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Demande de participation à l’enquête internationale menée sur les bovins utilisés pour la traction animale par Claus Kropp

2019 EMA 28

M Claus Kropp , directeur du centre de recherche en archéologie et laboratoire en plein air de Lauresham à Lorsch , en Allemagne (Hessen ), institution qui utilise des bovins en traction animale pour étudier les différents types de charrues araires , attelages , harnachements de l’époque, lance une enquête internationale auprès des musées , fermes pédagogiques , écomusées , musées de plein air pour inventorier les bovins et le descriptif des différentes techniques utilisés en traction animale; harnachements ( jougs ou colliers) et de logement des animaux.

Le formulaire-réponse figure ci-dessous et vous pouvez télécharger le document PDF ici Enquète sur les bovins utilisés pour la traction animale.

Merci de bien vouloir participer à cette enquête menée au niveau international et relayée par les différentes institutions membres de l’AIMA dont l’AFMA .

 Enquète sur les bovins utilisés pour la traction animale

Claus Kropp , directeur du centre de recherche en archéologie et laboratoire en plein air de Lauresham à Lorsch , en Allemagne (Hessen ), institution qui utilise des bovins en traction animale pour étudier les différents types de charrues araires , attelages , harnachements de l’époque, lance une enquête internationale auprès des musées , fermes pédagogiques , écomusées , musées de plein air pour inventorier les bovins et le descriptif des différentes techniques utilisés en traction animale .

Cette enquête pourra faire l’objet d’une publication/livre de synthèse, dont un exemplaire serait destiné a chaque participant .

Ci-dessous quelques questions auxquelles il vous est demandé de répondre et de retourner ce document en direct à C.Kropp .

Rayer les mentions inutiles.

D’avance merci .

___________________________

A remplir en lettres capitales svp

1. Combien de bovins utilisez vous en traction animale ;

___Males,

___ Femelles ,

Race(s) : _____________

How many draft cattle do you keep (male,female, breed)?

2.Comment utilisez vous ces bovins :

En simple présentation – exposition vivante de la race,

travaux agricoles (décrire )___________ ,

débardage en foret ,

services à la ferme ou en public ,

formation professionnelle à la traction, autres ( décrire )_______________

For what purposes do you use your animals (just showing the breed; agriculture; in the forest etc.; community service, skill

training)?

3.Logement des bovins :

Les bovins sont ils logés dans un lieu et bâtiment historique, décrire : ________________________

OU en étable récente : _______________

How do you house the animals (on site in historic context or in modern alternatives)?

4. Quels type de harnachements utilisez vous ? Décrire :

Jougs:_____________

Collier à 3 appuis _____________________,

Autres ________

et pourquoi ? : ______________

What kind of harness do you use (yoke, 3pad-harness …) and why?

5.Quelle importance accordez vous à l’utilisation des bovins attelés dans votre programme didactique et pour l’information

du visiteur___________________________________________________ ________________

__________________________________________________________________________________________________

How important are the draft cattle within your overall didactic concept and for the visitor experience?

Votre NOM ____________________________ Prénom ____________________________

Structure , Institution _________________________________________________________________________

Privé oui / non

Adresse complète ____________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________________________

Code postal_________________________

Lieu dit _____________________________________

Ville / Village/ Commune ________________________________________________

Pays ____________________________

adresse mail :___________________________________________________________________

Formulaire à retourner si possible avec une présentation générale de votre ferme, ou musée, lieu , et éventuellement accompagné de photos oui – non à :

 c.kropp@kloster-lorsch.de

et copie possible à contact@afma.asso.fr

 

Claus Kropp

Leiter Freitlichtlabor Lauresham

Verwaltung der Staatlichen Schlösser und Gärten Hessen

UNESCO-Welterbestätte Kloster Lorsch

Nibelungenstrasse 32

D 64653 Lorsch

Allemagne

Tel.: 06251 / 869 20

Saison 2020 de la ferme à l’ancienne chez Maryse et Michel Berne, Bourg Argental (42)

 musée michel berne 200

Maryse et Michel Berne (rouvrent leur musée agricole pour la saison 2020.

N’hésitez pas à faire un détour par Bourg-Argental dans le parc du Pilat, à 1h 15 de Lyon, 35 minutes de l’autoroute A7 et 30 kilomètres de Saint Etienne, pour découvrir leur ferme de montagne, leur musée et rencontrer deux passionnés dont la gentillesse est à la hauteur de leur investissement dans l’attelage des bovins, la sauvegarde du patrimoine agricole et le maintien des savoir-faire.

Attention, le musée est fermé le dimanche.

Contact, Maryse et Michel Berne:

04 77 39 60 75

maryse1955@hotmail.fr

Projet d’ouvrage sur les jougs de France, appel à contribution, par Philippe Berte-Langereau

joug appel

Philippe Berte-Langereau est un grand connaisseur du monde des attelages bovins. Il a en particulier beaucoup travaillé dans un cadre associatif, sur les attelages de sa région du Morvan 

Il se propose de faire un travail sur les jougs de France. Mais a besoin de la collaboration de tous.

Si déjà chaque lecteur du blog « Attelages Bovins d’Aujourd’hui » communique des photos, des informations sur les jougs qu’il utilise s’il est bouvier, ou sur les jougs qu’il connaît s’il est simple possesseur de joug, une masse considérable de données pourraient rapidement être collectées. Nous comptons sur vous ou sur votre réseau de connaissances.

Ce travail, en le menant à son terme, serait d’un intérêt ethnographique majeur.

Ne craignez pas de prendre contact avec Philippe dont les coordonnées sont notées à la fin de l’appel pour voir avec lui comment procéder simplement. 

Faites tournez l’infos dans vos carnets d’adresses et sur vos réseaux sociaux.

Merci, on compte sur vous!!!

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Propositions concernant les jougs (bœufs, vaches, mules, etc…)

Un constat s’impose : il n’a jamais rien été publié sur le joug sur l’ensemble du territoire français, territoires d’Outre-Mer compris. Les travaux de M. Juston, de Mme Jean-Brunhes Delamarre ou d’autres dans des monographies régionales, sont des ébauches de ce qui pourrait être plus complet, et surtout synthétique pour une vision d’ensemble et comparative comme cela a été fait pour le Portugal, par exemple, avec les travaux très fournis de F. Galhano et de B. Pereira.

C’est d’autant plus dommage que la France a connu une très belle variété de jougs et surtout d’attelages joug/timon avec la richesse linguistique qui va avec. C’est aussi dommage pour celles et ceux qui, depuis quelques années, s’intéressent à ces pratiques, dressent, fabriquent, taillent pour des attelages d’aujourd’hui.

Michel Nioulou a eu l’extraordinaire initiative de créer un blog que beaucoup connaissent aujourd’hui et qui permet un lien moderne entre les personnes que ces techniques intéressent.

Nous en avons parlé. Il s’avère que ce blog permet de lancer la présente proposition : motiver une équipe de personnes pour un travail collectif. Chacun(e) dans sa région ou son secteur pourrait se donner pour objectif d’étudier les jougs et les techniques qui vont avec dans ce secteur bien délimité.

Un premier jet de plan pourrait être le suivant :

  • Le joug, pièce de bois (essences de bois utilisées, formes, etc….).
  • Les différentes parties du joug avec terminologie locale.
  •  Le système d’attache au timon avec terminologie.
  • Les jougs particuliers : extensibles pour la vigne ou le maïs, à trois têtes, à une tête, etc…
  • Les accessoires du joug, coussins de cuir, de paille, de jonc, les lanières, etc…
  • La fabrication d’un joug et ses étapes.
  • La décoration (sur-jougs, peintures, tailles du bois au ciseau, etc…).
  • Le travail avec les bêtes, le dressage, la conduite, les races de travail, etc…
  • Les fabricants de jougs connus.

Il faudrait que ceci soit accompagné de photos anciennes et contemporaines, de cartes postales anciennes, de croquis, de dessins, de textes précis tout en restant techniquement accessibles.

Par ailleurs, pour les personnes qui ne souhaitent pas s’investir trop lourdement, elles peuvent envoyer une ou des photos d’un ou plusieurs jougs en leur possession. Ceci en donnant quelques précisions si elles les ont : dimensions, essence de bois, noms des parties du joug, fabricant quand il est connu, région précise d’utilisation.

Je me propose d’en être le coordonnateur et, bien sûr, nous sommes ouverts à d’autres suggestions, compléments, etc… A partir du moment où une équipe se sera constituée, il faudrait travailler avec des dates butoirs. C’est le plus efficace. Quand c’est possible, il faudrait proposer une collaboration avec des musées régionaux qui ont souvent une collection de jougs plus ou moins importante (comme à Villard-de-Lans par exemple, dans le Vercors).

Enfin, cela pourrait déboucher sur une publication (par souscription par exemple).

Pour me contacter :

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Les jeunes boeufs de Jean-Yves Ingouf au joug, Plouguenast (22)

 

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Jean Yves Ingouf dresse depuis quelques mois une paire de boeufs Canadien.

Après les avoir joint au joug de garrot, il commence à la mettre au joug de cornes.

Merci à lui pour les photos.

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Formation traction bovine 2020, Baptiste Hérault, BON ENCONTRE (47)

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Baptiste Hérault, prestataire en traction animale , utilise des chevaux et des bovins. Il a une paire de boeufs Highlands (voir en cliquant ici).

Il propose des formations à la traction animale équine et bovine.

Les formations à la traction bovine (voir en cliquant ici), bœufs et/ou vaches, sont proposées par le biais de Prommata. Elles peuvent être financées par Vivéa dans le cadre de formations professionnelles agricoles.

Le module de base de deux  jours :

-Approche des bovins et type d’attelage :

     Les 18 et 19 Février

     Et les 27 et 28 Aôut.

Le module de perfectionnement :

-Gérer un attelage bovin :

     Du 8 au 12 Juin.

     Et du 5 au 9 0ctobre.

Contact:

Baptiste Hérault

baptiste@lavache.com

06 41 23 86 53

facebook.com/baptiste.herault.90

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Boeufs Charollais en cours de dressage chez Laurent Billoux à Charolles (71)

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Laurent Billoux de Charolles a régulièrement dressé des vaches et des boeufs à l’attelage depuis 2005.

Il a commencé a mettre au joug une jeune paire de boeufs qu’il sociabilise depuis qu’ils sont veaux. Voici quelques photos d’Octobre 2019.

Merci à Luc Fanjoux pour sa contribution.

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Trois paires de boeufs à la fête de la batteuse en août 2019 à Lavastrie (15)

 

La famille Mallet de Lavastrie, restaurateur et taxi possède deux paires de boeufs Aubrac.

Voici une vidéo de la fête de la batteuse qu’ils organisent avec la présence des deux paires:
– à droite sur la vidéo les plus vieux, Clairon et Tambour
– et à gauche les plus jeunes, Joli et Baïssou
 
La paire de Salers appartient à Mr Tuffery du Malzieu (48) qui longtemps, a eu des bœufs Aubrac dont il c’est séparé suite à des ennuis de santé. Il a acheter récemment cet attelage de Salers (4 ans) dont c’était la première sortie en public.

Moisson avec un bœuf vosgien et le vallus, Fête de Grannos, 11 au 18 Août 2019, par Emmanuel Fleurentdidier

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Une grande première depuis plus de deux mille ans. C’est au mois d’Août qu’ont lieu les fêtes de Grannos chez les Lemovices, peuple gaulois du Limousin, sur l’oppidum de Coriobona dans la vallée de l’Issoire.

Coriobona est un village reconstitué, grandeur nature avec une ferme aristocratique fortifiée, où l’on peut découvrir la vie au quotidien des Gaulois lors du I er siècle avant J.-C., celle de l’artisanat, des guerriers et des marchands (Cliquez ici pour voir). C’est avec leur chef Eporenos (Monsieur Boos Patrick) restituteur et de toute la troupe des Gaulois d’Esse que va se dérouler la moisson.

Ce n’est pas la première fois que j’interviens sur ce site puisqu’en automne 2017 avec Solène Gaudin nous avons participé au tournage d’un documentaire « Le vrai visage des Gaulois », où nous avions réalisé un labour à l’araire gauloise, avec deux bœufs vosgiens.

labour

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Cette fois-ci,  il s’agit de la moisson avec le vallus, la moissonneuse gauloise, dont la représentation a été trouvée en Gaule Belge.

vallus

C’est une première pour cette reconstitution avec un bœuf vosgien.

tino

D’autres essais avaient été réalisés avec un cheval ou un âne et même avec des hommes. La réalisation de la moissonneuse n’est pas seulement du folklore « à la gauloise » pour le grand public venu passer la journée sur ce site, mais c’est surtout une restitution  grandeur réelle avec deux archéologues, Sammy Benmakhad  doctorant archéo-agronome, et Stéphane Gaudefroy,  de l’INRAP et céramologue, venus pour l’occasion.

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Le vallus a été réalisé par Patrick Boos d’après des sculptures, et de deux textes antiques de Pline et de Columelle.

Le vallus est tout en bois:  c’est une caisse avec, à l’avant, un peigne qui vient cueillir les épis d’épeautre, et à l’arrière des brancards dans lesquels on vient loger le bœuf. Ce vallus est connu par les Gaulois dans le nord de la France, en Belgique, et en Allemagne, lieu de grandes cultures où l’on cultive l’épeautre et le millet.

Paradoxalement, c‘est une machine tractée, mais où  « l’outil » est devant le boeuf.

vallus et le boeuf

A l’arrière, un homme qui tient  le vallus  règle la hauteur de coupe. A l’avant, un homme rabat les épis vers le peigne.

Cette moisson va se faire avec Tino, bœuf vosgien de quatre ans, dressé au menage en solo par l’arrière. Là, on n’a pas mis la charrue avant le bœuf, mais le vallus.

Il a donc fallu apprendre à Tino à tirer pour pousser l’outil. Lors de la préparation et pour la présentation,  je suis aidé par Emile qui sera à la manœuvre du vallus mais aussi par Elian qui sera rabatteur.

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 Tino est un bœuf qui apprend vite même si la manœuvre est délicate pour lui.

Il faut qu’il tire le vallus pour qu’il avance, qu’il apprenne à le faire tourner et à faire demi-tour sur place. Pour cela, on a fabriqué un vallus d’entraînement, un essieu, une caisse, et des brancards. Le valllus doit être équilibré car le bœuf tire et Emile doit tenir les brancards pour tenir la direction mais n’avoir aucun poids à porter. Tino pousse bien l’outil, il faut maintenant le faire tourner, ce qu’il réalise assez bien, puis faire demi-tour sur place. Après une heure d’entraînement, on sait que Tino va pouvoir réaliser la moisson.

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Fin Juillet, Emile, Tino et moi nous nous rendons à l’oppidum de Coriobona, où nous  retrouvons Patrick Boos qui va nous montrer le vallus avec lequel nous allons travailler. On garnit Tino puis on le met dans les brancards. C’est Patrick qui se place à l’arrière pour la direction, puis l’on fait marcher Tino. Il effectue des lignes droites et des demi-tours. Tout se passe comme à l’entraînement.

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Nous sommes prêts pour la moisson.

Enfin, les grands jours arrivent, les visiteurs sont là en nombre et certains sont venus spécialement pour voir un bœuf travailler, suite à l’annonce faite sur le blog de Michel Nioulou : « Attelages Bovins d’aujourd’hui ».

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Après la présentation du vallus et de Tino dans l’hémicycle du village, on se rend dans le champ où l’on doit moissonner l’épeautre, accompagnés des Gaulois du village et des archéologues.

C’est un grand moment de l’Histoire que l’on va reconstituer, avec des gestes autrefois quotidiens que l’on va réaliser dans l’idée de les redécouvrir. Tino est prêt, tout le monde attend ses premiers pas dans le champs. C’est parti, Tino pousse ou tire et Patrick rabat les épis vers le peigne du vallus. Les premiers épis tombent dans la caisse. Le vallus fonctionne, la moisson se déroule comme il y a deux mille ans. On peut voir la satisfaction des reconstituteurs,  des Gaulois d’Esse, des archéologues, et de Patrick qui a fabriqué le vallus, des bouviers, qui ont tous le sentiment de vivre une grande première.

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Maintenant que l’on sait que ça marche, cette reconstitution permet aussi de faire quelques modifications sur le vallus afin d’améliorer la récolte mais c’est aussi ce qu’ont dû faire les Gaulois de l’époque.

Ces journées étaient plus que de la simple démonstration, elles vont permettre de continuer les recherches et les études à venir, montrer au public le travail de la traction bovine, expliquer le futur à travers le passé. Mais nous sommes « aujourd’hui » , au temps où l’on se pose toutes ces questions sur notre avenir, notre agriculture, nos énergies, nos sols, mais aussi sur notre travail avec les animaux….

La moisson se termine sous les applaudissements du public! Alors merci à tous ces gens d’être venus redécouvrir notre passé, merci à Patrick Boos, aux Gaulois d’Esse, aux archéologues. Merci à Solène Gaudin pour son travail en amont, à Michel Nioulou pour son blog qui aide à communique. Merci à Tino, premier bœuf à pousser le vallus depuis deux mille ans. Un grand merci à Emile  et Elian pour les heures de préparation de dressage. Comme toujours chez les Gaulois, c’est avec un banquet que s’achève la fête de Grannos.

Emmanuel Fleurentdidier

Bosognatos «  celui qui connaît les bœufs »

Contact :

les Gaulois d’Esse, le pont Binot, 16 500 ESSSE

lesgauloisdesse@free.fr

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Dresseur de boeufs, la passion de Jean-Luc Guerringue, reportage de France 3 Bourgogne Franche comté

Retrouvez Jean-Luc Guerrringue et ses boeufs sur ce reportage de France 3 publié en Novembre 2019.

Reportage L.Ducrozet, Philippe Arbez

Mes expériences « bovines », Viviane Dautais, Courtauly (11)

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Je vais essayer de vous écrire un article sur mes expériences « bovines. »

Passionnée d’équins dès mon plus jeune âge, j’ai acquis mon premier cheval à dix ans, un vif Camarguais destiné au triage des taureaux. Je suis d’abord cavalière, fascinée par les animaux de travail, et j’ai  passé un Certificat de Spécialisation pour le métier de Cocher en 2006 au CFPPA de Montmorot, suite à un voyage en attelage qui avait débuté dans le Minervois et s’était achevé dans le Jura.

J’ai suivi la formation en réalisant des stages dans diverses fermes, en différents lieux (Belgique, Ariège, Pyrénées-Orientales, Jura, etc…). Entre-temps, je me suis occupée du petit troupeau de la maison, trois mules et quatre chevaux, et j’ai pu expérimenter  différentes attitudes et aptitudes de ces agréables compagnons.

Les mules ont une énergie qui me dépasse par moment, ayant de très jeunes enfants à cette époque et n’étant pas disponible à cent pour cent. Les chevaux de trait manquent de régularité dans le travail de la terre (ce qu’ils ont fini par acquérir avec le temps !) et on me conseille régulièrement les bovins !!

L’histoire du boeuf a donc commencé avec l’arrivée de Mireille et Niko, des éleveurs-voyageurs qui, cherchant un lieu pour fabriquer un « travail » afin de ferrer leurs vaches, se sont arrêtés à la maison quelques jours.

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Partis des Pyrénées-Atlantiques pour se rendre dans les Alpes, où une estive les attendait, ils ont fait une halte de plusieurs jours, ce qui m’a permis  de leur faire part de mon « coup de coeur » pour Nougaï, leur jeune veau Béarnais.

Et puis, les voyageurs sont repartis, sept mois se sont écoulés, et la vie a continué lorsqu’un coup de fil inattendu est arrivé disant ceci: « Viviane, ton veau est sevré, il t’attend dans le Vaucluse ! »

Partagée entre le doute et l’envie, je pars avec mes deux filles enchantées chercher Nougaï, déjà costaud, qui rentre tout juste dans le petit van qu’on m’a prêté pour l’occasion. A l’aise avec la bourrellerie, j’ai pu, avec mon rouleau de cuir, réaliser un licol sur mesure.

Nougaï est arrivé fatigué et perdu dans son nouveau chez lui : une belle clôture deux fils et un box de trois par trois l’attendaient (il semblait tout petit). Rapidement je lui mets une brave jument de trait pour lui tenir compagnie et prends un rendez-vous avec le vétérinaire pour la castration (étape délicate). Nous allons le voir, le brosser presque tous les jours afin qu’il s’habitue à nous, il est content de nous entendre arriver, fort démonstratif, il meugle et nous suit le long de la clôture lorsqu’on part.

Et puis très vite, j’ai commencé à vouloir faire des promenades au licol, et de loin, impossible de savoir qui mène qui, et puis, petit à petit, plus de doute, c’est moi qui le mène. Il tient à l’attache et monte dans le camion sans difficulté.

Mes deux filles et moi décidons de partir à la Mer, cinq jours de balade, une jument pour soulager mes deux filles et le boeuf bâté pour porter nos affaires, ainsi que la marche pour tisser la confiance et le voyage pour tester nos envies et notre tenacité.

Le voyage est magnifique, l’accueil que suscite notre petite tribu me « bluffe », la présence du boeuf surprend, le saugrenu du projet amuse les gens et la présence de Nougaï pousse au respect.

La bienveillance naît grâce à la présence de mes deux filles et du boeuf, j’en reste complètement stupéfaite !

De retour de ce petit périple, j’entreprends d’atteler Nougaï, il accepte le harnais sans souci, étant  déjà habitué à l’attache sur une chaîne de six mètres cinquante, il n’est pas surpris par le contact des « traits » qui viennent régulièrement dans ses pattes. Il tire très vite son pneu par monts et par vaux, les enfants se régalent de descendre et monter sur celui-ci, et rient  sans arrêt, oubliant même la présence de l’animal.

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Le convoi est heureux et l’entreprise a fonctionné parfaitement. J’essaye par la suite de le mener avec les longues rênes plutôt qu’à la tête, ce qui le déstabilise un peu dans les premiers temps et qu’il accepte par la suite. Je nous sens donc prêts pour « tenter » le Grand Jour, le jour où nous allons mettre Nougaï dans les brancards devant l’attelage agricole 4 roues. J’ai toujours une bonne montée d’adrenaline à ce moment-là, ayant déjà essuyé quelques départs dynamiques. Je choisis une petite route légèrement montante sur laquelle le boeuf n’aurait pas trop à tirer. Les premiers trois cent mètres vont bien, et puis une légère descente provoque le contact de « l’avaloir », surprenant Nougaï qui se met au trot. Cela m’ oblige à lâcher les seuls liens qui nous unissent. Nougaï rentre dans un grand pré longeant la route, galope, pour finalement s’arrêter, essoufflé. Il nous attend, inquiet.

Nous reprenons donc les « commandes » et repartons jusqu’à la maison bien tendus mais quand même satisfaits par cette première sortie. Quelques jours après, nous reprenons le boeuf entre deux barres en bois et reculement serré afin de le désensibiliser, nous faisons plusieurs sorties en le contraignant régulièrement, ce qu’il accepte petit à petit.

Par la suite, nous sommes repartis avec un attelage tiré par une jument et le boeuf monté ou bâté vers l’Ariège par la Voie Verte (Mirepoix-Foix-Saint Girons). Ce voyage nous permet de déménager certains animaux vers notre prochaine destination, car nous allons nous installer sur la Ferme des Moulis (09290 Camarade).

Nous n’avons pas ré-attelé le boeuf sur ce périple comme il était prévu, car nous avons rencontré sur notre chemin trop de marcheurs et de cyclistes en cette période estivale. De plus Nougaï est vite sensible des pieds et cherche rapidement à marcher sur le bas-côté.

Pour les connaisseuses et les connaisseurs, vous comprendrez très vite que ce genre de périple avec un bovin créait des « noeuds administratifs » plutôt désagréables. J’avais pris soin avant de partir  de faire faire à Nougaï une prophylaxie (une prise de sang) pour pouvoir prouver au cas où, que mon animal n’était pas porteur de maladies contagieuses, mais la démarche est apparue incomplète et on me culpabilisa d’avoir mal fait, la bonne démarche étant de créer un nouveau « Cheptel », d’obtenir un nouveau numéro afin d’être enregistré en Ariège, de procéder à une première prophylaxie quinze jours avant « l’introduction »(dans le cheptel nouvellement créé) et de faire une seconde prophylaxie quinze jours après « l’introduction ».

Ces démarches n’ayant « ni queue ni tête » me concernant, puisque mon cheptel n’est composé que d’un seul bovin, je contacte donc la Chambre d’Agriculture de l’Aude afin de faire passer Nougaï pour un animal « forain » voué au nomadisme. J’attends encore leur réponse bien que je commence à me dire que je vais sûrement chercher une autre maison pour Nougaï afin qu’il travaille davantage.

Alors voici la vraie raison de cet article : Je cherche une bonne maison pour Nougaï !! Une maison où il ne finira pas en steaks tout de suite, car ça tout le monde peut s’en occuper et c’est une prédiction qu’il a déjà assez souvent entendue ! Nougaï est sensible, heureux et loyal, c’est un animal de coeur qui donnera sans compter car il a appris à aimer l’humain et ça … ce n’est pas une évidence pour tous les êtres vivants !!

Si vous êtes prête ou prêt à l’aimer, venez le voir et … peut-être deviendra-t-il votre compagnon de vie et de travail comme il l’a été pour nous. Je serais par ailleurs intéressée pour terminer d’atteler Nougaï à la quatre roues, et serais prête à rémunérer une personne pour venir à la maison une semaine afin de le travailler à deux.

Viviane Dautais

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