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Débardage et dressage de boeufs chez Philippe Kuhlmann, Soultzeren (68) en février 2019

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Philippe Kuhlmann agriculteur de montagne à Soultzeren dans la haute vallée de Münster travaille uniquement avec des boeufs sur sa ferme depuis plus de 40 ans. 
Il dresse plusieurs paires de boeufs au travail par an. 
C’est entre autre en sortant du bois qu’il dresse ses animaux. 
Nous le voyons ici sortir du bois de chauffage en bordure de rivière avec, au joug Vosgien double, un boeuf déjà aguerri et un second qui débute.

Une grume c’est coincée entre deux pierres et il a fallut s’y reprendre en plusieurs fois pour l’extraire. Le plus jeune des boeufs ne tirant pas encore bien, la tâche c’est avérée moins facile.

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Labour avec un attelage bovin de Michel et Maryse Berne à l’écomusée des Monts du Forez d’Usson en Forez en septembre 2018

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Un des attelages de bovin de Maryse et Michel Berne était en démonstration à l’occasion des Journées du Patrimoine le 16 Septembre 2018.

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Jerry, le boeuf Ferrandais et Edelweiss la vache Villarde ont labouré et hersé une toute petite parcelle à l’intérieur de l’écomusée.

Le travail n’était pas très facile du fait d’un sol de très faible profondeur, très sec et durci par la sécheresse de l’été. L’exiguïté de l’endroit ne favorisait pas non plus un travail sur la longueur des deux bovins.

Cependant, un public attentif est passé régulièrement au cours de l’après-midi, engageant souvent la conversation pour en savoir plus long sur l’attelage et la pratique de Michel et Maryse.

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Fabrication de « Frindes », filet vire-mouches pour les bovins d’attelage en Bresse, Curciat-Dongalon (01)

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L’utilisation du joug de cornes pour l’attelage des bovins bride les mouvements de tête des animaux. Ceux-ci, en période estivale, ne peuvent donc pas remuer la tête pour chasser les mouches qui les importunent en particulier aux yeux. La situation peut mettre les animaux dans un état d’énervement qui ne contribue pas à un travail efficace et serein.

L’utilisation de « filets » en frange de cuir ou textile, pendus à la tête des animaux permet de palier à ce problème.

Nous avons été collecter en 2018 Monsieur Robert Canard, l’une des dernières personnes qui connaît la technique traditionnelle de fabrication de « frindes » en chanvre textile, un modèle typique de filet vire-mouches réalisé à proximité de Curciat-Dongalon en Bresse (01).

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Laurent Janaudy avec sa paire de vache Aubrac équipées de frindes (2010)

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Etoupe de chanvre textile

Hormis l’apprentissage en direct et la pratique avec les informateurs, la vidéo est la meilleure des solutions pour transmettre un geste, un savoir-faire.

Réalisation en vidéo:

Partie 1

Partie 2

Cette fabrication a la particularité d’être réalisée en toronnant à deux brins les fibres de chanvre à partir des fibres brutes légèrement peignées et en réalisant en même temps le tressage des frindes.

Cette technique qui transforme directement de la fibre brute en un objet fini et fonctionnelle est difficilement compréhensible si on ne la voit pas se réaliser du début à la fin. Ce type de réalisation de toronnage/tressage simultané, est l’une des premières techniques « textile » utilisée par l’homme dès la préhistoire.

 schéma toronnage

La réalisation:

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1.Première boucle.

Un brin long est d’abord réalisé puis est bouclé à une extrémité.

La boucle va servir à tenir les torons suivants qui vont être réalisés pour former les franges pendantes du vire-mouche. Le brin long de cette boucle sera un des deux liens qui tiendra le vire-mouche sur la tête des bêtes.

2. Premiers brins longs.

Ensuite on monte des brins longs sur la boucle du premier brin. 

Après la pose du premier brin sur la boucle, les brins suivants sont mariés en une trame autour des brins réalisés précédemment, formant ainsi une bande tressée en haut de la pièce, avec les brins libres et pendants en dessous d’une longueur de trente trois centimètres, faisant leur office de vire-mouches.

Monsieur Canard dispose ordinairement dix brins sur la boucle initiale

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Début de Frinde en raphia de couleur pour voir comment s’organisent les brins pendants. Il n’y a ici que neuf brins mis en place

3. Montage de brins longs pour obtenir la longueur souhaitée.

Lorsque les dix brins sont tous en place sur la boucle de départ, la longueur de la frinde n’est pas suffisante. Pour continuer à créer des brins pendants et donc augmenter la longueur, au lieu de partir de la boucle de départ, on repart à tresser à partir du premier brin pendant (brin numéro 1 sur la photo ci dessus) et on tresse jusqu’à obtenir au bout, un nouveau brin pendant.

Puis on repart du second brin pendant, et ainsi de suite, en décalant d’un brin à chaque fois, jusqu’à obtenir une bande en haut de soixante centimètres de long.

Le dernier brin long réalisé sera l’un des deux brins qui servira à faire la boucle finale et le brin long de fixation sur les bêtes. Il n’est donc pas nécessaire de le faire aussi long en bout (juste de quoi former la moitié de la boucle finale).

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4.La finition.

La bande supérieure a alors un vide en son bout, de la forme d’un triangle. Il faut donc combler le triangle dessiné pour obtenir une bande supérieure de la forme d’un rectangle, en tressant au départ du dernier brin pendant réalisé. On réalise des aller-retour en décalant à chaque fois, en bas, d’un départ de brin.

5. La boucle finale.

On réalise pour finir avec l’extrémité du toron de remplissage, une boucle à l’inverse de la première boucle de montage, en la mariant avec le dernier brin pendant réalisé.

Une fois mariés, ces deux brins n’en forment plus qu’un seul,  qui fera office du second brin d’attache sur la tête des bovins.

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Robert Canard et Véronique Nioulou en apprentissage

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Frinde complète réalisée par Robert Canard

Vous pouvez aussi nous contacter sur l’adresse du blog pour des compléments d’informations.

Merci à Monsieur Robert Canard pour nous avoir transmis ce savoir-faire. Sa gentillesse et son humour nous ont fait passer une journée des plus agréables.

Merci à Monsieur et Madame Gérard et Colette Basset pour leur accueil, leur gentillesse et pour avoir permis la rencontre avec Monsieur Canard.

Véronique et Michel Nioulou

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Livre de jacques Laporte sur Renée Bagelet, l’attelage des vaches et sa vie de paysanne

 

Jacques Laporte présente son livre et sa démarche:

« Photographe naturaliste et humaniste, passionné des hommes et de leurs traditions, j’ai suivi pendant quinze ans la vie de Renée Bagelet, afin d’immortaliser dans un ouvrage, le dur labeur d’une agriculture « Paysanne » au plus près de la terre et des bêtes.Renée a travaillé ainsi jusqu’en 2010……Ce n’était pas du folklore!!!!! »

Pour commander le livre de Jacques Laporte Cliquez ici et ici.

 

Consultez le blog de l’occitan en cliquant ici

Renée Bagelet, femme authentique

A bientôt 86 ans, Renée Bagelet ne perd pas le nord. Lucide, et très active, même si depuis 5 ans elle n’amène plus ses bœufs dans les champs pour labourer, charger du foin ou sortir du bois… Mais n’allez pas croire qu’elle reste assise sur sa chaise, al canton. Renée, c’est une vedette. Les visites se succèdent : des curieux qui l’ont vue dans un film, impatients de la découvrir… Des habitués qui ne peuvent pas se résoudre à ne plus prendre de nouvelles. Plusieurs films sont sortis sur elle dont celui d’Amic Bedel et Jack Levé « Las 4 sasons de la Renada » en V Òc. Jacques Laporte, un photographe qui la suit depuis 15 ans va sortir un livre d’ici quelques jours. Renée, sous les projecteurs mais nous ne sommes pas au spectacle. Une femme authentique qui se fiche pas mal du qu’en-dira-t-on.

Photo Jacques Laporte

Photo Jacques Laporte

Una mirgueta per las polas

Elle a le sens de la formule; des piques aussi. Mais elle sait également être dame de coeur. C’était ma première rencontre avec cette légende. J’en ai vu d’autres, mais me voilà un peu sur ma réserve. Jacques Laporte le photographe nous attend. Il l’a prévenue. Mais elle a déjà oublié. On ne va pas s’embarrasser avec les présentations. La Renada sap pas ont se virar. Oc-ben! Quitament a 85 ans ! Pas besoin de lui demander de faire quelque chose. Elle fera ce qu’elle voudra, comme elle entend, au moment choisi. Un brin résistant, un zeste cabot. Elle observe, écoute mon occitan : « es pas lo mème que lo meu mas parlas melhor que l’autre que venguèt ». Me damne, un compliment ! C’est Jacques qui va prendre : « Aquel li comprend pas res. Parla francés. Li vos cal explicar ». Elle « rondine » un peu mais se prête au jeu : « sabiái sachut, auriái metut un polit capèl. N’ai un trentenat! ». Mais pas de temps à perdre. Il faut aller nourrir les poules… avec une souris qu’elle a attrapée ! Dans la grange, Blanchette et surtout Pétassou ne sont plus là : « Es mòrta aquí, dabant ieu, de vielhum ». Depuis 5 ans, elle ne travaille plus les champs avec son parelh de buòus dondats. Fini les labours, les moissons, le foin, rentrer le bois, faire la vigne. Tot aquò ambe los buòus…e de bravas susadas ! Mais la grange n’est pas vide pour autant. Jacques Laporte lui demande de travailler. Elle fait la litière des 5 vaches. Jack Levé qui avait fait les images du film d’Amic Bedel est revenu pour s’y frotter. Mais c’est son manteau qui ressort, orné de paille. Prétexte ou pas, Renée a l’œil et se fait un plaisir de le brosser. Un tantinet séductrice.

Photo Jacques Laporte

Photo Jacques Laporte

Jacques lo pastissièr

Ca fait plus de 15 ans que Jacques laisse ses éclairs. Il a flashé sur la Renée. Pâtissier de métier, sortir des murs pour mettre en boîte la nature, les savoirs-faire qui se perdent, ceux qui les font encore. Une photographe humaniste tel qu’il se définit. Un ami lui a parlé de Renée. « Je suis des années 50 et j’ai connu ce monde paysan en pleine mutation. Aujourd’hui on veut refaire du folklore. Mais Renée c’est de l’authentique ». Renée, il faut savoir l’apprivoiser. Alors Jacques lui amène des gâteaux. « Les photos c’est joli. Mais les gâteaux c’est bien meilleur ! » Alors lo pastissièr comme elle l’appelle a gagné sa confiance. Mais pas totale : « Vous avez intérêt à me donner un livre quand il sortira ! » Jacques préfère en rire. Elle semble satisfaite des photos du livre. Mais sa coquetterie en pâtit. « J’ai les cheveux frisés comme une queue de rat. Et là, mais je suis grosse comme une barrique !  » Mais se rassure de suite : « Là j’étais plus jeune, j’aurais pu encore me remarier ». Son premier mari : « l’ai fotut a la pòrta » !

Photo Jacques Laporte

Photo Jacques Laporte

Lo regent que quirda

Vient le moment de l’interview. De cette vie riche faite d’authenticité de durs labeurs, tout lui semble normal. « Que volètz que vos digue? Era coma aquò. » Bien sûr, elle égraine ses histoires, son histoire, avec la même saveur, ce certificat d’études loupé pour un exercice de calcul mental. « I comprenguèri pas res, mè alèra res de tot ! E lo regent me fotèt una engulada, quirdava talament, entendi enquèra que quirda! » Un sens inné de la formule, magnifié par une théâtralité très probante. D’ailleurs elle a longtemps brûlé les planches. Sa vie de regenta aurait été plus calme mais certainement plus banale et moins médiatique. Car Renée n’en finit plus d’être connue et reconnue. « N’i a que son jaloses. Tè, enquèra la Renée que passa al cinema. Que vòl enquèra ? … M’en foti, los emmèrdi ! » Pas facile, sans concession mais attachante. Elle ne dit rien de ce qu’on attend mais se raconte à sa manière. Elle a l’allumage facile mais c’est sans doute une marque de gratitude. De toute façon c’est comme ça. E se siás pas content, vira te lo cuol al vent !

En quittant la Renada, je lui fait le poutou. Oui, vraiment, dans ce monde d’uniformité et de conventions, l’authenticité de La Renada détonne. Elle tonnera et trônera longtemps dans ma mémoire.

Lo Benaset @Benoit1Roux

Plus d’informations sur ce livre qui fait appel au financement participatif :

https://fr.ulule.com/femme-paysanne/description/

Renée Bagelet et ses bœufs Photo : Jacques Laporte

Photo : Jacques Laporte

Vidéo d’attelages bovins anciens en Auvergne

Le ferrage des vaches ou des bœufs, article publié sur le blog de Papou Poustache

 

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Photo tirée du blog de Papou Moustache

Retrouvez un article assez complet sur les travails à ferrer et le ferrage des bovins en Auvergne issu du blog de Papou Moustache en cliquant ici.

Voici l’article : 

Le ferrage des vaches ou des bœufs

 

Dans beaucoup de villages vous avez du voir ces ossatures bois couvertes d’un toit mais savez vous comment ils étaient fait et surtout à quoi cela servait.
Dans cet article je vais essayer de vous en dire un peu mieux.
Pour élaborer cet article j’ai fait appel à mes souvenirs quand je gardais les vaches à Sagnes vers Anzat le Luguet qui avait un couple de vaches de travail pour les champs boueux ou le tracteur ne pouvait aller et aux explications des anciens sur le sujet et de documentation sur internet.
Si un cheval peut, le temps d’un ferrage, tenir sur trois pattes, la morphologie du bœuf ne le permet pas. Dans la majorité des cas, le ferrage d’un cheval semble poser moins de problème que celui d’un bœuf. Des précautions doivent être appliquées pour la sécurité du maréchal-ferrant et de l’animal.

Action de ferrer.

L’action de ferrer consiste à adapter des fers d’une manière fixe aux onglons des grands ruminants. Le bœuf est un animal qui se prête moins facilement à l’exécution de cette pratique que le cheval ; aussi est-on obligé de l’assujettir avant de procéder à cette opération. Il y a deux moyens qui servent à contenir ces animaux : le premier sans travail, le second avec travail

But

Le but de la ferrure sur l’espèce bovine est de préserver l’usure de la corne qui constitue ses onglons. Dans certains cas, elle peut concourir à la guérison de quelques maladies du pied, mais elle sert rarement à remédier aux défauts de l’aplomb.

L’usure est parfois si grande, qu’on a vu des bœufs, en troupeaux, par suite des marches forcées, avoir les chairs des pieds à nu, meurtries et déchirées quelquefois jusqu’aux os. Cela se produit d’autant plus vite, que la corne de la sole est peu épaisse et que ces animaux marchent avec lenteur.

Le ferrage des vaches ou des bœufs
PRATIQUE DE LA FERRURE. INSTRUMENTS.

 

Pour pratiquer la ferrure du bœuf, il faut d’abord forger les fers, les étamper et les ajuster. Pour cela, il faut un atelier avec sa forge et les instruments nécessaires à la préparation du fer.

Mais souvent sont utilisés par les maréchaux ferrant des forges amovibles les fers étant déjà préalablement confectionnés

C’est le même atelier que celui qui sert pour la ferrure des chevaux ; c’est à la même forge et avec tout ce qui en dépend qu’on fabrique ces fers. On se sert des mêmes marteaux, ciseaux, poinçons, tenailles, etc. Cependant beaucoup de maréchaux, et nous serions de ce nombre, préfèrent, au ferretier, le marteau à main et à panne, dit traverse. L’étampe doit être un peu plus grosse que celle du cheval, par suite de la moindre épaisseur du fer, ce qui fait qu’elle ne peut s’enfoncer aussi profondément, et cependant les étampures doivent être assez évasées pour bien loger la tête du clou. Le combustible employé est la houille grasse. Le fer est le même que celui qui sert à forger les fers des solipèdes ; on doit choisir celui qu’on nomme fer fort, fer doux, fer ductile, etc. ; il se laisse plus facilement travailler. Il est divisé en barres qu’on appelle fer mi-plat, fer maréchal. D’autres fois, les barres sont moitié moins épaisses, mais plus larges du double ; elles sont fendues par leur milieu suivant leur longueur et servent à forger les petits fers. On se sert très rarement du vieux fer.

Description du fer. Le fer du bœuf consiste en une plaque en métal ayant évidemment la forme de la face inférieure de l’onglon à laquelle il doit être adapté. Il offre à considérer : la pince, la mamelle, le quartier et le talon.

La pince est la partie la plus antérieure de la plaque, c’est elle qui quelquefois porte la languette. La mamelle vient immédiatement après ; elle est située entre la pince et le quartier. Le quartier correspond à la partie la plus large du fer, c’est-à-dire vers les dernières étampures. Le talon est la partie la plus postérieure de la plaque et présente deux angles, l’un externe et l’autre interne. L’externe est plus prolongé an arrière que l’interne, par suite de l’obliquité que présente le talon.

Les faces, au nombre de deux, sont : la supérieure sur laquelle doit reposer le contour externe ou la paroi de la face inférieure de l’onglon ; l’autre inférieure portant les étampures et destinée à se poser sur le sol.

Pour fixer les fers il faut aussi des clous

. Les clous doivent être moins forts que ceux du cheval. La tête doit être petite pour qu’elle soit bien enchâssée dans l’étampure, afin de prévenir la cassure du clou au collet. La lame doit être mince, fine, par suite du peu d’épaisseur de la paroi de l’onglon, et présenter assez de rigidité et de souplesse pour bien s’implanter ; les variétés sont peu nombreuses, il y en a de petits, de moyens et de grands. Leur affilure se fait à la manière ordinaire.

Instruments de ferrure. Les instruments employés pour ferrer le bœuf sont les mêmes que ceux qui servent pour le cheval. Ils comprennent le brochoir, le boutoir, les tricoises, le rogne-pied, la râpe et le repoussoir ;

Le ferrage des vaches ou des bœufs

Merci Marie Claire Tixier pour la photo.

Jean, voici une photo prise à Chalus (63), le village de mes ancêtres du côté maternel, devant chez des cousins en 1952 …
Le ferrage des vaches ou des bœufs

Technique de Ferrage

Enlever le vieux fer. — Parer le pied.

La première chose à faire si le bœuf porte un fer à son pied, c’est de l’enlever. Pour cela, les rivets étant détachés au moyen du rogne-pied et du brochoir, on saisit l’angle interne du talon du fer avec les tricoises et par un mouvement de bascule les clous les plus postérieurs sont déplacés. On les sort un à un ; s’il est nécessaire, on y revient avec les tricoises. D’un seul coup, ces dernières peuvent enlever le fer et les clous, la corne n’étant pas aussi fragile que chez le cheval ; cependant, il vaut mieux agir comme nous l’avons dit. Lorsque la corne des pieds est de mauvaise nature, aussitôt les rivets détachés, on fait sortir la tête de chaque clou hors de son étampure avec le rogne pied et le brochoir. C’est une très bonne précaution qu’on devrait toujours suivre. Il ne faut pas laisser de lames de clous dans la corne contre lesquelles le boutoir peut s’ébrécher.

Le fer enlevé, ou bien le bœuf n’en portant pas, on est prêt à parer le pied. Les bœufs qui travaillent constamment et qui sont très souvent ferrés, n’ont pas beaucoup de corne à abattre. On doit parer le pied d’une manière horizontale, n’enlever que l’excédant de la corne et en laisser toujours assez pour protéger les tissus sous solaires. La paroi doit dépasser de quelque peu le niveau de la sole. On doit parer en obliquité du côté du talon. En décrivant la cisaille, propre à raccourcir les onglons très longs, nous avons indiqué comment on en faisait usage ; on termine, s’il le faut, par quelques coups de boutoir.

Fixation du fer.

Que l’on replace les vieux fers ou que l’on en mette de neufs, on suit le même procédé pour les fixer. Seulement, si c’est un fer vieux, il a été choisi et va bien au pied ; dans quelques cas, son ajustement peut s’être dérangée, il suffit de la refaire. S’ils sont neufs, on a dû les préparer avant de mettre l’animal au travail. Un bon maréchal doit toujours en avoir un grand nombre de prêts pour choisir ceux qui iront bien à l’animal. Le fer étant choisi et s’adaptant bien à l’onglon, on broche les clous à la manière ordinaire. Il ne faut pas prendre trop d’épaisseur, ni brocher trop haut,  vu la mince couche de corne constituant la paroi et la tendance qu’ont les clous à se rapprocher du vif par suite de la dureté de la couche corticale, qui devient un obstacle à leur sortie au-dehors.  Certains maréchaux, par suite de la dureté de la corne, tracent le passage du clou avec une alène ; nous pensons qu’on peut se dispenser de cette action préliminaire. Les clous brochés, on coupe les pointes et on rive. Cela exécuté on fait, à petits coups de brochoir en s’aidant d’une branche des tricoises sur laquelle on frappe, coller le pinçon du milieu du fer contre la paroi interne de l’onglon. Si le fer est pourvu de languette, on la rabat sur l’onglon au moyen du brochoir. Quelquefois cependant quelques petits coups du brochoir sont utiles sur le talon du fer pour le faire mieux porter.

C’est exactement le même procédé qu’on suit pour placer un fer à l’onglon interne. Seulement, il ne faut pas qu’il dépasse la paroi, dans la crainte que l’animal se coupe. Très souvent, pour obvier à cet inconvénient, on donne un coup de lime sur toute l’arête inférieure du bord externe du fer et surtout vers l’angle externe, car c’est lui, le plus souvent, qui blesse l’autre membre. Enfin, on laisse les rivets plus courts, on les grave mieux dans la corne et on donne même un coup de râpe dans la même intention. Outre cet usage, la râpe est peu employée pour cette ferrure. Si l’on est deux pour ferrer, c’est le même procédé ; on ferre deux pieds en diagonale chaque fois ; quand on a terminé, on détache les quatre pieds, on baisse le treuil, on ôte les sangles et le bœuf est sorti du travail.

Le ferrage des vaches ou des bœufs
Le ferrage des vaches ou des bœufs

Description d’un métier à ferrer

 

Tout d’abord en Auvergne il en existe plusieurs sorte j’ai pu voir bien sur les plus fréquents en bois avec toiture comme celui décris ci dessous mais vers Saugues il y en avec des montants en pierre ,d’autre entièrement métallique.

Métiers à ferrer ou Travail

Le travail a par lui-même un grand avantage sur les autres procédés, c’est d’abord de fixer les animaux d’une manière très solide, puis d’être plus expéditif pour pratiquer la ferrure. En effet, en raison des conditions dans lesquelles les animaux y sont placés, on n’a presque rien à craindre pour soi, ni pour les aides et on peut agir avec beaucoup plus de sûreté. Avec le travail Desaybats surtout, où les animaux sont soutenus par les sangles, on peut ferrer deux pieds à la fois, un membre antérieur gauche et le droit postérieur par exemple, s’il y a deux maréchaux, et cela sans aide, les pieds se trouvant fixés solidement. Enfin, il y a un très grand avantage pour celui qui ferre et pour l’aide, c’est de n’être que très rarement atteint ou blessé par l’animal, pendant qu’il cherche à se défendre. On prend beaucoup moins de peine ; il faut moins de force, au lieu de quatre ou trois aides, un seul suffit et à la rigueur on peut s’en dispenser. Cependant avec le travail spécial aux bêtes à cornes, un aide est presque indispensable, surtout pour les pieds antérieurs quand ils sont fixés à l’anneau des branches ; car il faut les porter en dehors, tandis qu’on pousse le genou en dedans pour favoriser celui qui ferre. Enfin le travail Desaybats a encore un autre avantage sur ce dernier, c’est de pouvoir ferrer deux pieds à la fois et d’être apte à recevoir et à maintenir des animaux de taille différente..

Si quelques exemplaires sont constitués, ainsi que l’évoque l’étymologie du mot travail, de trois pieux comme celui de Roissard, la majorité semble posséder quatre poutres verticales. L’assemblage du bâti relève de la technique de la charpenterie pour ce qui est des travails à ferrer avec montants en bois. Une variante est observée dans le cas de ceux à montants de pierre.

La section de ces pieux est bien entendu importante, de même que le bois utilisé est sans doute toujours du chêne pour ses qualités de dureté et de résistance à la torsion, aux intempéries, aux insectes et aux champignons. Ces poutres verticales sont très solidement fixées dans le sol et réunies à leur extrémité supérieure, l’une à l’autre, par quatre autres pièces de bois (solives) parfois de section légèrement inférieure. Chaque angle ainsi formé par une pièce verticale et une pièce horizontale est renforcé par l’assemblage d’un gousset, dans le but de parfaitement solidariser les parties principales de ce bâti..

Les deux piliers avant de cette sorte de portique sont munis chacun à environ 50 cm du sol d’une sorte de barre de métal ou de court chevron en bois ou encore de marche destinée à l’appui des pattes avant de l’animal.

Certains travails édifiés à l’extérieur sont couverts d’un toit (oblique à une seule pente dans le cas de travail accolé à un mur voisin, en bâtière, donc à deux pans, pour un travail indépendant et isolé de toute construction proche). Les quatre gros pieux verticaux du bâti sont alors les porteurs directs du toit.

Parties mobiles
Parties mobiles en matériau rigide
  • parties rotatives, faisant fonction de treuil
  • parties amovibles, basculantes ou pivotantes
Parties mobiles en matériau souple
  • lanières et sangles
  • ventrières

 

 

Ci dessous quelques métiers parmi la centaine que j’ai eu le plaisir de photographier et qui sont préservés dans nos villages d’Auvergne.

Le ferrage des vaches ou des bœufs
Le ferrage des vaches ou des bœufs
Le ferrage des vaches ou des bœufs
Le ferrage des vaches ou des bœufs
Le ferrage des vaches ou des bœufs
Le ferrage des vaches ou des bœufs
Le ferrage des vaches ou des bœufs

Film ancien d’attelage de boeufs en Loire atlantique sur le site de la cinémathèque de Bretagne

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Retrouvez dans la seconde partie de ce film amateur (à 7 minutes) une séquence d’attelage de boeufs chez M. J. Rousseau (liage, travail au cultivateur et au brabant) tourné au Landreau, La Charbonnière (44) en 1979 par Emmanuel Maillard.

La Chapelle-Heulin, vendanges mécanisées avec tracteur enjambeur (marque Vectur) accompagné de remorque tirée par un tracteur Renault, portraits de vendangeurs.

Chapelle-Heulin, retour de noces avec de jeunes gens, certains sont assis, d’autres sur un transat.

Chapelle-Heulin, course cycliste, fête locale, majorettes.

Fête locale à Vallet, cheval tirant une charrette, démonstration de pressoir à long fût lors de la fête du muscadet, danses folkloriques derrière le pressoir, hangar avec inscription « Palais du muscadet », dégustation de jus de raisin pressé, jus coulant après pressurage du raisin.

Au Landreau, à la La Charbonnière, démonstration d’attelage de bœufs par M. J. Rousseau le 22 avril 1976. Des bœufs sortis de l’étable, décavaillonneuse puis charrue à brabant, cheval.

Cliquez ici pour voir le film.

Film disponible sur le site de la cinémathèque de Bretagne (Cliquez ici pour voir).

Genre : Documentaire

Durée : 00:12:41

Coloration : Couleur

Format durée : CM – Court métrage

Format original : Film super 8

Son : Muet

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Philippe Kuhlkmann le travail avec les boeufs et l’agriculture de montagne, vidéos du site Sàmmle

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Voici de beaux documentaires sur Philippe Kuhlmann, sa manière de travailler, ses techniques, son parcours, ses motivations et ses engagements. A ne pas louper et à voir en totalité.

Ces vidéos sont issues du site Sàmmle à retrouver en cliquant ici et ici.

« Des paysans de la Vallée de Munster, Philippe Kuhlmann se distingue par une grande originalité, en particulier le travail qu’il réalise avec les bœufs. Autodidacte, il a appris en fréquentant les anciens. Très respectueux de la nature, il fait les foins, travail avec le bois, vend de la viande, élève et dresse des animaux. Ses journées sont longues et il ne se plaint jamais d’en faire trop, selon la devise : « un travail repose de l’autre ». De l’étonnante séquence du débroussaillage des fougères avec deux bœufs, en passant par les explications techniques de séchage du foin, apprendre de Philippe Kuhlmann est passionnant, avec de surcroit quelques belles confidences sur sa philosophie de vie.

Réalisation : Jean-Christophe Schreiber
Entretien : Gérard Leser
Production CTAI & OLCA – 2013″

 

Le travail avec les boeufs:

 

La vie de paysan de montagne:

 

Débrousaillage d’un pré de fougères par traction bovine:

Chargement et déchargement du foin:

Fauchage et travail du foin au sol:

Assemblage d’un ballot de foin pour transport à dos d’homme:

Harnachement pour traction bovine et démonstration des ordres :

Vidéo sur Jean Claude Mann, bourrelier sellier, fabrication de colliers pour bovins,Muhlbach-sur-Munster (68)

Jean-Claude Mann est bourrelier sellier et fabrique entre autres, des colliers d’attelage pour les bovins. Voir le sujet des colliers à 30’20 » du film.

Cette vidéo est sur le site SAMMLE

 (Voir en cliquant ici).

Taille d’un joug par Lionel Rouanet au pôle traction animale de la Fête de la Vache Nantaise, septembre 2018, Le Dresny (44)

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La fête de la Vache Nantaise 2018 au Dresny en Loire Atlantique a accueilli Lionel Rouanet, fabricant de joug pour l’attelage.

Durant la fête, Lionel Rouanet a taillé un joug du type « Aveyronnais» à partir d’une grume de frêne livrée sur le site dès jeudi soir. Les trois jours de manifestations ont permis d’amener la taille presque à son terme. Les questionnements du public et les explications nombreuses apportées par Lionel ont bien sûr ralenti le travail. Mais le fait que le joug n’ait pas pu être terminé complètement sur trois jours, est la preuve de l’intérêt qu’a pu susciter la présence d’un des derniers (et jeune) jougtiers de France, dont l’apprentissage s’est déroulé auprès de René Alibert, fabricant de jougs réputé de l’Aveyron, disparu en Août 2017.

Lionel présentait un beau panel de ses productions de jougs Aveyronnais mais aussi des jougs de garrots, des jougs de parade de départ en estives et des jougs d’homme pour les transports à l’épaule.
On pouvait aussi découvrir tous les accessoires pour l’attelage des bovins (paniers, coussins d’attelage, liens, anneaux d’attelage en cuir torsadé, vire-mouches).

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fête 2018 de la vache Nantaise (41)

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fête 2018 de la vache Nantaise (4)

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