1 9 10 11

La traction bovine, un outil pour l’agriculture d’aujourd’hui et pour celle de demain? Colloque à Montmorillon (86) le 10 Décembre 2014 par Michel Nioulou

Photo Véronique Nioulou

Le colloque sur la traction bovine s’est tenu à Montmorillon le 10 décembre 2014, accueilli au sein du lycée agricole et du CFPPA par Jacques Ferrand, directeur du lycée, Gérard Coti, professeur et chargé de communication, Laurent Imbert, directeur du CFPPA et Emmanuel Fleurentdidier, formateur traction animale à Montmorillon.

Presque une cinquantaine de personnes se sont retrouvées autour du thème de la traction bovine en France. Etat des lieux, avenir, formation et témoignages ont permis aux différents acteurs présents de confronter leurs expériences et leurs points de vue sur le sujet.

Photo Jean-Léo Dugast

Le projet d’association d’utilisateurs en traction bovine a été évoqué. Si pour le moment rien n’est encore ni clarifié, ni formulé, cette journée a déjà eu le bénéfice de faire se rencontrer de nombreuses personnes qui œuvrent chacune de leur côté, et de prendre conscience qu’elles ne sont pas seules à pratiquer. Au cours de la journée, dans les débats ou dans les pauses, le sujet était à 100% la traction bovine, pratique, technique, dressage, élevage, rentabilité, préparation, matériel, joug.

Exploitants, prestataires de services, amateurs, structures de spectacles, tous ont témoigné et partagé leurs expériences.

Un état des lieux de la traction bovine en France a été dressé par votre serviteur au vu des infos recueillies par le blog Attelages Bovins d’Aujourd’hui.

De gauche à droite: Gérard Coti, René Dudognon, Emmanuel Fleurentdidier, Christelle de Freitas, Jo Durand, Pierre Nabos (Photo Mic Baudimant)

De gauche à droite: Michel Nioulou, Nicole Bochet, Cozette Graffin kremer, Laurent Imbert (Photo Mic Baudimant)

Ensuite, Nicole Bochet et Cozette Graffin Kremer, chercheuses et investies sur le sujet, ont présenté les différents réseaux qui se mettent en place en Europe, l’avenir, les actions à mener.

Puis les acteurs de terrain sont intervenus:

  • Jo Durand, exploitant.
  • Pierre Nabos utilisateur/éleveur amateur et dresseur.
  • Christelle de Freitas, utilisatrice et dresseuse professionnelle chez Jean Bartin.
  • Solène Gaudin, prestataire de service en traction animale et utilisatrice de boeufs.
  • Emmanuel Fleurentdidier, formateur en traction animale au lycée agricole de Montmorillon, prestataire et exploitant.
  • René Dudognon, ancien bouvier au sein d’une grosse ferme qui utilisait 5 paires de boeufs.

 Pierre Nabos et Christelle de Freitas durant leurs interventions (Photo Jean-Léo Dugast)

René Dudognon pendant les pauses parle de son travail avec les boeufs jusque dans les années 1960 (photo Mic Baudimant)

L’après-midi, trois ateliers thématiques étaient proposés aux participants.

Atelier technique: Peut-on tout faire avec un boeuf?

Atelier organisation: Avantage de la traction bovine aujourd’hui et demain

Atelier formation: Formation pour qui? Par qui? Comment?

On aura pu regretter l’absence d’incontournables comme Philippe Kuhlmann et Olivier Courthiade tous les deux retenus et excusés en début de séance. Malgré l’intérêt des débats et la réactivité des participants, l’expérience et le recul que ces deux piliers représentent pour la promotion de la traction bovine, aurait été du plus grand enrichissement pour tous.

Parmi les participants, on comptait entre autres bouviers, Jean Bartin, André le Faou, ATEA 33, Pierre Gatard, Richard Maillet, Gilles Blaudeau et Carole Lombardot, Laurent Martin et Renaud Sorin, Antoine Dugué…

(note: vous pouvez retrouver l’expérience de la plupart des personnes citées en tapant leur nom dans la fenêtre « Recherche » dans la colonne de droite du site)

Des personnes ayant des projets d’attelage de bovins étaient aussi présentes pour en savoir un peu plus, pour pouvoir croiser des utilisateurs et échanger avec eux.

Mic Baudimant, musicien, brioleur et amateur de traction bovine a participé aussi activement en soulevant quelques questions intéressantes.

Sophie Arlot, réalisatrice de documentaires (voir « La vache fantôme » et les informations sur « le grenier d’images » sur le site) était présente pour en savoir plus, afin de peaufiner le projet d’un film consacré à la traction animale aujourd’hui en France.

Bien sûr, Jean-Léo Dugast couvrait le reportage photographique et nous suivrons ses articles sur son excellent blog et peut-être dans « Sabots » Magazine.

Un panel de jougs et de colliers étaient présentés et ont fait aussi l’objet de confrontations d’expériences d’utilisation.

Christelle de Freitas, Jo Durand et Emmanuel Fleurentdidier examinent un joug de garrot 

(photo Jean-Léo Dugast)

Discussions sur le matériel autour de René Dudognon (photo Jean-Léo Dugast)

Un rendez-vous a été donné au Salon de l’Agriculture pour continuer la réflexion et croiser d’autres bouviers dresseurs présents au salon avec leurs animaux.

Nous vous ferons part du contenu des discussions lors de la publication des Actes du Colloque qui sera réalisée prochainement.

A suivre!!

Michel Nioulou

Un grand merci à Jean-Léo Dugast et à Mic Baudimant pour nous avoir communiqué leurs clichés

Colloque sur la traction bovine en France le 10 Décembre 2014 au Lycée agricole de Montmorillon (86)

Gérard COTI, Chargé d’Ingéniérie Animation et Développement du Territoire, Chargé de Communication externe, Responsable Local de Formation, Coordonnateur Filière « Traction Animale », Formateur Phytotechnie / Expression communication, Chargé de discipline au CFPPA de Montmorillon, nous informe sur l’organisation d’un colloque sur la traction bovine au Lycée de Montmorillon le 10 Décembre 2014.
_______________________________________________________

« Le CFPPA de Montmorillon s’est impliqué depuis quelque temps dans la traction bovine en proposant des formations d’initiation, et en accueillant sur le site de son « Salon de la traction Animale » des boeufs de travail en démonstration.

L’établissement agricole de Montmorillon dispose d’une paire de bœufs vosgiens et bénéficie des compétences reconnues de son formateur Emmanuel Fleurentdidier.

Fort de ces atouts le CFPPA s’est donc engagé dans une démarche d’accompagnement à la pratique de la traction bovine, comme il l’a déjà fait, et de façon importante, pour la traction équine.

Le développement de la traction animale de nos jours correspond à une volonté de proposer des alternatives plus respectueuses de l’environnement et de l’homme en général, au même titre que l’utilisation des énergies renouvelables, le tri des déchets, ou la production agricole biologique…

C’est pourquoi l’enseignement agricole peut légitimement s’engager dans ces voies qui participent chacune à leur manière au développement rural et à l’animation des territoires, missions qui lui ont été confiées depuis toujours.

Dans ce contexte, la traction bovine est une pratique de traction animale qui garde elle aussi tout son sens en réduisant l’utilisation d’engins mécanisés et polluants, en respectant la structure des sols, en réintroduisant le vivant dans le travail de l’homme et en préservant la biodiversité génétique par l’utilisation de races bovines à faibles effectifs et / ou menacées.

Sans doute un des rares établissements publics d’enseignement agricole en France à proposer une formation en traction bovine, nous serions en droit de penser que les besoins exprimés par un certain nombre d’adeptes, d’utilisateurs ou de candidats à l’utilisation des bovins de travail, trouvent chez nous l’aboutissement espéré…

Or, nous sommes aujourd’hui confrontés à de fortes difficultés pour composer un groupe de stagiaires suffisamment conséquent pour justifier la mobilisation d’un formateur, d’animaux et de matériel…et ce malgré les demandes.

Nous arrivons donc aujourd’hui à un tournant important qui nous oblige à entamer une réflexion en profondeur sur le bien fondé de persévérer ou non dans la traction bovine.

Notre souhait est clairement de persévérer. Mais comment, avec qui et pour qui ?

Nous n’avons pas la prétention de croire que l’avenir de la traction bovine ne dépend que de nous, bien sûr. Mais la formation est, on le sait, à la base de tout et reste le plus sûr garant de la perpétuation des pratiques et donc de l’avenir. Mais il lui faut s’appuyer sur du concret pour qu’elle ait une raison d’être. Qui peut mieux qu’elle assurer ce lien indispensable entre l’amont et l’aval, entre ceux qui pratiquent et ceux qui veulent le faire, entre ceux qui élèvent et qui dressent et ceux qui utilisent ?

Il nous a donc semblé opportun et important d’organiser une rencontre avec vous, professionnels, éleveurs, associations, organismes de développement, chambre d’agriculture, écomusées…tous bien sûr impliqués ou concernés par la traction bovine.

Le 13 septembre 2014 lors d’un forum sur la traction bovine et la formation à l’occasion de la fête de la Vache Nantaise au Dresny, nous avons évoqué l’idée d’un rassemblement et sans doute de la création d’une association de traction bovine. Ce projet a semblé recueillir l’approbation des participants.

C’est pourquoi, dans la suite de cette démarche, nous vous invitons au Lycée agricole de Montmorillon pour un colloque intitulé : 

« Traction bovine: un outil pour l’agriculture d’aujourd’hui et pour celle de demain ? »

Le 10 décembre 2014 à 9 heures

_______________________________________________
Cliquez pour télécharger le PDF: colloque-montmorillon-pdf

Projet de Création d’une Association d’Utilisateurs en Traction Bovine, les premières ébauches à l’occasion de la Fête de la Vache Nantaise, Le Dresny, 13 Septembre 2014

Emmanuel Fleurentdidier nous communique les premières esquisses du projet d’association d’utilisateurs de la traction bovine qu’il a présenté à l’occasion de la fête de la vache Nantaise qui c’est déroulée au Dresny (44)

  ______________________________________________________________

 Projet de Création d’une Association d’Utilisateurs en Traction Bovine

________________________________________________________________________________

Avec qui ?

  • Des utilisateurs
  • Des éleveurs
  • Des dresseurs
  • Des zootechniciens
  • Des chercheurs
  • Des fabricants de matériels
  • Des organismes nationaux et internationaux
  • Des passionnés…

Pourquoi ?

  • Se faire connaître et reconnaître
  • Développer la traction bovine
  • Faire découvrir la traction bovine auprès du grand public
  • Recenser les utilisateurs
  • Former ses adhérents
  • Informer ses adhérents
  • Utiliser la traction bovine sous toutes ses formes
  • Promouvoir le développement de la traction bovine moderne adaptée à la réalité du travail
  • Favoriser l’utilisation de la traction bovine moderne en milieu propice à son utilisation
  • Répondre à la demande des utilisateurs de la traction bovine par des études et des réalisations techniques concernant les matériels existants ou expérimentaux
  • Innover du matériel et des matériaux à des utilisations spécifiques
  • Diffuser et promouvoir ses réalisations et ses actions 

Où ?

Le siège social : A définir !

Comment ?

  • Créer l’association
  • Élire un bureau
  • Déterminer le siège social
  • Rédiger les objectifs
  • Rédiger les statuts
  • Se faire connaître

Traction animale, choix et dressage des bovins, formation des bouviers… forum à la Fête de la vache Nantaise, le 13 septembre (44)

Traction animale, choix et dressage des bovins et formation des bouviers, formation en traction animale et débouchés professionnels, forum à la Fête de la vache Nantaise, le 13 septembre au Dresny-Plesse (44)

Voici les affiches et le programme du forum consacré au dressage des bovins et à la formation des bouviers, qui aura lieu le samedi 13 Septembre à 9 heure sur le site de la fête de la vache Nantaise.

Il sera animé par Gérard Coti, coordonnateur formations traction animale, formateur phytotechnie et chargé de communication externe au CFPPA de Montmorillon, avec les interventions de:

  • Philippe Kuhlmann, éleveur, dresseur et utilisateur de bovins attelés.
  • Emmanuel Fleurentdidier, formateur en utilisation de chevaux attelés et en traction bovine.
  • Claude Sandillon, formateur au sein de PROMMATA, prestation de service en viticulture.
  • Fred Numa, directeur du CFPPA de Mirande.

Programme de la Fête de la vache Nantaise les 12, 13 et 14 Septembre 2014

Rencontre internationale des bouviers à l’Ecomusée d’Alsace / 28 mai – 1 juin 2014, par Cozette Griffin-Kremer

rencontres alsaces journée technique pk 2014 ok (3)

Rencontre internationale des bouviers à l’Ecomusée d’Alsace / 28 mai – 1 juin 2014

Les bouviers ont participé à la fête des 30 ans de l’Écomusée d’Alsace : Philippe Kuhlmann, avec ses deux Vosgiens attelés, en tête d’un cortège qui partait du siège du Conseil Régional à Colmar pour arriver à la place des Charpentiers au cœur de l’Écomusée, le jeudi ; puis une journée de travail chez Anne-Catherine et Philippe, le vendredi, et le samedi et dimanche retour à l’Écomusée.

Les bœufs en tête, suivis par un attelage de deux chevaux de trait Comtois et de deux tracteurs old-timer, on fait les 38 km de Colmar à l’écomusée, lancés sur la route par le Conseil Régional à Colmar en la personne du Président actuel, Charles Buttner, en présence de l’ancien président, Henri Goetschy. C’est le maire d’Ungersheim, Jean-Claude Mensch, qui a accueilli le cortège pour le déjeuner au milieu des festivités du week-end. Le Directeur de l’Écomusée, Eric Jacob, et le Président de l’Association, Jacques Rumpler, ont participé à ce périple à travers les villages, accompagnés par toute une équipe. Eric Jacob a rappelé que c’est le trio « Conseil Régional – Mairie – Association » qui est à l’origine du lancement de cette aventure qui a tant séduit les Alsaciens et tous leurs amis.

Reçus par Anne-Catherine et Philippe Kuhlmann chez eux à Soultzeren, les bouviers ont bénéficié d’une leçon particulière donnée par Philippe : une toute première expérimentation avec une machine, une sorte de chariot élévateur à traction bovine, mais à action double, car pouvant être tiré ou poussé. Idée géniale pour transporter des bottes de foin ou autres charges, et en hiver, pour actionner la pelle chasse-neige. Les participants ont pu mettre la main à la pâte pour atteler les bœufs, pour actionner le chariot, et même pour lui faire, illico, un second timon en bois. Philippe nous a régalés avec une démonstration de l’évolution de son harnachement, passant du classique joug de tête alsacien avec coussins, aux coussins améliorés, et à la dernière innovation, des coussins en feutre intégrés au joug. Le mécanicien fabricant du chariot était là pour inspecter le déroulement des essais et prévoir des modifications, tout comme le sellier-bourrelier qui fabrique les jougs et coussins pour Philippe. C’est Anne-Catherine avec les musiciens invités qui ont fait connaître, comme l’an dernier, les cornes alpines, après des interventions musicales traditionnelles plus familières et, bien entendu, un pique-nique convivial.

La séance d’expérimentation a alimenté la discussion du samedi, car chacun s’accordait à dire que la traction animale, surtout bovine, a souffert du fait que les équipementiers se sont détournés de la recherche suite à la mécanisation, juste au moment où les systèmes d’attelage eux-mêmes ont vu des avancées importantes. Si la FECTU (http://www.fectu.org/) promeut un équipement de pointe pour les chevaux de trait, il n’en est pas de même pour les bœufs, hélas, et le groupe espère encourager une reprise en compte des besoins des bovins. Philippe fait marcher son exploitation entièrement à la traction animale et insiste sur le fait que ce défi sollicite toute son ingéniosité, condition absolue pour la recherche sérieuse de solutions.

Le samedi et le dimanche des bouviers à l’écomusée ont été consacrés aux « travaux publics » pour participer à la fête – tirer divers véhicules, faire des démonstrations, échanger avec les spectateurs, passer à la télévision régionale – et aux leçons « privées », telles le débardage dans le bois de l’écomusée, et les nombreuses occasions de s’entraîner avec les attelages, et d’échanger sur des points spécialisés comme le ferrage, le choix des bêtes aptes au dressage, etc. Philippe propose des stages en traction bovine et les Kuhlmann ont des chalets pour vous héberger.

A.C. & Ph. KUHLMANN
Chemin du Londenbach
68140 SOULTZEREN
Tél. 03 89 77 44 46
Port. 06 86 26 09 33

http:lechaletvosgien.free.fr

Les participants se sont donné comme mission de renforcer la communication, tout comme d’étendre le réseau à d’autres intéressés parmi les agriculteurs, les bouviers « par passion », les employés de divers musées qui utilisent la traction bovine ou chevaline, les équipementiers, les débardeurs et les chercheurs tels que les spécialistes en éthologie, et autres ethnologues, historiens ou archéologues. Il faut savoir que que le Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé dans les pages de France Agricole qu’il a fermement l’intention d’épauler la promotion du cheval de trait et qu’il faut également le sensibiliser à la traction bovine. Aussi, n’oublions pas que les trois quarts des agriculteurs du monde utilisent encore la traction animale et que la place de ce travail dans les objectifs de développement durable lancés par les Nations-Unies est plus importante que jamais, vu la pression démographique pesant sur les sources alimentaires.

Il y a déjà un rapport détaillé en Allemand et en Anglais sur le site Internet du groupe de travail allemand (http://www.zugrinder.de/de/)

Plantation de pommes de terres sur Billons, chez Julie l’heureux, Moulismes (86) par Solène Gaudin

Solène Gaudin nous communique cet article à propos de la plantation de pommes de terre effectuée ce printemps chez Julie L’Heureux à Moulismes (86), une jeune maraîchère bio, récemment installée, qui compte faire intervenir la traction animale dans ses pratiques culturales.

Merci à Solène pour sa participation active au site.

____________________________________________________________

Plantation de pommes de terres sur billons.

Solène Gaudin intervient chez Julie L’heureux à Moulismes (86), une maraîchère qui s’est installée récemment et qui veut travailler en traction animale. Solène s’occupe de la partie traction animale avec les boeufs et son cheval. Elles sont aidées ici par Ingrid Poinset qui veut aussi faire du maraîchage en traction animale et qui découvre les boeufs.

Les travaux de plantation des pommes de terre ont été réalisés avec Grivé, un boeuf Vosgien mis au collier.

Le choix du boeuf pour ce genre de travail par rapport au cheval, a été justifié par la culture sur billons, avec des inter-rangs très étroits. Un cheval a tendance à écraser les billons même en marchant dans l’inter-rangs. Un boeuf billarde moins qu’un cheval, d’où le choix du boeuf. De plus, son pas est plus lent avec moins d’à-coups.

Sur les photos et vidéos, les billons sont d’abord montés avec la Kassine. Après un passage de sous-soleuse, les pommes de terre sont placées dans les inter-rangs. Puis un passage de disques billonneurs en chevauchement sur deux billons pour créer un billon sur la pommes de terre.

On fait un aller-retour pour bien monter ces nouveaux billons.

Pour finir, on passe la sous-soleuse dans les nouveaux inters-rangs.

Le lendemain, un nouveau passage a été fait pour remonter encore les billons.

Solène gaudin patates 2014 214 ok

 Passage des billons qui préparent les rangs de pommes de terre

Solène gaudin patates 2014 226 ok

Passage de la sous-soleuse

Solène gaudin patates 2014 233 ok

Passage des disques billonneurs

Solène gaudin patates 2014 236 ok

Second passage le lendemain des disques billonneurs

Solène gaudin patates 2014 242 ok

Second passage le lendemain des disques billonneurs

Solène gaudin patates 2014 246 ok

Nouveaux billons avec un passage double.

Solène gaudin patates 2014 247 ok

Nouveaux billons avec un passage double.

Solène Gaudin

 Allez voir les articles consacrés à Julie L’heureux en cliquant ici et en cliquant ici.

Le regard des bovins d’attelage par Lionel Rouanet

Un petit article anecdotique de Lionel Rouanet en relation avec un grand livre sur l’attelage bovin.

_________________________________________________________________________________

« Les bovins surveillent constamment le bouvier »

Dans le livre « Quand la corne arrachait tout » de François JUSTON, on peut lire à la page 50 (Première partie Les bovins de travail ; Chapitre 1-10 « Virabio » :

  • Gestes et commandements

« Un bon bouvier n’oublie jamais que ses animaux surveillent constamment vers l’avant, vers l’arrière, au ras du sol ou au-dessus, la direction, la cadence, les hésitations de ses pieds et de ses genoux. […] Des gestes nets, naturels et bien codés sont suivis avec empressement. »

Quelques lignes après, au paragraphe suivant, on peut lire en souligné :

«  Leur sens de la cadence est meilleur que le nôtre. »

Les deux photos ci-dessous, prises à quelques secondes d’intervalle par Anne « stagiaire » au Mas del Mouly chez Rénat JURIÉ, illustrent assez bien les propos de François JUSTON à ceci près que les génisses ne surveillent pas la direction des pas du bouvier mais la direction de son regard. Simple coïncidence ?!

regard des bovins 2 ok

regard des bovins 1 ok

Mandrò et Palétò, Théo et Lionel.

Deux génisses rouergates parties faire leurs études à l’université de Méras en Ariège viennent de rentrer au pays.

Lionel Rouanet a écrit cet attachant texte qu’il nous communique.

Il nous propose cette belle tranche de vie d’un atteleur de bovins: Rénat Jurié, de la découverte du personnage, du choix des animaux, à l’attelage, en passant par les rencontres humaines, la fabrication du joug, du matériel ainsi que le dressage. L’ordinaire d’un bouvier, pour une expérience extraordinaire.

Il nous propose d’abord le texte en Occitan. En effet, il le trouve plus parlant dans sa langue d’origine, plus évocateur (pour qui pratique l’Occitan bien sûr!!). Il livre ensuite la traduction française qu’il a cherché à faire coller au maximum avec l’esprit du texte original.

________________________________________________________________________

Doas borretas roèrgassas partidas far lors estudis a l’universitat de Méras en Arieja venon de tornar al pais.

 renat julié 16 ok

Laissac, freg matin de decembre 2012. Amb Renat ALIBERT sem convidats a participar a la fièira dels buòus grasses de Nadal per mostrar la fabricacion dels jocs. Renat trabalharà al capaisòl per n’acabar un, ieu contunharai a la pigassa lo que commencèri d’escapolar la velha per pas prene un rol tròp pesuc.

Quand arribam, los fraires BÒS son ja alai amb lor parelh domdes de Salèrs rotges, jonjuts, lo boièr davant. Un autre òme es amb eles. Aquel sembla pas brica parlar Francés. Pas res de plan estonant sus un fieiral del Nòrd Avairon, subretot per qualqu’un que pareis aver l’atge d’èstre retirat. En Roèrgue, per los de la siá generacion, l’occitan es la lenga mairala.

Nos arrestam per nos saludar, parlam un pauc, de tot e de res, del joc que foguèt l’obra de Renat quauques annadas abans. Conven plan ça dison. Malurosament, aquel es de bes e lo movement de la pèrgua l’a ja ben macat.

Dintram, e commençam de preparar ont anam trabalhar. Tanlèu que los aplèges s’animan, lo monde commençan de s’amassar puèi de pausar de questions. Aital, parlam mai que trabalham.

L’òme de la còla BÒS, lo que parlava pas qu’occitan, arribèt. Agachava. Tot aquò l’agradava, se vesiá. Entamenèrem la conversacion. Me diguèt qu’aviá de vacas, de marèlhas1 pardi, patin patan … D’un còp, me passèt pel cap qu’aviài ja ausit parlar d’un òme que podiá esser el. « Seriás pas lo Renat del costat de Vilafranca ? » li demandèri ? « E, si » respondèt un pauc estonat. La conversacion contunhèt. Èrem faches per nos endevenir sus plan de punts e commencèrem un pauc de nos amistosar. « … te caldrà passar … » me diguèt . Escambièrem nòstras adreças.

Aquel second Renat, ara retirat, èra professor d’occitan et d’inglés al licèu de Villafranca. Viu dins una borrieta amb tot l’aujam que cal, qualques cabras e subretot qualques vacas per son grand plaser.

Mens de dos meses apèi, per una polida matinada de febrièr, partiguèri chas el, al Mas del Molin. Las rotas pichonas qu’i menon, montan, davalan e aquel matin, son plan ennevadas. Vòli ensajar d’arribar sens botar las cadenas a las ròdas. Es pas aisit, d’autant mai que cerqui un pauc lo camin. Lo primièr còp vejèri pas lo panèu, m’enganèri ! Enfin arribat, l’endrech perdut dins lo Segalar naut es de tota beutat.

Renat me fa far lo torn, véser las siás vacas. Encontri Franc, son vesin, un dels sius ancians escolans.

1 Marèlhas : Vacas de dòas colors, nom balhat als “Aubràcs” en Roèrgue.

Renat me ditz que voldriá plan aver un parelh de vacas domdas, que i a un brieu qu’espèra aquò, qu’a justament doas vedèlas que podriàn far. Mas, se’n sent pas de domdar tot sol dempuèi la debuta. Li parli d’un amic, Olivier COURTHIADE, especialista de la question. « A ! Lo coneisses ?! Ai ausit parlar d’el, justament me disiái que caldriá que l’encontrèssi … »

Qualques meses apèi, per la prima, amb Renat, anam passar qualques jorns a Meràs, a costat de La Bastida de Seron, en çò d’Olivier, dins Arièja. L’un e l’autre son faches per esser amics. Tot en parlant, se rendon compte que venon mai o mens del meteis endrech. L’un ven d’Arnaud Bernat a Tolosa, lo quartier del mercat cobèrt e l’autre de Lalanda, just en amont, qu’èra encara en aquela epòqua pas tant luènha, lo vilatje dels ortalièrs.

Atal, dins lor enfanca, Olivier e Renat visquèron las memas causas que los marquèron : los passatges de las carriòlas dels ortalièrs que venián vendre al mercat cobèrt, de las darrièras veituras tiradas pels cavals que venguèron a Tolosa dusca qu’una lèi fòrabandiguesse la circulacion de las ròdas ceucladas de fèr sus las rotas bitumadas. De tot biais, mes a part lo cas de qualques vièlhs legumaires Lalandols « qu’avián pas volgut se modernisar », las automobilas avián ja plan remplaçat los cavals. Ara lo beton de Tolosa a capelat las ancienas tèrras fertilas dels jardins e los legumes venon d’un pauc mai luènh.

Los qualques jorns a Meràs passèron lèu, foguèt per Renat l’ocasion de se tornar acostumar al biais de menar las bèstias, e plan segur de demandar a Olivier se domdariá pas las joves vacas. Foguèt entendut que seriá fach a la davalada o pendant l’ivèrn, per que auriá una estagiàira de longa.

A la fin de l’estiu, èra ora per ieu de far lo joc per las borretas de Renat. Li demandèri de prene mesura. 10 poces e mièg me diguèt. 26 cm. Lo commencèri a Montmorillon per lo salon de la traccion animala ont èri estat convidat per far una animacion. Lo faguèri de 28 cm, un pauc pus bèl que lor profitèsse mai longtemps, coma van encara plan créisser. Subretot daissavi pro de boès, un pauc a l’encontra dels conselhs de Renat ALIBERT que totjorn cèrca a far de jocs lo mai leugièrs possible. Voliái que lo joc siaguèsse pro fòrt, que risquèsse pas de petar, emai se las bèstias encara joves butariàn pas tròp. Òm sap pas jamai ! En mai, per causa d’un canís vent d’autan pendant que se secava, d’asclas marridas i se faguèron et lo me calguèt bolonar.

tsm 3ok

renat julié 5 ok

Preparèri tanben un parelh de julhas2 de bona longor e un parelh de redondas3, en suat coma dison los ancians ; es a dire, ara, en cuer cromat. Mas pas de cuèr cromat ordinari, de cuèr noirit, imbibat de seu e de parafina que cal tornissar tant qu’es caud apèi l’aver fach bolhir.

2 Julhas : correjas du cuèr que permetton de jónger e d’utilisar la força de traction de las bestias.

3 Redondas : anèls de cuèr o de fèr (mai moderna) ont passa la pergua. Segon las regions, son sonats tanben : ambiets o amblets, tresègas.

Mandra et Paleta, sonadas atal a causa de, respectivament, la color e l’embanura, arribèron a Meràs a la mièg decembre, menadas per un amic de Renat, lo paisan viatjaire del film : « Ici Najac, à vous la Terre », Henri.

Èran estadas patejadas, aquò es segur, amai « potonejadas », mas pas vertadierament cordejadas o menadas en man. Alavetz, las primièiras leiçons ont calià solament anar beure al nauc acompanhat per un òme que calià seguir al pas, foguèron puslèu dificiles. Calià quitament èstre dos! S’acabava de còps per una limpada dins la fanga ! Atal, foguèron escaissadas per un temps : “Las pofiassonas”.

Tornèri a Meràs per las vacancas de Nadal et agèri lo bonastre de participar al domdatge jol joc amb Olivier e Elwire l’estagiàira.

Lo primièr còp que las volguèrem jónger, foguèt pas aciut. Non pas que foguèsson marridas, non, pas brica ; mas un pauc violentas caquelà. Volián pas cap èstre jonjudas. Alara, i calguèt anar d’un biais pus redde. Sortiguèren pas aquel jorn, desjongèrem pas tanpauc …

Per la primièira sortida, boleguèron un pauc, mas pas res de plan missant. Apèi, òm pòt dire que tot se passèt plan per la marcha al joc. Caquelà contunhèron de far cagar cada matin per anar beure al nauc. Èra encara plan difficile d’o far tot sol. L’escais demorava.

renat julié dressage méras 19 ok

renat julié dressage méras 21 ok

A partir de la seconda sortida, l’endeman, aprenguèron de tirar al prodèl4. De tirar leugièr, plan segur. Un pichon pneu d’autòmobila, puèi un mai bèl de vièlh tractur. Aqueste, foguèt lor carga costumièira per tres setmanas. Enfin, agèron dret a la pèrgua. Mas, pas la del tombarèl, la de la rabala, per pas prene de risques. I a pas rès de ben planièr a Meràs !

Foguèt pas Henri, mas Bernat, un amic de Renat tanben, manescal el, que venguèt, un dissabte per tornar menar las borretas en çò d’elas. Renat èra ja aquí dempuèi qualques jorns per commencar de s’acostumar a trabalhar amb sas vaquetas cambiadas pel domdatge. Arribat pel dinnar, Bernat s’agradèt del repaïs e totes quatre partiguèron just apèi.

Èra convengut amb Renat qu’aniriái chas el lo dimècres de seguida per l’ajudar. Voliá pas trop sortir las borretas tot sol a la debuta, e i aviá encara pas digús al Mas que o podiá far.

A Meràs, Olivier aviá domdat amb un dels sius vièlhs jocs, mas ara me caliá portar a Renat lo nòu, las julhas e las redondas, mas pas de mejana5 per que n’aviá una vièlha. Me li caliá prestar tanben ço qu’apelam un ponjòl, es a dire un timonet per qu’en Roèrgue naut, lo prodèl se pòt pas estacar directament al joc

4 Prodèl : Cadena de traccion, per tirar de boès per exemple.

5 Mejana: Fòrta correja de cuer amb una bocla coma una cencha que permet de penjar las redondas segon lo biais d’atelar roèrgat naut.

que n’a pas de cabilha centrala de fèr o “d’escarabat”6. S’estaca donc al pontsòl qu’es penjat a las redondas.

Per aquela primièra sortida aquí ont èran nascudas, i aviá pro de monde per las agachar : Franc, Crestian lo teulièr e sa còla dont Eva que viu al Mas ela tanben, Gilles lo fabre e los dos joves estagiàires alemands : Anne e Theò (Theò foguet qualques meses un escolan de Renat). Es a dire qu’èra tanben una jornada de trabalh, d’ajuda per copar los arbres que la tempèsta de juilhet passat, desraiguèt o desplombèt. La castanhal avià gaireben desapareguda, los fauces e los casses eles tanben avián cargat. Èra un espectacle de desolacion !

Apèi lo dinnar, totes volguèron véser la novèla primièira mesa al joc de las vaquetas abans de tornar trabalhar al boès.

Renat passèt commanda a Gilles per de ferruras d’estacas que caldriá sagelar al dessus de la pòrta de l’estable, de cada costat amb un barra entr’elas per noetar las còrdas.

Mandra e Paleta, manhagas, se daissèron jónger aisidament amb aqueste joc nòu. Tombèt plan, mas a la fin de la jornada tirèri un pauc de boès a la suca7 de cada bèstia per que lor toquèsse pas als tufets. Èra tròp just. Cal poder passar lo cralhon entremièg.

renat julié 8 ok

Renat preferèt que marchèssi davant, a la debuta, par encas qu’agèsson un pauc tròp de sanqueta ; el, butava de darrèr. Anèrem pel camin de tèrra, aval apèi lo riussèl. Pro long, monta doçament, los costats plan bòrdats per de parets o de randals. Impeccable per domdar. Mandra e Paleta, per pas anar per res, tiravan un vielh cèucle que fasiá coma una èrsa per l’èrba. Faguèrem qualques anar-tornar. Renat passèt davant, puèi cambièrem de camin e enfin nos’n tornèrem. I agèt pas brica de marrit movement de cap quand desjongèrem. Pas besonh de dire que Renat èra encantat, e que Mandra e Paleta agèron lor sadol de compliments, çò que calià de patejadas e plan segur, un brave punhat de farina caduna. Èra pas pus question de pofiassonas.

Dempuèi que lo Mas del Moulin esperava aquò : doas borretas marèlhas, la raça del país, nascudas a l’estable e ara domdas o pauc se’n manca. I aviá un trentenat d’annadas que lo passatge entre los dos ostals aviá pas vist aquò. E encara, abans Renat, lo vielh qu’aviá gardat de vacas de trabalh tant que poguèt, foguèt un dels darrèrs de la region. Dins plan d’autras bòrias, i aviá ja mai de vint ans que buòus o vacas de trabalh avián desaparegut.

renat julié 12 ok

Lo ser, lo sopar foguèt coma una fèsta.

Tot aquò me fasiá pensar a un film que m’agradèt quora èri mainatge, amai me pivelèt podriái dire. Un film de Pagnòl d’apèi un libre de son amic Giònò : « Regain ». Aquel jorn, al Mas, era lo “regain” tant esperat per Renat, Crestian e lors amics.

6 Escarabat : Nom balhat, dins certanas regions dels pirenèus, a la mena de mejana de fèr a causa de sa semblança amb las mandibulas del babau.

7 Suca : Partida del joc que capela lo tufet

Lo tresen còp qu’anèri ajudar a sortir las vacas, Renat podià pas èsser aquí. Jongèrem amb Theò. Dempuèi qu’èra arribat qualques meses abans, s’èra acostumat a las vacas per las apasturar e desfumar. N’en avià pas paur. Menar l’interessava, voliá aprene. Alara, passèt un pauc davant e se debrolhèt plan per una debuta. Las borretas quand a elas, tirèron de rols de boès. Primièr còp d’una longa sería.

Son de còps los borrons los mai amagats jos la rusca qu’espelisson e que balhan lo boes novèl.

renat julié 15 ok

Partidas d’un joc roèrgat :

 fig1o

1 : Banèiras

2 : Suca

3 : Capet

4 : Trauc per la mejana

5 : Maissas

6 : Capièira

7 : Camin de passatge de las

julhas cap al front o a las banas.

8 : Camin de passatge de las julhas dempuèi l’arrèr cap a las banas o viceversa.

9 : Catèl o coeton, ont se fa lo noèt final per acabar de ligar.

Lionel Rouanet.

renat julié 9 ok

Voici la traduction en Français que nous propose Lionel.

Deux génisses rouergates parties faire leurs études à l’université de Méras en Ariège viennent de rentrer au pays.

Laissac, froid matin de décembre 2012. Avec René ALIBERT nous sommes invités à participer à la foire des bœufs gras de Noël pour montrer la fabrication des jougs. René travaillera à l’herminette pour en achever un, moi, je continuerai à la hache celui que je commençai de tailler la veille afin de ne pas prendre un morceau trop lourd.

Quand nous arrivons, les frères BOS sont déjà là avec leur paire de Salers rouges dressés, joints, le bouvier devant. Un autre homme est avec eux. Celui-ci ne semble pas parler français du tout. Rien de bien étonnant sur un foirail du Nord Aveyron pour quelqu’un qui paraît avoir l’âge de la retraite. En Rouergue, pour ceux de sa génération, l’occitan est la langue maternelle.

Nous nous arrêtons pour dire bonjour, parlons un peu, de tout et de rien, du joug qui fut l’œuvre de René quelques années avant. Il convient bien, disent-ils. Malheureusement, celui-ci est en bouleau et le mouvement du timon l’a déjà bien entamé.

Nous entrons et commençons de préparer le poste de travail. Aussitôt que les outils s’animent, les personnes commencent à venir voir, puis poser des questions. Ainsi, nous parlons plus que ce que nous ne travaillons.

L’homme de l’équipe BOS, celui qui ne parle qu’en occitan, arriva. Il regardait. Tout cela lui plaisait, ça se voyait. Nous entamâmes la conversation. Il me dit qu’il avait des vaches, des marèlhes1 pardi, patin coufin … D’un coup, il me passa par la tête que j’avais déjà entendu parler d’un homme qui pourrait être lui. “Tu ne serais pas le Rénat du côté de Villefranche” lui demandai-je. “Eh si” répondit-il un peu étonné. La conversation continua. Nous étions faits pour nous entendre sur bien des points et nous commençâmes à sympathiser. “… Il te faudra passer…” me dit-il. Nous échangeâmes nos adresses.

Ce second Rénat (René) était professeur d’occitan et d’anglais au lycée de Villefranche. Il vit dans une petite ferme avec toute la volaille qu’il faut, quelques chèvres et surtout quelques vaches pour son grand plaisir.

Moins de deux mois après, par une jolie matinée de février, je partis chez lui, au Mas del Mouly. Les petites routes qui y mènent, montent, descendent et ce matin-là, sont bien enneigées. Je veux essayer d’arriver sans mettre les chaînes aux roues. Ce n’est pas facile, d’autant plus que je cherche un peu le chemin. Le premier coup, je ne vis pas le panneau et me trompai. Enfin arrivé, l’endroit perdu dans le Ségala haut est de toute beauté.

Rénat me fait faire le tour, voir ses vaches. Je rencontre Franc, son voisin, un de ses anciens élèves.

1 Marèlhes : Mot dérivé de l’occitan. Vaches de deux couleurs, nom donné aux Aubracs en Rouergue.

Rénat me dit qu’il voudrait bien avoir une paire de vaches dressées, qu’il y a un moment qu’il attend ça, qu’il a justement deux vèles qui pourraient faire. Mais il ne se sent pas de dresser du début. Je lui parle d’un ami, Olivier COURTHIADE, spécialiste de la question. “Ah ! Tu le connais ?! J’ai entendu parler de lui, justement, je me disais qu’il faudrait que je le rencontre”.

Quelques mois après, pour le printemps, avec Rénat, nous allons passer quelques jours à Méras, à côté de Labastide de Sérou, chez Oliver, dans l’Ariège. L’un et l’autre sont faits pour être amis. Tout en parlant, ils se rendent compte qu’ils viennent plus ou moins du même endroit. L’un vient d’Arnaud Bernard à Toulouse, le quartier de la halle, et l’autre de Lalande, juste en dessus, qui était encore à cette époque pas si lointaine, le village des maraîchers.

Ainsi, dans leur enfance, Olivier et Rénat vécurent les mêmes choses qui les marquèrent : les passages des carrioles des jardiniers qui venaient vendre au marché couvert, des dernières voitures à chevaux qui vinrent à Toulouse jusqu’à ce qu’une loi interdise la circulation des roues cerclées de fer sur les routes bitumées. De toute façon, mis à part le cas de quelques vieux maraîchers Lalandols “qui n’avaient pas voulu se moderniser”, les automobiles avaient déjà bien remplacé les chevaux. Maintenant le béton de Toulouse a recouvert les anciennes terres fertiles des jardins et les légumes viennent d’un peu plus loin.

Les quelques jours à Méras passèrent vite, ce fut pour Rénat l’occasion de se réhabituer à la façon de mener les bêtes, et bien sûr de demander à Olivier s’il ne débourrerait pas les jeunes vaches. Il fut entendu que ce serait fait à l’automne ou pendant l’hiver, parce qu’il aurait une stagiaire longue durée.

À la fin de l’été, il était temps pour moi de faire le joug pour les génisses de Rénat. Je lui demandai de prendre mesure. « 10 pouces et demi » me dit-il. 26 cm. Je le commençai à Montmorillon pour le salon de la traction animale où j’avais été invité pour faire une animation. Je le fis de 28 cm, un peu plus grand afin qu’il leur profite plus longtemps, comme elles vont encore bien grandir. Surtout je laissais assez de bois, un peu à l’encontre des conseils de René ALIBERT qui toujours cherche à faire des jougs les plus légers possible. Je voulais que le joug soit assez fort, qu’il ne risque pas de casser, même si les bêtes encore ne forceraient pas trop. On ne sait jamais ! En plus, à cause d’un mauvais vent d’Autan, pendant qu’il se séchait, de méchantes fentes apparurent et il me fallut le boulonner.

Je préparai aussi une paire de juilles2 de bonne longueur et une paire de redoundes3 en suat comme disent les anciens ; c’est-à-dire, maintenant en cuir chromé. Mais pas en cuir chromé ordinaire, en cuir nourri de suif et de paraffine qu’il faut tordre tant qu’il est chaud après l’avoir fait bouillir.

2 Juilles : courroies de cuir qui permettent de lier et d’utiliser la force de traction des bêtes.

3 Redoundes : anneaux de cuir ou de fer (plus moderne) où passe le timon. Selon les régions, ils sont appelés aussi : ambiets, amblets ou trézègos.

Mandre et Paléte, appelées ainsi à cause de, respectivement, la couleur (renard) et l’encornure (plate), arrivèrent à Méras à la mi-décembre, menées par un ami de Rénat, le paysan voyageur du film « Ici Najac, à vous la Terre », Henri.

Elles avaient été touchées, ça c’est sûr, « coucounées » même, mais pas vraiment menées en main à la corde. Alors, les premières leçons, où il fallait seulement aller boire à l’abreuvoir accompagné par un homme qu’il fallait suivre au pas, furent plutôt difficiles. Il fallait même être deux ! Cela s’achevait parfois par une glissade dans la boue ! Ainsi furent-elles surnommées pour un temps : “ les pouffiassounes”.

Je revins à Méras pour les vacances de Noël et eu la chance de participer au dressage au joug avec Olivier et Elwire la stagiaire.

La première fois que nous avons voulu les joindre, ce ne fut pas commode. Non pas qu’elles furent méchantes, non, pas du tout ; mais un peu violentes cependant. Elles ne voulaient pas du tout être jointes. Alors, il fallut y aller d’une manière plus rude. Elles ne sortirent pas ce jour-là, elles ne furent pas non plus déliées …

Pour la première sortie, elles remuèrent un peu, mais rien de bien méchant. Après, on peut dire que tout se passa bien pour la marche sous le joug. Cependant, elles continuèrent de faire caguer chaque matin pour aller boire à l’abreuvoir. C’était encore bien difficile de le faire seul. Le surnom demeurait.

À partir de la seconde sortie, le lendemain, elles apprirent de tirer au proudel4. De tirer léger, bien sûr. Un petit pneu d’automobile, puis un plus grand de vieux tracteur. Ce dernier, fut leur charge coutumière pour trois semaines. Enfin elles eurent droit au timon. Mais pas celui du tombereau, celle du traîneau afin de ne pas prendre de risques. Il n’y a rien de bien plat à Méras !

Ce ne fut pas Henri, mais Bernard, un ami de Rénat aussi, maréchal lui, qui vint, un samedi pour ramener les deux génisses chez elles. Rénat était déjà là depuis quelques jours pour commencer de s’accoutumer à travailler avec ses vachettes changées par le dressage. Arrivé pour le dîner, Bernard se régala du repas et tous les quatre partirent juste après.

Il était convenu avec Rénat que j’irais chez lui le mercredi suivant pour l’aider. Il ne voulait pas trop sortir les génisses tout seul au début et il n’y avait encore personne au Mas qui pouvait le faire.

À Méras, Olivier avait dressé avec un de ses vieux jougs, mais maintenant il me fallait porter à Rénat le neuf, les juilhes et les rédoundes, mais pas de méjane5 car il en avait une vieille. Il me fallut aussi lui prêter ce qu’on appelle un pountsol, c’est-à-dire un court faux-timon car en Rouergue Haut, le proudel ne peut pas s’attacher directement au joug qui n’a pas de cheville centrale de fer ou “d’escarabat” 6. Il s’attache donc au pountsol qui est pendu aux rédoundes.

Proudel : Chaîne de traction, pour tirer du bois par exemple.

5 Méjane: Forte courroie de cuir avec une boucle comme une ceinture qui permet de pendre les rédoundes selon la manière d’atteler nord aveyronnaise.

6 Escarabat : Nom donné, dans certaines régions des Pyrénées, à l’espèce de méjane de fer à cause de sa ressemblance avec les mandibules de l’insecte.

 

Pour la première sortie là où elles étaient nées, il y avait assez de monde pour les regarder : Franc, Christian le lauzier et son équipe dont Eve qui vit au Mas elle aussi, Gilles le forgeron et les deux jeunes stagiaires allemands : Anne et Théo (Théo fut quelques mois un élève de Rénat). C’est-à-dire que c’était aussi une journée de travail, d’aide pour couper les arbres que la tempête de juillet passé, déracina ou déplomba. La châtaigneraie avait quasiment disparu, les hêtres et les chênes eux aussi avaient chargé. C’était un spectacle de désolation!

Après le dîner, tous voulurent voir la nouvelle première mise au joug des vachettes avant de retourner travailler au bois.

Rénat passa commande à Gilles pour des ferrures d’attache qu’il faudrait sceller au-dessus de la porte de l’étable, de chaque côté avec une barre entre elles pour nouer les cordes.

Mandre et Paléte, douces, se laissèrent joindre aisément avec ce joug neuf. Il tomba bien, mais à la fin de la journée, il me fallut tirer un peu de bois à la suco7 de chaque bête pour qu’il ne les touche pas aux chignons. Il était trop juste. Il faut pouvoir passer un crayon dans l’intervalle.

Rénat préféra que je marche devant, au début, au cas où elles auraient eu un peu trop de “jus” ; lui, poussait de par derrière. Nous sommes allés par le chemin de terre, en bas après le ruisseau. Assez long, il monte doucement, les côtés bien bordés par des murets ou des haies. Impeccable pour dresser. Mandro et Paléte pour ne pas partir à vide, tirèrent un vieux cercle qui faisait comme une herse par l’herbe. Nous fîmes quelques allers-retours. Rénat passa devant, puis nous changeames de chemin et enfin somme rentrés. Il n’y eu pas le moindre mauvais mouvement de tête quand nous avons délié. Pas besoin de dire que Rénat était enchanté, et que Mandre et Paléte eurent leur content de compliments, ce qu’il fallait de caresses et bien sûr, une bonne poignée de farine chacune. Il n’était plus question de pouffiassounes.

Depuis que le Mas del Mouli espérait cela : deux génisses Aubracs, la race du pays, nées à l’étable et maintenant dressées ou peu s’en manque. Il y avait une trentaine d’année que le passage entre les deux maisons n’avait pas vu cela. Et encore, avant Rénat, le vieux qui avait gardé des vaches de travail tant qu’il put, fut un des derniers de la région. Dans bien d’autres fermes, il y avait déjà plus de vingt ans que bœufs et vaches de travail avaient disparu.

Le soir, le souper fut comme une fête.

Tout cela me faisait penser à un film qui me plut quand j’étais enfant, me fascina, pourrais-je même dire. Un film de Pagnol d’après un livre de son ami Giono : « Regain ». Ce jour-là, au Mas, c’était le “regain” tant espéré par Rénat, Christian et leurs amis.

7 Suco : Partie du joug qui coiffe le chignon.

La troisième fois que j’allais aider à sortir les vaches, Rénat ne pouvait pas être là. Nous joignîmes avec Théo. Depuis qu’il était arrivé quelques moins avant, il s’était habitué aux vaches pour les apâturer et leur tirer le fumier. Il n’en avait pas peur. Mener l’intéressait, il voulait apprendre. Alors, il passa un peu devant et se débrouilla bien pour un début. Les génisses quant à elles, tirèrent des troncs. Première fois d’une longue série.

 Se sont parfois les bourgeons les mieux cachés sous l’écorce qui éclosent et donnent le bois nouveau.

Dénomination des différentes parties d’un joug occitan, Rouergat en l’occurence:

fig1o

Les différentes parties numérotées sur la figure 1 sont listées ci-dessous avec leur nom en Français, puis en Occitan, suivi entre parenthèses de la prononciation.

1) Embanures – Baneiras (baneïros).

Logements destinés à recevoir les cornes. Les embanures ont un rôle de mise en position de la tête de chaque bovin l’un par rapport à l’autre. ce sont les « surfaces de références ».

2) Suca (suco), pas de nom utilisé en Français.

La suco coiffe le chignon de chaque bête mais ne doit pas le toucher.

3) Capet (capét), pas de nom utilisé en Français.

C’est la partie du joug au dessus de chaque tête. Comme bien d’autres parties du joug, elle doit être aussi mince que possible afin de conférer de la légèreté à l’ensemble.

4) Trou de passage pour la méjane – Mejana (médjano).

5) Joues – Maissas (maïssos).

Les joues viennent contre les oreilles de la bête, rabattues sur l’arrière. Les oreilles ainsi plaquées, mais non serrées, permettent de faire amortisseur entre le crâne et le joug. 

6) Capière – capièira (capièiro).

Ce sont tout simplement les emplacements qui reçoivent la tête des bêtes. Les joues font partie des capières.

7) Chemin de passage des courroies vers le front et vers les cornes.

Les courroies sont souvent appelées juilles dans le Midi, par dérivation du nom occitan julhas (julios).

8) Chemin de passage des courroies depuis les cornes vers l’arrière (ou vice-versa) afin qu’elles fassent le tour du joug.

9) Catel ou tenon – catel (catel) ou coeton (couetou)

Il y en a un de chaque côté. Ils permettent de terminer de lier les juilles, en les y nouant par deux demi-clefs.

Pour plus d’informations, consultez l’article « Géométrie des jougs occitans » sur le site « Attelages bovins d’aujourd’hui » en cliquant ici

Lionel Rouanet

_________________________________________________________________

Un grand merci à Lionel Rouanet pour sa collaboration continue  et son soutien au site.

L’attelage des boeufs par la tête est-il d’origine germanique? Telesforo de Aranzadi, Bulletins et Mémoires de la Société d’anthropologie de Paris, V° Série. Tome 10, 1909

Document extrait de la bibliothèque universitaire en ligne « Persée ».

Téléchargez le PDF en cliquant ici: fichier pdf article_bmsap_0037-8984_1909_num_10_1_8070 

l attelage des boeufs par la tête est il d origine germanique 1 ok

l attelage des boeufs par la tête est il d origine germanique 2 ok

l attelage des boeufs par la tête est il d origine germanique 3 ok

l attelage des boeufs par la tête est il d origine germanique 4 ok

l attelage des boeufs par la tête est il d origine germanique 5 ok

l attelage des boeufs par la tête est il d origine germanique 6 ok

Téléchargez le PDF en cliquant ici: fichier pdf article_bmsap_0037-8984_1909_num_10_1_8070

De l’imprégnation vers le dressage….c’est aussi une histoire d’élevage ! par Tifenn Vital

imprégnation tifennvital 1 ok 

« Ce matin de décembre Ariègeois, dans les premières lueurs du jour, après avoir nettoyé les écuries, nous débutons le rituel immuable du liage des bœufs. Les mains dansent autour du bois sculpté, faisant tournoyer les juilles dans un cérémonial traditionnel appris de génération en génération par la transmission orale et l’amour du geste.

Ce matin, alors que les Gascons s’élancent hors de l’étable, coiffés du joug, en direction du tombereau, une troisième silhouette brave les brumes matinales…Inz est la petite velle Brune des Alpes de 2 mois. Profitant de la soif de découverte des jeunes animaux et de la confiance tissée ces dernières semaines avec le jeune animal, nous l’appelons afin qu’elle suive le convoi.

imprégnation tifennvital 2 ok

Ebouriffée de cette nouvelle expérience, la petite génisse galope autour de l’attelage, puis finit, au son de la voix, par se ranger au côté de ses aînés, aucunement perturbée par le bruit des roues ferrées sur le bitume puis des roches ponctuant le chemin tortueux menant aux «Hauts de Méras».

Au bout de quelques minutes, Inz mime le comportement de Millet et Grisou, chanfrein perpendiculaire au sol, dans une expression d’effort certain.

Mine de rien, nous commençons les exercices : arrêt, tourner…la petite suit les deux bœufs gris, et nous félicitons largement son engagement exemplaire !

La petite séance-exercice est courte : cinq minutes pas plus… puis nous la laissons rejoindre ses itinérances de découvertes en satellite autour de nous…

imprégnation tifennvital 9 ok

Depuis sa naissance, la petite Inz a été touchée et manipulée par les bipèdes de la ferme.

Au commencement le rituel de l’attache. Dans la maison, les bovins sont à l’attache dans les étables et les jeunes veaux ne font pas exception à la règle. Un petit collier en bois autour de l’encolure. Le jeune est détaché deux fois par jour pour téter et gambader dans la cour.

Un peu chaque jour, en passant dans l’étable, une caresse, un coup de brosse… Puis l’essayage d’un petit licol et l’apprentissage de la marche à la longe. On en profite pour prendre les pieds…

Ces petits exercices ne prennent bien sûr que quelques minutes chaque jour et nous profitons allègrement de la personnalité joueuse des jeunes élèves ! Quelques minutes « perdues » chaque jour mais combien de temps gagné par la suite!!!

Puis, quelques mois plus tard, des petites séances au collier ou au joug de garrot, taille mini et facilement bricolables, un petite bûche à tirer et toujours la base des ordres vocaux qui accompagnent la progression…

Nous parlons ici des jeunes bovins, mais ceci est aussi largement conseillé pour les poulains et autres jeunes mulets !!!

En voyant débarquer quelques jours plus tard des génisses de 18 mois n’ayant pas la moindre idée de ce que ces humains inconnus leur voulaient (débarquer du camion jusqu’à l’étable à l’aide d’un licol et d’une longe) je soupirais en pensant à ces savoirs faire qui ont disparu des élevages… Non que je vive dans une nostalgie passéiste, l’avancée de l’agriculture semble s’être malheureusement accompagnée de la perte d’un bon nombre de gestes du bon sens paysan. Cela pose bien sûr la question des problèmes de la valorisation de nos activités agricoles et notamment de l’élevage…

Je digresse mais plaide tout de même pour une attention particulière à ces gestes qui peuvent éviter bien des peines au moment des débourrages ultérieurs !

Dans un contexte où la traction animale semble conquérir les villes, vignobles et forêt avec une nouvelle force, c’est toute la filière de l’élevage qui va être impliquée de responsabilités afin de fournir des animaux de travail adaptés. Si le choix de caractères morphologiques est évident, il me semble primordial de ne pas négliger cette part de dressage par la stimulation des capacités d’apprentissage des jeunes animaux et la manipulation, dans les premiers mois, afin de recréer des vrais foyers d’animaux de travail…

Alors que les génisses Aubrac eurent finalement retrouvé leur étables, attachées et calmes, les premières séances du débourrage consistèrent en sorties journalières à l’abreuvoir situés à une dizaine de mètres de la paille douillette de leur nouveau refuge: trois jours avant de pouvoir y descendre, sans l‘aide de trois gaillards au bout de la longe, afin d’éviter la fuite de Paletto ou de la Mandro !!!

Maintenant que la confiance est acquise, nous les accoutumons à marcher à la longe, accompagnant toujours nos actions des ordres vocaux correspondants…

Puis viendra la mise en place du joug et la suite du débourrage…

D’un point de vue animal, nous éviterions bien des incompréhensions et inconforts par quelques minutes de manipulations journalières les premiers mois !

D’un point de vue économique, il me semble que ces séances de la première semaine chez un professionnel du dressage pourraient aussi largement être évitées !!!

Nous ne parlons même pas là des petits bonheurs du paysan…car lorsque vous verrez l’expression de la petite Inz alors que ses rousses ainées apprennent les leçons de maternelle, alors il y a là  pleins de raisons de rire, sourire et se régaler du retour à un simple métier de paysan !!! « 

Tifenn Vital

 imprégnation tifennvital 5 ok

 imprégnation tifennvital 4 ok

imprégnation tifennvital 7 ok

 Merci à Tifenn pour son article et sa collaboration régulière au site.

1 9 10 11