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Un jour, deux jougs, deux jougtiers, Maillezais (85), 10 Août 2016 par Michel Nioulou

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Photo Jean-Léo Dugast

Une rencontre autour des bœufs de travail

Maillezais, au bord du marais Poitevin, accueillait le 10 Août 2016, la fête des bœufs de travail.

Jérome Csubak et son épouse ont organisé cette rencontre sur le site des roulottes de l’abbaye dont ils sont les promoteurs. Emmanuel Fleurentdidier et Solène Gaudin étaient également venus épauler l’équipe d’organisation .

On a pu voir évoluer la paire de Vosgiens d’Emmanuel et la paire de boeufs Parthenay du propriétaire des lieux qui présentait également une paire de jeunes bœufs en début de dressage.

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Jérome Csubak

Différentes démonstrations d’attelages ont eu lieu devant un public venu nombreux malgré le déroulement de la fête un jour de semaine.

Des séances de travail avec des chevaux étaient aussi au programme avec en particulier un bel attelage de Manu Davignon.

Brocante, artisans, maréchal-ferrant venaient compléter les animations d’une journée déjà bien remplie.

La naissance de deux jougs.

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« Depuis le matin, à l’abri du soleil, sous la stabulation, des coups sonores de haches et d’herminettes viennent régulièrement ponctuer l’ambiance de la journée.

Lionel Rouanet et moi-même avions été invités à venir présenter le travail de la taille des jougs à la fête des bœufs de travail de Maillezais.

Soigneusement enveloppés dans des bâches étanches, nous déballons un peu avant neuf heure nos pièces de bois maintenues humides depuis chez nous à l’autre bout de la France, l’Aveyron pour Lionel et la Saône-et-Loire pour moi.

Le plein été n’est certes pas la meilleure époque pour transporter dans les voitures surchauffées des pièces de bois parfois immergées depuis plusieurs mois et sujettes dès leurs sorties de l’eau à une dessiccation trop rapide et à l’apparition de fentes dans les pièces qui peuvent parfois être rédhibitoires.

Après un déballage et mise en présentation de nos différents modèles de jougs, nous attaquons rapidement le travail.

Très fortuitement, il se trouve que chacun des modèles que nous avons à tailler aujourd’hui est nouveau pour l’un et pour l’autre.

Lionel commence un joug en frêne qui lui a été commandé. Ce dernier, un joug mixte, est destiné à joindre d’un côté un bovin et de l’autre une mule ou un âne.

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Photo Jean-Léo Dugast

Ce type de joug a suscité de nombreuses interrogations et questionnements du public.

Pour ma part, c’est un joug double que je taille, un modèle de la Loire, à la limite du Puy-de-Dôme, un joug « de montagne » comme le nomme la personne qui me l’a commandé. C’est avec le modèle d’un joug ancien à proximité que je taille la pièce de frêne.

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Je travaille différemment de Lionel en pratiquant un traçage avec un gabarit sur la bille dégauchie.

Bien sûr le traçage n’est qu’indicatif mais permet aussi, au moins au début sur un modèle nouveau, d’avoir des repères précieux. La réalisation du gabarit à l’atelier permet aussi de bien s’imprégner des formes et des subtilités du joug que l’on découvre.

Bien qu’aujourd’hui à Maillezais, le modèle soit nouveau pour lui, Lionel réalise le plus souvent des jougs du type Aveyronnais dont il maîtrise la réalisation du fait de son apprentissage auprès de René Alibert à Laissac dans l’Aveyron.

A contrario, je travaille en autodidacte et j’ai été amené à réaliser de nombreuses formes régionales différentes (Charollais, Velay, Vendée, Loire). C’est aussi pour cela que je réalise des gabarits qui me permettent de mémoriser les formes et les tracés.

C’est donc avec prudence que nous avançons la taille sur nos jougs respectifs.

Bien sûr le public s’interroge et s’étonne de nos réponses lorsque nous leur expliquons que nous réalisons régulièrement des jougs dont la destinée n’est pas de finir en décoration au dessus d’une cheminée ou d’une porte, mais bel et bien d’avoir un usage réel, une fonction de travail chez les différents bouviers qui nous les réclament.

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La découverte de la part du public de l’existence encore active de la pratique professionnelle de l’attelage bovin les laissent souvent dubitatifs, certains repartent sûrement en se disant qu’on leur a raconté des mensonges !!! Et pourtant!!

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En milieu de matinée, une dizaine de personnes de l’académie des bouviers du Puy-Du-Fou nous rendent visite. Le groupe guidé par le dynamique et motivant Laurent Martin, a échangé sur la technique, les différentes formes de jougs, l’attelage, le liage. Cette rencontre a été pour nous l’occasion de croiser des praticiens, apprentis ou confirmés qui travaillent dans l’environnement très spécifique du spectacle, mais dont l’implication dans l’attelage des bovins est très marquée et passionnée.

La présence en visiteurs de Jo Durand, paysan bouvier au Dresny en Loire-Atlantique et de Nicole Bochet, chercheuse et passionnée par l’attelage bovin, a permis une nouvelle fois, outre l’amitié que nous avons pour eux, de croiser des expériences, des points de vues.

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En discussion avec Jo Durand 

A la pause de midi avant d’aller manger quelques mogettes pour reprendre des forces, nous mouillons copieusement nos deux pièces de frêne et nous les couvrons soigneusement pour limiter le séchage. La température est forte et le soleil ardent !! Nous devons être vigilants !!

Après avoir repris nos tailles en début d’après-midi, comme une pause dans notre journée, nous prenons le micro devant la paire de Parthenay pour un moment de présentation du travail des jougs, de leur fabrication et de leur utilisation avec différents liages de plusieurs modèles de notre fabrication.

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Photo Jean-Léo Dugast

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Emmanuel Fleurentdidier

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Solène Gaudin

Nous reprenons ensuite le travail, toujours au son des haches, grandes et petites herminettes, planes, ciseaux, gouges et maillets entrecoupé d’explications de notre part, et d’enrichissants témoignages et anecdotes que nous confient les nombreuses personnes de la région qui viennent à nous et qui voici quelques décennies encore, liaient des bovins.

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Progressivement, le public se fait plus clair, puis disparaît. Les jougs ont déjà bien pris forme. Les deux lourdes pièces de frêne du matin se sont visiblement affinées et allégées, la finition se fera à la maison dès notre retour.

Le soir est venu et, malgré la fin de la fête, nous taillons encore un peu, comme pour prolonger ce moment, où, malgré le fait que nous nous connaissons déjà depuis plusieurs années, nous avons pour la première fois travaillé côte à côte. Moments rares, intenses où, dans la même passion, nous avons fabriqué chacun un joug qui coiffera des bœufs qui patiemment travailleront dans la discrétion des montagnes du Massif Central et des Pyrénées. »

 Michel Nioulou

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Toutes photos Véronique Nioulou sauf mentions « Jean-Léo Dugast ».

Un grand merci à Jean-Léo pour sa contribution.

Boeufs Parthenay aux roulottes de l’abbaye chez Jérome Czubak Maillezais (85)

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 La famille Czubak gère un lieu unique où se côtoient les neuf races de chevaux de trait (cliquez ici pour voir). Mais le dressage de bovins de travail fait aussi partie de leur expérience.

Après le dressage d’une première paire de bovins qui n’a pas abouti, c’est une paire de boeufs Parthenay qui a été mise au travail.

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Il y a 3 ans, pour diversifier son activité,  il a acheté deux veaux qu’il a élevés sur sa ferme dans l’objectif de les mettre au joug pour le travail.
L’été 2015 dernier, ils ont appris à être liés, porter le joug, marcher ensemble… Cette année 2016, les choses sérieuses commencent pour eux. En effet, Jérôme cultive 1.5 hectares de mojettes (haricot blanc ) et ce sont eux qui se chargeront de l’entretien de la culture. Donc au programme, passage de canadien, binage, buttage, ….
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Retrouvez quelques photos et vidéos des boeufs Parthenay de Jérome Czubak sur le facebook des Roulottes de l’abbaye en cliquant ici. et en cliquant ici.

Facebook des Roulottes de l’Abbaye en cliquant ici.

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Merci à Solène Gaudin pour sa communication de vidéo et d’informations.

Entretien des haies avec deux boeufs Vosgiens pendant l’hiver 2015/2016, par Solène Gaudin

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Durant l’hiver, de nombreux petits travaux d’entretien sont à faire sur la ferme. L’entretien des haies en fait partie, notamment leur nettoyage en évacuant le bois mort afin de permettre aux jeunes arbres de pousser. Ce bois servira pour le chauffage hivernal.

Un ou deux bœufs peuvent être utilisés, ici, on travaille avec Varo et Grivé, la paire de boeufs Vosgiens de Manu Fleurentdidier ( formateur traction animale, CFPPA de Montmorillon).

On leur met le joug auquel on accroche un chaîne munie d’un ressort de traction et d’une arête de poisson, sans oublier la chaîne de débardage. On amène les bœufs devant le bois à sortir, on accroche notre chaîne à l’arbre puis on la met dans l’arête de poisson.

On demande aux bœufs de faire demi-tour sur place et on avance pour sortir le bois à deux ou trois mètres de la haie. On laisse le bois puis on recommence l’opération plus loin.

On essaye de regrouper les bois ensemble pour pouvoir les reprendre par la suite. Les gros bois seront rapportés directement en traîne directe à la ferme pour être débités. Pour les petits bois, on attelle les bœufs à un avant train muni d’une remorque et on ramasse le reste.

« La forcat », un outil de maraîchage simple et efficace, démonstration avec un boeuf Vosgien en solo le 7 mai 2016 aux rencontres de bouviers à l’écomusée d’Alsace, par Solène Gaudin

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Quoi de mieux que le site de l’écomusée d’Alsace pour présenter un outil ancestral pour le travail du sol et de tirer de notre passé, notre avenir !!

Un outil simple mais efficace, utilisé depuis des centaines d’années en Espagne et remis au goût du jour par quelques utilisateurs espagnols d’une façon plus moderne et plus polyvalente, plus simple dans son utilisation.

Cet outil, c’est la « Forcat » que Manu Fleurentdidier est venu présenter, suite à des déplacements chez des maraîchers bio en Espagne où il l’a découverte.

A la base, c’est une araire à laquelle on ajoute un sac en paille tressé qui sert de butoir. Les différentes tailles de buttes sont faites en ajoutant plus ou moins de terre et de paille dans le sac.

Aujourd’hui, elle est toujours utilisée en tant que telle par des maraîchers dans la région de Valencia.

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C’est chez Abel Ibanez et Alfred Ferris Garcia que j’ai pu voir fonctionner cet outil en version moderne. Auparavant tout en bois, la Forcat est maintenant métallique. De conception toujours aussi simple et légère, elle est facile à mettre en place et à utiliser. Elle est bien équilibrée avec une bonne pénétration dans le sol.

La Forcat est composée de 2 parties :

– La limonière est plus courte que celle d’origine qui allait jusqu’au collier. Elle est supportée par une petite sellette. Sur la partie arrière de la limonière, se trouve le palonnier et la partie de fixation du reste de l’outil : l’âge.

L’âge, de conception simple permet de recevoir différents accessoires :

  • Brabanette pour le labour
  • Des « ailes » pour monter des billons ou butter
  • Des lames sarcleuses de longueurs différentes que l’on peut mettre dans un sens ou dans l’autre en fonction du travail souhaité.

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L’âge a toujours sur sa base, une pointe carrée qui fait office de sous-soleuse

On trouve deux poignées sur le manche de la Forcat, l’une permet de tenir l’outil pendant le travail et l’autre, plus basse, permet de lever l’outil pour les manœuvres.

Pour faciliter le transport ou le déplacement de la Forcat jusqu’aux champs, un support avec deux roues vient se greffer sur la pointe de la Forcat.

Pour la démonstration, nous avons utilisé un bœuf de l’écomusée, mené par René Cretin. Il était garni d’un licol, d’un collier 3 points avec croupière, d’une petite sellette et d’une paire de traits.

L’outil se déplace facilement derrière l’animal sans même être tenu grâce à ses roues.

Sur le terrain, c’est avec la brabanette que le premier travail s’effectue. Elle est montée sur un axe et c’est une cordelette qui permet le retournement des versoirs. Le réglage du terrage se fait avec une pige.

L’animal marche dans la raie et la Forcat suit et réalise le labour.

Nous changeons d’accessoire en retirant la brabanette pour mettre une lame sarcleuse. Un simple marteau suffit pour le changement. En effet, c’est un coin qui maintient l’ensemble des accessoires.

Après réglage de la pige de terrage, la Forcat fait son travail dans une simplicité surprenante pour les spectateurs, elle est ancrée en terre et suit le bœuf sans même être maintenue. Un travail de sarclage impressionnant et rapide.

Puis l’accessoire pour créer des buttes est mis en place, changement rapide grâce à ce fameux coin. Et voilà que le bœuf reprend les lignes de travail pour ouvrir le sol et monter en quelques minutes plusieurs billons.

A voir aussi (merci à Christine Arbeit pour l’information):

La démonstration faite, plusieurs personnes ont pu s’initier et prendre en main la Forcat. Les utilisateurs ont été agréablement surpris de la facilité d’utilisation et de la rapidité du changement d’accessoire sans avoir à sortir une caisse à outil.

Solène Gaudin

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Pour tous renseignements, contactez Emmanuel Fleurentdidier qui transmettra:

06 12 25 94 21

traitmalin@laposte.net

Rencontres de bouviers 2016, La traction bovine au XXI ième siècle, écomusée d’Alsace, ungersheim (68) les 5, 6, 7 et 8 mai 2016 par Michel Nioulou

Les 5, 6, 7 et 8 Mai 2016, se sont déroulées les onzièmes rencontres de bouviers à l’écomusée d’Ungersheim (68). C’est Philippe Kuhlmann, éleveur et dresseur de bovins à Soultzeren, en collaboration avec l’écomusée, qui fédère ces rencontres.

Ce sont vingt-cinq personnes venues de toute la France et même de Suisse cette année qui, pendant ces journées, ont échangé sur leur pratique de l’attelage bovin, l’avenir, la formation, la transmission et les techniques.

Tous les profils étaient représentés : paysans éleveurs/dresseurs, maraîchers, prestataires de services en traction animale, utilisateurs particuliers, formateurs, chercheurs, jougtiers, blogueur (ABA), sympathisants, bouvier au Puy-du-Fou, bouviers et représentants de l’écomusée d’Alsace.

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Toutes photos Véronique Nioulou

La plupart des participants étaient plutôt présents les vendredi et samedi.

Une partie des rencontres a été consacrée à la discussion en salle, faisant suite aux rencontres informelles réalisées à l’occasion du dernier Salon de l’Agriculture de Paris.

Tout d’abord, chacun a présenté sa région, son parcours, sa pratique. Ensuite le groupe est rentré dans le vif du sujet.

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11ème rencontre des bouviers

Photo J. Durand et C. Arbeit

11ème rencontre des bouviers

Photo J. Durand et C. Arbeit

De grands thèmes se sont dégagés des débats :

L’émergence d’une association des « Bouviers de France et d’ailleurs » sous l’impulsion d’Emmanuel Fleurentdidier. La discussion a permis d’avoir de nouveaux avis des gens présents et s’est orientée vers l’utilité, la nécessité et les buts de la future association.

Le volet information sur la législation en vigueur par rapport aux animaux (déplacement, aspects sanitaires) sera, entre autres, un des rôles de l’association.

La trame d’un bureau a été annoncé et reste bien sûr modifiable tant que le siège social n’a pas été défini et qu’en conséquence, les statuts n’ont pas été déposés.

La définition du siège social a fait débat avec des avis qui balançaient entre des structures institutionnelles de l’élevage et un lieu plus en adéquation avec les valeurs des participants particulièrement enclins à la défense des races anciennes plus aptes au travail.

Aux yeux de beaucoup, ces institutions présentent une contradiction éthique par rapport aux races à faibles effectifs souvent utilisées en traction bovine et le peu d’intérêt que ces structures leur portent, le tout appuyé par les buts de rentabilité, de productivisme qu’elles développent, en contradiction et au détriment du travail et de ce que défendent la plupart des acteurs de la traction bovine et animale en général.

La formation fut également au cœur des débats.

Chacun constate une demande régulière de formation en traction animale et particulièrement en traction bovine. Il ressort que le stage d’initiation à la formation bovine mis en place chaque année au CFPPA du Lycée Agricole public de Montmorillon  est un atout très important qui permet un premier contact avec ce type d’attelage. Mais il apparaît qu’une semaine de formation/initiation reste insuffisante. On ne devient pas bouvier en une semaine et seule une pratique de longue durée sur le terrain avec des meneurs expérimentés permet d’améliorer, de perfectionner, la formation des néo-bouviers.

Chacun de son côté se débrouille pour orienter les apprentis vers des bouviers confirmés. Le blog « Attelages bovins d’Aujourd’hui » y participe en partie. Il devient donc nécessaire de répertorier dans un annuaire, les personnes aptes à recevoir chez eux des bouviers en devenir. L’association pourrait être le support de ce travail.

L’idée d’un centre de formation privé a été évoquée avec le financement du genre DIF (droit individuel à la formation).

Les témoignages d’utilisateurs professionnels comme Philippe Kuhlmann, Jo Durand et Christine Arbeit, Laurent Janaudy, Joël Blanc, ont permis de découvrir des parcours, des expériences et les problématiques de l’utilisation de la traction bovine au quotidien.

Laurent Martin, bouvier bénévole au Puy-Du-Fou en Vendée, a présenté l’Académie des Bouviers créée pour former les nouveaux bouviers du parc.

Cozette Griffin-Kremer a évoqué le travail autour de l’attelage bovin en Allemagne, en Australie et en Angleterre, l’intérêt des structures comme les écomusées à participer au maintien et à la redécouverte du grand public de ces pratiques. 

Nicole Bochet a abordé le thème du bien-être animal qui a rapidement dérivé sur les lois mises en place qui ne favorisent pas nécessairement le milieu des dresseurs et bouviers comme par exemple interdiction des animaux attachés à l’hivernage. 

André Kammerer a, quant à lui, en décrivant son parcours de bouvier « de loisir », mis en lumière le lien social créé par l’animal. Son témoignage sincère sur son expérience de la relation qui s’établit entre des enfants en souffrance et son boeuf de travail était réellement touchant.

Il a été souligné aussi qu’aucun profil de bouvier n’est rejeté, qu’il soit professionnel ou amateur. Toute pratique qui, d’une manière ou d’une autre peut contribuer à ce que perdurent des savoir-faire est sans aucun doute utile pour l’avenir. Elle doit être respectée et encouragée.

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Les participants ont également mis en avant l’intérêt de la recherche sur le matériel et des améliorations qui peuvent y être apportées. Elles sont faites par les quelques fabricants de matériels de travail, par les utilisateurs eux-mêmes qui les adaptent au mieux selon leurs besoins. La recherche sur les jougs composites menée par L’insic à Saint-Dié-des-Vosges a été abordée et a soulevé quelques débats au sujet du résultat même et de l’emploi de matériaux synthétiques qui ne paraît pas s’inscrire dans une démarche durable, en contradiction avec celle des bouviers. Cependant, ce genre de recherche, même si elle n’est pas complètement aboutie, mérite d’être soulignée. On peut signaler aussi les jougs en bois contre-collés que j’ai personnellement mis en oeuvre pour éviter les problèmes de fentes post-construction et qui ont également soulevé le même genre de problématique.

A la demande des initiateurs de la future association, le site « Attelages bovins d’Aujourd’hui  » servira d’interface internet pour la mise en ligne des activités, infos et documents (le site est ouvert à toutes structures ou particuliers dont l’activité est l’attelage bovin).  

Chacun pourra donc prochainement retrouver plus d’infos concernant l’association au sein du site ABA.

A ce sujet, le site que chacun s’est accordé à définir comme incontournable aujourd’hui (mais je tiens à titre de réalisateur du blog à vous remercier tous, mais aussi à tempérer et rester humble devant tant d’intérêts portés) devient pour moi, qui le gère seul et bénévolement, un travail à part entière. Malgré cela, j’ai aussi une profession !! J’ai souligné que, devant la quantité de travail pour la réalisation des articles, les contacts avec les acteurs, les relances pour avoir des infos, de la matière, le traitement des photos, des vidéos, la mise en ligne, la tenue du carnet d’adresses, la gestion des annonces, les réponses aux nombreux courriers, les réponses aux appels téléphoniques, j’avais du mal à continuer d’assurer de manière suivie la tenue à jour du blog.

Une proposition de mettre en place des relais régionaux a été faite pour au moins réaliser le travail de collecte des informations. Mais la chose est compliquée, les gens impliqués dans ce milieu étant déjà fort occupés. La tenue du blog nécessite également une unité et une neutralité la plus objective possible, la solution est complexe.

J’ai aussi insisté sur le volet communication, réalisation d’articles pour la presse spécialisée, la réalisation d’un film sur les bouviers du XXI ème siècle. Il est aussi nécessaire de faire connaître cette pratique méconnue de tous et de la sortir de l’image « folklorique » que beaucoup, pour le peu qu’ils s’y intéressent, pourraient avoir aujourd’hui. 

Mais là aussi, il faut beaucoup de temps. J’ai personnellement lancé plusieurs pistes au gré des contacts sur le site avec des photographes, cinéastes, réalisateurs, producteurs, télévisions et maisons d’éditions. Mais le sujet n’est pas porteur pour qui ne connaît pas la richesse des choses à aller collecter. 

Il y aurait pourtant des parcours de vie forts enrichissants à découvrir.

 

Le reste du temps a été consacré aux démonstrations et pratiques en extérieur avec du matériel et les animaux.

Philippe Kuhlmann avait descendu de sa ferme deux paires de bœufs: une paire de jeunes Vosgiens et une paire de bœufs Ferrandais plus âgés.

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Plusieurs fois au cours de ces deux jours du vendredi et samedi, Philippe a présenté « le ramé », un matériel de levage qu’il a créé voici 2 ans et qu’il améliore au fil du temps.

Il permet de déplacer des balles rondes et des palettes, de charger du fumier et l’utilisation en fagoteuse.

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Il est aussi apte à servir d’avant-train de débardage avec l’avantage d’avoir un ancrage au timon pivotant qui permet aussi d’utiliser les bœufs en poussant le matériel, et de manœuvrer plus facilement dans des endroits restreints en place. 

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Comme lors des dernières présentations, chacun commente et apporte son avis technique, d’autres pistes, d’améliorations possibles. Phillipe depuis 2014 a d’ailleurs modifié le « Ramé » en y apportant un timon qui passe au dessus des boeufs et dont l’angle avec le bâti est réglable par un système de « vérin crénelé » faisant crémaillère manoeuvrable depuis l’avant, à la tête des boeufs. Ceci permet de modifier facilement l’angle d’attaque des dents de chargement sans avoir à intervenir en se déplaçant au niveau du bâti. Pour utiliser ce système, il lui a fallu freiner l’essieu. La commande de blocage des roues est également commandée depuis l’avant du « Ramé ».

Eric Petit avait présenté à la journée technique 2015 à Soultzeren, un modèle similaire inspiré de celui qu’il avait vu chez Philippe aux rencontres de 2014. On voit bien ici l’émulation entre utilisateurs qui cherchent les meilleures solutions et qui s’inspirent l’un l’autre.

Bien sûr, les discussions ont aussi amené à parler du dressage, du rapport à l’animal, des méthodes de menages et de bien d’autres sujets engendrés par les situations rencontrées sur le terrain.

A l’occasion de la « parade des attelages » de l’écomusée sur la place des charpentiers, Philippe a présenté au grand public l’attelage bovin d’hier, d’aujourd’hui et de demain, en s’efforçant de bien expliquer que la pratique d’aujourd’hui n’est pas que festive ou démonstrative comme dans les écomusées ou les fêtes locales, mais bien utilisée au quotidien pour le travail.

Emmanuel Fleurentdidier avait apporté un matériel de travail du sol modulable et léger issu d’un outil traditionnel espagnol, « la Forcat » utilisé en maraîchage en traction hippomobile.

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Des séances de labour et de buttages ont été réalisées avec un des boeufs de l’écomusée attelé à cet outil au collier et mené par différents bouviers. Elles se sont avérées fort concluantes devant la simplicité, l’efficacité et la maniabilité de l’engin dues à sa faible longueur.

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Une dernière petite réunion de synthèse en fin d’après-midi de samedi a permis de clôturer deux jours de rencontres intenses sur des avancées et des conclusions plutôt positives concernant aussi bien la future association que sur l’intérêt de se rencontrer et de partager ses expériences.

Si les échanges en salle ont été fournis, ont permis d’y voir plus clair sur les projets individuels et les projets communs, même si parfois chacun affirmait bien haut ses positions, les discussions informelles sur le terrain autour des attelages que chaque bouvier présent a utilisés au cours de ces deux jours, ont tout autant été constructives et riches.

La réunion d’utilisateurs, d’acteurs du milieu, professionnels ou amateurs qui partagent leur expériences bénéficie autant à eux-même qu’à ceux qui écoutent autour d’eux. Les discussions sont toujours techniques, qu’elles soient axées sur l’animal, le matériel, le menage, les cultures, les méthodes de travail, ou le matériel.

Il ne faut pas non plus oublier les rencontres humaines, à l’occasion desquelles se tissent chaque année des liens forts. Merci à Philippe Kuhlmann d’être la cheville ouvrière de cet événement. Merci à tous les participants venus souvent de loin, ainsi qu’à tous ceux qui se sont impliqués dans le déroulement de ces journées.

Un grand merci à l’écomusée d’Alsace et à sa direction qui sait chaque année recevoir les bouviers au sein de ses emprises avec des conditions idoines.

Ces rencontres ont été par leurs contenus fort intéressantes, mais elles ont eu aussi le grand avantage de rassembler des acteurs éparpillés sur le territoire et de créer une dynamique, une émulation qui remotive et qui fait voir l’avenir avec plus d’entrain et de sérénité.  

On attend tous l’année prochaine! 

Michel Nioulou

Vidéo de Christine Arbeit et Jo Durand:

Voici quelques photos en vrac de ces journées.

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Semaine d’initiation et de découverte à la Traction Bovine, 30 mai au 03 juin 2016, CFPPA de Montmorillon (86)

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Cette année, encore, le CFPPA de Montmorillon, organise une semaine d’initiation et de découverte à la Traction Bovine sous la direction du formateur Manu Fleurentdidier.
La formation aura lieu du 30 mai au 03 juin 2016.
Les thèmes abordés seront variés:
Le menage du bœuf en simple et menage en paire.
Les stagiaires découvriront les rudiments de la conduite des boeufs dans un patois vosgien.
Selon la demande des stagiaires, certains sujets seront approfondis.
Chaque jour, un thème nouveau sera vu (maraîchage, débardage, voiturage, ….). Le module comprend une partie théorique courte sur les besoins des bovins, les maladies, les aplombs, les races aptes au travail…
Pour tout contact ou information complémentaire, vous pouvez contacter le formateur:
Manu Fleurentdidier  06 12 25 94 21
ou le CFPPA de Montmorillon 05 49 91 97 20. 
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Semaine découverte de la Traction Bovine, Montmorillon (86) formation de juin 2015

Manipulation des bœufs avec un pneu (Toutes photos Jean-Jacques Blanchon)

Du 08 au 12 juin 2015, a eu lieu au CFPPA de Montmorillon, la session Découverte de la Traction Bovine avec Manu Fleurentdidier, formateur.

La formation était complète avec 9 stagiaires de divers horizons, et des objectifs variés. Certains étaient là pour découvrir le travail avec le bœuf dans le cadre d’une installation en maraîchage. D’autres étaient là pour conforter leur choix du bœuf de travail dans un cadre privé.

La semaine a commencé avec une présentation des jougs, une description des différentes façons de mener (par devant au bâton ou par derrière aux guides) et une approche des bœufs.

Présentation de différents matériels pour travailler avec les bœufs

Une première prise en main a eu lieu sur le site de la Jarrouie, avec les bœufs simplement licolés. Les stagiaires ont appris à mettre un licol, à marcher avec un bœuf en main …

Première prise en main avec un bœuf licolé

Ensuite, un bœuf a été joint avec un joug simple (chaque stagiaire a pu s’entraîner avant sur un simulateur) et le second harnaché avec un collier. Puis les deux ont été joints ensemble.

Mise en place du joug simple

Le groupe de stagiaires a pu manipuler et appréhender les différentes façons de garnir et joindre des bœufs selon l’objectif d’attelage en simple ou en paire.

Les 2 bœufs liés

Explication et aide sur la manière de lier avec des jointures

Menage avec un bœuf au joug simple

Les deux bœufs en pleine manipulation

Première manipulation avec des bœufs liés

Manipulation et rectification par le formateur pour mener au mieux les bœufs

Les stagiaires ont appris dans la suite de la formation, à manier les bœufs avec un pneu ou un tronc en passant dans des zones balisées. Le but étant de ne rien toucher en apprenant à estimer le gabarit de la charge.

Manipulation des bœufs avec un tronc pour évaluer le gabarit

Lors de cette formation, une journée en chantier réel a eu lieu avec le concours des apprenants en formation bûcheronnage.

Le but de cette journée était de dégager des arbres abattus sur le chantier. La technique du mouflage y a été utilisée.

Les grosses branches étaient d’abord dégagées en traîne directe puis, pour les grosses grumes, les élèves mettaient en place le mouflage en câblant avec les poulies.

Les bœufs lors du chantier pendant la mise en place des poulies et des câbles.

Explication au stagiaire bûcheron et Ttraction Bovine sur le protocole à suivre

Mise en place des bœufs pour sortir le bois

Les bœufs en plein effort (on peut voir la chaîne tendue)

Une grosse grume!!

 La grume qui décolle grâce aux câbles visibles

Ce fut une journée enrichissante car chacun a pu voir les différentes techniques du mouflage et de la traîne directe pour sortir du bois.

Le groupe est aussi intervenu pour aider une grume à tomber dans la direction souhaitée et permettre au bûcheron de travailler en sécurité.

Préparation

Les câbles et chaînes reliés à l’arbre pour le faire tomber dans la bonne direction

Les bœufs en pleine pression

Le reste de la formation s’est articulée autour du maraîchage, les techniques de travail du sol avec l’utilisation de différents outils ad hoc .

Explication sur la façon de mettre les bœufs sur un avant-train, une voiture ou ici un Homesteader

Utilisation du Homesteader par un stagiaire

Une demi-journée a été consacrée à la manière de débourrer une jeune paire de bœufs, des Parthenay, avec des explications sur la façon de commencer avec des animaux peu ou pas manipulés, comment mettre l’animal en confiance, ce qu’il faut faire et ne pas faire….

Explication sur le dressage d’une paire de bœuf

  Démonstration avec une paire de jeunes bœufs Parthenay qui commence à apprendre à travailler

La paire de Parthenay qui commence à marcher

La suite de la formation a continué avec d’autres méthodes de menages (joug frontal).

Explication du frontal

Utilisation du frontal

Un menage aux guides avec un licol éthologique, s’est révélé concluant.

Mise en place d’un licol éthologique avec des guides pour mener de derrière.

 Varo aux guides avec un licol éthologique

Cette session de formation fut enrichissante pour tous, chacun a pu voir ce qu’il était possible de faire avec des bœufs. Les stagiaires étaient satisfaits de leur semaine même si celle-ci fut trop courte.

Pour finir, il en est ressorti que des semaines supplémentaires d’approfondissement consacrées soit au maraîchage, soit au menage, seraient nécessaires pour pousser plus avant la formation.

Solène Gaudin

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Merci à Solène Gaudin pour sa contribution et à Jean-Jacques Blanchon pour les photos.

Chantiers de débardage à Pindray (86), Février 2015 par Solène Gaudin


 Préparation et mise en place des animaux (Toutes photos Jean-Jacques Blanchon)

Pindray, Février 2015: la session CS Utilisateur de Chevaux Attelés s’apprête à réaliser deux chantiers dans le cadre du Module Débardage.

Ces chantiers ont eu lieu sur la commune de Pindray, village situé à une dizaine de kilomètres de Montmorillon (86) et ont été réalisés en collaboration avec la formation Bûcheronnage du CFPPA qui préparait le terrain.

Le premier chantier était une coupe à blanc sur une parcelle d’un particulier.

Il y avait deux choses à faire:

Débarder 19 grumes, d’un diamètre de 65 cm et d’une longueur moyenne de 8 mètres.

Sortir le bois de chauffage.

Arrivée sur le chantier

Les grumes ont été sorties avec les chevaux à l’aide d’un trinqueballe. La difficulté était de gérer la longueur et la grosseur des grumes dans le peu d’espace que nous avions sur le site, qui limitait nos mouvements et nos déplacements. La mise en place du trinqueballe s’avéra compliquée à maintes reprises, à cause des arbres en place et des souches. La sortie était difficile car la longueur de traîne était de plus de 200 mètres et la zone de dépôt de bois d’un espace limité, ce qui nous obligeait à gerber les bois.

 

Descente à vide avec le trinqueballe accroché à l’avant-train

Pour le bois de chauffage, nous avons utilisé un traîneau avec un cheval et un avant train avec une remorque avec les bœufs. Pour cette tâche, la difficulté était la distance de la zone de dépôt et un accès au site compliqué, avec de nombreuses souches qui parsemaient le terrain, des arbres, un chemin sinueux et beaucoup de boue.

Sortie de bois

Les chevaux et les bœufs s’enfonçaient jusqu’au canon, au dessus du genou, ce qui compliquait la sortie du bois….

 

Sur le second chantier, également à Pindray, quatre grosses grumes d’une longueur de 9 mètres en moyenne et d’un diamètre allant jusqu’à 1 mètre devaient être sorties.

Ce chantier, présentait plusieurs difficultés.

La première était la disposition du site. Nous étions en pente sur un coteau, avec un ruisseau à traverser, des clôtures à ne pas abîmer. De plus, une fois le ruisseau franchi,  la distance de traîne était de plus de 400 mètres.

Sortie de la grume du ruisseau

Ce chantier était loin d’être évident pour des novices car il nécessitait des moyens et une technicité particulière pour le réaliser.

Pour ce faire, du mouflage a été mis en place. Le mouflage est une technique de débardage réalisée à l’aide de câbles et de poulies. C’est un dispositif mécanique qui permet le levage d’une charge à l’aide de plusieurs câbles, afin de démultiplier l’effort de traction.

Transport des câbles et des poulies avec les bœufs.

Cette technique a l’avantage de faciliter le travail du cheval ou du bœuf en divisant le poids de la charge par le jeu des poulies. Elle est mise en place sur des chantiers difficiles d’accès même aux chevaux, sur des gros bois, en pente….

La difficulté pour les stagiaires a été de comprendre comment placer ces poulies pour gagner en force et en distance de traction.

Sur ce chantier, les bœufs intervenaient en renfort, pour amener les grumes à la zone de dépôt. Les bois étaient descendus avec la paire de chevaux à l’aide du mouflage. Les chevaux traversaient le ruisseau. Une fois, le ruisseau traversé, la grume était accrochée à un avant-train à l’aide d’un treuil. La paire de chevaux était devant les bœufs, une chaîne reliait le palonnier des chevaux au timon des bœufs. Les chevaux donnaient la cadence et les bœufs, leur force de traction.

Préparation avant le départ vers la zone de dépôt

La difficulté était de faire partir les animaux en même temps, c’est-à-dire lancer les bœufs pour qu’ils décollent la charge, et de faire démarrer les chevaux.

Les chevaux ne devaient pas marcher trop vite pour ne pas tirer les bœufs et la grume. L’objectif a été rempli. Toutes les grumes ont été sorties.

Solène Gaudin

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Merci à Solène Gaudin pour sa contribution ainsi qu’à Jean-Jacques Blanchon pour les photos.

Formation découverte à la traction bovine 2015 au CFPPA de Montmorillon (86)

Découverte de la Traction Bovine à Montmorillon 2015. 
 
Comme tous les ans, le CFPPA de Montmorillon organise une semaine de découverte et d’initiation à la traction bovine.
Cette année, elle se fera du 08 au 12 juin 2015 au CFPPA de Montmorillon. Les thèmes abordés sont les différentes méthodes de liages et de menage, les races aptes au travail…
Une initiation sera faite en débardage, en maraîchage et en voiturage. En fonction de la demande des stagiaires, d’autres sujets seront abordés ou approfondis. 
Cette session est complète pour cette année,  les prochaines dates n’ont pas encore été communiquées. D’autres thèmes de stage pourront se faire en fonction de la demande (perfectionnement, découverte, …).
Pour tout contact ou information complémentaire, vous pouvez contacter le formateur, Manu Fleurentdidier au 0612259421 ou le CFPPA de Montmorillon au 0549919720. 
 

Chantier école avec les boeufs du lycée agricole de Montmorillon dans les bois de Saint-Pierre près de Poitiers (86)

Solène Gaudin nous communique un article sur un chantier école près de Poitiers.

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Depuis le 09 février 2015, les stagiaires du CS UCA (Utilisateurs de Chevaux Attelés) de Montmorillon sont présents dans les bois de St Pierre près de Poitiers. Durant deux semaines, ils apprennent à débarder, moufler, gerber, dans le cadre du module débardage.
Cette année, la commune de Poitiers a décidé d’y mettre les bœufs pour tester leur efficacité, notamment sur la fagotteuse.
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Les bœufs à la fagotteuse
Pour ce faire, les stagiaires sortent le bois abattu à l’aide des chevaux, des bûcherons le coupent et le fendent en bouts d’un mètre. Une intervention est faite ensuite avec un stagiaire pour le ramasser et le mettre en fagots.
La fagotteuse en cours de chargement et la fendeuse avec le tracteur
Les bœufs sont attelés à un avant-train de l’AMB 88 et la fagotteuse du Bois de St Pierre. Le bois coupé en un mètre est mis dans la fagotteuse et emmené sur une place de dépôt pour le décharger.
L’avantage des bœufs sur cet outil, c’est que l’on n’est pas obligé de rester devant les bœufs comme avec un cheval, deux personnes suffisent pour faire les fagots, alors qu’il faut trois personnes avec un cheval ( un meneur aux guides et deux au chargement).
Les boeufs sur la place de dépôt
La seconde activité avec les bœufs, c’est le débardage des grosses grumes.
Sur les photos, nous utilisons l’avant-train AMB 88 avec un treuil.
Débardage avec l’avant-train AMB 88, un treuil et une pince
Débardage avec l’avant-train AMB 88, un treuil et une pince
Des écoles à la découverte des bœufs et du débardage

 

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