1 2 3 4 5 6

Travail au Homesteader tracté avec une paire de boeufs, par Solène Gaudin

homesteader 2ok

Homesteader équipé du Cover-crops relevé pour accéder à la parcelle

Solène Gaudin, nous communique un article consacré au porte-outil Homesteader de chez « Pioneer », modifié à l’attelage de boeufs par AMB88 cliquez ici pour voir.

___________________________________________________________________

« Le Matériel Homesteader est prévu à la base pour les chevaux, une modification sur la partie avant du timon (modification faite par AMB 88) permet l’attelage d’une paire de boeufs au grand joug.

Les premiers essais sont réalisés sur une parcelle destinée à devenir une surface de maraîchage l’an prochain.

L’objectif du passage du cover-crops est de faire un premier pseudo-labour, de façon à décoller le plomb (plomb = herbe enracinée) avant d’épandre un fumier composté avant l’hiver, pour réaliser soit un labour de printemps ou un pseudo-labour.

homesteader 1ok

 Boeufs attelés au homesteader

homesteader 3ok

Le Homesteader permet le travail assis. (Alicia en formation Gestion et Protection de la Faune et de la Nature venu en stage pour la découverte de la traction animale)

homesteader 5 ok

Le Homestaeder étant équipé d’un siège permet le menage par l’arrière

homesteader 4 ok

Au travail vec le cover-crops 

Avis sur l’utilisation du Homesteader avec le cover-crops:

Une largeur de travail intéressante pour les grandes surfaces. Cependant l’outil étant moins large que la voie, l’utilisation doit se faire avec beaucoup de passages et de croisements pour travailler toute la surface. Le confort du bouvier est amélioré  par la position assise avec une conduite par derrière, l’outil étant devant, il évite au bouvier de se retourner pour voir son travail.
Sur un travail avec une terre précédemment travaillée, le passage du cover-crops laisse une bande de terre non décollée. L’outil doit repasser sur  le précédent passage, pour travailler les bandes côte à côte. L’investissement reste lourd pour un travail moyen par rapport à mes attentes. »

Solène Gaudin

Allez voir aussi l’article qu’y a consacré Jean-Léo Dugast sur son blog « Percheron international » en cliquant ici.

 

Réglage d’un joug neuf « Alibert », chez Laurent Janaudy (01)

Fin Août, de passage en Bourgogne, Lionel Rouanet a profité de l’occasion pour livrer un joug neuf de René Alibert à Laurent Janaudy de Manziat (01).

La chose n’était pas prévue, mais les circonstances ont fait qu’il a aussi réalisé le réglage un peu au débotté, sans ses outils adaptés, en particulier son herminette.

Laurent utilise un joug de type « Charollais » de Michel Nioulou, mais il voulait aussi un joug de l’Aveyron « Alibert », qui est naturellement « en accord avec les Aubracs ».

Malgré cela, après avoir fait une première pose et un premier relevé des points à retailler, seuls un nouveau liage et un marquage ont été nécessaires pour finir d’ajuster les embanures (point d’appuis des cornes), la suco, le capet (parties des têtières sur le chignon et sur le cou des bêtes) et les joues (voir l’article sur les jougs écrit par Lionel).

Après les réglages, un attelage au tombereau a permis de tester la tenue des bêtes coiffées à neuf et de monter deux anneaux d’attelage neufs réalisés par Lionel (voir vidéo en fin d’article).


Le collier suisse pour les pays en développement par W. Micuta

Document de la FAO par W. Micuta disponible sur internet en cliquant ici.

Ce texte est une traduction internet et peut présenter quelques confusions de langage. Nous vous le présentons ici pour une lecture directe, mais, consultez aussi l’original.

Waclaw Micuta est directeur de la Fondation Bellerive à Genève et son adresse est: Institut Renewable Energy Development (PENSER), 5 rue du Vidollet, CH-1202 Genève, Suisse

Le collier bovin suisse pour les pays en développement

Le collier bovin suisse, communément appelé «collier de Berne», a été adapté aux conditions des pays en développement; il s’agissait d’en simplifier la conception et de réduire les coûts de production pour le rendre accessible aux communautés les plus démunies, tout en conservant ses qualités fonctionnelles. Cet article décrit en détail les différentes pièces du collier suisse, ainsi que les procédés et le matériel nécessaires à sa fabrication dans les pays en développement.

Un certain nombre de pays en développement, particulièrement en Afrique et en Asie, sont aujourd’hui face à une crise alimentaire. La production agricole est incapable de suivre le rythme de la croissance démographique galopante. Le seul moyen de remédier à cette situation afin d’éviter de plus en plus famines d’ici la fin du siècle, est d’augmenter la productivité agricole. Ce tour en appellera à une augmentation parallèle de la fourniture d’énergie aux populations rurales. Si nous ne sommes pas en mesure d’accroître la production d’aliments cultivés localement par tête de la population, nous devons malheureusement attendre encore la famine et la faim.

La grande majorité des agriculteurs dans les pays en développement travaillent de relatives petites parcelles de terre. Outre la force de leurs propres muscles, ils ont généralement à leur disposition qu’une seule autre source d’énergie économique et accessible la puissance de la traction animale. Une récente estimation de la FAO suggère que, dans les 15 à 20 prochaines années, il sera nécessaire de doubler l’offre actuelle d’énergie pour la traction agricole. Une telle augmentation vertigineuse va appeler clairement à redoubler d’efforts pour améliorer l’efficacité de l’énergie de traction animale – un problème auquel peu ou pas d’attention a été accordée dans la majorité des pays en développement. Même dans les zones où les animaux de trait sont d’usage courant, les harnais inefficaces infligent invariablement sur les malheureux une vie de torture au cours de laquelle seulement une partie de leur potentiel d’alimentation est toujours exploité. Habituellement, ils travaillent sous des joug cruels. Leur vie professionnelle est considérablement réduite en conséquence et ils produisent peu de viande, de lait ou de fumier, alors que leur sortie du travail est sous-optimale.

Un grand nombre de problèmes liés doivent être abordés sans délai, la situation doit être améliorée. Par exemple, il est essentiel de traiter (et améliorer) les questions telles que l’élevage de routine, la fourniture de produits pour l’alimentation animale et les services vétérinaires. Beaucoup de travail sauvages doivent également être prises pour accroître l’efficacité des instruments et les véhicules agricoles à traction animale. Le présent article, cependant, se réfère à un seul problème, à savoir la mobilisation efficace des animaux de trait.

Harnais

Un harnais est un dispositif monté sur un animal qui permet de transmettre sa puissance, générant ainsi une sortie de travail. Pour répondre aux exigences de traction, les caractéristiques d’un bon harnais sont: un bon angle de traction, de pression, la position de travail et de surface poids.

1. L’angle de traction avec un joug 

cliquez sur les images pour agrandir

 2. Un collier pour les bovins développés en Suisse durant la Seconde Guerre mondiale

3. Vache attelé avec un collier suisse en Suisse

L’angle de traction

Les charges sont retirés au moyen d’ traces qui relient la charge de l’animal. L’angle entre la trace et la ligne horizontale au point de fixation de la charge(voir Figure 1) est appelé angle de traction . Cet angle doit être aussi étroite que possible afin d’utiliser la puissance de l’animal au maximum. Idéalement, il devrait y avoir aucun angle du tout. Cependant, les angles se produisent, par exemple, lorsque les animaux sont attachés à relativement élevés charrettes et quand les traces sont parallèles au sol. Comme l’angle augmente, la force de traction est divisé au point de fixation de l’animal . Une partie de la force (R) est perdue pour le processus de tirage et, au contraire, exerce une pression et l’inconfort de l’animal ajouté. A titre d’exemple, si un bœuf est attelé à un joug et l’angle de traction est de 30 °, la pression à la baisse sur l’animal pourrait s’élever à jusqu’à 50 kg f. Ce calcul ne tient pas compte du poids de la carcasse elle-même, qui peut s’élever à environ 10 kg par animal.

la pression de surface

L’efficacité d’un harnais est fortement influencée par la façon dont il s’adapte au corps de l’animal. Avec une chape traditionnelle ou vous muni à travers le col, la surface de traction en contact avec le corps de l’animal n’est que d’environ 200 cm ². Si l’animal développe 100 kg-f, chaque centimètre carré de la surface de traction est soumis à une pression dans la région de 500 bp. Les chocs et les bosses lors des travaux vont augmenter cette pression encore plus loin. La conséquence est une gêne considérable résultant des maladies de la peau et des plaies ouvertes. Il n’est guère surprenant que les animaux attelés de cette façon sont incapables de se développer pleinement leur capacité de projet potentiel.

Avec un col bien conçu et bien rembourré pour taureaux, la surface en tirant sur chaque épaule peut facilement être augmentée à 600 cm ² – soit un total de 1 200 cm ² sur les deux épaules. La pression exercée sur chaque centimètre carré du dos de l’animal peut ainsi être réduite par un facteur de six. Ceci, ainsi que la fourniture de rembourrage, permet à l’animal de travailler plus efficacement et sans souffrance.

Position de travail

Un harnais efficace doit être conçue de sorte que l’animal peut utiliser son corps de façon naturelle. Placer un joug sur la tête ou du cou de l’animal oblige à modifier sa position normale et elle oblige aussi à la courbe de sa colonne vertébrale afin de maintenir le joug en place. Souvent, les animaux adultes sont incapables de le faire et ne peuvent être travaillées. En dehors des considérations de posture, attachés animaux par le cou ou la tête est cruelle en ce qu’elle les expose à beaucoup, des souffrances inutiles lorsque les charges sont tirés sur un terrain accidenté. Les chocs continuels qui se produisent au cours de ces travaux sont transmis directement à des parties très vulnérables du corps.

Poids du harnais

Naturellement, les faisceaux doivent être aussi léger que possible. Ceci étant dit, les colliers de cheval perfectionnées au fil des siècles, par exemple, en Europe et en Amérique du Nord, étaient relativement lourd. Ceux qui sont conçus pour les travaux lourds pesaient environ 20 kg. Toutefois, étant donné l’intérêt de matériaux modernes, il est désormais possible de réduire ce chiffre considérablement (Jussiaux, 1976).

Principaux types de harnais de traction

Beaucoup de différents faisceaux ont été fabriqués par les éleveurs de bétail à travers les âges.

C’était, bien sûr, également possible d’exploiter les chevaux au moyen d’une bande pectorale. Pourtant, cette méthode ne convenait pour les travaux légers, sinon la bande a tendance à blesser l’animal et la presse contre les vaisseaux sanguins et de la trachée. Pour cette raison, colliers de cheval vinrent à être généralement accepté et ont été améliorées sur, diversifiés et perfectionnés au cours des siècles. Colliers de chevaux répondent à tous les critères d’un bon harnais, comme décrit précédemment.

Jougs sont principalement conçus pour faciliter le contrôle de l’animal. Ils sont également peu coûteux et relativement facile à fabriquer. Malheureusement, l’utilisation efficace de la puissance de traction et le confort de l’animal sont pratiquement jamais pris en compte.

Colliers

Les avantages significatifs de l’aide d’un harnais à collier plutôt qu’un joug sont universellement reconnus. En 1920, tout en testant harnais à Grand-Joran, France, Ringelmann établi qu’un bœuf équipé d’un collier pourrait accomplir la même quantité de travail que deux bœufs attachés à un joug (Larousse Agricole, 1921). De même, dans les années 1950, M. Jean Garnier démontré en Asie du Sud qu’un harnais à collier a augmenté la force de traction de buffles de 50 pour cent.

Il est généralement admis que le meilleur harnais jamais appliqué à des animaux est le collier de cheval . Alors que sa première apparition en Europe au XIe siècle, il n’est pas clair s’il a été inventé sur ce continent ou a été apportée de l’Orient par les tribus mongoles.

Dans la plupart des domaines, le harnais à collier a été utilisé exclusivement avec des chevaux, qui jouent un rôle de plus en plus important que la selle et les animaux de trait.

Il est curieux de noter que le harnais à collier, malgré ses qualités reconnues, a été réservé presque exclusivement aux chevaux à travers les siècles. Ce n’était pas, par exemple, adapté aux bovins ou d’autres animaux de trait comme les ânes et les chameaux. Même en Europe, les bovins ont traditionnellement été soumis à des jougs cruelles et inefficaces.

Une exception notable à cette règle est la Suisse, où les agriculteurs ont fait adapter le collier de cheval de bovins.

Ces bovins colliers sont généralement considérés comme des colliers « Bern » (figures 2 et 3). La conception a été fortement influencée par celle du collier de cheval et notamment fourni rembourrage autour du corps de l’animal. Cela a permis aux agriculteurs, non seulement pour accroître l’efficacité de l’ébauche des animaux, mais aussi pour exploiter les chevaux et les bovins dans la même équipe – un avantage important pour les agriculteurs qui ne pouvaient se permettre un cheval.

Contrairement à la croyance populaire, et perpétué par l’utilisation des jougs, les bovins ne tirent pas le meilleur de la tête ou du cou. Au contraire, leur force de traction, comme celle des chevaux et même des êtres humains, vient des épaules (voir Figure 4).

La conception de harnais de collier suisse de bœufs a été grandement simplifiée pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’un grand nombre de chevaux de trait ont été réquisitionnés par l’armée. Que les tracteurs étaient rares et le carburant sévèrement rationnés, les agriculteurs se sont retrouvés avec les bovins (principalement des vaches) comme leur principale source d’énergie pour les travaux agricoles et les transports. Face à cette situation, les autorités suisses ont invité la Fédération suisse d’élevage de la race tachetée rouge la (FSERTR) pour mener des recherches visant à améliorer et à simplifier le collier traditionnel de bovins et d’instruire les agriculteurs dans l’utilisation correcte des bovins pour les travaux agricoles.

L’étude de la fédération a été publié (FSERTR, 1940) et largement diffusé auprès des agriculteurs et des bourreliers. Le nouveau design du col qui a résulté de la recherche constitue une dérogation importante du collier de cheval (voir Figure 2). Seuls les épaules de l’animal sont protégés par deux plots, tandis qu’un troisième patin, fixée entre les deux attelles, sert à maintenir le collier dans la position correcte sur le corps.

Il est généralement admis que le collier trois-pad développée en Suisse pour les bovins est une très bonne chose. Toutefois, il a généralement été considéré comme trop coûteux et trop difficiles à produire dans les pays en développement. Par exemple, (1982) état Barnwell et Ayre que le collier trois-pad offre les avantages d’un harnais de collier complet, mais il est relativement complexe et coûteux à produire.

L’auteur [Micuta] par conséquent, a entrepris des recherches sur les moyens d’adapter le col suisse aux conditions qui prévalent dans le monde en développement. L’objectif de ses recherches est de préserver la valeur fonctionnelle du col suisse tout en simplifiant la conception, réduisant ainsi le coût de production, de façon à le rendre accessible aux communautés les plus pauvres du monde.

Les composants de base du collier sont les attelles et les tampons – qui peuvent tous deux être facilement produit à partir de matériaux locaux disponibles.

Les attelles sont formées à partir de deux pièces de bois qui sont en forme pour épouser les contours de l’animal. Ils doivent être fabriqués à partir de bois dur encore élastique, tel que celui utilisé pour la fabrication locale de poignées pour outils agricoles, par exemple, des haches et des houes.

Il est essentiel que les attelles s’intègrent bien l’animal afin d’assurer un maximum de confort. Pour les bovins, qui rarement trot, les attelles sont placés plus écartés en bas. Pour les animaux qui font parfois trot, tels que les ânes, les attelles peuvent être fermés un peu plus autour de la poitrine de manière à assurer une plus grande stabilité.

Les épaules des animaux de trait doivent être bien protégés contre la pression des attelles – d’où l’importance des pads . Traditionnellement, les plaquettes ont été fabriqués à partir de cuir, mais il n’ya aucune raison pourquoi ils ne devraient pas être fabriqués à partir de n’importe quel tissu disponible. Par exemple, les sacs de jute (notamment les sacs de farine) disponibles dans tous les pays en développement offrent une bonne solution.

adoption de terrain du col suisse simplifiée

Le collier simplifiée a été donnée à certains agriculteurs suisses qui continuent à utiliser les bovins pour le travail agricole quotidien. Ils ont utilisé le collier chaque jour pendant les trois dernières années et il leur a donné entière satisfaction. Les colliers n’ont pas encore montré de signes de détérioration, même si le reste de l’attirail subit généralement des réparations mineures environ une fois par an.

Le nouvel équipement a les mêmes qualités fonctionnelles comme la Suisse traditionnelle ou Berne collier mais est plus léger, plus facile à produire et beaucoup moins cher.

Les figures 5 et 6 montrent deux vaches – un attelé avec le collier de Berne et l’autre avec le nouveau modèle décrit dans cet article. Dans des conditions de travail, les deux cols offrent des performances et un confort similaire.

Au début de 1982, le premier bourrelier a été formé au centre poêle de décision en milieu rural mis en place par la Fondation Bellerive dans le village Ruthigiti (emplacement Karat), près de Nairobi, au Kenya. Le nouveau harnais a été faite localement et monté sur un âne et une charrette qui ont été utilisées pour fournir des fourneaux remplis de ménages périphériques. Il a été immédiatement accepté et aimé par la population locale.

Le nouveau harnais a ensuite été adopté par le révérend Daniel Schellenberg au nom de la Mission Baptiste du Kenya. L’auteur et un autre consultant Bellerive, Emil Haas, formés des personnes handicapées au Centre Armée du Salut, Thika, dans les compétences nécessaires à la production de boucles, bagues, chaînes et autres éléments de tacle. Le centre fut bientôt en mesure de commencer la production à petite échelle et, avec l’aide de la Mission Baptiste, à la fin de 1982, le nouveau collier a été utilisé sur des ânes dans plusieurs villages de la région de Thika (figure 7).

En Février 1983, un appareil harnais de décision a été créé au sein du Département de génie agricole de l’Université de Nairobi. Cette étape a été rendue possible grâce à l’aimable collaboration et le soutien du président départemental, Gichuki MUCHIRI. Pour définir la nouvelle unité en mouvement, des outils et de l’équipement harnais de décisions fondamentales ont été fournis et un bourrelier local, Nemehia Kariski, qui avait été formé à l’année précédente en Ruthigiti, a été introduit. L’auteur a également démontré les techniques nécessaires pour adapter les colliers sur les différents animaux de trait, notamment zébu bœufs (figure 8) et des ânes. La responsabilité de l’unité a été confiée à M. Dibbits, un professeur adjoint parrainé par l’assistance technique néerlandais.

L’expérience récente de la Fondation Bellerive au Kenya confirme les avantages significatifs de l’aide d’un harnais à collier. Rev Schellenberg a estimé qu ‘ »avec le nouveau harnais nous pouvons aider nos gens à vendre un taureau mais toujours charrue et les mauvaises herbes de façon plus efficace, qui permettra de doubler leur rendement» ( L’Ami , 1983).

Dibbits constaté que deux ânes attelés avec le collier suisse pourrait labourer le sol léger ainsi que deux bœufs de travail sous un joug.

Au-delà de la fourniture accrue de traction, il ne faut pas oublier que le nouveau harnais élimine également les souffrances causées par les techniques d’exploiter inefficaces qui prévalent dans les pays en développement. Les durées de travail utiles d’animaux de trait sont donc prolongée et qu’ils produisent plus et mieux la viande, du lait et du fumier.

4. L’angle de traction avec un collier

Image indisponible

5. L’auteur travaille en Suisse avec deux vaches: avec un collier bovine traditionnelle (à droite) et le col suisse simplifiée (gauche).

6. Une vue rapprochée du collier bovin traditionnel (à droite) et le collier suisse simplifié (gauche).

7. Âne de travail avec le collier simplifié suisse au Kenya.

Image indisponible

8. Deux taureaux zébus de travail avec le collier suisse simplifiée au Kenya.

Image indisponible

 9. Les attelles 

Image indisponible

10. Les plaquettes – Les coussinets 

Image indisponible

La fabrication locale du collier suisse simplifié

La fabrication du nouveau harnais n’appelle pas un degré élevé de compétences, d’outils sophistiqués ou des matériaux rares. Il peut facilement être produit dans n’importe quel village africain ou asiatique par harnais décideurs locaux qui ont subi une formation de quelques mois.

Pourvu que la production est bien organisé et locales bourreliers sont régulièrement fournis avec les composants nécessaires à un prix raisonnable, il n’y a aucune raison pour que le nouveau harnais ne doit pas être fabriqués à un coût à la portée des utilisateurs potentiels.

Sur la base de l’expérience acquise à ce jour, l’auteur estime que les principales difficultés techniques liées à la conception et au développement d’un harnais simple, col-type pour les pays en développement ont maintenant été résolus. Expérience suffisante aura été acquise dans des conditions réelles d’envisager la promotion du col suisse dans d’autres pays en développement. Pour y parvenir, il est maintenant nécessaire de concentrer l’attention sur la formation professionnelle des bourreliers locales (le métier est pratiquement inconnu dans de nombreux pays en développement) qui va produire et réparer les harnais. Des mesures devront également être prises pour réduire le prix des composants tels que des pièces métalliques qui ne sont pas toujours facilement disponibles dans les villages du monde en développement.

Conclusion

 Il est essentiel d’encourager une nouvelle attitude à l’égard du traitement des animaux de trait. Les agriculteurs européens traitent leurs animaux comme des amis – presque des membres de la famille. Ils sont bien entretenus et pris en charge et ne sont jamais surchargés de travail. Les humains et les animaux doivent former une équipe et, comme c’est le cas avec le collier suisse, la tête et le cou de l’animal doivent être libres au cas où ils ont besoin de se défendre contre les traitements cruels. Le collier suisse devrait, par conséquent, ne doit être introduit parmi les gens qui sont prêts à comprendre, respecter et aimer leurs animaux.

Epilogue

Les directives suivantes doivent être suivies pour la fabrication du collier suisse simplifiée.

Les composants de base du collier sont les attelles et les tampons – qui peuvent tous deux être facilement produit à partir de matériaux disponibles localement.

Attelles . Les attelles sont formées à partir de deux morceaux de bois, en forme pour épouser les contours de l’animal (voir Figure 9). Ils doivent être fabriqués à partir du disque, mais le bois élastique, par exemple, le bois utilisé localement pour la fabrication de manches d’outils agricoles tels que des haches ou des houes. Il est important de veiller à ce que le grain du bois longe la courbe, car cela renforce les attelles. Si le grain ne suit pas la courbe, ou s’étendant dans la direction opposée, les attelles peuvent se briser – en particulier au niveau des points où les traces sont attachés ou lorsque la courbe est la plus accentuée.

Dans le passé, bourreliers cherché des morceaux de bois avec des courbes naturelles afin de construire les attelles. Plus tard, ils ont appris à plier les sections droites, en utilisant la chaleur ou de la vapeur (la même technique est, bien sûr, utilisé par les charrons).

11. Remplissage du coussinet

Image indisponible

12. Remplissage de la « saucisse » 

13.Fixation des coussinets sur les attelles 

Image indisponible

14. Fixation de la «saucisse» sur l’attelle

Si le bois de bonne qualité est utilisé, l’épaisseur des attelles ne doit pas dépasser 3 cm pour les bovins et 2 cm pour les ânes. Si le bois est moins satisfaisante, l’épaisseur devra probablement être augmenté pour compenser. Bien que le bois de bonne qualité est toujours souhaitable, l’auteur a constaté au cours de travaux sur le terrain que les harnais satisfaisants peuvent encore être apportées même si le bois n’est pas idéal à tous égards.

Afin que les attelles soient bien ajustés, les contours de l’animal dans sa posture debout normale doivent être soigneusement mesurés. Cette tâche peut être facilitée par l’utilisation de fil de cuivre mince pouvant être plié le long du corps de l’animal à reproduire la forme exacte. Une meilleure solution, lorsqu’elle est disponible, est d’utiliser la bande de caoutchouc utilisé par les ingénieurs pour mesurer les courbes.

La mesure est lancée dans la partie supérieure du cou, juste en face de la pointe de l’épaule. Les contours enregistrés avec le fil de cuivre ou une bande de caoutchouc sont transposés sur une feuille de papier et le bois est ensuite coupé en conséquence. Il convient de noter que la largeur des attelles doit être supérieure à la section du milieu où les traces sont attachés. Comme un arc, les queues d’épaisseur au large en haut et en bas et les extrémités sont incurvées vers l’extérieur pour fournir des ancrages solides pour les sangles de cuir (en haut) et la chaîne (au fond) qui maintiennent les deux attelles ensemble (figure 9) .

Coussinets . Traditionnellement, les coussinets ont été fabriqués à partir de cuir, mais il n’y a aucune raison pourquoi ils ne devraient pas être fabriqués à partir de n’importe quel tissu disponible. Par exemple, les sacs de jute (notamment les sacs de farine) disponibles dans tous les pays en développement offrent une bonne solution.

Le matériau choisi est plié et découpé, comme indiqué sur la figure 10, puis cousues ensemble à la main ou à la machine. Une ligne de couture est constitué de 6 cm à partir du bord inférieur (au sens large) de la garniture pour créer un compartiment inférieur en forme de saucisse, qui servira à fixer le tampon à l’hame. Le matériau est ensuite retourné et rempli avec un matériau de rembourrage approprié qui est disponible localement (Figures 11 et 12). Le matériau choisi doit être «souple» pour que le pad ne sera pas aplatir pendant le travail. Une des meilleures farces est poils, qui est élastique à la pression et aussi à transpirer. Il ya, cependant, un certain nombre de matières végétales pouvant servir aussi bien. Matelas décideurs locaux peuvent être une source utile d’informations sur les matériaux de rembourrage appropriées, qui comprennent carex de sable ainsi que des fibres de palmiers, agaves, noix de coco ou de sisal. L’, le compartiment en forme de saucisse inférieure doit être rempli avant du corps principal. Une fois le processus d’empotage est terminé, les bords du tampon peuvent être cousus. Le compartiment supérieur est ensuite replié (voir figure 10) et cousu en bas.

Fixation de la garniture à l’attelle appelle à une certaine habileté de la part du bourrelier. Des lanières de cuir sont passés entre le compartiment de la saucisse et le corps principal de la plaquette, enfilé à travers des trous dans les attelles et fixés (Figures 13 et 14).

Les traces sont fixées aux attelles au moyen de deux trous percés à travers l’attelle en un point qui est au niveau des épaules de l’animal.

Bibliographie

Barnwell, I. & Ayre, M. 1982. L’exploitation des animaux de trait. Intermediate Technology Pub.

FAO . 1982. Proc. Consultation d’experts sur l’utilisation rationnelle de l’énergie animale en Afrique et en Asie. Rome, FAO.

FSERTR . 1940. Guide de l’attelage du Bétail bovin. Berne, Suisse, Fédération suisse d’élevage de la race tachetée rouge.

Jussiaux, M. 1976. Le cheval. Paris, Hachette.

Larousse Agricole. 1921. Joug . Paris, Larousse.

La ami. 1983. 14 Octobre 1983.

Une histoire de transmission…, le ferrage des boeufs aujourd’hui, par Tifenn Vital

Une histoire de transmission…

Les bœufs Blanc et Marrel sont arrivés au château Pape Clément sous les premières lueurs du discret soleil printanier: l’aventure se poursuit.

Après le dressage de ces deux Gascons originaires des Pyrénées Ariègeoises , il fallut former des personnes compétentes au travail du sol et à l’utilisation des bovidés, trouver les derniers selliers-harnacheurs fabricant des colliers adaptés, des jougs sur mesure…

Mais alors que Blanc et Marrel commençaient à travailler dans les rangs des grands crus, leurs onglons s’usaient et risquaient de rendre pénible leur travail. C’est ainsi que nous prenons la direction de Labroquère (31) afin de rencontrer Jean Ousset, maréchal-ferrant de 74 ans qui nous accueille dans son atelier … Le brochoir que l’Homme tient dans ses mains lui a été forgé par son père en 1954, et n’a cessé de ferrer bœufs, vaches et chevaux malgré le tournant dont Jean fut le témoin au cours de la mécanisation… Les animaux de trait disparaissent ainsi progressivement des champs et les centres de formation n’apprennent plus aux jeunes maréchaux-ferrants la délicate technique du ferrage des bœufs à la française dans le traditionnel travail.

Mais grâce à l’audace de Monsieur Magrez, c’est toute une branche de la traction animale qui est en émulation aujourd’hui ! Et les maréchaux-ferrants, A. Fauquey et A. Vacher, qui officient déjà sur les chevaux de Frédéric Fardoux attachés au domaine, se sont prêtés à cette rencontre étonnante au cœur des Pyrénées.

Les sourcils se froncent…un bœuf représente huit fers, chaque pied est en effet composé de deux onglons aux parois très fines qui impliquent une grande précision du geste. Il s’agit aussi de forger des fers sur mesure dans une forge au charbon car le gaz ne chaufferait pas assez… Monsieur Ousset sourit devant la surprise des deux jeunes maréchaux ! Et oui : «  Ca paraît pas mais c’est du boulot ».

(Ré) introduire des bœufs dans la vigne implique une vraie démarche globale de réappropriation des savoirs. Au 14ème siècle, le domaine du château Pape Clément était déjà pilote en terme d’innovation en organisant la vigne en « règes » (en Bordelais, rangée de vigne palissée) afin de permettre le travail du sol attelé. Aujourd’hui, et toujours dans une optique d’excellence, tradition et innovation s’orchestrent ensemble afin de proposer aux papilles le meilleur de notre terroir … »

Tifenn Vital

 

Taille d’un joug par Raymond Garnier à Anost (71) 1977

Film d’archive en « Super-8 » qui nous a été aimablement communiqué par Philippe Berte-Langereau.

 « J’ai rencontré Raymond Garnier à Pâques 1977 chez lui à Varin (Anost) d’où sa femme Marie était originaire. Lui, sortait des Miens, un hameau plus au-dessus. Il avait fait son apprentissage de charron et a travaillé dans son atelier.

A l’époque, il avait 70 ans ; on a bien discuté et, à un moment, il m’a dit en patois : « S’il fallait, un joug, j’en referais bien un ». Je l’ai pris au mot et il a été d’accord.

Il fallait cependant trouver la pièce de bois à tailler. Une amie, Martine Hunimels, avait son grand-père qui avait fait débiter un hêtre dans les années 40 en vue d’en faire des jougs. Ces pièces de bois était toujours dans « l’aizu » depuis plus de trente ans dans un pré de la ferme de Savault (Ouroux-en-Morvan 58).

L’aizu, c’était une mare où l’on faisait rouir, « aizer », le chanvre pour le faire pourrir et en recueillir les fibres propres à être filées puis tissées jusqu’au début du 20ème siècle. Les bois destinés aux jougs étaient laissés un certain temps dans ces mares pour en éviter le piquage par les vers.

On a tiré la pièce de hêtre de cette mare et on l’a fait sécher jusqu’à l’automne 77 où Raymond Garnier l’a travaillée comme il le faisait trente ans auparavant.

On peut dire que ce joug est le dernier à avoir été taillé dans le Morvan par un charron de métier. »

Philippe Berte-Langereau.

AMB 88, fabriquant de matériel à traction animale, Mandray (88)

Voici quelques photos des productions de AMB 88 qui propose entre-autre un avant train pour bovin, un tombereau.

L’entreprise est spécialisé dans la fabrication, la conception et la modification de matériel de traction animale.

La production ne propose pas de modèle standard. Chaque matériel est fabriqué sur mesure, aux dimensions voulues et selon le désir des clients.

AMB.88
685 route de benifosse 88650 Mandray

06.03.11.74.84

Géométrie des jougs occitans, par Lionel Rouanet

  

Le mot joug fait immanquablement penser à la notion de servitude, par l’utilisation qui en est faite de nos jours, principalement au sens second.

Si cette notion n’est pas fausse, elle ne doit en tout cas absolument pas conduire à l’idée reçue de « souffrance ». D’un point de vue pratique, un joug, au même titre qu’un collier pour les équidés, n’a évidemment aucun intérêt à faire souffrir (ni même à l’insu de l’utilisateur), car son but est bien de tirer partie au mieux de la force des animaux.

C’est pourquoi les jougs, en particulier les jougs coiffants (coiffant les oreilles, voir illustrations) ont une géométrie si particulière. Leurs formes ne sont pas le fruit du hasard, en grande majorité fonctionnelles, elles laissent néanmoins de la place au côté artistique du modèle propre à chaque « pays », chaque artisan. C’est sur les jougs coiffants du sud de la France, d’Occitanie, (« Midi, Centre-Ouest ») que va porter cet article ; plus particulièrement sur ceux d’Aveyron, ce qui veut dire de nos jours, des jougs « Alibert » (pour des jougs neufs évidemment).

Il ne faut pas croire que l’Occitanie n’ait connu ou ne connaisse encore que des jougs coiffants stéréotypés. Si des cousins du modèle Alibert sont légion dans l’Aveyron, le sud du Massif Central, le Tarn, un peu l’Ariège et d’autres endroits encore, on trouve également en grand nombre, des modèles moins coiffants, aux formes plus simples, notamment dans la zone pyrénéenne. Ces derniers prennent alors parfois le nom de « Jouattes » comme dans le Comminges(31) et le Couserans (09).

Il se trouve à l’écomusée d’Alzen, dans l’Ariège, une belle collection de jougs méridionaux dont la plupart des modèles viennent du collectage d’Olivier Courthiade.

I – Localisation et dénomination des différentes parties d’un joug.

Les différentes parties numérotées sur la figure 1 sont listées ci-dessous avec leur nom en français, puis en occitan, suivi entre parenthèses de la prononciation.

Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir.

 

1) Embanures – Baneiras (baneïros).

Logements destinés à recevoir les cornes. Les embanures ont un rôle de mise en position de la tête de chaque bovin l’un par rapport à l’autre. Ce sont les « surfaces de références ».

2) Suca (suco), pas de nom utilisé en français.

La suco coiffe le chignon de chaque bête mais ne doit pas le toucher. C’est une partie plutôt d’ornement, mais ne demandant pas pour cela une section initiale de bois plus importante, car ses côtés, à même niveau,

sont indispensables au bon guidage des courroies sur les cornes. Si les cornes des bêtes partent d’abord un peu sur l’arrière, avant de s’incurver vers l’avant, il se peut que la suco se retrouve juste derrière le chignon.

3) Capet (capét), pas de nom utilisé en français. C’est la partie du joug au dessus de chaque tête.

Comme bien d’autres parties du joug, elle doit être aussi mince que possible afin de conférer de la légèreté à l’ensemble. La limite minimale étant bien entendu donnée par la capacité de résistance. Sur l’arrière, le milieu des capets se termine par une nervure, bien en saillie, qui empêche la tendance que pourraient avoir les courroies à glisser sur le cou des bêtes.

4) Trou de passage pour la méjane – Mejana (médjano).

La méjane est une forte courroie de cuir avec un système de boucle pour la fermer, comme une ceinture. Elle permet de pendre les deux anneaux dans lesquels passent le timon. Il existe d’autres manières de pendre les anneaux qui seront abordées plus spécifiquement dans un autre article.

 5) Joues – Maisas (maïsos).

Les joues viennent contre les oreilles de la bête, rabattues sur l’arrière. Les oreilles ainsi plaquées, mais non serrées, permettent de faire amortisseur entre le crâne et le joug.

 6) Capière – capièira (capièiro).

Ce sont tout simplement les emplacements qui reçoivent la tête des bêtes. Les joues font partie des capières.

 7) Chemin de passage des courroies vers le front et vers les cornes.

Les courroies sont souvent appelées juilles dans le Midi, par dérivation du nom occitan julhas (julios).

8) Chemin de passage des courroies depuis les cornes vers l’arrière (ou vice-versa) afin qu’elles fassent le tour du joug.

 9) Catel ou tenon – catel (catel) ou coeton (couetou)

Il y en a un de chaque côté. Ils permettent de terminer de lier les juilles, en les y nouant par deux demi-clefs.

II – Caractéristiques générales :

1) La pointure. (voir figure 2)

Les jougs de nuques doivent « mouler » la tête des animaux et, comme pour nous des chaussures, ils doivent être particulièrement bien ajustés afin de ne pas blesser. Ils doivent être ergonomiques. Il y a donc plusieurs pointures ou tailles de jougs. Celles-ci se mesurent juste derrière les embanures entre les joues. De nos jours, la plage des pointures part de 26, 27 pour des jeunes bêtes ou des petites vaches, jusqu’à un maximum assez rare de 35, 36 pour de gros boeufs.


2) Zone où doit porter le joug sur les têtes. (voir figure 2)

Bien entendu, le joug doit porter sur les cornes, mais également sur le cou des bêtes. Seules ces zones doivent supporter le poids du joug ainsi que la composante verticale de la charge transmise par le timon. Partout ailleurs, il ne doit pas y avoir contact. Au niveau de ces zones, qui forment grosso modo un triangle à l’arrière des capières, le joug doit épouser au mieux la forme des cous, afin que leur écrasement sous la charge soit le plus faible et le moins contraignant possible. Il doit aussi porter identiquement sur chaque bête. Si c’est le cas, en regardant la paire de côté, les chanfreins sont alignés.

3) Zone où doivent porter les cornes. (voir figure 3)

Les cornes, dans les embanures, ne doivent pas porter sur leur naissance, près du crâne, qui est une zone plus tendre et fragile, souvent craquelée, mais à quelques centimètres de là.


4) Mise en position, maintien en position, traction.

Les surfaces décrites dans les deux paragraphes précédents permettent d’effectuer la mise en position des bêtes par rapport au joug, afin de conférer la meilleure ergonomie possible. Les courroies, quant à elles, assurent deux rôles: le maintien en position, plus particulièrement pour celles passant sur les cornes et la réception de l’effort de traction pour celles passant sur le front. On ne doit pas considérer qu’un bovin tire grâce à ses cornes. C’est quasi essentiellement le front qui doit effectuer ce travail.

5) Les galbes d’un joug.

Un joug dans son allure générale doit posséder deux courbures, l’une vue de dessus, l’autre vue de face. Ces courbures se considèrent par rapport aux placements des cornes : les embanures.

Le galbe vu de dessus a deux utilités : (voir figure 4)


– premièrement, permettre le croisement des cornes des bêtes dans la partie médiane du joug (voir figure 3). On constate à ce propos, que les jougs des zones montagneuses ou collinaires ont le galbe vu de dessus généralement plus prononcé que ceux des plaines, car les chemins y étant plus étroits, les bêtes devaient marcher plus rapprochées et de fait, les cornes obligatoirement se croiser. La race des bêtes et la forme de leurs cornes influent évidemment aussi.

Afin de soigner au mieux le croisement des cornes, les lignes passant par le fond des embanures ne sont pas symétriques, l’une « regarde » plus en arrière que l’autre : l’embanure intérieure de la bête de droite est plus rentrée dans le bois que sa voisine.

– deuxièmement, donner un peu de maniabilité à la paire, en virage, car leurs axes longitudinaux ne sont pas parallèles mais se coupent plusieurs mètres au-devant.

Le galbe vu de devant (voir figure 5) permet lui aussi aux cornes de se croiser sans se toucher. Là aussi, les axes des têtes passant par les cornes ne sont pas symétriques, l’une des bêtes a la tête légèrement plus inclinée que l’autre. C’est généralement le cas de la bête de droite.

Il est apporté un soin tout particulier au placement des cornes, car c’est en grande partie grâce à cela que les bêtes se trouveront dans la posture qui fournira la plus grande capacité de traction possible, sans fatigue inutile. De plus les bêtes n’apprécient absolument pas que leur cornes se touchent car cela génère des vibrations qui se transmettent à la boîte crânienne.

6) Le caractère coiffant.

Les capièires sont de profondeur assez importante. Ainsi, leurs côtés (les joues) descendent au-delà de la naissance des oreilles qui, rabattues vers l’arrière, sont plaquées sur le bas de la nuque, et font office d’amortisseurs comme il a été précédemment écrit.


Ce caractère coiffant du joug ne sert pas qu’à enserrer les oreilles ; il permet également de rallonger vers le bas le chemin de guidage des juilles vers le front et ainsi de les aider à passer à mi-chemin environ entre les cornes et les yeux, soit juste au dessus des arcades sourcilières.

C’est lorsque les juilles sont à ce niveau sur le front que l’ergonomie et la capacité de traction sont les meilleures (du moins pour une grande majorité des races). Guidées de la sorte vers le front, les juilles ne blessent pas au niveau des tempes.

7) La manière de lier.


La juille, attachée à un clou faisant crochet à l’arrière du joug, dans la partie centrale, passe d’abord sur la corne intérieure, du bas vers le haut, puis est dirigée, par le croisement, vers l’arrière de la corne extérieure sur laquelle elle fait un tour. Ceci permet de rapidement « fermer la bête » dans le joug. La juille passe ensuite sur le front, fait un tour de la corne intérieure et revient à l’extérieur par l’arrière du joug. Voici le cycle. Selon les régions, on fait deux ou trois tours sur la corne extérieure et autant de passages sur le front. Le surplus de longueur de la juille est enroulé sur la corne intérieure, puis on termine en la dirigeant vers le catel sur lequel on l’arrête par deux demi-clefs. Afin de donner un peu d’adhérence au cuir sur ce dernier, certains avaient pour habitude d’y déposer un « brave escupit » (traduire par « crachat généreux »).

Les juilles doivent être le plus tendues possible, et ce, dès le premier tour.

 

8) Légèreté et résistance du joug

Un joug doit être aussi léger que possible pour ne pas charger inutilement la tête des bêtes et pour faciliter sa mise en place par le bouvier. Cependant la recherche de la légèreté ne doit pas se faire au détriment de la capacité de résistance. Le jougtier doit trouver le meilleur compromis. Pour cela, il doit essayer au plus possible de garder entière

la fibre du bois d’un bout à l’autre ; chose qui est rendue difficile par le galbe (vu de dessus). Il est avantageux d’utiliser, quand c’est possible, un tronc d’arbre légèrement cintré : le galbe du joug suit alors au maximum la courbure naturelle du tronc. La méthodologie de fabrication compte énormément dans l’obtention de jougs résistants. L’essence utilisée influe aussi. Un joug en bouleau, par exemple, qui est un bois léger, doit avoir certaines zones plus massives qu’un en frêne, qui est un bois lourd.

La capacité de résistance du bois dépend beaucoup de sa densité. Selon les régions, on utilise ou non des coussins frontaux. Le fait que le joug soit coiffant et que les juilles ne puissent donc pas blesser aux tempes, sous les cornes, (voir § 6) ne rend pas leur usage impératif. Malgré tout, à mon sens, leur emploi ne peut qu’être recommandé puisqu’ils augmentent la surface de répartition de l’effort de traction et donc réduisent la pression sur le front. Remarquez les cernes d’accroissement du bois. C’est ainsi disposé par rapport au tronc d’arbre d’origine, que le joug terminé garde le galbe des cernes dans la position offrant le meilleur compromis. Autant que possible, le coeur de l’arbre (au sens du centre, de la moelle) doit être absent du volume final ou le plus à l’extérieur possible, car il prête à faire fendre le reste de la section. Dans tout les cas, il doit être à l’arrière du joug, l’avant étant du côté de l’écorce.

III – Conclusion :

Je ne veux pas, par cet article, faire l’apologie d’un seul type de joug. Il est certain que le modèle que je viens de décrire est particulièrement abouti et ergonomique s’il est bien ajusté. Cependant, il a l’inconvénient de difficilement pouvoir servir, sans retouches, pour différentes paires. Ce n’est pas le cas des jouattes pyrénéennes, qui avec des emplacements de cornes peu ou pas marqués, peuvent aller bien plus aisément à plusieurs paires (avec même une certaine latitude dans la taille). En contrepartie, ces dernières ne sont jamais parfaitement ajustées, et ne permettent pas de soigner le croisement des cornes dans la partie centrale.


Si les jougs traditionnels de chaque région ne se ressemblent pas, c’est parce que leur évolution s’est faite en fonction de la morphologie des races locales. Ainsi, un joug occitan n’est pas particulièrement adapté à coiffer des boeufs ou vaches de race Bretonne (par exemple) car la forme de leurs cornes est très différente de celles des races pour lesquelles ils étaient traditionnellement conçus. A savoir, essentiellement les Aubrac, Gasconnes mais aussi Salers, Ferrandaises, Castas et d’autres encore. Je ne dis pas qu’un joug occitan ne peux pas coiffer des Bretons, la preuve en est que M. Alibert a bien ajusté un de ses jougs aux boeufs de M. Lehlé ; seulement, une fois finies, les embanures étaient dans une position jusqu’alors inconnue. En effet, traditionnellement, des bêtes ayant une encornure trop différente du standard de la race n’étaient pas gardées pour la traction. Surtout dans un département comme l’Aveyron où chaque paysan, bouvier, prêtait particulièrement attention à ce que sa paire « présente bien ». Ils étaient très fiers de l’esthétique de leurs animaux attelés, notamment de la manière dont se croisaient les cornes. Il y avait bien sûr des animaux aux cornes plus hautes que les autres qu’on appelait « cabrots » en référence aux cornes des chèvres, mais jamais un Aubrac cabrot n’aura une allure de Breton ! Ainsi il est quasiment improbable qu’un joug occitan convenant parfaitement à des Aubracs, puisse convenir à des Bretons de même taille.

Ces dernières lignes me permettent de revenir sur les coutumes. Nous venons de voir que la morphologie des races traditionnelles locales pouvait influer sur les différents modèles de jougs et favoriser certaines coutumes. Mais les coutumes elles–mêmes ont, certainement, par leur propre évolution, elles aussi à leur tour, influées sur l’évolution des modèles régionaux. Ainsi, si l’on observe les différentes méthodes de lier les animaux aux jougs, on constate des couples joug/méthode bien particuliers : emploi de gros coussins rembourrés coiffant nuque et front avec un joug assez sommaire dans les Vosges (un joug Vosgien utilisé sans coussin devient un véritable instrument de torture) ; juilles terminées par une corde fine (pour faire le noeud) dans le Charolais avec un joug sans catel ni cheville … De même, de façon générale, la manière de passer et enrouler les juilles sur le joug, est propre à un modèle. Qui de la manière, ou du modèle à influé sur le second ? …

Les informations contenues dans cet article, proviennent pour la plupart des connaissances et savoir-faire de René Alibert, un des derniers jougtiers en activité en France. Pendant son jeune âge, il fut quelques années jougtier professionnel aux côtés de son père Joseph qui exerça ce métier pendant une trentaine d’années, à plein-temps, en itinérant dans le Nord Aveyron. Il n’avait pas d’atelier. Joseph fabriquait environ 300 jougs par an, chez les « clients ».

Dans le milieu des années 50, il n’y avait plus assez de travail pour deux, alors René prit le chemin des ateliers industriels, puis ce fut le tour de son père quelques années plus tard. Arrivé à l’âge de la retraite, René se remit par passion à faire des jougs, « pour dépanner les gens et faire plaisir ». A 85 ans passés, il manie encore la hache et l’herminette, courbé avec souplesse.

Lionel Rouanet.

Merci à Lionel pour sa participation active et son soutien au site.

Cet article a également été  publié dans la revue « Sabots ».

René Alibert et Lionel Rouanet, jougtiers, Laissac (12)

René Alibert a taillé des jougs toute sa vie. Il a transmis son savoir et ses techniques à Lionel Rouanet. Lionel a appris méthodiquement, dans un apprentissage continu, à chacune de ses visites fréquentes, chez son maître de stage. Le travail est fait à la hache, à l’herminette et à la plane.

  

Article de la dépêche du midi :

René Alibert, l’artisan jougtier devenu artiste

Publié le 20/02/2013 

LAISSAC

Autrefois symbole de soumission, le joug est devenu, aujourd’hui, un objet d’art et de décoration. Il reste aussi un outil du patrimoine rural, témoin d’un passé récent où les travaux des champs se faisaient à l’aide de la traction animale.

René Alibert est le dernier jougtier de l’Aveyron et peut-être de France. Son métier, il l’a appris avec son père et l’a exercé pleinement jusqu’en 1950. Il se rappelle l’époque faste où, sillonnant de long en large le département, ils ont façonné jusqu’à 20 jougs dans l’année.

A 73ans, René Alibert perpétue ce savoir-faire. Pour son plaisir, l’amour de la belle ouvrage et, sans doute, avec un brin de nostalgie, il continue à fabriquer des jougs. Le rituel est toujours le même. Il y a d’abord le choix du tronc et de l’essence : bouleau, frêne, noyer et merisier sont les essences les plus utilisées. Chaque joug est ensuite taillé dans la masse. Pas besoin d’un «combiné» ou d’une machine-outil sophistiquée. René Alibert n’a besoin que d’outils simples qu’il a soigneusement conservés et entretenus : la hache à col de cygne, le couteau à deux mains, la tarière et une herminette spéciale pour jougtier. Celle qu’utilise Mr Alibert a été fabriquée par Mr Canitrot, forgeron à Ségur.

Le jougtier n’a pas d’établi, il travaille à même le sol, à genoux ou courbé sur son ouvrage. Récemment, Mr Alibert a eu la joie de satisfaire deux irréductibles de la traction animale. Mr Ladet, de Barrage, près de Saint-Geniez, «joint» une paire de vaches pour de petits travaux agricoles. A Saint-Côme, Mr Bessière «joint» une paire de boeufs qu’il promène, l’été, à l’occasion des fêtes votives. Les autres jougs, de toutes dimensions, que René fabrique inlassablement chaque hiver, rejoignent une collection dont il fait profiter ses amis. Une collection à découvrir et un homme à rencontrer pour sa gentillesse, son talent et sa passion intacte et communicative pour ce métier de jougtier auquel il reste viscéralement attaché.

La Dépêche du Midi.

En 1993, un film a été réalisé sur René Alibert par Gilles Charensol. Cliquez ici pour voir la vidéo et les références.

Jean Ousset, maréchal ferrant, parcours d’hier à demain. Par Tifenn Vital

ferrage chez o courthiade par jean ousset 1 ok

Il est des métiers qui disparaissent, des jeunes qui cherchent leur route, des laboureurs à cheval qui (ré)investissent les rangs des gros vignobles bordelais… Et des Vieux qui perpétuent leur savoir dans des fermes et des  forges… qui, lorsqu’ils prennent le temps d’échanger, nous rappellent l’étendue des savoir-faire qui animaient nos territoires au début du siècle dernier, avant le tracteur…

Jean Ousset a 74 ans.  Le 3 avril 1954, il signait un contrat d’apprentissage dans la forge de son père à Labroquère (31). Ce dernier lui forge alors un brochoir avec un manche en frêne. C’est ce même outil qui va aujourd’hui servir à ferrer les bœufs gascons d’Olivier Courthiade,  58 ans plus tard.

ferrage chez o courthiade par jean ousset 3 ok

Le travail est en chêne, fabriqué par un charpentier de la vallée à l’époque du père. La forge nous laisse un premier temps pantois dans les odeurs de charbon, la lumière filtrée par les fenêtres protégées par des grilles en fer forgé… Un univers de bois et de fer où les odeurs des bêtes se mêlent à la transpiration de l’homme qui s’affaire déjà à son Art…

« Avant, les bœufs et les vaches venaient ici en nombre se faire ferrer. Des chevaux aussi pour les fermiers les plus riches. Les mules étaient directement ferrées en montagne sur les chantiers.  Des bœufs Gascons, pas de Limousines et de Blondes qui augmentent la productivité, mais qui sont tout de même moins rustiques .

ferrage chez o courthiade par jean ousset 6 ok

Le pied des bœufs se pare peu. Composé de deux onglons, on lui pose donc huit fers. La paroi du pied est très fine ce qui nécessite une grande précision au moment d’enfoncer les clous. Aujourd’hui les clous à bœufs n’existent plus, ils avaient la tête plus plate que ceux utilisés pour les chevaux ! Les fers non plus d’ailleurs ! » Mais il y a cinq ans alors que Jean s’arrêtait dans une station d’autoroute sur la route du rendez-vous chez l’oculiste pour son épouse, celle-ci attire son attention sur un prospectus. Celui-ci mentionne une vente aux enchères où sera vendue une tonne de fers à bœufs.  Imaginez la tête du commissaire-priseur lorsque Jean lui a annoncé vouloir acheter la totalité des fers !

Pourtant maintenant, les animaux ont disparu des champs, les brabants ont été remplacés par les charrues des tracteurs… et les forgerons, maréchaux, débardeurs à cheval, muletiers ont disparu rapidement. Jean s’est adapté en réparant les divers outils utilisés par la mécanisation. Les maréchaux ont aussi développé leur activité en se rendant au domicile des particuliers pour ferrer les premiers chevaux pour le loisir.

Et la transmission alors ? « Eh beh, tu vois tous les fers accrochés au plafond ? C’est les essais des jeunes apprentis ! On y touche pas c’est des souvenirs… Il y en a eu des jeunes exceptionnels ».

Jean a vécu un drôle de tournant dans notre société. « Mais tout cela, il fallait le vivre pour pouvoir analyser ». Et quand on lui demande s’il pense que la traction animale va revenir à la mode…il doute,  et hausse un sourcil stupéfait lorsque je lui annonce que les deux bœufs qu’il vient de ferrer vont aller travailler dans un vignoble bordelais pour l’entretien des sols. Pour la photo ? Il ne faut pas douter que le domaine saura tirer partie de ce nouvel outil… Cependant, cela laisse entrevoir un possible « retour » à de « nouvelles » façons de (re)travailler… A méditer !

 Tifenn Vital, monitrice-guide de tourisme équestre dans les Pyrénées-Atlantiques, ancienne stagiaire d’Olivier Courthiade. Elle collabore aussi à la mise à jour du carnet d’adresses de ce site. 

ferrage chez o courthiade par jean ousset 4 ok

La fabrication des coussins d’attelage (pieumets)

Les coussins d’attelage appelés « pieumets » en Charollais Brionnais sont essentiels au confort de traction des animaux (voir l’article « les jougs et leurs accessoires en Charollais Brionnais »).Ils sont placés sur le front de l’animal, sous le premier lien.

Ils peuvent être fabriqués par les bourreliers en cuir, rembourrés et cousus.

Dans notre région, ils étaient plutôt fabriqués par les bouviers eux-mêmes. Ils utilisaient donc les matériaux disponibles dans leur environnement. Le plus utilisé était la paille de seigle. Produite sur les exploitations, elle présente aussi l’avantage d’avoir des brins longs qui permettent une réalisation plus facile.

On a trouvé aussi des pieumets anciens en laiche, une graminé de lieux humides.

pieumets anciens en laiche Saint Christophe en Brionnais

Jean Fournier en avait fabriqué avec son grand-père. Dans un premier temps il ne se souvenait pas de la technique. Mais après y avoir réfléchi quelque temps et après quelques essais, il nous a transmis à son tour le savoir-faire qu’il avait retrouvé.

La réalisation

étape 1

La première étape consiste à réaliser deux anneaux avec des brins d’environ un mètre vingt noués à leurs extrémités. Ces brins sont traditionnellement de la paille torsadée (« rôtée ») en un petit boudin de deux à trois centimètres de diamètre. Ils vont servir de base de montage des pieumets.

Les deux anneaux ici montés sur un bâti miniature avec les deux boulons à la place du genoux et du pied

Ils sont noués en les plaçant entre le dessous du pied et le dessus du genou. On prend soin de disposer le noeud de l’un sur le genou et le noeud de l’autre sous le pied.

Attention à bien maintenir les anneaux l’un contre l’autre de chaque côté de la jambe comme s’ils ne formaient qu’un, afin qu’ils constituent deux axes, supports de tressage.

montage des brins torsadés (ici en ficelle de cisal pour la démonstration) par Jean Fournier sur les anneaux de base tendus sur le genou

étape 2

On prépare l’un après l’autre, d’autres brins torsadés légèrement plus gros que ceux des deux anneaux (quatre à cinq centimètres) en prenant soin de mettre les pieds des épis tous du même côté.

Ces brins vont être tressés en huit en passant dessous/ dessus autour des anneaux de base:

1 on passe le premier brin torsadé en le tenant côté pieds des épis, entre les deux anneaux de base et on l’appuie sur l’anneau qui se trouve dessous, en laissant dépasser environ vingt centimètres.

 2 On passe une fois dessous/dessus autour du brin de l’anneau de base opposé à celui où l’on a appuyé le brin torsadé (cf étape 1)

3 on tourne dessous/dessus autour du brin de l’anneau de base opposé (côté pieds des épis)

 4 on ressort le brin torsadé (c’est le côté épis) une dernière fois sous l’anneau de base opposé à celui sur lequel on s’est appuyé au début.

On renouvelle l’opération avec de nouveaux brins jusqu’à obtenir une largeur correspondant au front des animaux. En général, suivant la grosseur des brins torsadés, on passe huit ou neuf brins torsadés.

 

Les cinqs premiers brins torsadés sont passés

étape 3

     Il faut maintenant solidariser, en serrant, les brins torsadés passés entre les anneaux de base.

Le serrage s’obtient grâce aux deux anneaux de base.

1 On dégage du pied l’anneau qui n’a pas le noeud.

2 On dégage de la main l’anneau qui n’a pas le noeud.

3 On tire à la main sur l’anneau qu’on a dans les mains. L’autre noeud resté sous le pied bloque pour permettre le serrage. L’ensemble des brins torsadés qu’on a tressés en huit, se trouve serré en tenaille entre les deux anneaux de base.

4 L’un après l’autre, on défait les noeuds des anneaux de base et on refait un double noeud au ras des brins torsadés en les serrant au maximum.

     étape 4

 On se trouve avec un coussin qui a, d’un côté, les épis des brins torsadés qu’on vient de serrer et nouer. De l’autre, on trouve les pieds des épis des brins torsadés.

 

1 La longueur qui reste des brins des anneaux de base une fois liés, est ramenée et liée avec les brins qui dépassent côté épis.

2 On peut alors lier ensemble tous les brins côté épis pour former un petit toupet. On peut aussi les partager en deux parts égales et former ainsi deux petits toupets. Il est préférable de lier avec un fil de fer fin. Il faut prendre garde de bien l’arrêter de manière à ce qu’il ne dépasse pas de partie blessante.

En liant, on donne un petit galbe au coussin avant de serrer le fil de fer qui fixera le réglage du galbe.

3 Il reste maintenant à égaliser la longueur des brins côté pieds des épis des brins torsadés. On en profite pour régler, en tirant plus ou moins desssus, la longueur définitive des brins tressés en huit afin d’avoir une pièce harmonieuse dans sa forme.

 

Comme les pieumets vont par deux, il faut toujours veiller à ce que les dimensions soient les même entre les deux pièces.

pieumets réalisés en laiche

Il faut aussi bien maintenir les torsades des brins pendant qu’on les travaille, c’est ce qui fait leur solidité.

On peut aussi fabriquer les pieumets en utilisant à la place de la jambe, les deux pieds d’une échelle, ou mieux un petit bâti en bois qui permet de disposer les deux anneaux de base.

bâti de montage en bois    

1 2 3 4 5 6