côté pour corriger l’angle de traction ». Dans l’exercice, il fallait autant de délicatesse que de puissance et être capable de stopper l’effort sur un simple ordre vocal pour effectuer un travail d’une précision chirurgicale à laquelle nos anciens étaient tellement attachés.

Bref, à voir et à entendre tout cela, dresser des bovins me paraissait une évidence, presque une obligation, en tous cas une vraie passion.

J’ai commencé par demander à Louis de me montrer comment mettre le joug, le chapeau, les tochnottes… puis avec mon épouse Nathalie nous avons démarré le dressage de notre premier bœuf en 2000.

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Avec pas mal d’expérience dans les chevaux et beaucoup d’observation du comportement des bovins, nous avons obtenu plus de moments de satisfaction que de déconvenues.

Nous étions alors tous deux salariés à l’extérieur et j’ai réalisé qu’avec un emploi du temps surchargé, le travail sur la ferme était toujours fait par le tracteur. Les animaux démarraient leur apprentissage et, avant d’avoir pu rendre des services, ils arrivaient en âge d’être vendu. Tout ce temps investi en dressage pour rien…

Nous avons cessé des dresser des animaux pendant quelques années puis en 2015 un jeune couple de la vallée voisine est venu me trouver en me disant « on nous a dit que tu as une ancienne remorque d’une centaine d’année avec des roues à bandage. Nous allons nous marier dans six mois et on voudrait être en tête du cortège sur cette remorque ».

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J’ai dis pas de problème mais avec quoi allez vous tirer cette charrette ? Ils n’avaient pas réfléchi à la question. J’avais à ce moment une génisse de deux ans et demi que  je savais vide. J’ai dis bon je vous dresse une vache et on se retrouve dans six mois pour le mariage, je serai prêt. Nathalie et moi nous sommes attelés au dressage de Sidonie. (Cliquez ici pour voir)

Tout s’est très bien passé, avec un investissement temps très limité. Sur les six mois que nous avions, j’ai travaillé pendant un mois une demi-heure par jour au licol avec le joug simple sur la tête pour lui apprendre les ordres de bases. Puis pendant quatre mois, elle est partie au pré, je n’avais pas le temps de la travailler. Ce n’est que trois semaines avant le mariage que je l’ai rapprochée de la maison pour lui faire tirer la charrette tous les soirs.

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On ne forme pas un animal à la traction en si peu de temps, mais pour ce que nous avions à faire c’était suffisant.

Nous avons continué par la suite à démarrer le dressage d’autres animaux.
J’ai aujourd’hui une paire de bœufs de 3 ans qui sont débourrés et qui me rendent bien des services sur des travaux légers. Ils ont participé à des démonstrations publiques, ils doivent maintenant apprendre à tirer plus fort.
Une paire de taureaux de deux ans commence l’apprentissage également.

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J’ai la chance de travailler très régulièrement avec Philippe Kuhlmann, qui s’attache à transmettre son savoir et son mode d’exploitation agricole, aux antipodes de l’agriculture classique mais qui, j’en suis certain, sera source d’inspiration pour beaucoup à l’avenir.

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Frédéric avec Philippe Kuhlmann

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Chez Philippe Kuhlmann (Soultzeren) à la journée technique 2019 de la rencontre de bouviers 2019

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En compagnie de Corentin Huber à la rencontre de bouviers 2019 à l’écomusée d’Alsace

Cette année nous avons réalisé la fenaison sur plus de trente hectares exclusivement avec les bœufs (hormis le pressage qui est sous-traité).

Nathalie a quitté son emploi en 2015 pour s’occuper de nos deux enfants et a développé depuis deux ans une activité de transformation fromagère.

Quant à moi, le fait que notre petite exploitation a pu s’agrandir un peu et surtout la possibilité de travailler en commun avec Philippe me permettent à mon tour de mettre de côté mon activité professionnelle actuelle pour me consacrer pleinement à l’agriculture et à la traction bovine.

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Plantation de pommes de terre au lycée agricole d’Ahun (23) avec la paire de boeufs de Jean-Pierre Chomet en mai 2019

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Photos Bruno Barlier, issue de l’article de « La Montagne »

Cet article de Romain Conversin a été publié dans « La montagne » le 18/05/2019 et est consultable en ligne avec sa vidéo en cliquant ici.

Le lycée agricole d’Ahun a vécu un retour dans le passé. Jeudi, des machines anciennes, tractées par des chevaux, des ânes et des bœufs, ont permis de planter des patates dans deux parcelles de l’établissement. C’était la quatrième édition de l’opération « Patates solidaires », pilotée par l’Association des membres de l’ordre du mérite agricole (AMOMA) de la Creuse.

Plantation sur deux parcelles

« Nous voulons conduire une opération d’intérêt général en partenariat avec le lycée agricole et la banque alimentaire, précise Alain Parrain, président de l’AMOMA 23. La banque alimentaire nous disait qu’ils manquaient de légumes frais, alors on s’est demandé ce que l’on pouvait faire. On a décidé de planter des pommes de terre. La moitié de la récolte revient au lycée agricole, et l’autre moitié à la banque alimentaire. »

Près d’une tonne de semence a été plantée ce jeudi sur deux parcelles avoisinant les 7.000 mètres carrés à elles deux. De quoi avoir une récolte bien fournie à la fois pour le lycée et pour la banque alimentaire.

Il y a deux ans, 20 tonnes avaient été récoltées. L’année passée, moitié moins, la faute à la sécheresse. « Il y a deux ans, on avait pu tenir toute l’année avec les patates récoltées », rappelle Christophe Montagne, enseignant en agro-équipement au lycée agricole.

Après la plantation, un comité de pilotage, mené en partie par les professeurs et leurs élèves, mais aussi des bénévoles de l’AMOMA et de la Banque alimentaire, s’occupera de prendre soin du terrain. « Il s’agit surtout de bien vérifier qu’il n’y ait pas de doryphores », précise Christophe. Ces mêmes bénévoles se chargeront ensuite de la récolte. Au mois de septembre. Romain, en troisième, l’avait déjà fait l’année dernière. « Il faut bien trier selon les calibres, les races, les couleurs. »

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 Photos Bruno Barlier, issue de l’article de « La Montagne »

Pour Jean-Pierre Lafaye, directeur du lycée agricole, c’est obligatoire d’inclure les élèves dans le processus. « Ils mettent de la sueur dans la plantation et plus tard dans la récolte. C’est concret. Et ils voient comment fonctionne une action solidaire. C’est important pour un établissement public comme le nôtre de transmettre ces valeurs. »

Les élèves du lycée agricole ont pu aussi apprécier la manière dont les patates ont été plantées. Avec du matériel agricole ancien. « Ca nous permet de voir un peu comment nos grands-parents pouvaient travailler », raconte Romain. « On voit surtout que c’est plus compliqué qu’avec un tracteur », sourit Henri, lui aussi élève en troisième.

Ce n’est pas vraiment l’avis de Christophe Montagne, qui pense que ces matériels étaient en avance sur leur temps. « Cela demande plus de préparation en amont, avec les bêtes notamment. Mais au niveau de la plantation, c’est le même type de travail, précise-t-il. On voit quand même que ces machines étaient déjà très sophistiquées. Les machines d’aujourd’hui reprennent un peu le même fonctionnement. »

Lien entre ancienne et nouvelle génération

Pour l’AMOMA, faire appel à ce type de matériel était avant tout pour marquer les esprits. « On voulait sensibiliser un public plus large, dit Alain Parrain. C’est un peu insolite de voir des bœufs et des planteuses anciennes. »

C’est aussi grâce à la société d’attelage, qui a ramené matériels et animaux, que Brigitte Conrairie est retournée au lycée agricole. Elle gère la société Mon Jardin avec son mari et a donné des plants. Elle n’avait pas entendu parler de l’opération « patates solidaires » avant cette année. « Je faisais partie de la promotion 1978, sourit-elle. Je n’étais pas revenue depuis. Cette opération permet aussi de créer du lien entre les anciens et la jeune génération.

Romain Conversin

Photos : Bruno Barlier

Voir aussi l’article de « La Creuse agricole et rurale » en cliquant ici.

Un attelage de bœufs normands au débardage en Forêt de Lyons en mars 2015, Frédéric Iehlé

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Photo issue issu de l’Eclaireur du Pays de Bray, Mars 2014, voir en cliquant ici

Frédéric Iehlé nous fait part de cet article sur son travail avec ses boeufs. Merci à lui pour le texte et à Arlette Jacquelin-Bertin pour les photos.

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Ils ont eu sept ans en avril 2015 mes deux Pee, Peelish à droite et Peeshoo à gauche.

C’est leur second vrai chantier de débardage cette année.

Celui de l’année dernière était plus un chantier de nettoyage après le passage de forestiers mécanisés. Le bois était à terre, pratiquement sec à rassembler sur une surface de quatre hectares.

Cinquante stères débardées majoritairement sur du terrain plat sauf en fin de chantier où il y avait de belle pièces sur les pentes d’un petit vallon. Les Pee avaient répondu présents aussi bien pour l’effort que pour leur facilité de placement. A la fin de ce chantier 2014, ils étaient bien aux ordres.

Celui de cette année était complet, abattage pour trois quart en sous bois, débardage en bordure de chemin avant découpage et fendage sur place pour transport mécanique. La contrainte était le respect des semis naturels de hêtres que l’ONF tenait à préserver.

De loin c’est le débardage qui a pris le plus de temps et c’est tant mieux car là, j’avais besoin des Pee, c’est une des raisons pour lesquelles je « fais » mon bois au lieu de l’acheter.

L’extraction, il n’y a pas d’autre mot, des sous-bois a été parfois compliquée et a pris beaucoup de temps même si les distances de traction n’ont pas dépassé les trois-quatre cent mètres mais jamais en ligne droite avec souches, mares et les semis naturels bien sûr.

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Que personne ne bouge, merci !  Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

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La corde était longue mais ils l’ont sorti tout de même  Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

Et puis il a fallu tester et mettre au point de notre dernier outil, un traîneau releveur pour les billes de bois.

Le système de sanglage de la bille a été le plus long à mettre en place, corde, chaîne, câble et pour finir une sangle à cliquet, l’imparable pour serrer sur une circonférence irrégulière. Il faut juste bien placer la poignée pour qu’elle ne soit pas abimée par la potence lors du relevage au moment de la traction.

L’autre point a été le positionnement bille/traîneau selon les tailles et poids de la bille pour que le relevage se fasse dès le début de la traction et que l’ensemble soit et reste efficace sur toute la distance de traction.

Il n’y avait pas de mode d’emploi ! Et il a fallu tout apprendre sur le tas ce qui a abouti à une modification complète de la potence après quelques jours d’utilisation.

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Le traineau version finale en action Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

A tout cela il faut ajouter l’éloignement du chantier de trois à quatre kilomètres depuis la maison selon l’endroit de la parcelle où nous débardions.

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Trajets aller et retour à pied par chemins …. Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

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… et voie forestière. Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

Et puis à la fin du chantier l’herbe commençait à sortir et il faisait beau, alors avec ces premiers chauds les odeurs de la forêt les faisaient penser à bien d’autre chose que mon chauffage pour le prochain hiver, mes Pee. Deux paniers équins anti-coliques ont fait l’affaire pour leur éviter toutes tentations et les arrêts intempestifs pour goûter l’herbe de la forêt. Le premier jour de leur utilisation le problème était réglé, les Pee avaient compris. Ils ont pu ainsi rester concentrés sur la traction. Juste une petite modification pour faciliter la respiration et voilà un bon investissement.

Mais contraint et forcé il a fallu que je trouve une solution pour me passer de la personne qui partageait avec moi les efforts et le bois pour cause de tendinite.

Après réflexions je me suis organisé pour préparer et marquer les trajets au travers des sous bois la veille des jours de débardage, pour transporter le matériel dont j’avais besoin et que je pouvais laisser sur place.

La mise en place du bois sur les outils de traction s’est faite avec les Pee à côté de moi, aux ordres et se mettant à ruminer en cas d’attente trop longue et ensuite l’étape traction.

Pour eux aussi le chantier a été plus complet, ceux sont eux qui ont assurer la mise en place des grosses pièces alors que c’était une tâche que l’on assurait auparavant à deux avec un vieux tourne bille.

Finalement nous avons fait tout ou presque le débardage à nous trois. Bravo les Pee !

Environ quarante stères de beau bois pour l’hiver, le contrat ONF fini dans les délais, les semis ont été bien soignés et une seule des cinq pistes de traction était encore visible à l’automne suivant.

Le matériel a certainement sa part de responsabilité dans tout cela : le joug adhoc de M. Alibert d’Aveyron, une pelle de débardage pour le petit bois (un simple bac de brouette un peu modifié tout de même), le traîneau releveur pour les billes de bois et aussi les sangles de traction depuis le joug jusqu’à l’outil, les deux provenant d’un fabricant de sangle portuaire en Bretagne…

Il m’est difficile, et ce serait injuste, de ne pas mentionner également les deux Pee provenant de l’élevage Delaruelle à Bosc-Hyons, pas dans la catégorie matériel mais plutôt participants.

L’année prochaine, car nous la préparons déjà avec une certaine hâte, un vrai cône de débardage sera utilisé et compensera le manque de stabilité de la pelle de débardage actuelle qui a tendance à verser selon sa charge ou bien les obstacles sur la piste de traction.

Pour la petite histoire, pelle et traîneau viennent …. d’internet, plus précisément du site de la FAO. Là, il y a non seulement des outils à faire soi-même mais aussi plein de trucs et astuces qui facilitent le travail manuel en l’absence de moyens mécanisés.

Voilà ! deux bœufs dont je n’ai pu m’occuper assez durant leurs premières années, qui ne savaient même pas tirer au sortir de leur débourrage confié à un tiers et que d’aucun aurait condamné à la caissette de supermarché.

Deuf boeufs que j’appréhendais un peu, il faut bien le reconnaître en raison de leur taille et poids qu’aggravait leur « manque de savoir ».

Et puis un soir le déclic, on s’y est mis tous les trois et aujourd’hui ceux sont deux beaux bœufs de sept ans aux ordres qui connaissent bien ce boulot de débardage et qui ont une belle vie en troupeau avec mes deux bœufs bretons de neuf ans même s’ils ne sont pas dominants malgré leur taille.

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Pause pour Lesna (Naha à droite et Naki à gauche), la paire Bretonne au transport de fumier après la remontée sur le plateau

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Prétentieux ? Non, les Pee connaissent la marche en arrière. Photo © Arlette Jacquelin-Bertin 

Aucun ne pourra m’ôter de l’esprit que cet aboutissement est le seul fait de la contrainte du joug et du travail forcé de cette paire de bœufs. J’ai la certitude que Les Pee ont participé à leur apprentissage parce qu’il est impossible de soumettre, au sens propre du terme, à ce point sur une longue durée et de renouveller ce travail l’année suivante sans rebellion.

Temps, patiente, progression à leur rythme, et non au mien, je ne sais pas si c’est le secret mais c’est ma démarche et pas uniquement avec les bœufs. Et cela marche très bien, une question de temps uniquement.

Et les Pee en sont la preuve au vu de leur faible niveau de départ tant pour leur coordination que la pratique de l’effort sous le joug.

Je pense qu’avant la motorisation, les vieux, terme de respect sous ma plume, faisaient de même car la taille de leurs troupeaux ne leur donnaient que peu de choix et ils devaient faire avec les animaux dont ils disposaient.

Sûr qu’ils devaient faire preuve de patience, d’astuce et d’intelligence pour obtenir le résultat dont ils avaient besoin pour leur exploitation. Un bœuf ou une vache de traction, pire une paire, ne devait pas se remplacer comme aujourd’hui un tracteur en empruntant au Créd…. .

Et de plus, il me semble que cela développait également l’attachement si ce n’est l’affection pour ces animaux de trait, autant dire une forme de considération voire de respect.

J’ai connu cette affection au travers de deux paysans, l’un du Cantal et l’autre du canton de Vauds en Suisse, chez qui j’ai passé un peu de ma jeunesse en 1960/70. Il valait mieux ne pas leur adresser la parole et filer droit pendant quelque temps lorsqu’ils avaient du se séparer d’une de leurs vaches pour ramener du marché aux bestiaux ,voire de l’abattoir, de quoi faire vivre leur exploitation.

Une place dans l’étable était vide le soir et la chaîne d’attache pendait bêtement. Le reste du troupeau le ressentait aussi au travers de sa hiérarchie. A plusieurs centaines de kilomètres l’un de l’autre, sans se connaître, ils réagissaient exactement de la même façon dans la même situation.

Mais c’était il y a plus de cinquante ans ou presque, chaque animal avait un nom et une histoire pour ces gens là à cette époque. J’y suis encore je crois et j’ai bien envie d’y rester, je n’y gagnerais rien mais y perdrais encore moins.

Aujourd’hui la stabulation libre a fait retourner ces bovins dans un anonymat complet à la gloire de la rentabilité et les primes agricoles ont amorcé une réelle dégradation des conditions d’élevage bovin jusqu’à essayer de faire changer le menu de ces herbivores et de créer des « étables » pour le moins concentrationnaires auxquelles sont associés des outils, que je renonce à qualifier ici, et dont un des meilleurs exemples est la désileuse.

Il serait temps de chercher le juste milieu entre ce passé et ce que l’on connaît aujourd’hui car, à mon humble avis et à ce train-là, le pire est à venir pour mes copains.

Frédéric Iehlé 

Photos Arlette Jacquelin-Bertin Les photos (signées en bas à droite) sont soumises à droit d’auteur

Voir aussi en cliquant ici.

Jerémy Bulteau, Longeville-sur-mer (85)

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Jérémy a 32 ans. Il a eu l’envie de devenir bouvier grâce au Puy du Fou où il mène les boeufs au spectacle de la cinéscénie depuis 4 ans.

Son apprentissage de meneur, outre l’expérience du Puy du Fou, se poursuit chaque jour en même temps que celui de ses propres boeufs.

Il peut aussi compter sur le soutien important d’Arnaud Berland, Bénédicte Touchard et Jérôme Briand, bouviers eux aussiLaurent Martin et Lionel Rapin, également meneurs à la cinéscénie du Puy du Fou.

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Passionné depuis tout petit par les animaux, il élève aujourd’hui de nombreuses races en voie de disparition ou locales comme des chèvres poitevines, des poules de Marans, des moutons de Belle-Ile.

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En 2019 il achète une jeune paire de mâles Maraîchins,  issue de la ferme du Palaineau au Langon, dont les propriétaires sont de fervents défenseurs de la race Maraîchine.

Les boeufs ont aujourd’hui un an.

Avec ses boeufs, il projette de participer à des  rassemblements agricoles, fêtes traditionnelles, locales, estivales, marchés de producteurs locaux….

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Voici un article sur Jérémy publié dans Ouest France le 08/09/2019.

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Formation à la conduite aux guides d’un boeuf en solo, par Emmanuel Fleurentdidier

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C’est au pays de St Emillion dans le Bordelais qu’une formation de trois jours a été réalisée par Manu Fleurentdidier, assisté par son fils Emile. La formation s’est déroulée au cœur du vignoble afin de former aux pratiques de la conduite d’un bœuf aux longues guides.

Cette formation fait suite à des formations précédentes d’initiation qui s’étaient déroulées chez Manu Fleurentdidier à Moulismes (86).

Le but de cette session était de mettre en action le personnel viticole du domaine, aussi bien sur la pratique du menage d’un bœuf en solo que sur l’accompagnement lié aux soins des animaux (alimentation, entretien quotidien, entretien matériel).

Pendant trois jours, les stagiaires ont pu prendre en mains les guides dans un premier temps avec un bœuf garni et sans outil. Ainsi ils ont pu acquérir un meilleur contrôle de l’animal et répéter les gestes de base du travail.

Enfin, après quelques heures de pratique, on a pu mettre un outil tracté par le bœuf.

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L’intérêt du menage aux guides est de permettre aux meneurs de travailler seuls en guidant le bœuf et en gérant l’outil. La conduite se fait avec un caveçon et des guides.

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Le bœuf a été dressé auparavant, de façon à l’éduquer aux « ordres » et aux « codes » du menage par derrière, ce qui va permettre d’être plus efficace dans le travail. Le bœuf doit être parfaitement dressé afin qu’il connaisse son métier et de faciliter ainsi la tâche du meneur dans la gestion de son outil.

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Cette formation a permis de travailler dans des conditions réelles, en respectant les contraintes et la réalité d’une journée du viticulteur.

Ainsi l’on a pu réaliser des journées-types sur l’exploitation en prenant en compte les soins aux animaux, leur alimentation, la préparation, le travail sur site et la gestion du temps de récupération des animaux.

Emmanuel Fleurentdidier

Le dressage d’un bœuf en solo aux longues guides, par Emmanuel Fleurentdidier

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Emmanuel Fleurentdidier nous propose cet article sur le dressage des boeufs en solo. Nous l’en remercions.

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Actuellement le menage des bœufs se fait le plus souvent de devant, soit en paire à l’aide d’un bâton ou d’un aiguillon, soit en simple, la plupart du temps tenu au licol et à la corde.

Le souci actuellement est que le manque de personnes pour aider le bouvier rend le travail compliqué entre la conduite du ou des bœufs et le guidage de l’outil. Aujourd’hui l’utilisateur de la traction animale est seul, et doit s’adapter à de nouvelles façons de travailler.

L’utilisation des bœufs aux guides fait partie des méthodes de conduites déjà utilisées auparavant, notamment pour la conduite des faucheuses ou dans le cas des attelages mixtes (bœuf/cheval).

Il faut maintenant le mettre au goût du jour, surtout pour des exploitations maraîchères ou viticoles, dans lesquelles l’utilisation de l’animal de traction se fait surtout en simple.

Ainsi, le bouvier peut travailler seul en conduisant le bœuf et gérer l’outil.

Le dressage de l’animal est important, mais il ne faut pas oublier les critères de choix caractéristiques en rapport avec l’attelage, que soit la morphologie (avant développé, membres forts…), le cornage, les aplombs et bien sûr le mental.

Pour l’exemple présenté dans cet article, le choix s’est porté sur la race Vosgienne. Dans les Vosges on trouve encore des animaux aux gènes qui correspondent aux aptitudes réelles de travail et où les élevages ont encore une approche qui permet d’avoir des animaux dociles, loin des élevages intensifs et des stabulations. Le choix se fait au milieu d’un troupeau où l’on observe chaque animal de façon à trouver celui qui va convenir pour le travail.

La morphologie, les aplombs, les cornes, la tête, l’encolure, l’état général de l’animal et son mental font partie des critères de sélection.

L’éducation débute par la prise de contact avec la bête.

On commence par:

Le toucher, le panser, lui donner un nom auquel il va s’identifier, lui mettre un licol et le faire marcher à ses côtés en se faisant respecter, lui faire comprendre que l’on est son meneur et se faire obéir à un ordre principal et de sécurité : le « Oh !».

Il est important aussi de mettre le bœuf dans un endroit clos et de l’observer, de voir comment il se comporte lorsqu’il est en liberté seul ou avec d’autres congénères.

Le dressage va pouvoir commencer. Les animaux sont mis à l’attache à l’étable tout au long de cette phase. Ainsi ils resteront plus concentrés sur l’apprentissage.

Il faut bien faire la différence entre éducation, dressage et travail. Ce sont trois étapes différentes de l’apprentissage.

Ici le dressage va être facilité car nous seront deux, ce qui va permettre d’être en sécurité.

Deux exemples de dressages vont être réalisés et décrits dans cet article : 

Le premier avec un jeune animal de deux ans, encore entier, issu du parc, donc pas encore manipulé et l’autre avec un bœuf de quatre ans qui a déjà été mis au joug en paire.

Premier exemple de dressage :

Le jeune bœuf ne connaît rien, il faut donc tout lui apprendre et réaliser les étapes l’une après l’autre, de l’éducation en passant par le dressage jusqu’au travail. Il sera dressé au joug simple.

– Le premier jour de dressage, on commence par le garnissage de l’animal en lui mettant les touchottes (protections des cornes), le chapeau puis le joug.

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Il doit apprendre à rester en place, ne pas bouger la tête et porter le matériel. Il a un simple licol et une longe. Le but est de le faire marcher avec tout son harnachement et de lui indiquer simplement le « marcher » et le « oh ».

Pour le moment le dressage se fait de devant ou juste sur le côté du bovin. La séance ne durera pas plus de trente minutes.

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Puis l’animal est remis à l’attache et reste garni pendant quinze minutes de façon a ce qu’il apprenne à rester en place harnaché.

– Le deuxième jour de dressage, le jeune bovin est de nouveau garni, on lui met en plus une petite sellette et les guides. Les guides sont prises sur le licol.

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La séance se fait à deux meneurs, l’un aux guides, donc placé derrière et l’autre à la longe reliée au licol. Il est muni d’une badine de façon à donner l’impulsion et « l’aide » à l’apprenti bovin.

La technique de menage aux guides est basée sur la « cession », c’est-à-dire que l’on cède à droite pour tourner à gauche et qu’on cède à gauche pour tourner à droite. Cette technique est plus « douce » et fait travailler l’animal avec souplesse et sans contrainte.

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La séance de dressage ne dépasse pas trente minutes et est réalisée deux fois par jour. On arrête la séance sur du positif, sur « une action bien exécutée ».

Pendant les deux premiers jours de dressage, le meneur de tête accompagne le jeune bovin sur le côté. Il aide le meneur aux guides en donnant l’impulsion et la cadence du bœuf. Il va passer progressivement de la tête à l’épaule.

Le meneur de derrière donne les ordres à la voix.

Pour le moment, le but de l’apprentissage est de faire avancer le bœuf et de l’arrêter. La séance de travail se fait sur des lignes droites.

– Pour le troisième jour de dressage, le travail est basé sur le rituel et la répétition. Une fois le jeune bovin garni, l’on part marcher. Le meneur de tête reste à l’épaule et le meneur de derrière donne les ordres. C’est à cette phase qu’il commence à donner les indications « à droite » et « à gauche ». Les changements de direction s’opèrent et on commence ainsi les demi-tours. On observe de quel côté il a le plus de facilité à tourner.

– Le quatrième jour de dressage.

Nous avons à disposition une vigne. C’est l’endroit idéal pour canaliser le jeune bovin dans les lignes droite et le faire tourner successivement à gauche et à droite, lui faire respecter les arrêts, les démarrages… On travaille en décomposant les étapes de sa tâche. Le bœuf travaille désormais seul avec son meneur en guide. Le meneur de tête reste en retrait juste par sécurité et intervenir en cas de besoin.

– Le cinquième jour, lors des séances, on répète les exercices et le jeune apprenti répond progressivement aux ordres : « marcher », « à droite », « à gauche », « oh » et « recule ».

– Le sixième jour, vient une séance avec l’utilisation des traits et d’un palonnier. En premier lieu, on va faire une désensibilisation aux bruits des chaînes et du palonnier sur la route.

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On passe ensuite à la traction. Cette partie du dressage est délicate pour un jeune bovin, car il n’est pas encore assez formé pour tirer réellement. Un petit pneu est utilisé pour que le poids de traction soit faible et que l’animal ne risque pas de se blesser. La sécurité est respectée pour lui et pour le meneur.

Il sera également mis à l’attelage.

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Après dix jours de dressage, le jeune bovin répond à toutes les demandes de son meneur. Il faut maintenant continuer à le faire travailler pour qu’il prenne de l’endurance. A partir de ce moment, le jeune bovin est comme un sportif, on va le travailler progressivement pour qu’il développe son cardio, son souffle, sa musculature.

Deuxième exemple de dressage :

– Le travail de dressage va être réalisé avec un bœuf de quatre ans déjà pré-dressé au joug en paire.

Il a donc déjà quelques bases. Il sait marcher avec un meneur de tête, il doit maintenant apprendre avec un meneur placé derrière lui.

Il est donc garni avec un joug simple, une sellette, les guides et on lui met un caveçon sur lequel les guides sont reliées.

Pour bien démarrer notre travail, on reprend en douceur. Par sécurité on lui met une longe au caveçon que tiendra le meneur de tête.

Cependant, le bœuf doit identifier la personne qui est aux guides comme « le » meneur. C’est pour cette raison que lui seul donnera tous les ordres. Le meneur de tête se tient à l’épaule du bovin et assure le meneur de derrière au cas où le bœuf ne réponde pas aux ordres.

L’apprenti répond déjà aux ordres de « marcher » et « oh ». Il doit maintenant apprendre les ordres venant de derrière, « à droite » et « à gauche ».

La séance commence par des parcours en ligne droite en rajoutant progressivement des demi-tours. On travaille ensuite dans la vigne en respectant certains rituels qui décomposent le travail qu’il devra réaliser par la suite.

La séance se répète deux fois par jour en ne dépassant pas les quarante cinq minutes.

Deux jours suffiront pour mettre le bovin aux ordres.

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  • Le troisième jour : la séance du matin consiste à mettre le bœuf dans la limonière de la « forcat »*. Il est garni puis on lui met la limonière sans le porte-outil. Il doit prendre l’habitude à ce que les brancards le touchent. Il doit apprendre aussi à tourner avec cette limonière qui l’entoure. Pour la séance de l’après-midi, on rajoute le porte-outil et on le travaille dans la vigne avec l’outil mais sans pénétrer le sol. Le but n’est pas de travailler le sol mais d’apprendre à travailler avec l’outil. 
  • Le quatrième jour : le travail dans la vigne avec la « forcat » progresse. Après avoir fait quelques tours sans que l’outil pénètre le sol, on met un peu de « terrage » à l’outil et le bœuf commence à travailler réellement la traction. On respecte les arrêts en bout de rang pour relever l’outil, le changement de direction pour reprendre le rang suivant puis un arrêt pour remettre l’outil en terre et repartir.
  • Le cinquième jour : le bœuf travaille maintenant avec son meneur seul aux guides. Dans un premier temps les guides en main puis ensuite les guides dans le dos. Le boeuf répond correctement aux ordres.
  • Le sixième jour, le bœuf va être mis à l’attelage. Pour cela nous utiliserons un tombereau moderne de chez AMB 88.

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C’est de l’attelage simple où les brancards sont directement reliés au joug. Le démarrage ce fait avec le meneur aux guides à pied, c’est-à-dire qu’il marche à côté de son attelage et le meneur de tête a toujours la longe reliée au caveçon.

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Après quelques mètres, afin d’observer le comportement du bœuf et lui avoir indiqué quelques ordres de maintien de dressage en respectant le meneur, ce dernier monte dans le tombereau.

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Le meneur de tête accompagne en restant sur le côté. Puis après quelques temps on peut aussi lâcher la longe du bœuf permettant ainsi au meneur aux guides de gérer seul son attelage. Le dressage est en bonne voie, les prochaines séances ne sont plus maintenant que de la répétition de travail.

Lors du dressage, nous avons pu accueillir des stagiaires du CFPPA de Montmorillon sous la responsabilité de leur formateur A. Léger. Certains ont pu mener ce bœuf en cours de dressage mais surtout ils ont pu observer et comprendre l’utilisation de la Traction Bovine.

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En dix jours de travail et en quinze jours de temps, deux bœufs ont été dressés aux guides avec une conduite par derrière.

Cette méthode va permettre de faire évoluer la traction bovine d’une façon plus « moderne » au même titre que la traction équine, aussi bien pour les utilisateurs en maraîchage que dans les vignes.

* Forcat : outil maraîcher, composée d’une limonière (brancards), d’un porte-outil et d’outils : charrue, sous-soleuse, sarcleuse et butoir.

Emmanuel Fleurentdidier

Corentin Huber, Rosheim (67)

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Corentin Huber nous communique une présentation de son parcours. Ce jeune homme est passionné et impliqué à la pratique de l’attelage bovin. 

Merci à lui pour sa contribution

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« Corentin Huber, une passion et un rêve. »

Je m’appelle Corentin, je vais  avoir 16 ans, j’habite à Rosheim, je fais le trajet pour aller voir mon papy, André Kammerer, le plus souvent que je le peux. Cette passion me  vient d’ailleurs de lui.
Tout a commencé il y a quelques années, papy a eu son premier bœuf, Grivé, c’était nouveau pour tout le monde et même impressionnant pour moi.

Au départ je n’étais pas du tout rassuré et pas vraiment attiré. Au fil du temps je m’y suis habitué et j’ai commencé à m’y intéresser. Grivé n’avait pas l’habitude de travailler avec d’autres personnes que papy, je n’ai jamais réussi à le faire réellement travailler et c’est là que j’ai commencé à aller à la rencontre des bouviers et chez Philippe Kuhlmann.

C’est papy qui m’a appris à conduire avec un bœuf, et c’est Philippe qui m’a enseigné pour une paire.

 

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Corentin avec André, passation de savoir et de passion

Après la perte du bœuf de papy, il y a eu deux nouveaux arrivants, Tino et Greby. Cette jeune paire venant de Philippe est mon nouveau défi, j’apprends et je progresse en même temps qu’eux et j’expérimente de nouvelles initiatives en forêt comme sur la route.

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Je rêve qu’un jour, moi aussi, comme mes ancêtres j’aurai une paire de bœuf en apprentissage. Mon plus grand rêve serait de partir avec une charrette, de quoi faire un parc, et ma paire de bœufs. Dans mon périple j’aimerais vivre de belles rencontres, partager la vie des gens.

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Les boeufs d’André Kammerer au travail, Breitenbach (67)

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André Kammerer en compagnie de Corentin, son petit fils, aux rencontres de bouviers 2018 à l’écomusée d’Alsace (photo Cozette Griffin Kremer)

André Kammerer n’est pas agriculteur, mais utilise depuis plusieurs années des boeufs de travail. Après avoir été obligé de se séparer de Grivé son premier boeuf utilisé en solo, il travaille maintenant avec une nouvelle paire de boeufs achetée chez Phillippe Kuhlmann à Soultzeren (cliquez ici pour voir).

En côtoyant son grand père, Corentin son petit fils s’est intéressé à l’attelage des boeufs et est devenu un bouvier prometteur.

Voici quelques images tournées pendant l’hiver 2018/19 et au printemps 2019 où l’on voit surtout Corentin sortir du bois de chauffage. On y trouve aussi quelques scènes d’une journée de travail à Soultzeren avec des boeufs de Philippe Kuhlmann.

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Grivé au bois avec André voici quelques années

Merci à André Kammerer pour sa contribution.

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