Luc et Agnès Bernard continuent de dresser leur paire de boeufs. Merci à eux, de nous envoyer régulièrement des images.
Catégorie : Travaux
Chargement de grumes par un boeuf Tarentais de Thierry Marteau (41) au salon de la traction animale de Montmorillon (86) en 2013
Merci à Agnès et Luc Bernard, de nous avoir communiqué cette petite vidéo. Six paires de boeufs étaient présents sur le salon, (cliquez ici pour voir) ainsi qu’un boeuf utilisé en solo par Thierry Marteau pour cette démonstration de chargement.
Premiers sillons chez Agnès et Luc Bernard, Courgenard (72)
« Les vaches de François », article d’Eric Rousseaux à propos de François Ladet (12)
Sur une petite route, aux environs de Saint Eulalie d’Olt, dans l’Aveyron…
Texte et photos Eric Rousseaux Paru dans la revue « Sabots » numéro 17, mars / avril 2007.
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Les vaches de François.
Souvent présents lors des moissons à l’ancienne et autres fêtes traditionnelles, les attelages de bœufs et leurs conducteurs enchantent généralement le public. Imaginez alors le bonheur qui vous attend si un jour vous avez la chance d’entrer dans l’intimité de l’un de ces passeurs de mémoire !
Au détour d’une petite route.
Nous en avions pourtant vu, des vaches Aubrac sur les petites routes de l’Aveyron au cours des jours précédents ! Nous venions d’assister à la transhumance qui anime chaque année les Monts d’Aubrac au retour du printemps. Nous aurions dû en être rassasiés…
Ces deux là avaient cependant quelque chose de plus. Telles deux sœurs siamoises, solidarisées par le joug placé sur leur nuque et lié à leurs cornes, elles suivaient docilement un homme marchant devant elles, l’aiguillon posé sur une épaule, la fourche sur l’autre.
Le temps de trouver un emplacement pour se garer, quelques virages plus loin, tout le monde avait disparu. Avec le chant des oiseaux pour seule compagnie, nous marchions, mon épouse et moi-même, à la recherche de cet équipage. Il était forcément dans les parages !
Et puis enfin, un indice : des andains de foin à flanc de coteau… Ce devait être là !
Suants, soufflants, nous avons fini par retrouver « nos vaches » au sommet d’une colline. L’homme était en train de les atteler à une remorque maintes fois rafistolée, comme en témoignaient les composants hétéroclites de sa structure. Après avoir échangé quelques civilités, nous l’avons accompagné et regardé travailler.
Maintes fois rafistolée…
Essentiellement utilisée pour la production extensive d’animaux de boucherie, et de façon plus marginale, pour la production de lait destiné à la fabrication du fromage de Laguiole, la race Aubrac a longtemps été employée comme bête de trait, spécialement pour les travaux de la ferme, les moissons, le transport du foin et des céréales, mais aussi pour le débardage.
Une paire de bêtes comme celles que nous avions devant nous peut tirer une tonne à la vitesse de 4 kilomètres par heure en travaillant 8 heures par jour et 250 jours par an. Ces animaux, agiles, calmes et appliqués, commencent à travailler à l’âge de 30 mois, ils pèsent en moyenne 700 kg.
Après avoir été coupé avec une moto faucheuse, le foin a été fané puis andainé avec un râteau faneur tracté par les vaches.
Un homme heureux.
Tout en chargeant son foin, François Ladet, c’est le nom de notre homme, nous résuma sa vie en quelques mots. Aujourd’hui âgé de 67 ans, il avait logiquement succédé à son père sur la petite exploitation familiale, à Sainte Eulalie d’Olt (un des plus beaux villages de France), tandis que ses 5 sœurs quittaient la ferme. L’exploitation comptait alors 40 brebis, 24 vaches et 2 bœufs attelés. Cela suffisait à faire vivre la famille. En hiver, cependant, le père de François débardait avec ses bœufs pour le compte d’une scierie des environs.
Le joug frontal est maintenu par une lanière de cuir d’abord enroulée autour du joug et de la corne externe, puis sous les cornes, autour du joug et du front sur lequel on a placé un coussin, puis autour du joug et de la corne interne. La lanière est enfin amarrée à un tenon placé à l’extrémité du joug.
François (qui n’avait jamais utilisé un tracteur, précisa-t-il), nous expliqua ensuite comment, chaque année, il dressait un bœuf à l’attelage. Il avait même fait réaliser un joug triple par le menuisier du village. Ce joug, d’un modèle peu commun, était destiné à recevoir un élève que le meneur plaçait entre 2 bœufs expérimentés.
Un peu d’exercice !
On comprenait bien à l’entendre, que son existence n’avait pas toujours été une partie de plaisir, « j’ai vu de la misère toute ma vie ! ». Mais il semblait que cela soit dit sans amertume, juste pour en faire le constat.
Là, pour les animaux, il ne s’agit plus de tirer, mais de retenir la voiture, une manoeuvre qui suppose une certaine expérience du travail en montagne…
Enfin, après avoir hissé une dernière fourche de foin en haut de son chargement, le visage illuminé d’un large sourire, François nous avoua qu’il avait maintenant une compagne, du même âge que lui, qui lavait son linge, lui faisait à manger… et que s’en était fini pour lui de vivre « seul comme une bête ».
Retour à la ferme où ce foin d’excellente qualité sera entreposé pour l’hiver.
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Merci à Eric Rousseau pour nous avoir si gentiment communiqué son article.
Ramassage des pommes avec les boeufs d’Agnès et Luc Bernard à Courgenard (72)
Xavier Chauvière, l’Ile d’Olonne (85)
Xavier Chauvière est exploitant à l’Ile d’Olonne en Vendée. Il travaille en particulier avec des boeufs. Nous attendons des précisions sur son travail.
Ramassage des betteraves fourragères avec les boeufs chez Xavier Chauvière à L’Ile d’Olonne (85)
Adrien Lavignée nous communique quelques photos du ramassage des betteraves fourragères réalisé cette fin d’année 2013 chez Xavier Chauvière, exploitant à l’Ile d’Olonne. Nous les remercions tous les deux pour leur communication.
Toutes photos Adrien Lavignée
Le chaussage d’automne…, avec les boeufs, au Chateau pape-Clément à Pessac (33), par Tifenn Vital
Tifenn au salon de Montmorillon 2013 (Photo L. et A. Bernard)
Merci à Tifenn Vital, bouvière au domaine Château pape-Clément, de nous communiquer un texte sur les travaux d’automne dans les vignes du château.
« Au château Pape clément, alors que les vendanges touchaient à leur fin début octobre, les chevaux et les bœufs ont repris leurs quartiers dans l’enceinte du château. Au programme : chaussage des vignes !
Apres deux mois de vacances, Blanc et Marrel les Gascons, ont dû rapidement se remettre au travail avec notre participation au salon de la traction animale pour quelques démonstrations simples de la nonchalance avec laquelle ils tirent la griffe ! Clic clac quelques photos et de belles rencontres avec d’autres bouviers, puis il fut temps de s’atteler aux 30 hectares du domaine.
Devant le travail intensif, les boeufs sont maintenant ferrés régulièrement au domaine.
Charrues potelières, adaptation de disques pour découper proprement la bande enherbée… C’est maintenant aux animaux d’adopter un rythme suffisamment lent pour permettre à la terre de se retourner en limitant les projections et…sans arracher de pieds !
Tifenn au chateu Pape Clément (photo Jean-Léo Dugast)
Tant qu’ils n’eurent pas bien compris l’objectif des opérations, nos bœufs marchèrent un peu vite malgré nos « dolçament , dolçament » et légères pressions sur les guides afin de leur soumettre nos intentions… Et quand ils en avaient assez, ils n’hésitaient pas à serrer la vigne du mauvais côté en nous guettant d’un œil pour pouvoir ce que nous pouvions faire… bizarrement, lorsque nous nous munissions d’un aiguillon, serrer à droite ou à gauche n’est plus sujet à discussion ! Cependant il n’est pas toujours aisé de tenir une charrue dans l’argile en plus du bâton… Alors pour la prochaine saison, nous allons souder des portes aiguillons sur nos outils ! Et espérer qu’à force de kilomètres, nos deux amis cessent de nous tester régulièrement !
Cependant nous sommes satisfaits de leurs progrès et ils ont bien pris leur part de travail sur les 30 hectares de vignes que nous avons chaussés cet automne ! D’autant plus que nos bœufs ressortent de la saison en belle forme aussi grâce au maréchal-ferrant qui s’est occupé de les ferrer au château à l’aide d’un travail mobile, et d’une séance d’ostéopathie qui leur a débloqué quelques côtes et tensions ! Marrel avait notamment des cervicales bloquées et son port de tête s’est nettement relevé depuis cette manipulation… Depuis, il mobilise beaucoup mieux sa ligne du dessus dans les efforts de traction.
Pour l’hiver, les bœufs vont participer à un chantier de débardage, en paire au joug, en simple au collier… Et nous avons fait quelques séances de travail au cordeau sur Blanc pour préparer cette nouvelle aventure.
Tifenn au salon de Montmorillon 2013 (Photo Traits de Savoie, Patrick Boonroy)
Cette nouvelle saison nous fait encore progresser dans le travail avec nos bœufs, d’autant plus que nous sommes exigeants : le château n’apprécierait pas des rais tortillant le long des rangs, et même si nous sommes parfois agacés de leurs « désobéissances passives », nous sommes certains d’être sur la bonne voie et de retrouver de saison en saison des animaux de plus en plus finement préparés au travail ! Patience, calme et justesse… Les bœufs nous donnent aussi de belles leçons… »
Tifenn Vital
Paire de boeufs Salers en 2012, amical de Poumeyrol à Cornil (19).
Labour avec une paire de vaches de Michel Berne à Saint Agrève (07) en 2009.
La tradition des vendanges, extrait
Retrouver avec délectation, l’ambiance de la fête des vendanges à l’ancienne !
Chaque année, dans le village de Lécussan au coeur des Pyrénées, voisins et amis partagent le plaisir de vendanger à l’ancienne.
Tout commence par la taille de la vigne au sécateur pour lui donner de la vigueur et la débarrasser des sarments qui serviront pour les grillades. Puis vient l’époque des labours avec les boeufs qui tirent la charrue et l’antique décavaillonneuse pour déchausser la vigne suivie d’un traitement préventif contre le mildiou, l’oïdium et autres maladies à l’aide de la fameuse pompe à dos pour sulfater ou soufrer.
Fin septembre, vient le temps des vendanges avec le tombereau qui amène le « cuvier » dans lequel les vendangeurs versent les raisins fraîchement cueillis. Lorsque le cuvier est plein son contenu est versé dans un tonneau ou le raisin sera écrasé dans un fouloir à main d’époque. Le tout se passe dans la bonne humeur. Un repas ponctue ce jour de vendanges dans une ambiance de fête avec bien sûr de la musique et des chanteurs pyrénéens.
Après 10 jours de fermentation : c’est le « soutirage » du tonneau à l’aide d’un seau en zinc pour mettre le vin en barrique et puis l’on presse la vendange à l’aide d’un presse clic/clac manuelle (datant du début du siècle dernier) pour en retirer les derniers hectolitres qui restent.
La dernière étape est la transformation d’un partie du vin en eau de vie chez un authentique bouilleur de cru qui déploie tout son savoir faire dans son « antre » remplie d’alambics, de robinets et autres instruments d’un autre âge.
Une vidéo sur l’une des plus nobles traditions : le travail de la vigne à consommer sans modération.
























