
Anicet Furic travaille avec deux boeufs Pie rouge des plaines. Son fils Sébastien travaille une vache Holstein croisée Limousine dressée au collier. Voici quelques photo de Paco un des boeufs d’Anicet Furic, à la fête du cheval du Faouet (56) en attendant plus d’information sur leur travail avec les animaux.
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Photo Ouest France issue de l’article
« Anicet Furic, ancien producteur de lait, éduque aujourd’hui deux bœufs d’attelage. Une relation rare, qui a ému la vétérinaire de garde, Caroline Ménard, un soir de fièvre. Cela s’est passé à Bannalec, une commune du pays de Quimperlé.
La piqûre de tique aurait pu être mortelle, pour le jeune Pako. Ce jour-là, Pako est abattu. Il ne répond plus aux caresses, ne renifle plus son homme.
« C’était louche. Cela ne lui ressemble pas », se rappelle Anicet Furic.
L’éleveur de Bannalec connaît la bête. Il connaît Pako comme s’il l’avait fait.
Comme tout veau né dans la ferme laitière d’Anicet Furic, le colostrum de sa mère génisse doit être ingurgité, au forcing s’il le faut. Question de vie.
Du coup, aussi insolite que cela puisse paraître, il existe une caméra de surveillance au-dessus de la salle de vêlage depuis les années 80, dans cette exploitation.
« J’ai toujours vérifié les tétées depuis mon lit », confie le retraité d’un œil qui pétille.
Infirmerie sur mesure
Mais la relation d’Anicet Furic avec ses bœufs est sans commune mesure.
« Ce qui se passe avec mes bœufs est de loin la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma carrière », sourit-il, du haut de 55 ans de labeur fermier.
Ses chouchous ne sont « ni dressés, ni débourrés, ah non ! » Anicet Furic « éduque » ses bêtes. Anicet Furic les dorlote et les cajole.
Ce jour-là, le crépuscule offre encore quelques lueurs dans la grange, quand le docteur vétérinaire, Caroline Ménard, de la clinique de l’Isole, intervient à Kergleuden.
« Je n’ai jamais rien vu de tel, s’étonne la professionnelle. Non seulement cet éleveur entretient une véritable relation avec son mini-cheptel, mais il a confectionné une infirmerie sur-mesure, (avec poulies, cordages, appui-tête et cales manipulables à distance). La prise en charge est pensée dans les moindres détails, pour que ses animaux ne souffrent pas des manipulations durant les soins. Du coup, Pako était des plus sereins et confiants. » Et cela a facilité le travail de la vétérinaire.
« Bonne nuit Pako »
Et le docteur a soigné Pako. « Et le docteur a soufflé à l’animal qu’il allait passer une bonne nuit avec ça. » Cette histoire aussi courte que douce, Anicet Furic l’a racontée à tort et à travers dans le village.
« Vous vous rendez compte ? Un vétérinaire qui souhaite une bonne nuit à Pako ! Elle a parlé à mon Pako avec le cœur, et ce qu’elle ne savait pas, c’est que j’allais moi aussi pouvoir faire de beaux rêves. »
Chez Anicet Furic, les bœufs broutent bio, mangent du foin et de l’herbe si purs, qu’il s’en échappe des effluves de tisane. « De temps à autre, je leur offre de la farine. Ils l’attendent comme un festin. »
Le paysan leur parle breton, comme d’autres dressent en allemand. Des langues aux sons et intonations des plus articulés, nets, secs, qui favorisent la compréhension, et consolident indéniablement la relation.
Naturellement, lors des fêtes des Vieux métiers, le public est vert de voir ces bœufs d’attelage menés en file comme des chevaux. C’est rarissime.
Choupi et Pako se suivent et font de beaux demi-tours à la façon d’un canasson.
Et si, au rang des avantages, le bœuf développe 25 % de puissance supplémentaire avec le collier par rapport au joug, il est encore question de confort pour l’animal. »
