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Clip de « Vivre à la ferme », présentation du livre de Bernard Peyrol avec de belles images de traction bovine

vivre à la ferme Bernard Peyrol logo

Cette vidéo présente sous forme de diaporama des extraits du livre  »Vivre à la ferme » avec la découverte de quatre fermes, deux en Haute-Loire et deux en Ardèche.

Remerciements aux musiciens pour l’illustration musicale, Lolita, Jean-Luc, Sébastien.

Contact : bernard.peyrol@orange.fr

Facebook :

https://www.facebook.com/Audiovision-Bernard-Peyrol-109602934127726/

Merci à Bernard Peyrol pour sa contribution.

La traction animale par Philippe Lhoste, Michel Havard, Éric Vall

livre afrique ta ok

L’utilisation de l’énergie animale est toujours d’actualité dans nombre de pays en développement où les petits agriculteurs travaillent encore beaucoup à la main. En facilitant le travail du sol et les transports, les animaux de trait permettent de réduire la pénibilité du travail humain et d’alléger la pauvreté. La traction animale améliore la productivité du travail agricole et contribue à la durabilité des systèmes mixtes alliant l’agriculture et l’élevage dans les petites exploitations familiales.

Cette synthèse pratique, actualisée et illustrée des connaissances sur la traction animale est enrichie de résultats d’expériences récentes en matière de bien-être animal, de groupements de producteurs et d’artisans, et d’impact environnemental.

Des solutions pratiques sont proposées dans tous ces domaines.

Cet ouvrage, volontairement succinct, est accompagné d’un cédérom qui apporte des informations complémentaires : fiches techniques, textes de référence, études de cas, photographies.

Destiné en priorité aux producteurs, techniciens et agents de développement, ce manuel est aussi un outil de référence pour les enseignants et étudiants de l’enseignement supérieur.

Pour commander version papier et dématérialiser (gratuit)  Cliquez ici.

PromoTA

A voir aussi l’action de PROMMATA international : en cliquant ici et ici.

Création de l’association Violette et François JUSTON, archives autour des attelages de bovins

quand la corne arrachait tout logo

« Quand la corne arrachait tout » couverture de la première édition

Elvire Caspar nous communique ce texte au sujet de la création d’une association autour de l’oeuvre de François Juston son grand-père.

Il a beaucoup milité pour les attelages de boeufs et a en particulier écrit un ouvrage de référence: « Quand la corne arrachait tout ».

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François JUSTON, connu pour son ouvrage « Quand la corne arrachait tout », édité en 1994, a mené les bœufs dans la ferme familiale en Ardèche (Saint Maurice en Chalençon) jusqu’à 40 ans. Puis la vie l’a poussé à travailler comme salarié dans une autre exploitation, où l’unique vache servait à donner du lait et un veau de temps en temps, mais pas le temps pour l’attelage…

Toutefois, passionné qu’il était, il n’a jamais cessé de participer aux recherches sur l’attelage bovin, tant sur son histoire que sur son présent et son avenir. Une partie de la collection d’images et de textes qu’il a accumulée est aujourd’hui conservée au Musée national des arts et traditions populaires (13). L’autre partie est chez nous, sa famille.

Ce petit encart a pour but de vous faire savoir que Nelly et Lydie JUSTON, ses filles, et moi-même, sa petite fille, avons créé l’association Violette et François JUSTON (sans le soutien de sa femme Violette, François n’aurait pas été aussi loin dans ses recherches).

Son objectif est de protéger, promouvoir et diffuser ces ouvrages, en commençant par rééditer Quand la corne arrachait tout, épuisé très rapidement lors de sa parution.

Si vous souhaitez faire partie des premiers soutiens de cette association qui a beaucoup de travail devant elle, vous pouvez adhérer en envoyant un chèque (à l’ordre de l’Association Violette et François JUSTON), à l’adresse en fin d’article, la cotisation étant de 5 euros.

Et si vous souhaitez faire partie des futurs soutiens, vous pourrez acheter le livre réédité courant 2020 (si tout se passe bien !).

 

Elvire CASPAR

Association Violette et François JUSTON

Logement communal

65240 ARDENGOST

06 03 94 77 37

asso.vfjuston@laposte.net

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Extrait de Quand la corne arrachait tout :

 

A titre d’introduction :

                        La plume et l’aiguillon.

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            Ce recueil d’un savoir complexe et mouvant, en voie de très proche disparition, est inséparable de la vie de son auteur. François JUSTON se présente lui-même.

 

            Un dur chemin.

 

            « Né le 4 août 1920, aîné de famille nombreuse, Ardéchois par mon père, Cévenol et Alsacien par ma mère, j’aime fidèlement le Massif Central, ses aspects, son histoire, les traces et souvenirs du métier exigeant de bouvier.

            Ainsi que beaucoup d’autres, à première vue moins bien placés, j’ai dû quitter en janvier 1960, net d’emprunts et amélioré, le bien familial, acquis voici fort longtemps par mon trisaïeul Mathieu Juston, dit le Cadet, le 9 ventôse, an XIII.

            Je n’ai servi que trois employeurs de l’enfance à la soixantaine : mon père en Ardèche ; un aviculteur-accouveur près de Valence ; et enfin une grosse société avicole près de Romans. Pour un homme atteint dans son corps par des sciatiques répétées pendant vingt-quatre ans, passer du bétail inscrit ou réputé… au poussin anonyme qui reflue par vagues et par milliers, passer de l’attelage heureux, fier et personnalisé… à la pintade bruyante et brise-tout, ce fut un crève-coeur accompagné de bien d’autres découvertes.

 

            Bouvier toujours.

 

            Sans négliger mon gagne-pain et d’autres activités culturelles, le bouvier recyclé que j’étais a trouvé des interlocuteurs, des amis, des correspondants. Des gens de tous horizons : fermiers, éleveurs, techniciens, vétérinaires, bibliothécaires. Pourquoi un tel acharnement ? Voici des éléments de réponse.

            La bibliothèque agricole de mon grand-père maternel – très érudit – et ses souvenirs de l’Italie Centrale avaient constitué pour moi un premier ferment du besoin d’apprendre. J’ai ensuite engrangé des observations faites sous l’uniforme des troupes alpines en Piémont, Alsace, Bavière et Autriche. S’y rajoutent les souvenirs de quatre années très dures de sécheresse, durant l’Occupation. Enfin, mes réflexions sur les incohérences multiples de l’élevage bovin dans le Massif Central et le maigre apport de la documentation agricole dans la période 1880-1945.

            Un tel foisonnement de sources contradictoires ne m’a pas rebuté. Je me suis peu à peu orienté vers l’étude de populations bovines traditionnelles ou négligées, et tout particulièrement des bovins d’ouvrage en tous pays. Il en est résulté plusieurs articles ou fascicules répondant à des demandes précises :

            « Permanence et variations, ou la génétique vue par un homme de terrain » (signalé par J.J. Lauvergne et R. Laurans dans leur bibliographie signalétique, 1961-1979)

            « Des vaches Ferrandaises, pour quoi faire ? »

            « Chars et boeufs de la préhistoire saharienne »

            « Virabio » (encouragé par F. SIGAUT, alors secrétaire de l’A.F.M.A.) et deux fascicules écrits à l’usage de nouveaux bouviers-charretiers-laboureurs d’Afrique (équipe Projet d’Action Educative Togo, de Quimper).

Plusieurs articles, non incorporés dans cet ouvrage, sont centrés sur les attelages bovins exceptionnels à grands effectifs, attelages attestés par des récits de voyages, des photos ou des films.

 

            La fuite des ans.

 

            Le temps a des conséquences irréversibles. C’est pourquoi Jean CUISENIER lançait dans son éditorial de juin 1984, cet avertissement : « Si d’autres bouviers ne viennent pas parler d’eux-mêmes, recueillons au moins les traces visibles et sonores de leurs pratiques ». (in Bulletin de l’A.F.M.A.)

            Je me suis alors rendu compte qu’il y avait mieux à faire. J’ai voulu dégager, comparer, creuser, expliquer des faits tangibles, le plus souvent ignorés. Ainsi en est-il de « six caractéristiques importantes des jougs de tête » (page 60). Importantes pour l’action mécanique du moteur vivant ; pour la liberté d’esprit du bouvier ; pour l’ethnologue qui veut dépasser les routines, les apparences, les préjugés…

            Comparativement à l’étude précitée, les éléments d’un lexique » (page 121) – sous la direction de Mr J.M. DUPLAN – ont été une tâche bien plus aisée et agréable à réaliser. D’autres mots occitans survivent, plus ou moins altérés, en Bourbonnais par exemple.

           

            Se comprendre.

 

            Sous le titre « les bovins enjougués découverts par l’image » (page 146), le dernier quart de l’ouvrage constitue une initiation directe à une langue étrangère. Il se veut accessible à un public non averti. J’ai envisagé un emploi possible de cette cinquantaine de pages sous forme d’affichage, dans un musée ou une exposition. Il faut que « ça saute aux yeux ». L’avantage pédagogique des silhouettes, c’est qu’elles éveillent l’active et sympathique attention des visiteurs. En effet, les bovins traditionnels ou exotiques sont devenus totalement étrangers à la population urbaine et souvent même aux gens de la terre.

 

            Découvrir.

 

            L’espèce bovine domestiquée a été mêlée à toutes sortes d’agricultures, de techniques, de migrations, de religions, depuis des époques très éloignées où la forêt feuillue, ou même la forêt-galerie, jouaient un rôle modérateur et nourricier, souvent favorable à la vache. Et ceci aussi bien en Inde qu’en Afrique, en Hongrie qu’en Scandinavie.

            Plus près de nos préoccupations, mon voeu constant peut se résumer ainsi : voir un jour des chercheurs qualifiés tirer parti de ma longue quête. Si les disciplines scientifiques sont parfois rivales ou pointilleuses, nous somme tous, finalement, solidaires dans la recherche du vrai ».

 

                                                                                                          F.J., février 1990

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Elvire aux rencontres de bouviers en Alsace chez Philippe Kuhlmann à Soultzeren en 2015 sur les pas de son grand-père

Livre de jacques Laporte sur Renée Bagelet, l’attelage des vaches et sa vie de paysanne

 

Jacques Laporte présente son livre et sa démarche:

« Photographe naturaliste et humaniste, passionné des hommes et de leurs traditions, j’ai suivi pendant quinze ans la vie de Renée Bagelet, afin d’immortaliser dans un ouvrage, le dur labeur d’une agriculture « Paysanne » au plus près de la terre et des bêtes.Renée a travaillé ainsi jusqu’en 2010……Ce n’était pas du folklore!!!!! »

Pour commander le livre de Jacques Laporte Cliquez ici et ici.

 

Consultez le blog de l’occitan en cliquant ici

Renée Bagelet, femme authentique

A bientôt 86 ans, Renée Bagelet ne perd pas le nord. Lucide, et très active, même si depuis 5 ans elle n’amène plus ses bœufs dans les champs pour labourer, charger du foin ou sortir du bois… Mais n’allez pas croire qu’elle reste assise sur sa chaise, al canton. Renée, c’est une vedette. Les visites se succèdent : des curieux qui l’ont vue dans un film, impatients de la découvrir… Des habitués qui ne peuvent pas se résoudre à ne plus prendre de nouvelles. Plusieurs films sont sortis sur elle dont celui d’Amic Bedel et Jack Levé « Las 4 sasons de la Renada » en V Òc. Jacques Laporte, un photographe qui la suit depuis 15 ans va sortir un livre d’ici quelques jours. Renée, sous les projecteurs mais nous ne sommes pas au spectacle. Une femme authentique qui se fiche pas mal du qu’en-dira-t-on.

Photo Jacques Laporte

Photo Jacques Laporte

Una mirgueta per las polas

Elle a le sens de la formule; des piques aussi. Mais elle sait également être dame de coeur. C’était ma première rencontre avec cette légende. J’en ai vu d’autres, mais me voilà un peu sur ma réserve. Jacques Laporte le photographe nous attend. Il l’a prévenue. Mais elle a déjà oublié. On ne va pas s’embarrasser avec les présentations. La Renada sap pas ont se virar. Oc-ben! Quitament a 85 ans ! Pas besoin de lui demander de faire quelque chose. Elle fera ce qu’elle voudra, comme elle entend, au moment choisi. Un brin résistant, un zeste cabot. Elle observe, écoute mon occitan : « es pas lo mème que lo meu mas parlas melhor que l’autre que venguèt ». Me damne, un compliment ! C’est Jacques qui va prendre : « Aquel li comprend pas res. Parla francés. Li vos cal explicar ». Elle « rondine » un peu mais se prête au jeu : « sabiái sachut, auriái metut un polit capèl. N’ai un trentenat! ». Mais pas de temps à perdre. Il faut aller nourrir les poules… avec une souris qu’elle a attrapée ! Dans la grange, Blanchette et surtout Pétassou ne sont plus là : « Es mòrta aquí, dabant ieu, de vielhum ». Depuis 5 ans, elle ne travaille plus les champs avec son parelh de buòus dondats. Fini les labours, les moissons, le foin, rentrer le bois, faire la vigne. Tot aquò ambe los buòus…e de bravas susadas ! Mais la grange n’est pas vide pour autant. Jacques Laporte lui demande de travailler. Elle fait la litière des 5 vaches. Jack Levé qui avait fait les images du film d’Amic Bedel est revenu pour s’y frotter. Mais c’est son manteau qui ressort, orné de paille. Prétexte ou pas, Renée a l’œil et se fait un plaisir de le brosser. Un tantinet séductrice.

Photo Jacques Laporte

Photo Jacques Laporte

Jacques lo pastissièr

Ca fait plus de 15 ans que Jacques laisse ses éclairs. Il a flashé sur la Renée. Pâtissier de métier, sortir des murs pour mettre en boîte la nature, les savoirs-faire qui se perdent, ceux qui les font encore. Une photographe humaniste tel qu’il se définit. Un ami lui a parlé de Renée. « Je suis des années 50 et j’ai connu ce monde paysan en pleine mutation. Aujourd’hui on veut refaire du folklore. Mais Renée c’est de l’authentique ». Renée, il faut savoir l’apprivoiser. Alors Jacques lui amène des gâteaux. « Les photos c’est joli. Mais les gâteaux c’est bien meilleur ! » Alors lo pastissièr comme elle l’appelle a gagné sa confiance. Mais pas totale : « Vous avez intérêt à me donner un livre quand il sortira ! » Jacques préfère en rire. Elle semble satisfaite des photos du livre. Mais sa coquetterie en pâtit. « J’ai les cheveux frisés comme une queue de rat. Et là, mais je suis grosse comme une barrique !  » Mais se rassure de suite : « Là j’étais plus jeune, j’aurais pu encore me remarier ». Son premier mari : « l’ai fotut a la pòrta » !

Photo Jacques Laporte

Photo Jacques Laporte

Lo regent que quirda

Vient le moment de l’interview. De cette vie riche faite d’authenticité de durs labeurs, tout lui semble normal. « Que volètz que vos digue? Era coma aquò. » Bien sûr, elle égraine ses histoires, son histoire, avec la même saveur, ce certificat d’études loupé pour un exercice de calcul mental. « I comprenguèri pas res, mè alèra res de tot ! E lo regent me fotèt una engulada, quirdava talament, entendi enquèra que quirda! » Un sens inné de la formule, magnifié par une théâtralité très probante. D’ailleurs elle a longtemps brûlé les planches. Sa vie de regenta aurait été plus calme mais certainement plus banale et moins médiatique. Car Renée n’en finit plus d’être connue et reconnue. « N’i a que son jaloses. Tè, enquèra la Renée que passa al cinema. Que vòl enquèra ? … M’en foti, los emmèrdi ! » Pas facile, sans concession mais attachante. Elle ne dit rien de ce qu’on attend mais se raconte à sa manière. Elle a l’allumage facile mais c’est sans doute une marque de gratitude. De toute façon c’est comme ça. E se siás pas content, vira te lo cuol al vent !

En quittant la Renada, je lui fait le poutou. Oui, vraiment, dans ce monde d’uniformité et de conventions, l’authenticité de La Renada détonne. Elle tonnera et trônera longtemps dans ma mémoire.

Lo Benaset @Benoit1Roux

Plus d’informations sur ce livre qui fait appel au financement participatif :

https://fr.ulule.com/femme-paysanne/description/

Renée Bagelet et ses bœufs Photo : Jacques Laporte

Photo : Jacques Laporte

Sortie du livre « André Grimont, le dernier galvacher » meneur de boeufs du Morvan

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Hommage à l’homme des bois et des boeufs : André Grimont

André avait écrit sur un petit cahier d’écolier pour raconter simplement sa vie. Pour prolonger cet écrit nous nous sommes entretenus avec André, tous les mardis pendant 6 mois, en accompagnant son souci opiniâtre de transmettre l’expérience de la galvache de ses pères et grand-pères qui partaient pour transporter les grosses grumes, raconter son enfance de galvache, puis son travail de débardeur avec les boeufs dans les bois d’Anost et sur les territoires environnants.

Il raconte les faits, les savoirs pratiques. Il met à plat la légende de la galvache, pour ce qu’il a connu, lui, vraiment, à cette époque. Et quand il se dit « le der des ders », c’est qu’il veut nous transmettre concrètement à quel point nous avons basculé dans un autre monde depuis les années 50.

Homme de parole, il nous livre un livre parlé. J’ai voulu respecter d’abord sa parole, et tenir parole en confectionnant son livre, avec ses écrits,ses images et ses paroles mêlées, écoutons-le :« mon père à la fin comme beaucoup d’autres il faisait les deux, culture et charroi, moi aussi à la fin, le débardage et un peu de culture. C’était pas la joie à l’époque, c’était la vie de beaucoup de Morvandiaux, les gens de campagne, ils vivotaient avec 3 vaches, 2 cochons, la poulaille, et pis les boeufs en charroi. Ils avaient rien mais ils partageaient plus. On était enraciné là-dedans, on était lié de père en fils, et on continuait dans la galvache et pis le débardage. Ah ! Y en a plus pour expliquer ça, y en a qui ont tout oublié, ils peuvent rien dire ! »« Dapouace-toé qu’i voit le livre » qu’il me disait, « ne tarde pas. trop » Il est« parti » en voyage pour la dernière fois le premier novembre 2017.

Il n’a pas pu voir le livre tout à fait accompli que vous pouvez lire à présent. Juste un hommage discret à sa mémoire vivante.

Jean-Pierre Renault

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édition Maison du patrimoine orale de Bourgogne (Cliquez ici)– Diffusion Vents du Morvan (Cliquez ici) avec le soutien Mairie d’Anost.

Pour le commander cliquez ici.

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Le joug, Extrait de « La Harde » livre de Joseph de Pesquidoux, un témoignage littéraire sur la fabrication d’un joug d’attelage.

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Cozette Griffin Kremer nous fait parvenir cet extrait d’un livre ancien intitulé  « La Harde » de Joseph de Pesquidoux de l’Académie Française (Plon Paris, 1936) qui évoque assez en détail, la fabrication des jougs et leur flambuscage.

 

LE JOUG

« On est toujours un écolier, on n’a jamais jamais fini de tourner les pages du livre agreste… Voici ce que je viens d’y lire… Mais, qu’est-ce qu’un joug? Une pièce de bois façonnée sous laquelle on accouple les bœufs pour le travail. Elle comporte deux entrées qui doivent s’appliquer exactement sur la nuque des animaux, de peur qu’elles provoquent de l’échauffement ou des plaies en frottant; deux oreilles, une à chaque extrémité, et deux chevilles pour y enrouler les courroies qui la fixent aux cornes ; enfin, en son milieu, des brides où pend un anneau, et, enfoncé derrière ces brides, un crochet. Brides, anneau, crochet sont de fer épais. Quand on attelle pour un transport on passe le bout du timon dans l’anneau, amarré par une cheville de fer ; quand on attelle pour le labour on accroche la chaîne de tirage au crochet… Et « va donc Bouet, va donc Marty », c’est le nom des bœufs… Un joug a 1 m. 35 de long, 6 à 7 centimètres de large, vu posé sur la tête des animaux, et 10 à 12 de haut, vue de champ. Cette dimension parce que c’est sous un joug de cet écartement que les animaux conjuguent le mieux leurs efforts : plus court, ils se gênent, plus long, ils perdent de leur puissance ; cette force de bois, parce qu’elle est nécessaire comme suffisante pour toute besogne. Ce sont là choses d’expérience millénaire. Enfin, un joug pèse à l’ordinaire de 10 à 12 kilos.

On ne fait les jougs qu’avec de l’ormeau ou du frêne; chez nous, toujours avec de l’ormeau. Ces bois sont seuls assez résistants et légers à la fois. Ils rompent rarement. Soit sous un poids excessif, soit sur un coup de tête des animaux qui attaquent trop brusquement leur charge. Ils le cassent à l’ordinaire sur le passage des brides, au joint de pénétration des boulons… Donc, un de mes métayers qui a brisé le joug de ses grands bœufs en tirant des cailloux des prestations 2 000 kilos de gravier, sans compter le poids du char), à court de bois sec, est venu me prier d’abattre un ormeau pour en faire façonner un autre. Je me récriai: « Vous n’y pensez pas. Ce joug humide et vert sera trop lourd; de plus, il va gauchir et se fendre au travail. Il vaut mieux acheter quelque part une bille sèche. » Le charron était là, amené par le métayer. « Non, monsieur. Nous allégerons, nous sécherons et durcirons le joug aussitôt façonné. Il ne gauchira pas, il ne se fendra pas. Ferré, il servira tout de suite, comme fait avec du bois de dix ans. Vous voulez acheter une bille? Oui, si vous la trouvez vieille d’abord, si on veut vous la vendre ensuite. Un morceau fin, pour joug, ça se garde. C’était juste ; l’économie paysanne veille à tout… « Allons » dis-je. Et tandis que nous cherchions un arbre, sain et droit comme un pilier, poussé sur un fonds compact et frais, mais non humide, qui nourrit une fibre dense, pour y trouver ce joug, et d’autres en prévision, le charron dit encore : « Venez après-demain à la métairie, vous verrez, monsieur, comment on fait un joug rassis d’un joug vert. »

J’y allai, assez incrédule. Tout le monde attendait, le joug façonné appuyé au mur, lourd comme un lingot de plomb. Le charron le prit, le frotta longuement avec des peaux de jambon. On vit le bois luire d’un reflet terne, d’un éclat gras. Une odeur de lard se répandit dans la cuisine où nous étions, autour de la vaste cheminée. Le chat, à pas muets, vint flairer cet étrange et onctueux objet. On le chassa. Des brassées de genêt emplissaient un coin de la pièce, toutes les tiges desséchées qu’on avait pu trouver sur les pieds. On en empila sur les landiers. On alluma. Une flamme éblouissante prit d’un coup. Le charron, qui tenait toujours son joug des deux mains, le plongea dans le brasier, à l’endroit le plus ardent, au milieu d’un bouquet d’étincelles. Le joug flamboya. De petites lueurs blêmes l’enveloppaient, aussitôt éteintes que jaillies, comme des éclairs, et une âcre buée sortait de toutes parts de lui. Il se mit à grésiller, à rissoler ; un bruit de friture s’éleva, comme celui qui monte d’une poêle où une viande cuit [sic] dans son jus. Et comme on le tournait et le retournait dans le brasier, on l’entendit bientôt siffler comme le vent, chanter comme une eau vive. Enfin, toutes les brassées consumées, le feu tomba soudain comme il s’était allumé, avec lui le bruit multiple et ce ruissellement d’eau comme un chant. Cependant le joug ne s’était pas un instant enflammé… On le laissa se refroidir, et le charron me dit en me le tendant : « Soupesez-le. » Il était considérablement allégé, il avait presque le poids normal. « C’est que, monsieur, il s’est séché et durci. » Et, cherchant un couteau sur la table, il frappa du manche sur le joug. L’outil rendit un son clair, comme un vieux madrier par exemple, lorsqu’on le heurte du doigt pour savoir son degré de siccité. Le charron acheva : « On le ferrera demain, et l’homme pourra le lier et finir ses prestations. Il ne lâchera, il ne cassera pas, il se fendra moins encore. » Ce fut vrai.

On brûle du genêt parce que c’est le combustible qui dégage la flamme la plus intense et que, partant, il est le plus susceptible d’amener le joug au point de siccité et de dureté voulu… On met de même au feu les piquets de châtaignier, pour en « tremper » la pointe… On se sert de graisse parce qu’en se mêlant à la fumée du brasier elle forme un corps visqueux qui empêche le bois de s’enflammer, et qu’en fondant et en l’imprégnant elle le garde de se fendre. C’est là tout le secret. Il était inutile, en effet, de courir pour trouver une bille d’ormeau rassise. »

Extrait de « La Harde » de Joseph de Pesquidoux

On peut trouver ce livre d’occasion sur internet.

Daniel Brugès, auteur, illustrateur, peintre

Photographie issue du site de Daniel Brugès

Daniel Brugès a baigné depuis son enfance dans une famille qui travaillait avec des boeufs jusqu’à très récemment à Neuvéglise dans le Cantal .

Sur son site qui présente les nombreuses facettes de son travail, on découvre en autres, de nombreuses cartes postales de ses attelages familiaux avec de beaux clichés couleur et noir et blanc.

Découvrez les en cliquant ici  pour rejoindre son site.

« Trait de vie », un projet de film du « grenier d’images » sur la traction animale d’aujourd’hui (chevaux et boeufs) Appel à soutien financier du projet!!

L’équipe de Grenier d’images a le plaisir de vous faire part de son nouveau projet de film documentaire qui s’intitule « Trait de vie ».
Sophie Arlot et Fabien Rabin mettent en lumière les parcours de vie de paysannes et paysans qui utilisent la traction animale comme énergie dans leur activité agricole.
Nous lançons le 4 avril prochain un appel à finance participative. La réussite de cette collecte se joue principalement dans les premiers jours, c’est pourquoi nous avons créé une page Facebook consacrée à Trait de vie : https://www.facebook.com/traitdevie 
En cliquant sur « J’aime » vous recevrez toutes les actualités de ce film.
On parle également du projet sur notre site internet : www.grenierdimages.com
N’hésitez pas à faire connaître ce projet autour de vous et à transférer ce mail à votre carnet d’adresse. Pour produire ce film Grenier d’images recherche des partenaires, contactez-nous pour obtenir plus d’information à ce sujet. Salutations cinéphiles,
L’équipe de Grenier d’images
Sophie, Maud et Fabien
Grenier d’Images
C’est l’éclosion partout ! Les fleurs, les bourgeons, les insectes, les oiseaux dans les nichées, les petits dans les terriers… en une semaine on passe de l’état végétatif à l’état explosif. L’effet de luminosité et de chaleur est perceptible jusqu’au Grenier où les projets sont en pleine germination. « Trait de vie » sort de son cocon. Le tournage d’une commande de 4 films pour le réseau InPACT a commencé. Nous avons lancé un formidable concours de logo. Et ce mois-ci, Grenier d’images a permis la mise au grand jour du film Eqalusuaq en organisant une des 3 avant-premières à Soudan.Mais nous ouvrons cette Graine d’infos sur un sujet qui nous est cher : la finance participative. En préambule, nous vous posons la question : pour vous la finance participative, c’est quoi ? Un acte éthique de consommation, une forme de charité ou l’envie de faire exister des projets qui ont du sens ?
Pourquoi Grenier d’images a recours à la finance participative ?
L’aventure d’un film est toujours collective. Il prend forme dans l’intimité de ses créateurs, mais il ne voit le jour que lorsqu’il est désiré. De l’idée à sa sortie, il se mue, s’affine et grandit grâce à ses rencontres et ses confrontations avec le monde extérieur.Dans le cas de Trait de vie notre appel à finance participative est une aide au lancement du film. Ce mot « aide » a un double sens. Elle est financièrement indispensable pour démarrer le tournage, et elle est socialement vitale pour sortir le film du cocon où il s’est formé. Nous comptons sur notre propre communauté, puis sur l’effet de propagation des réseaux sociaux et de l’appel à finance participative pour que le film connaisse un public dès le début.Mais ce n’est pas la seule raison. Nous développons un peu plus cette réflexion dans la rubrique FAQ (Fact And Questions – Traduction : Commentaires et questions fréquentes) de la page KisskissBankbank de Trait de Vie.
« Trait de Vie » sur la pente !

Nous prenons de l’altitude ! Au bout de 15 jours, nous avons atteint 25 % de notre pari ! Un grand merci à ceux qui nous ont permis d’en arriver là. Mais il nous reste encore du chemin à faire. N’hésitez pas à communiquer et à partager nos actualités pour nous aider à atteindre un nouveau palier.

Trait de vie sur Kisskissbankbank

Grenier d’images Films documentaires, Ciné-Rencontres Contact : Grenier d’images 16, rue du Jardin des Sens 79340 COUTIERES E-mail : contact@grenierdimages.com www.grenierdimages.com www.facebook.com/Grenierdimages Tél. : 06-73-93-83-37 / 05-49-64-48-25 Siège social : ACEASCOP GRENIER D’IMAGES 16, rue Albert Einstein 86100 CHATELLERAULT

Philippe Kuhlmann, article de « campagnes solidaires » la revue de la « confédération paysanne »‘utilisation, en passant par la formation

Philippe Kuhlmann travaille sur son exploitation de Soultzeren (68) uniquement en traction animale bovine.

Sa longue expérience et son savoir-faire font de lui une des références de l’attelage bovin en France tant pour le dressage que pour l’utilisation.

Le Numéro 302 de Janvier 2015 de « Campagnes Solidaires », la revue de la « Confédération Paysanne » lui consacre un article.

Philippe accueille régulièrement des stagiaires qui souhaitent apprendre ou se perfectionner à l’utilisation des boeufs de travail.

Il est aussi un des dresseurs les plus actifs du pays, en capacité de proposer constamment des paires d’animaux de travail. C’est souvent six à huit paires plus ou moins avancées qui sont en dressage sur l’exploitation.

Contacts:

Kuhlmann Philippe, chemin Londenbach – 68140 – Soultzeren, 03 89 77 44 46

ab.ph.kuhlmann@gmail.com 

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Les boeufs au travail, ouvrage édité par l’AFMA

les boeufs au travail AFMA 1 ok

Les bœufs au travail – volume 1 –

Journée d’étude de la société d’Ethnozootechnie organisée conjointement avec l’Association Française des Musées d’Agriculture et du Patrimoine Rural – 17 octobre 1997
Ecole des Hautes Etudes en sciences Sociales – sous la direction de F. Sigaut, J.M. Duplan, Nicole Bochet
144 pages, Format : 21 cm X 30 cm, 1997

les boeufs au travail AFMA 2 ok

Actes du colloque Festival Animalier International de Rambouillet (FAIR) – 26 septembre 1998, Atenor imprimerie, 162 pages, Format : 21 cm X 15 cm, 1999, ISBN n° 2911692152

L’AFMA, association des musées d’agriculture et du patrimoine rural (cliquez ici pour voir leur site), a édité deux ouvrages sur les bovins au travail.

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