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Appel pour information au sujet d’un collier entièrement en bois

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Elke treitinger nous a communiqué ce mail avec des photos pour un appel au sujet d’un collier entièrement en bois dont on ne connait rien. 

Si quelqu’un a des indices communiquez nous vos connaissances!!!Merci! 

Contact: aba.attelagesbovinsdaujourdhui@gmail.com

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Cher Monsieur,

Je demande l’aide de nos bouviers français au sujet d’un collier sculpté provenant du musée ethnographique de Ljubljana dont voici les photos.

Le musée n’a aucune information à ce sujet ; je demande partout, plus il y a de personnes au courant, plus l’information est intéressante. Si vous avez déjà vu ce genre de choses ou si vous en avez déjà fait l’expérience, n’hésitez pas à nous le faire savoir !

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Le collier est entièrement sculpté en bois, jusque dans les moindres détails ; seules les attaches pour les cordes de traction sont en fer. Il est nettement plus petit que les tailles de colliers habituelles ; c’est pourquoi nous supposons qu’il a été sculpté pour des ânes (mulets ?), en raison de l’angle supérieur horizontal du collier.

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L’angle inférieur du collier est ouvert et présente des fentes de chaque côté dans lesquelles étaient insérés soit deux bâtons, soit un arc en bois. Les trous sont bien visibles dans l’espace vide en haut et ils seraient protégés dans les fentes

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Il n’y a pas non plus d’indication sur son âge, si ce n’est qu’il faisait déjà partie de la collection du musée avant que celui-ci ne soit construit.

Quelqu’un s’est donné beaucoup de mal et nous espérons ainsi trouver des indices…

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Bien à vous et reconnaissant pour vos efforts

elke treitinger

Vaches coiffées, un livre de Lionel Rouanet, réservation dès aujourd’hui de l’ouvrage pour une sortie fin d’année 2022

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Vaches coiffées et autres histoires de derrière les fagots, va voir le jour !
Les finitions, la mise en page seront achevées dans l’été, le livre devrait partir pour l’impression en octobre et sera dispo selon toute probabilité pour la fin de cette année.
Trouvez ci-après le bon de réservation et de description au format pdf (Cliquez dessus).fichier pdf Bon de réservation pour Vaches coiffées
Cette « campagne de réservation » a pour but de permettre à l’éditeur de définir le nombre de tirages.
Ensuite, selon son souhait, viendra peut-être une souscription.
Si vous êtes intéressés, merci de me le signaler par retour de courriel.

N’hésitez pas de faire circuler l’info, par bouche à oreille, pigeon voyageur, malle poste et bien sûr moyens de communication contemporains … !

Lionel.
Contact: rouanetlionel@hotmail.com

Parution du livre « Jean le dernier paysan face aux Pyrénées » de Jean Paul Abadie

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Le nouvel ouvrage de Jean-Paul Abadie qui vient de paraître ‘’Jean le dernier paysan face aux Pyrénées’’  est un  témoignage ethnographique comme on en faisait avant et qui tend ici vers l’anthropologie. Ces sciences que la superficialité  de notre société a rendues presque désuètes. C’est fort dommage car il reste toujours des sujets et des domaines à explorer et à transmettre. 

Le sujet traite des derniers paysans, mais pas seulement. L’ouvrage retrace l’histoire de Jean Noël Dussenty  dont les ancêtres venus du Volvestre (région située aux confins de l’Ariège et de la Haute-Garonne)  à la fin du XIXème siècle, migrèrent jusqu’au pied des Pyrénées à Bazordan, village situé au Nord Est des Hautes-Pyrénées.                                                                         

Dès le plus jeune âge, la vie rude et agreste fait de Jean un vrai paysan. Une vie simple, d’homme libre et travailleur, qui va s’éteindre à l’âge de soixante-seize ans dans le petit village de Campistrous, face aux Pyrénées, où il s’était marié.

Jean et son épouse Marie, sont les derniers habitants de ce petit village pyrénéen du Plateau de Lannemezan à avoir mené jusqu’au bout la vie de paysans. Travaillant comme l’ont toujours fait leurs ancêtres avec un attelage de vaches Gasconnes des Pyrénées, vivant en quasi autarcie, ils ont contribué à maintenir leur petite propriété familiale, seul héritage légué par les aïeux. Une fois eux disparus, le paysage qu’ils entretenaient changera totalement.

Un ouvrage dans lequel on parle de paysans, de vaches Gasconnes des Pyrénées, de respect de la nature, de relations humaines, d’adaptation au modernisme, de passé, de présent et aussi d’espoirs d’avenir.

En information complémentaire:

Entretien avec Jean-Paul Abadie pour son livre « Jean, le dernier paysan, face aux Pyrénées » | Fréquence Luzen cliquant ici.

Parution: Octobre 202, 153 pages, EAN : 9782913781986

Ce passionnant livre est en auto édition. Pour vous le procurer, contactez directement l’auteur:

06.83.87.01.57 ou courriel  jeanpaul.abadie@gmail.com.

Jean le dernier paysan face aux Pyrénées - La 4 ème de couv.

Les boeufs de Laurent Martin avec Jo Durand le 6 juin 2021 au Musée départemental des tumulus de Bougon (79)

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Le dimanche 6 juin 2021, le Musée départemental des tumulus de Bougon (79) a organisé une démonstration de traction animale d’araire dans le cadre de la manifestation nationale des Rendez-vous au jardin. Conservant un site mégalithique composé de cinq monuments exceptionnels, le Musée propose un voyage en Préhistoire. S’intéressant particulièrement au Néolithique, époque à laquelle les populations deviennent sédentaires en domestiquant certaines espèces animales et végétales le parcours de visite est ponctué par des expositions, des reconstitutions et le site archéologique.

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L’araire, outil agricole à « tout faire* » apparaît vers -3500 avant notre ère1. Simple d’apparence, il est néanmoins complexe à produire et nécessite un savoir-faire pour qui souhaite s’en servir. Les recherches archéologiques et l’ethnologie font état de cet outil largement oublié dans nos régions.

Composés de matériaux périssables, les témoignages archéologiques sont rares et souvent partiels.

L’objectif de la démonstration réalisée au Musée était de tester en situation une reproduction d’araire d’inspiration archéologique et faire se rencontrer deux mondes professionnels qui ont à apprendre l’un de l’autre.

* travailler le sol : labourer, sillonner, butter, etc.

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L’araire réalisé par Jérémie Vosges de la société Arkéo Fabrik est composé d’une pièce ramifiée d’orme. Le timon est formé d’une longue branche et le dental est taillé dans le tronc de l’arbre. Lors de l’expérimentation, le timon a été prolongé d’un faux-timon en frêne pour plus de maniabilité.

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Les pièces annexes, mais néanmoins indispensables, sont réalisées en châtaignier pour le mancheron et en if pour le reille interchangeable. Le reille est solidarisé au corps de l’araire par un astucieux système de maintien : ces deux éléments sont percés d’une mortaise carrée dans laquelle vient se coincer le mancheron qui verrouille l’ensemble. Cette reconstitution s’inspire assez fidèlement d’une découverte archéologique exceptionnelle datée du tout début de l’âge du Bronze dans le site italien de Lavagnone près du lac de Garde. Le modèle est celui d’un araire dental.

La paire de jeunes bœufs, de leurs noms Max et Gaston, était menée par Laurent MARTIN, leur propriétaire et dresseur, ainsi que par Jo DURAND, éleveur et dresseur confirmé. Pour ces deux bœufs de race Vosgienne, cette démonstration de travail était leur première sortie réelle, depuis leur arrivée chez Laurent en août 2020. En effet, leur dressage est encore en cours et durera jusqu’en milieu d’année 2022. Toutefois, la majorité des bases du dressage sont déjà posées et acquises. C’est justement par le biais de travaux comme ceux réalisés au musée que leur apprentissage se valide, en nouant acquis et expérience.

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Mis au joug sur un modèle américain, l’attelage à l’araire a nécessité l’utilisation de sangles en cuir et de cordes. L’ensemble formait ainsi un outil à la fois souple et stable, permettant un travail de sol efficace et aussi respectueux du rythme et des capacités des animaux.

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Pour Laurent comme pour les bœufs, le maniement de l’araire fut une découverte. Mais grâce aux conseils affûtés et à l’expérience de Jo, le trio a pu assurer la bonne réalisation du projet. La parcelle de 400m² fut ainsi travaillée sans peine en 3h30 par Max et Gaston, en alternant phases de travail et de repos. Les passages successifs en croisé ont permis d’obtenir un résultat homogène. A noter que pour finir, Max a assuré à lui seul le tirage du rondin utilisé pour enfouir les graines de sarrasin semées par le public quelques minutes auparavant.

Si la culture du sarrasin n’est pas attestée dans nos régions au Néolithique sa présence à l’état sauvage a été mise en évidence grâce à différentes études. Citons notamment les analyses de restes de pollens réalisés dans la sépulture collective de la Chaussée Tirancourt (Somme)2. Le sarrasin sera récolté et transformé dans le cadre d’un projet pédagogique associant des élèves de 6een octobre 2021.

1 Pétrequin et. al. Les outils à moissonner et la question de l’introduction de l’araire dans le Jura (France). 2006. Pétrequin et. al., dir. Premiers chariots, premiers araires, CNRS éditions.

2Girard M. La sépulture collective néolithique de la Chaussée-Tirancourt (Somme) Analyse Pollinique. 2006, BSPF, n°103, p. 133-142

 

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Rédaction Émilie ROGER – Musée départemental des tumulus de Bougon, Société Arkéo Fabrik, Laurent Martin et Jo Durand.

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Appel à contribution de Claus Kropp: Travailler avec l’énergie animale au 21e siècle Une archive virtuelle, de l’importance et de la promotion des animaux de trait

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Claus Kropp du Laboratoire d’Archéologie Expérimentale de Lauresham en Allemagne lance un appel pour créer une banque de documents vidéos des attelages en traction animale dans le monde aujourd’hui.

Un appel auprès de tous les utilisateurs en France est lancé.

Merci de lire le document ci-dessous et de faire le maximum pour y répondre afin de créer un outil documentaire indispensable à la mise en avant de la traction animale.

Nous lançons tout particulièrement l’appel aux bouviers puisque c’est ici sur ABA le lieu de le faire.

Conjointement, un congrès virtuel intitulé « Animaux de travail – passé, présent et avenir » sera mis en place les 8 et 9 mai 2021 où la banque de données et une première série de clips seront présentés à cette occasion.

Nous comptons sur vous et faites passer l’info!!

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Les animaux de trait à travers le monde continuent à contribuer à la vie et à l’économie de millions d’êtres humains. Que ce soit pour le transport, l’agriculture ou la foresterie, le recours à l’énergie animale est d’une importance primordiale depuis des siècles.

Bien que sa soutenabilité économique ne soit pas mise en doute, on constate aujourd’hui dans de nombreuses régions du monde un déclin massif du nombre d’animaux de travail.

La pression de la part des marchés capitalistes, la rationalisation technologique du travail agricole et la baisse qui en résulte à l’échelle mondiale du nombre d’agriculteurs modestes et de paysans ont mené à l’abandon de l’énergie animale en faveur d’outils et de transports qui dépendent des énergies fossiles.

Ces archives virtuelles visent à documenter l’état actuel de l’utilisation des animaux de trait au XXIe siècle. Elles serviront aussi à démontrer que l’utilisation de l’énergie animale n’est pas une question de nostalgie ou de folklore, mais dans certaines circonstances, reste économiquement viable et soutenable.

À travers entretiens, vidéos, photographies et illustrations, ces archives offriront à de nombreux témoins l’occasion de dire les raisons pourquoi ils utilisent des animaux de trait et de travail, et d’évoquer les défis auxquels ils font face. Les organisations, associations et musées impliqués dans la préservation et la promotion de la traction animale et qui forment les utilisateurs ou informent le public sont également invités à contribuer.

Comment utiliser ces archives numériques ?

Ce projet de banque de données en accès libre aura son propre site Internet et permettra de visionner toutes les vidéos en utilisant des mots-clefs ou des sujets proposés grâce à un menu déroulant (par exemple, agriculture, transport et foresterie). Il sera également possible de chercher par pays.

La structure des clips vidéos

Chaque vidéo devrait durer environ 5 minutes et commencer par une image fournissant les informations de base (situation géographique, date, éléments descriptifs, etc.). Suivra un entretien introductif sur la personne, l’association ou le musée, et ensuite une série de séquences vidéo et de photos pourra conclure le clip afin de donner une impression aussi vivante que possible des animaux et du travail pour lequel ils sont utilisés. Pour une meilleure compréhension des vidéos, il est souhaitable d’ajouter des sous-titres.

Comment soumettre des clips à destination des archives ?

Il n’est pas nécessaire de nous fournir des versions déjà éditées ou finalisées. On peut envoyer les documents séparés pour l’entretien, les clips vidéo, les photos ou illustrations au moyen d’un disque dur externe, par des systèmes comme WeTransfer ou Dropbox.

Un document séparé devrait détailler les données sur la situation géographique et les informations sur la personne, l’entreprise, l’association, l’exploitation ou le musée, ainsi que l’autorisation pour la « Digital archive of draft animals usage in the 21st century » d’éditer et d’utiliser toute la matière fournie. Après examen des données, les clips vidéo seront édités, finalisés et publiés dans la banque de données.

Congrès virtuel : « Animaux de travail – passé, présent et avenir » en 2021

La banque de données et une première série de clips seront présentées lors d’un congrès virtuel « Animaux de travail – passé, présent et avenir », 8-9 mai 2021

Organisée par

Claus Kropp

Laboratoire d’Archéologie Expérimentale de Lauresham

Nibelungenstrasse 32

64653 Lorsch

Allemagne

c.kropp@kloster-lorsch.de

Saison 2020 de la ferme à l’ancienne chez Maryse et Michel Berne, Bourg Argental (42)

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Maryse et Michel Berne (rouvrent leur musée agricole pour la saison 2020.

N’hésitez pas à faire un détour par Bourg-Argental dans le parc du Pilat, à 1h 15 de Lyon, 35 minutes de l’autoroute A7 et 30 kilomètres de Saint Etienne, pour découvrir leur ferme de montagne, leur musée et rencontrer deux passionnés dont la gentillesse est à la hauteur de leur investissement dans l’attelage des bovins, la sauvegarde du patrimoine agricole et le maintien des savoir-faire.

Attention, le musée est fermé le dimanche.

Contact, Maryse et Michel Berne:

04 77 39 60 75

maryse1955@hotmail.fr

Jougs, contre jougs, le catalogue de l’exposition (1993/1994), Ecomusée de Savigny-le-Temple (77)

11ème rencontre des bouviers

En 1993-1994, l’Ecomusée de Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne) présentait l’exposition « Jougs, contre Jougs ».Cette exposition était une initiative de l’AFMA (Fédération des Musées d’Agriculture et du Patrimoine Rural), du musée national des Arts et Traditions populaires, avec le CNRS et bien-sûr de l’Ecomusée de Savigny-le-Temple, pour son financement.

« Cent jougs des provinces de France » étaient proposés à la découverte des visiteurs mettant en valeur leurs variations typologiques et les travaux effectués par les bovins ainsi attelés. Les jougs provenaient des collections du musée national des ATP mais aussi de très nombreux musées ruraux à travers la France.

Depuis lors, aucune exposition de cette importance n’a été réalisée. Le musée national des ATP a reçu le legs de la très importante collection de jougs rassemblée par Jacques Leclerc et est devenu, en 2013, le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem). L’Ecomusée de Savigny-le-Temple a été dissout et ses collections en partie conservées aujourd’hui au musée départemental de Seine-et-Marne à Saint-Cyr-sur-Morin.

En accord avec les organisateurs et notamment Edouard de Laubrie, à cette époque commissaire-adjoint de l’exposition et aujourd’hui responsable du pôle « agriculture & alimentation » au Mucem et par le biais de Pierre Del Porto, Président de l’AFMA qui en a réalisé la copie, vous trouverez le fac-similé du catalogue de cette exposition, présenté ici en deux parties.

Un grand merci à tous ces acteurs, de permettre de partager ce document qui, sans eux, serait resté confidentiel et oublié.

Pour les découvrir, cliquez sur les liens ci-dessous:

fichier pdf Jougs, contre Jougs 1993 Part 1

fichier pdf Jougs, contre Jougs 1993 Part 2

Les Galvachers, meneurs de boeufs du Morvan, sur le site « Eulglod »

Attelage Morvan

Découvrez sur le site de Claude Minard, « Eulglod » en cliquant iciun article assez complet consacré aux Galvachers du Morvan, meneurs de boeufs qui louaient leurs services hors de leur pays pour pouvoir vivre. 

Document PDF : Les Galvachers

Merci à lui.

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Reportage photo sur la fabrication d’un joug à Anost (71) en 1977

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Merci à Philippe Berte-Langereau de nous communiquer cette belle série de photos retrouvées dans les archives de « Lai Pouèlée » par son fondateur Pierre Léger.

Ce reportage photographique a été réalisé en 1977 à Varin sur la commune d’Anost en Saône et Loire, chez Raymond Garnier lors de la fabrication d’un joug dans du hêtre qui était resté quarante ans dans un « èzu » (une mare pour rouir de chanvre).
Photos de Louis Jouvet et Philippe Berte-Langereau.
Voici aussi la vidéo qui l’accompagne.

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RÉQUISITION DE BOEUFS EN PAYS CLUNYSOIS PENDANT LA REVOLUTION FRANCAISE, par Maroussia Laforêt

Une histoire de bœufs et de bouviers…

Voici un document qui peut intéresser les amateurs d’animaux de trait et d’attelages.

Venu directement de la fin du XVIII° s., le passage que je vous propose est à la fois anodin et fugitif : quelques mots cachés au cœur de deux délibérations de la ville de Cluny datées de 1795, simples compte-rendus des conseils municipaux de l’époque, qui nous en apprennent finalement beaucoup de la vie quotidienne en Bourgogne du Sud, et plus particulièrement dans le Clunysois il y a plus de deux siècles.

La langue française de 1795 a été conservée dans la transcription (p. 1 à 3), qui reste lisible quoique parfois surprenante question orthographe et ponctuation.

Les passages surlignés en gras font directement allusion à la réquisition des bœufs.

Première délibération : « Boeufs » – feuillet 129

25 nivose an III de la République GUICHARD maire PONIEL LAROCHE ADNOT, MUTIN GUILLEMIN officiers municipeaux, DEBEAUX DUTTRION BARBET FERRIERE PETITJEAN PERRIER et PIRET notables ont paru à la maizon commune […]

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De suite un membre a observé qu’à l’exécution de l’arreté du departement du sept du présent mois, et celui du district du dix-sept, on devait […faire la repartition des quatorze bœufs et cinq bouviers qui doivent être levés dans notre canton. Les dits bœufs nantis de deux jougs chaque paire que cette répartition devoit être faitte dans le vingt-quatre heures sont ensuite à se concerter pour le tout avec les officiers municipaux de tout le canton sur les différentes mezures qui pourraient entraver cette operation nottament sur la fourniture de cinq bouviers et qu’en même tem il falloit nommer un expert qui serait chargé de faire l’estimation des dits bœufs et harnais conjoinctement avec celuy du district et un de la part du propriétaire des bœufs sur quoy déliberant le cytoyen MUTIN faizant les fonctions d’agent national en l’absence du cytoyen CHARLES entendu il a été arrété que la repartition des dits quatorze bœufs demeuroit faitte ainsy que suit cluny en fournira deux Pont sur Grosne Mazille Bergesserin et Curtil deux Donzy le National Buffiere et Garde deux Lavineuze Massy deux Cortambert Blanot et Donzy le Pertuis deux Jallogny et Chateau deux et Lournand deux en tout quatorze lesquelles communes seront tenues de faire les dittes fournitures

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le plutot possible chaque paire de bœuf ayant deux jougs garnis de leurs agrais pour le trait en telle sorte qu’ils puissent être rendu au chef lieu c’est adire à cluny dans la 8ne [huitaine] de la notiffication qui leurs sera faitte de la prezente déliberation et être estimé par le citoyen DUMONT ainsi que la commune nomme pour expert conjointement avec celuy du district et celuy quil plaira au propriétaire de choizir en prézence de deux officiers municipaux qui dresseront procès verbal de cette operation et de suitte il sera tiré mandat sur le receveur du district pour obtenir payement lequel mandat sur le viza du district sera de faitte acquitté et ont tous les membres

signé la prezente ledit jour étan.

Suivent les signatures du maire, des officiers municipaux et des notables de la ville de Cluny

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Seconde délibération : « Procès verbal réglé contre les communes qui nont pas fourni leurs contingents de bœufs » – Feuillets 131 et 132

Aujourd’hui 14 pluviose an III, sur les cinq […] de relevées nous maire et officiers municipaux de la commune de cluny nommés par l’arrêtte du district de macon du 27 nivose pour faire la repartition entre les communes de ce canton du contingents des bœufs jougs et bouviers qu’elles étaient dans le cas de fournir d’après larrête du Comité de Salut public du 19 brumaire dernier le dit contingent déterminé pour notre canton à une quantité de quatorze bœufs par autre arrêtté du district du 17 nivose, nous maire et officiers municipaux après avoir fait la repartition entre les dites communes le 25 dudit mois de nivose leur avait fait parvenir les ordres et instructions tendantes à leur faire fournir leur contingent chacune en cequi les concerne et leur avait a cet éffet de se trouver cejourdhuÿ et faire trouver leurs bœufs garnis de leurs jougs avec leurs propriétaires leurs experts pour conjointement avec REBOUX expert nommé par le district, et DUMONT ainé nommé de notre part faire l’estimation des dits bœufs et jougs et recevoir ensuite le montant de la dite estimation un mandat par nous signé par le receveur du district. La commune de cluny à fourni les deux céans [ici], celles de Blanot Cortambert et Donzy le Perthuis deux, celles de Lavineuse et Massy deux, quant aux autres communes aucunes non présenté ni donné leurs motifs à l’exception de Joseph DECHAISE de Donzy Lenational et qui sans être assisté d’officiers municipaux en droit ni de

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ceux des autres communes aux quelles il etait soumis en a présenté deux garnï d’un seul joug mauvais, lesquels dits bœufs ont été refusés par les experts REBOUX et DUMONT pour cause de deffectiosité dont et dutout nous commissaires cette part avons réglés le présent procès verbal du jour et au susdit troisième année républicaine et nous sommes soussignés avec les dits REBOUX et DUMON experts.

Suivent les signatures du maire, des experts, des officiers municipaux et des notables de la ville de Cluny 

Il s’agit de l’une des rares mentions concernant des bœufs dans les Délibérations Municipales D1 conservées aux Archives Municipales de Cluny. On est 1795, « année de la faim », en pleine tourmente révolutionnaire, pendant la Convention: les dates de ces deux délibérations, 25 nivose an III (janvier 1795) et 14 pluviose an III (février 1795), correspondent à une période de privations et de réquisitions pour les habitants de Cluny et des alentours.

« 14 paires de bœufs munis de jougs, deux paires par attelage, avec harnais et  agrais pour le trait ».

Très peu d’informations. Pas d’explication complémentaire. On aurait pu penser, à première lecture, que ces 14 bœufs, avec jougs, harnais et agrès (liens en cuir et/ou corde et anneaux de traction en cuir ou bois torsadé, appelés cordets dans la région) pouvaient être destinés aux labours. Or nous sommes en plein hiver, en janvier et février 1795, un froid exceptionnel s’installe dans tout le Clunysois : « La glace tient la Grosne et empêche le jeu des moulins qui sont arrêtés », et « les amas de neige couvrent l’horizon ». De plus, cette réquisition se fait en plus dans l’urgence. Il faut donc chercher une autre cause que celle d’un hypothétique travail agricole, car les sols sont gelés sur une belle épaisseur.

boeufs cluny maroussia image 5 Collect marie thérèse prost tous droits réservés

Collection M.-Thérèse PROST

Tous droits réservés

C’est dans le contexte de ces années révolutionnaires qu’il faut chercher une éventuelle explication. On a brûlé les terriers seigneuriaux sur la place de la Foire de Cluny en haut de la rue du Merle le 28 septembre 1793, et depuis cette date, la commune procède régulièrement à des réquisitions de subsistances, notamment de grains : « froment, orge, gesses (une légumineuse ressemblant aux pois), turquis (maïs) et seigle ». Dans l’hiver 1793-1794, on les entrepose dans l’église Notre-Dame, et ces céréales sont destinées à nourrir les indigents, environ 5% des 4 000 habitants de cette ville qui, fin XVIII° s., « sont dans une disette effroyable ».

En janvier 1794, le district de Mâcon exige des communes du canton de Cluny des grains, des légumes, de la paille et même « 21 bœufs gras et 4 vaches », ainsi que « tous les cochons tant morts que vifs ».

En mars suivant, on recense « tous les bœufs qui ne sont pas nécessaires à la culture ». La commune a ordre également de fournir du blé pour « les armées et la ville de Paris ».

Ces réquisitions rendues obligatoires par le Comité de Salut public, qui sont destinées à l’approvisionnement des armées et de Paris, sont mentionnées à plusieurs reprises, de façon d’autant plus insistante que nous sommes en hiver, on sait que la « soudure » sera difficile. Les grains se font rares, la crise économique s’installe et les prix augmentent. Les paysans évitent de vendre leur récolte, spéculant sur une éventuelle flambée des cours. Au printemps 1795, le marché de Cluny est vide. Aucun paysan des communes voisines ne vient proposer son grain. La crise de 1795 couvait en fait depuis un moment…

On peut donc penser que cette réquisition de 14 bœufs avec « deux jougs par paire avec harnais et agrès » semble avoir été ordonnée pour transporter les céréales réquisitionnées jusqu’à Mâcon, afin de répondre aux ordres du district et alimenter l’armée et Paris. L’opération ne doit rien au hasard : la répartition se fait par village, y compris la ville de Cluny qui fournit une paire de bœufs (en 1795, les 2/3 de la commune « sont couverts en bâtiments, vignes ou prés »), mais si la Grosne est gelée, la Saône doit l’être également, et les transports par voie fluviale sont sans doute compromis. L’hypothèse est d’autant plus vraisemblable qu’on adjoint à cette réquisition 5 bouviers, capables de mener les charrois.

L’opération est surveillée de près par des Commissaires aux Subsistances et des experts. Les propriétaires sont convoqués. Pour finir, trois paires de bœufs seulement sont livrées. Les communes défaillantes n’ont pas donné d’explications. On devine que les paysans traînent les pieds…

Dans ce contexte, Joseph DECHAISE, cité dans la seconde délibération, fait-il preuve de mauvaise volonté en ne fournissant qu’un seul joug ? N’a-t-il réellement qu’un « joug mauvais » à présenter, alors qu’il est propriétaire de son attelage et qu’il appartient à la catégorie la plus aisée des paysans, celle des laboureurs ?

La défection de plus de la moitié des communes et cette histoire de joug défectueux vont vraisemblablement dans le sens d’une résistance des communautés villageoises au printemps 1795, preuve que la situation se tend, prémisses d’une agitation populaire rurale mais aussi urbaine qui éclatera à la fin du printemps. Ainsi, en juin 1795, à Cluny, la municipalité interdit « le chant des Marseillais », les attroupements, et le tapage nocturne après minuit. Il y a même des patrouilles dans la ville pour garantir la sécurité publique de 7 h. du soir à 3 heures du matin.

Sources : Délibérations de la ville de Cluny

Archives Municipales – D1

27 juillet 1793 – 19 messidor an III

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