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Un voyage de bouviers à travers la France 2022

En 2022, des jeunes bouviers vendéens partent sur les routes française pour rencontrés jougtier et bouviers. A leur retour, ils ont rédigée cet article qu’ils nous ont fait parvenir.

Groupe bouvier Vendée. Un voyage de bouviers à travers la France

Novembre 2021, au vu de la bonne ambiance et la convivialité qui est installé au sein du groupe, “Lionel Rapin”, responsable de l’académie junior des bouviers propose à ses élèves un voyage pédagogique et culturelle en Alsace pendant le weekend de l’ascension 2022 pour partir à la “rencontre des bouviers de France”. Cela permettra d’échanger sur les différentes pratiques de la traction bovine. Cet échange se fera durant les journées « les bovins d’abord », organisé par “Philippe KUHLMANN” , un des meilleurs dresseurs d’Europe de bœufs. Un détour par chez “Michel NIOULOU”, à Mâcon, est organisé aussi car c’est l’un des derniers fabricants de jougs de France. A l’annonce de cette grande nouvelle, 7 bouviers décidèrent de prendre part au voyage car cela enrichira leur apprentissage. Lionel, Léonnie, Julien, Benjamin, Hugo, Xavier et Corentin, passionnés par les bœufs et la traction, participent à ce weekend.

Jeudi 26 mai 2022

Premier jour d’un long weekend, le grand jour est arrivé pour nos bouviers puyfolais. Rendez-vous à la Menanterie pour le traditionnel café du matin. Les retardataires habituels sont à l’heure voir en avance, première historique, malgré des petits yeux chez certains. Le café fait du bien, les premières expressions commencent à se faire entendre : “le weekend de l’ascension est un weekend de 4 jougs (parole de bouvier)”. Les pains au chocolat savourés et le café avalé, il est l’heure de charger le véhicule. En voyant le nombre de sacs et les glacières, les premières questions se posent : le véhicule sera-t-il assez grand ? Qui a le repas de midi ? Où sont les planches à palets et les brioches ?

Le véhicule chargé, 11h30 nous voila parti pour traverser la France direction Mâcon en Saône et Loire. Le trajet va être long mais il se fera dans la joie et la bonne humeur. Les premiers remontants et les musiques campagnardes nous accompagnent jusqu’à notre première halte tant attendue par certains. Quelques kilomètres plus tard les ventres gargouillent mais les aires de repos sont remplies, il va falloir attendre. Cinq aires de repos plus tard, enfin nous trouvons notre lieu de pique nique, un sous bois calme et verdoyant, idéal pour sortir notre petit barbecue et nos viandes. Les batteries rechargées nous parcourons les grandes plaines françaises jusqu’à Mâcon où nous arrivons à notre hôtel. Nous déchargeons les valises rapidement pour aller chez Michel NIOULOU.

Michel à 56 ans, il est jardinier-paysagiste. “Vielleux hors pair, amoureux du répertoire traditionnel du Charollais et du Brionnais, c’est aussi l’un des derniers fabricants de jougs de France (jougtiers)”. Si ce métier se fait de plus en plus rare, il continue de résister grâce à la détermination de Michel Nioulou qui veille à maintenir la flamme.

Nous sommes arrivés en début de soirée, où nous sommes accueillis à bras ouverts par Michel et sa femme Véronique. Ils nous font visiter leur petit éden de verdure au cœur de la ville. On entre dans un jardin très boisé, verdoyant, calme, frais et très fleuri. C’est là où Michel conserve et taille ses jougs. Nous poursuivons la visite avec l’atelier. Jougs, gabarits, charrette, herminettes, planes, haches… occupent cet espace dans lequel l’odeur du bois est enivrante. Pendant les explications de Michel, certains sont attirés par la “sciure” qui jonche les établis et le sol. Remis de nos émotions, nous nous rejoignons autour d’un moment de convivialité, sucre pour Corentin et Mâconnais pour les autres. Les anecdotes sur les hérissons notamment et les fous rires fusent, la bonne humeur et la convivialité sont bien présentes. Michel nous explique la journée du vendredi qui sera consacrée à la fabrication de deux jougs qu’on ramènera au Puy du Fou. Un livret explicatif nous à été transmis quelques semaines plus tôt pour apprendre la taille d’un joug. Après ces échanges, il est temps de quitter Michel et Véronique pour les retrouver le lendemain. Nous décidons d’aller manger dans un restaurant à Mâcon. Hasard puyfolais, nous sommes accueillis par Marie-Ange. Fous rires et délires accompagnent notre repas. Deux, trois tables débarrassées, nous décidons de continuer cette si belle soirée. Des vendéens qui ne se déplacent jamais sans leur planche à palet décident de faire une partie sur le parking de 4 murs. Après de longues heures, la fatigue se fait ressentir et nos bouviers regagnent l’hôtel car demain la journée s’annonce physique et longue.

Taille de joug, copeau de bois

Vendredi 27 mai 2022


Michel nioulou joug

Journée chez Michel Nioulou pour la fabrication des jougs. Rendez-vous à 7h30, rue des charmilles. Le groupe est motivé et en forme pour “tailler des jougs”. Michel nous explique la procédure de la journée, nous présente les différents outils avec leur utilité. On compose deux équipes pour avancer plus vite et pour que tout le monde participe. Nous sortons les morceaux de tilleul des bassins qui immergeait dans l’eau depuis 3 ans. Nous nous installons sur l’herbe et nous commençons par tracer les jougs avec les gabarits « vendéen charolais », les mesures sont adaptées aux bœufs du Puy du Fou. Nous dessinons les 4 faces et nous prenons les haches pour dégrossir le bois. Sous l’œil expert de Michel, les coups et les postures ne sont pas adéquats. Il nous conseille pour être plus efficace et usé moins d’énergie. Petit à petit nous sommes meilleurs et les jougs avancent bien, on aperçoit la forme des futurs jougs. Toujours dans la joie et la bonne humeur, ça chambre, ça déconne mais le travail avance vite et bien. On impressionne Michel et Véronique par notre sérieux et notre engagement. Les copeaux de bois volent de partout, les coups de haches passent près des genoux pour les moins habiles comme Julien, les mains de Hugo commencent à cramper, les gouttes de sueur dégoulinent le long de nos sourires. Les jougs bien avancés, place au traditionnel petit déjeuner des bouviers, où les pains aux chocolats et les sandwichs de rillettes requinquent ces hommes. Rien ne vaut un petit mâconnais pour accompagner ses bouchées. Les bois bien dégrossis, place à la taille des embannures avec les herminettes pour être plus précis. A genoux sur les jougs, les coups s’enchaînent, les gars se relaient car c’est assez physique comme activité. La matinée se déroule tranquillement et le travail avance bien, nous ne les aurons pas finis le soir mais on en fait le plus possible. Personne ne veut s’arrêter en si bon chemin. Viens l’heure de la pause du midi, nous rentrons dans la maison, sur la table une surprise nous attend. Michel et Véronique nous on offert un frêne chacun à planter (bois de l’aiguillon) pour perpétuer cette tradition et deux petites vaches en cuirs par personne. Après l’apéro, Véronique nous à cuisiné une spécialité locale, le saucisson cuit avec ses pommes de terre. Plat conséquent préparé lors des vendanges pour donner à manger aux paysans. Nos ventres bien remplis, nous reprenons le travail avec comme objectif de finir les embannures et tailler les têtières. Nous reprenons les outils et nous recommençons toujours sous les conseils pertinents de Michel. On voit bien la forme des jougs à présent, on se le représente bien sur la tête des bœufs avec le passages des courroies. Après quelques coups d’herminettes et de plane pour arrondir les angles, vient l’heure de s’arrêter mais difficile tellement c’est passionnant, le fait de pas pouvoir finir déçoit mais on les finira cet hiver pendant les académies. Les jougs enroulés dans une bâche et chargés dans la voiture, il est temps de repartir direction l’Alsace. Les salutations achèvent cette formidable et enrichissante journée auprès de Michel et Véronique NIOULOU. Ces deux personnes sont exceptionnelles, chaleureuses, pédagogues, généreuses et ont la joie de vivre. « A la revoyure » « à ctes cotsse », en Vendée où à Mâcon. Merci à vous et à bientôt.

taille joug crayon

Direction l’Alsace pour cette fin de journée, plus précisément Soultzeren à quatre heures de route. Le trajet se fait tranquillement avec plusieurs haltes auprès de forêts occupées par des « ourfs » selon Xavier. On arrive à l’hôtel à Soultzeren pour récupérer nos clés. Nous décidons de rejoindre les autres bouviers chez Philippe KUHLMANN en haut des montagnes pour passer la soirée avec eux. Nous sommes très bien accueillis et faisons connaissance avec ces personnes. Les chants paillards commencent à se faire entendre et les rires sont de la partie. La soirée se finit calmement et nous regagnons le village. Nous étions prêts, surtout Lionel, à trouver des vaches soi-disant perdues dans les montagnes, mais par manque de preuves et de luminosité nous entrons dans l’hôtel. L’arrivée dans l’auberge se fait sereinement jusqu’à ce que Benjamin laisse les clés dans la chambre qui s’était refermée dans son dos, et là le code ce n’était pas le 888 comme à Mâcon. Mais la plus le choix, il n’y a ni l’aide du public ni le 50/50, il faut appeler l’hôtelier à 3 heures du matin. Le séjour commence sur les chapeaux de roue. Toutes ces péripéties finies, nous tombons dans les bras de Morphée pour attaquer une journée de samedi bien remplie.Michel nioulou et les jeunes bouviers du puy du fou

Samedi 28 mai 2022

Après avoir emprunté les routes sinueuses des Vosges, nous arrivons chez Philippe où d’autres bouviers sont présents. Ce sont les journées « les Bovins d’abord ». Ces journées qui se déroulent sur 4 jours sont organisées par Philippe et Christine sur la ferme de Philippe. Elles permettent aux bouviers de France de se rencontrer et d’échanger sur les différentes pratiques et travaux de chacun. C’est très enrichissant pédagogiquement et socialement.

Philippe KUHLMANN est un fervent bouvier très reconnu. Il a dressé plus de 300 bœufs depuis quatre décennies. Propriétaire d’une petite ferme reculée dans la vallée de Munster, il travaille toutes ces terres avec les bœufs. Il n’a qu’un motoculteur équipé d’une faucheuse pour couper son herbe. Les activités faites avec les bœufs sont les suivantes : fanage et andainage des foins, labour, plantations, transports de foin et de fumier. Mais l’activité principale est le débardage en fortes pentes dans les montagnes. Son leitmotive est un savoir-faire qu’il souhaite transmettre, persuadé que la traction bovine est une technique d’avenir car moins polluante.Philippe Kuhlmann labour

Nous commençons la matinée par préparer les paires de bœufs pour les emmener au Valtin à 22 Km. “Nous faisons connaissance avec des bouviers venus d’Aveyron, Joël et Guy, des bons gaillards avec un bon sens de l’humour et Dimitri, un maraîcher belge travaillant avec de la traction bovine et équine toujours prêt à raconter des blagues”. Les bœufs mis dans la bétaillère et les affaires chargées nous partons à Valtin. Là-bas, il y est organisé pour l’évènement du débardage en forte pente et un marché local avec des vendeurs de cloches, de vins et de spécialités de la région. Le site est magnifique dans un petit village de montagne avec des maisons à l’architecture locale très coloré. Philippe prépare ses bœufs et les monte dans la montagne où il redescend de grandes perches de sapins pour montrer l’activité aux autres bouviers et touristes. “Rencontres, discussions, ostéopathie sur des bœufs, animent” l’après-midi. En milieu d’après-midi, Philippe emmène ses bœufs dans une prairie voisine pour montrer la démonstration d’andainage de foin. C’est une animation intéressante. On revient au cœur de la fête où nous avons discuté avec Pauline, ostéopathe équine et bovine. Nous avons aussi présenté et expliqué nos jougs à l’assemblée. Après la présentation nous repartons vers Soultzeren en faisant une escale sur une station de ski pour prendre des photos avec une vue panoramique unique. Le soir nous sommes arrivées, Julien, Corentin et Xavier se sont essayé à la pratique de la fauche d’herbe à la faux avec Guy pendant que Benjamin, Hugo et Lionel restauraient un tombereau pour transporter du foin le lendemain. Une fois ces activités terminées et les vaches traites, la dégustation de produits des différentes régions de France débutait. Philippe, qui écrit des livres aussi, nous à lu un texte racontant ses débuts dans sa ferme et son amour pour la traction bovine. La soirée continua jusqu’à tard dans la nuit, les chansons à ripounet résonnèrent dans les vallées du Munster. La trouspinette ou trousfinette selon Madeleine est appréciée. La fatigue se fit ressentir pour certains qui ont pu apprécier la douceur d’une meule de foin pour reprendre leurs esprits et où d’autres continuèrent à fêter dignement ce weekend.Corentin huber

Dimanche 29 mai 2022

Le réveil fût compliqué pour certains, mais c’était l’heure de faire les valises car toutes bonnes choses ont une fin. Le petit déjeuner avalé pour les plus téméraires et le fourgon chargé, nous repartons vers les sommets pour rejoindre notre « petite famille » du weekend. A première vue, les ébats de la veille ont marqué quelques têtes, c’est dur, mais il faut y retourner les bœufs nous attendent pour aller ramasser du foin. Un verre d’amitié est organisé dans la salle des fêtes du village auquel nous participons. Nous passons principalement la journée avec Corentin, jeune bouvier à l’expérience conséquente. Les animations proposées sont du ramassage de foin et l’initiation à la faux présenté par Philippe. Nous avons pu nous tester à la fauche sans grand succès car il faut avoir le coup de main. On a pu assisté à une prestation de cor des Alpes aussi, c’est un instrument de musique à vent, il était utilisé initialement pour communiquer à distance en montagne.


Philippe Kuhlmann debardage

Viens le début de soirée, le moment de se dire au revoir et à la prochaine. Nous remercions Philippe KUHLMANN d’avoir organisé cet évènement auquel nous avons fort apprécié les échanges et les activités réalisées. Nous sommes admiratifs devant ce genre de vie où les journées sont rythmées par le pas des bœufs et où le partage et les traditions sont perpétués par des personnes qui ont la main sur le cœur et sont prêts à montrer leur quotidien aux passionnés. Le respect pour la nature et la passion pour le métier de bouvier est omniprésent auprès de ces personnes là qui ont parfois tout quitté pour devenir ce qu’ils sont aujourd’hui. Philippe est un grand nom du monde des bouviers, atypique, passionné, impliqué, et toujours prêt à transmettre pour pérenniser le travail avec les bœufs. Un grand merci pour tout, à bientôt.

Je remercie aussi toutes les autres personnes présentes durant ce weekend avec lequel nous avons passé de très bons moments riches en enseignements, en rigolade, en histoire, en échanges et à partager nos façons de voir les choses. Christine, Guy, Joël, Dimitri et son fils, Daniel, André, Pauline, Corentin, Madeleine, Baptiste, Erwan… A une prochaine fois dans une autre région de France pour une rencontre bouvier qui est nécessaire pour entretenir ce savoir-faire qui est la traction bovine.

17 heures, nous repartons direction la Vendée, plus précisément la Menanterie. La fatigue se fait ressentir, l’excitation est moins trépidante qu’à l’aller et les chansons se font de moins en moins entendre. Les quelques haltes dans les aires de repos permettent de se réveiller, mais c’est la tête remplie de souvenirs que nous regagnons chacun notre petit chez soi jusqu’à la prochaine fois autour d’une paire de bœufs ou d’un barbecue. C’était un weekend inoubliable, gravé à jamais dans nos mémoires et que nous reparlerons encore et encore…

Un grand merci à Lionel de la part des bouviers de l’académie, sans lesquels ce weekend ne se serait pas fait. On est reconnaissant envers toi pour tout ce que tu nous apportes les samedis matin d’hiver et les soirs de Cinéscénie.

On souhaite remercier Elisabeth et Aymard, sans lesquels, ce weekend n’aurait pas pu se faire.

Les bouviers


groupe bouvier du Puy du fou

Texte : Corentin Guinaudeau

Photos : Léonnie Biteau

Maison Michel-Clément, jougtiers-boisseliers à Charolles

Alice Michel-Fèbvre est l’une des filles de Claude Michel qui excerça le métier de fabricant de jougs à Vendenesse-les-Charolles dans un premier temps, puis à Charolles, rue Gambetta.

Alice Michel-Fèbvre nous propose un petit historique de l’activité de son père et de son grand-père, en nous livrant ses souvenirs.

Merci à elle pour cette participation.

« Mon grand-père, Pierre Clément né le 16 Octobre 1854, à Vendenesse-lès-Charolles, était installé sur la commune au lieu-dit « Molaise ». Il fabriquait des jougs pour la demande locale.

C’était un travail artisanal qui laissait libre cours à la forme particulière et personnelle qui s’adapterait le mieux à celle de l’animal pour lequel il était destiné, en l’occurence, les vaches et les boeufs Charollais. C’est ce qui fît la renommée du fabricant.

Pour exercer cette activité, il fallait une autorisation du directeur des contributions de l’arrondissement. En effet, le percepteur de Charolles, Monsieur P.Finaud, lui délivra l’avertissement-formule suivant:

« Monsieur Pierre Clément demeurant à Molaise sera redevable de la somme de 58 francs 90, pour exercer l’activité de marchand forain, n’allant pas à plus de 20 kilomètres de sa résidence à l’aide d’une voiture à quatre roues avec collier ».

Depuis, l’atelier de « Molaise » où travaillait Pierre Clément a été détruit au moment de la modification du tracé de la route Express dans les années 1980.

Après la guerre de 1914, Monsieur Claude Michel, né le 12 Août 1885 à Suin, revient au pays, miraculeusement épargné par l’horreur de la Grande Guerre, après sept ans sous les drapeaux, service militaire compris. La paix retrouvée, malgré sa formation d’électricien dans les ascenseurs à Paris, Claude Michel est attiré par son Charollais.

Il épouse en 1919 sa promise, Antoinette, née le 2 Août 1885 à Vendenesse-lès-Charolles. C’est précisément la fille de Pierre Clément, le fabricant de joug bien connu. Le jour venu, après avoir travaillé quelques années avec son beau-père, malgré sa formation d’électricien en ascenseur, il prend tout naturellement sa succession. Il s’installe à Charolles, rue Gambetta. Son atelier a été aussi détruit, il y a quelques année pour dégager une partie des remparts de la ville.

La fabrication de jougs se poursuit jusque dans les années 1950.

Claude Michel va en forêt choisir ses arbres, des hêtres et des bouleaux, il en effectue le cubage avec une étonnante facilité, lui qui se vantait d’aller à l’école uniquement le Jeudi, jour de repos de l’époque.  Le calcul mental semblait pour lui d’une évidente simplicité, tant il était doué.

Une fois la matière première repérée et achetée, les arbres étaient abattus à l’aide d’un immense passe-partout. Il avait ensuite recours aux services des rouliers messieurs Machillot ou Burtin de Charolles, avec leurs grands boeufs Charollais attelés pour effectuer le débardage.

Les troncs étaient alors déposés à la scierie Sabatier-Roberjon, route de Mâcon à Charolles, pour obtenir des sections de bois vert dans lesquels seront sculptés les jougs. 

A l’atelier, après avoir tracé des repères avec des gabarits, quelques ébauches étaient données à la scie à ruban avant de commencer le travail très physique de ces pièces, qui allaient devenir le moyen d’atteler des boeufs et de leur donner ainsi toute leur puissance de traction.

Il fallait se rapprocher le plus possible de l’anatomie bovine. Quelques fois, une retouche était donc nécessaire suivant l’animal.

A genoux sur le sol de l’atelier, face à ce gros blocs de bois vert, protégé par un immense tablier et un coussin de toile rempli de frisons de bois, il dégrossissait pour ébaucher la forme, à l’aide d’herminettes, de grosses gouges et de planes.

Cela demandait une force évidente pour obtenir enfin, après des heures de travail, la forme désirée.

La finition s’effectuait à la râpe et au papier de verre.

Les formes étaient variables selon le modèle et la région. Trois tailles étaient proposées.

Dans la région, on proposait des jougs découpés Charollais et des jougs droits. Pour l’Auvergne où il avait une clientèle de grossistes, il proposait un modèle particulier.

La famille de Gramont de Lugny-lès-Charolles, qui possèdait une exploitation sucrière dans le bassin de l’Ile de France, avait fait une commande d’une vingtaine de jougs qui étaient partis pour lier les boeufs de l’exploitation. Ils avaient été payés en numéraires et en nature avec du sucre en poudre.

La production était gravée sur le bois avec un fer chauffé au rouge: c’était la signature de l’artisan-artiste CLEMENT.

A la vente, ils étaient accompagné d’accessoires:

Les « cordets  »  en cuir torsadé, qui soutiennent l’attelage au joug.

Les « pieumets » , petits coussins de paille de seigle qui protége la tête des boeufs ou des vaches attelés de la tension des liens.

Les sangles appelées « layoure » ou « liures » en cuir.

Les « vire-mouches » avec ses ficelles qui, pendues devant les yeux, et par leur mobilité continue, éloignaient les insectes.

Mon père travaillait beaucoup et de toutes ses forces, pour réaliser durant l’hiver, des réserves de matériels à vendre avant les ventes de printemps et de la belle saison.

Il employait plusieurs personnes suivant la demande, mais a toujours eu un employé embauché à l’année.

J’ai grandi dans cette atmosphère où l’odeur du bois s’est révélée inoubliable. Les années ont passé, la demande de jougs s’est peu à peu ralentie avec le remplacement progressive des bovins de trait par les chevaux puis par la mécanisation qui s’installait.

Dans le courant des années 1920, il a fallu pour assurer la stabilité financière de la famille, s’orienter vers d’autres fabrications, avec toujours cette merveilleuse matière première qu’est le bois.

C’est ainsi que barattes, moules à beurre ovales ou rectangulaires à décors de vaches, de fleurs ou de glands, cages à fromages, garde-manger, broyeurs à pommes de terre, vêleuses, ruches en bois, râteaux à blé et à foin en bois, selles à laver, battoirs à linge, pelles à grain, manches de faux, faux à blé avec un râteau intégré, fléaux, jeannettes sur pied (50X15) de repasseuse pour repasser les manches de corsages et de chemises, des « potets » (couffin d’aiguisage ») que l’on pendait à la ceinture, et qui contenaient la pierre d’aiguisage pour affûter les faux.

Les jouets en bois sont venus renforcer la gamme des produits:

Tricycles, brouettes d’enfants, trottinettes, luges et aussi tableaux noirs d’écoliers.

Les affaires étaient prospères. Il fallut même adapter la fabrication aux besoins de la clientelle Auvergnate, notamment pour  les jougs et pour la forme des râteaux à foin avec une certaine courbure de dents, obtenue par immersion dans l’eau bouillante.

On a changé de siècle depuis, mais la merveilleuse aventure est intacte dans mes souvenirs. Mon père était de ceux qui trouvaient le bonheur dans le travail.

Avec l’âge, lorsqu’il cessa son activité vers 1955, il continua malgré tout à aller tous les jours à son atelier « tourner autour de son établi » comme il aimait à le dire. »

Alice Michel-Fèbvre.

 

Cliquez sur les photos pour les agrandir

Fers à marquer


Carte mentionnant en haut « Fabrique de jougs »

et en bas à droite « cordes, liures cuir, cordets etc ». Ce sont là tous les accessoires nécessaires à l’utilisation des jougs Charollais (dans cette région du Charollais et du Brionnais, les liens sont mixtes en cuir et corde, les cordets sont les anneaux de traction en cuir tressé).

Monsieur Michel à gauche et un ouvrier, devant l’atelier, rue Gambetta à Charolles

Lettre de commande de jougs

Stand de la foire-exposition de Paray-le-Monial

On y voit, à gauche de la photo, sur un présentoir,  les jougs découpés Charollais rangés par taille, et tout en haut, les jougs droits.

Dépliant mentionnant en bas à gauche, « jougs droits et découpés ».

 

Toute la famille devant l’atelier rue Gambetta

Taille d’un joug Vendéen, 2022, film instagram, Charnay-Lès-Mâcon (71)

Montage des vidéos mises en ligne sur Instagram sur le compte « Du Bois aux Jougs et Alentours » de la taille d’un joug.

 

Les jeunes de l’académie des bouviers du Puy du Fou en journée de découverte/formation à la taille des jougs chez Michel Nioulou, Charnay-lès-Mâcon (71)

malgré la fatigue la satisfaction est sur les visages

Jougtiers, la relève arrive…

Vendredi 27 Mai 2022 au matin, Charnay-lès-Mâcon, sept heure trente, sept Jeunes de l’Académie des Bouviers du Puy du Fou arrivent les bras chargés de brioches Vendéennes, de pain frais et de viennoiseries pour un petit déjeuner copieux chez nous.

Lionel Rapin, l’encadrant du groupe, m’avait dit, tu fais juste le café, on amène le reste !

Ce matin là, Véronique mon épouse et moi même accueillons sept passionnés de bovins et de traction bovine.

Sur la route de l’Alsace pour se rendre aux quatre journées «  Les bovins d’abord » organisées par Philippe Kuhlmann à Soultzeren et au Valtin pendant le long pont de L’ascension, les jeunes Vendéens profitent de leur déplacement loin de leur région pour s’arrêter chez nous et consacrer une journée complète à la découverte de la taille de deux jougs Vendéens.

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Dès huit heures passées, les forces emmagasinées pour la matinée, nous nous dirigeons vers le bac où trempent depuis trois ans des billes de hêtre. Nous choisissons les deux meilleures en prenant en compte tous les critères de qualité nécessaires à la réalisation de deux jougs sans défauts de bois.

Les billes de hêtre sont sorties de l'eau

La première chose qui surprend les jeunes stagiaires est le poids conséquent des pièces pourtant de sections raisonnables de treize par quinze centimètres et d’un mètre soixante dix de long. Elles sont immergées depuis leur abattage pour qu’elles restent tendres lors de leur taille. Leur séjour prolongé dans le bac les a bien sûr saturées en eau. Depuis au moins deux ans, le bois est « coulé », c’est-à-dire qu’il n’a plus besoin d’être chargé de poids pour rester immergé. Ils peuvent ainsi rester des dizaines années sous l’eau sans s’altérer.

 la journée va débuter

On dépose les deux futurs jougs sur le chantier éphémère installé au milieu du jardin.

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Nous sommes en pleine ville et pourtant, fondus dans la végétation et sous des toiles tendues qui nous tiennent au frais, nous allons vivre une journée de travail qui restera mémorable tant pour l’ambiance très conviviale qui c’est installée dès le matin que par l’essence même de cette rencontre :apprendre à tailler des jougs en 2022 et transmettre un savoir-faire dont l’avenir reste précaire.

haches et herminettes sont à disposition

On sort les gabarits et nous décidons de tracer deux jougs de tailles différentes. Le tracé terminé, les axes repérés, nous entamons la taille de dégrossi.

premiers coups de haches pour Julien et Corentin

Au début, les gestes sont hésitants. Peu de gens, qui plus est des personnes jeunes, ont encore l’usage régulier de la hache et encore moins de l’herminette. Mais au fil de la journée, à force de conseils et par la confiance acquise progressivement par chacun dans l’usage des outils, le geste devient meilleur et plus précis.

On commence par l’évidement des têtières, le travail est physique, la hache tombe avec force et les copeaux volent. Je leur conseille de s’économiser, d’avoir des gestes réfléchis et de ne pas travailler en force mais plutôt en souplesse avec les jambes fléchies.

sous l'oeil du chef

sept Vendéens au travail en Bourgogne

Benjamin et Lionel chacun sa technique

Xavier et Benjamin

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on reprend quelques repères

Mais l’enthousiasme est tel que nos jeunes qui travaillent à trois ou quatre par joug en se relayant, restent très dynamiques et rapidement les quatre voûtes de têtière des deux jougs sont creusées.

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Après un nouveau petit casse-croûte vers neuf heure trente (la Vendée et la Bourgogne ont la réputation de bien se tenir à table!!), nous attaquons le dégagement de l’arrière des têtières. La pièce commence à ressembler à un joug. Tous se réjouissent de voir apparaître progressivement la forme de l’objet qu’ils utilisent chaque semaine avec les paires de bœufs qu’ils attellent ou qu’ils côtoient. Ils prennent aussi conscience de l’investissement physique nécessaire à la réalisation d’un objet qu’on peut parfois considérer comme bien banal.

on dégage l'arrière des têtières, le joug commence à apparaitre

calage du joug pour travailler au bon angle

Je veille à ce que la taille des deux pièces avance à la même vitesse. Je prends aussi parfois la hache ou l’herminette pour rattraper un petit retard et parfois montrer à nouveau les gestes.

Michel Nioulou montre le geste avec une grande herminette

A midi, après avoir remis les pièces dans l’eau, la pause est la bienvenue.

à midi on remet les jougs à l'eau

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Un repas Mâconnais préparé par Véronique avec saucisson à cuire, pommes de terre et gaufrettes Mâconnaises est plutôt apprécié. Le repas est un moment de partage, on parle, on rit, on échange. Je sens avec moi un groupe uni où chacun paraît toujours très motivé par le projet malgré le côté physique de la taille.

petit souvenir

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le repas de midi avec la forêt de petits plans de frênes

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Nous avions préparé un petit cadeau, en l’occurrence un petit plant de frêne à planter symbolisant en partie l’avenir de la planète, mais aussi des futures billes de bois dans lesquelles pourront se tailler des jougs : pas d’arbres, pas de jougs !!! Y était joint un petit porte-clef de cuir en forme de vache réalisé par une amie.

La symbolique de l’avenir du climat ainsi que l’avenir de la taille des jougs en passant par un arbre à planter me semblaient importants. La lenteur de la pousse d’un arbre, le temps nécessaire à la réalisation d’un joug, le pas lent des bœufs, tout se rejoint !!

Le départ pour l’Alsace est prévu à dix-sept heures, le temps est compté !!

Nous ne finirons pas les jougs c’est sûr, mais nous allons tout faire pour bien les avancer. En effet, Christine Arbeit, co-organisatrice de la rencontre en Alsace, a demandé à ce que l’équipe présente le travail réalisé au cours de cette journée de taille lors d’une intervention le samedi au Valtin.

La journée ici en Saône-et-Loire est un peu un événement décentralisé des rencontres Alsaciennes, car Véronique et moi ne pouvions pas être présent dans la haute vallée de Münster cette année.

tombée des oreilles à la grande herminette

Benjamin commence à tailler la piotte

Chacun se remet donc au travail pour avancer la taille, on tombe les oreilles, on taille la piotte (le corps central du joug). En fin de journée, je montre rapidement quelques étapes suivantes mais, du fait du temps trop restreint à la maison, à leur retour en Vendée, les jeunes devront finir seuls avec l’appui d’un document écrit que je leur ai communiqué avant même leur venue. Ils seront aussi aidés par les sept vidéos de la taille d’un joug Vendéen de A à Z, qui sont en ligne sur le site « Attelages Bovins d’Aujourd’hui » (cliquez ici pour voir).

On enveloppe les deux jougs humides dans une bâche et l’équipe recharge le camion avant de reprendre la route pour Soultzeren et rejoindre l’Alsace et la rencontre « les Bovins d’abord ».

Fin d’un moment rare !!

Parmi Benjamin, Corentin, Hugo, Julien, Léonie, Lionel et Xavier se trouvent peut-être le ou les futurs passeurs du geste. Leur implication et leur engagement se ressent dès les premiers contacts.

Même si la bonne humeur et les blagues fusent sans décesser, l’objectif du projet n’est jamais perdu de vue et le découragement jamais de mise. L’humour n’a jamais freiné le travail et la journée a été très constructive. Leur détermination dans leurs projets autour des bovins d’attelage me paraît rassurante.

A ma connaissance, depuis les disparitions ces dernières années de René Alibert, Pierre Mougin et Marius Saint Léger, il n’y a plus d’anciens jougtiers « de tradition ». Depuis 2005, nous sommes trois à avoir repris la fabrication des jougs de travail : Lionel Rouanet dans les Pyrénées, Gilles Péquiniot en Alsace et moi-même en Bourgogne. Lionel est le plus jeune, Gilles et moi-même approchons la soixantaine, il faut absolument que des jeunes reprennent le flambeau. Lionel a déjà eu quelques stagiaires et moi les sept de cette journée. Je suis bien sûr prêt à réitérer l’opération.

L’avenir de la fabrication des jougs est peut-être en partie passé par Charnay-lès-Mâcon ce 27 Mai 2022 et, sans vanité aucune, j’en suis très heureux et rassuré.

Merci les jeunes, ces moments de partage ont été forts !!

Michel Nioulou

team bouviers jougtiers

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on se concentre sur les explications

côté Corentin la têtière est déjà bien évidée

Hugo et Corentin appliqués et concentrés

le chantier bien à l'ombre va attaquer

Léonnie passionnée de photo et bouvière a pris de nombreux clichés au cours de la journée

Liage inspiré de la méthode de Jean fournier sur un joug droit du Charollais ou du Morvan

Cette méthode de liage inspirée de celle de Jean fournier de Chassigny sous Dun (71). Elle est ici appliquée sur un joug droit du Charollais ou du Morvan.

Elle permet de lier et délier les bovins sans avoir à faire passer la totalité de la longueur du lien par dessus le joug.

Taille d’un joug Vendéen de A à Z en vidéo

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Voici les vidéos de la taille d’un joug Vendéen en frêne chez Michel Nioulou, automne 2021.

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Reportage photo sur la fabrication d’un joug à Anost (71) en 1977

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Merci à Philippe Berte-Langereau de nous communiquer cette belle série de photos retrouvées dans les archives de « Lai Pouèlée » par son fondateur Pierre Léger.

Ce reportage photographique a été réalisé en 1977 à Varin sur la commune d’Anost en Saône et Loire, chez Raymond Garnier lors de la fabrication d’un joug dans du hêtre qui était resté quarante ans dans un « èzu » (une mare pour rouir de chanvre).
Photos de Louis Jouvet et Philippe Berte-Langereau.
Voici aussi la vidéo qui l’accompagne.

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Taille d’un joug Charollais, toutes les étapes en vidéo

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Nous vous proposons une suite de quatre vidéos consacrées à la taille d’un joug d’attelage depuis la bille équarrie jusqu’au joug terminé.

Haches, herminettes et planes sont les principaux outils utilisés pour tailler un joug d’attelage sans interventions d’outils mécaniques.

Il s’agit là d’un modèle Charollais dit « découpé » réalisé par Michel Nioulou.

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Paire de boeufs Vosgiens à vendre, Montagny-près-Louhans (71)

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Marcel Margerit vend une paire de boeufs Vosgiens de 5 ans (nés Mars et Mai 2015).

Caractère doux et docile. 

Issus de l’élevage de Philippe Kuhlmann (Cliquez ici pour voir) et dressés par ses soins à Soultzeren (68). Travaillés ensuite par Marcel Margerit, ils sont menés par devant et par derrière en guides.

Voir l’article sur le hersage de prairies chez lui en 2019 en cliquant ici.

Contact: 

Marcel Margerit

240 chemin de verdin

71500 Montagny-près-Louhans

06 81 09 47 49

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Boeufs Charollais en cours de dressage chez Laurent Billoux à Charolles (71)

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Laurent Billoux de Charolles a régulièrement dressé des vaches et des boeufs à l’attelage depuis 2005.

Il a commencé a mettre au joug une jeune paire de boeufs qu’il sociabilise depuis qu’ils sont veaux. Voici quelques photos d’Octobre 2019.

Merci à Luc Fanjoux pour sa contribution.

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