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Chronique radiophonique sur France info en 2008

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Au dressage à deux paires, les « vieilles » devant, les « jeunes » derrière

Philippe Lefèbvre de Radio France a consacré une chronique sur les attelages de la Garaudaine. écoutez le en lançant le lecteur ci-dessous.

Les jougs et leurs accessoires en Charollais Brionnais

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 Contrairement aux chevaux et leurs harnachements complexes et couteux, le matériel d’attelage des bovins est beaucoup plus simple et limité.

Dans la région du Charollais Brionnais il se compose:

  • d’un joug
  • de deux anneaux d’attelage appelés « cordets »
  • d’un lien en cuir (ou en bois torsadé sur lui même) qui relie les cordets au joug. Ce lien est nommé « tsordzeure » en charollais (chargeouère en bourbonnais) on peut le traduire par: « qui prend la charge »
  • de liens longs qui solidarisent la tête des animaux au joug.

Les jougs:

On trouve en Charollais Brionnais deux types de jougs: 

Le joug découpé aux formes élégantes, esthétiques et travaillées

Les têtières comportent sur le dessus des passages de liens avec un rebord qui évite les ripages de liens éventuels.

Les passages de cornes à l’avant sont entaillés à la forme des cornes.

Des motifs de décoration ainsi que les initiales ou le nom du jougtier sont marqués au fer rouge à l’avant.

Les jougs sont la plupart du temps peints en bleu comme les chars ou les tombereaux.

Au centre on trouve deux ou trois trous pour le positionnement et le réglage de la tsordzeure.

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le joug droit est rudimentaire dans sa taille qui s’inscrit dans une section triangulaire. La forme se retrouve dans le morvan.

La face avant est parfaitement droite, il n’y a pas de logement entaillé pour les cornes. Les têtières n’ont pas de rebords pour retenir les liens à l’arrière.

On trouve en général qu’un seul trou de tsordzeure.

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Les jougs découpés sont les plus fréquemment rencontrés. On retrouve la même forme dans le Haut Beaujolais.

La plupart des jougs observés sont en hêtre ou en frêne. Nous en avons un en cormier. Les jougs en hêtre sont les plus légers. 

Ils étaient fabriqués par les charrons ou les sabotiers comme François Lamborot au vieux bourg de Dyo.

A Charolles la maison Michel / Clément fabriquait des jougs droits et découpés ainsi que tous les articles de boiselerie. Des jougs d’une forme différente étaient envoyés dans la loire.

On y trouvait aussi tout le nécessaire pour l’attelage bovin (liens, cordets, cordes)

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Les cordets:

Les cordets les plus simples à se procurer sont ceux fabriqués par soi-même avec, le plus souvent, des pousses de Chêne de trois ou quatre centimètres à la base torsadées sur elles- même et enroulées en anneau.

Ils peuvent servir sans se rompre quelques mois suivant l’intensité d’utilisation.

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 cordets en bois torsadé anciens (Colombier en Brionnais)

Les cordets en cuir torsadé (comme pour ceux en bois) ont une durée de vie bien plus longue. Bien entretenus ils peuvent servir plusieurs années. Ceux fabriqués en nerfs de boeuf ont encore plus de résistance. Ils sont parfois recouverts d’une gaine de cuir cousue.

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Pour réaliser un cordet à quatre tours (comme tous les anciens que nous avons rencontrés) il faut environ cinq mètres de lanière de cinq centimètres de large.

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cordets anciens en cuir (Colombier en Brionnais)

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noeud d’arrêt d’un cordet cuir ancien (Colombier en Brionnais)

Certaines régions utilisent des anneaux en fer forgé. Mais le système en cuir permet d’absorber les chocs transmis par le timon au joug amenant ainsi un confort appréciable pour les animaux.

La tsordzeure:

La tsordzeure peut être en cuir; elle ressemble alors à une grosse ceinture , ou en bois torsadé comme pour les cordets.

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tsordzeure  ancienne en bois torsadé sur son joug droit d’origine (Colombier en Brionnais)

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 tsordzeure neuve en cuir avec ses deux cordets utilisée à la Garaudaine

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timon, cordets, tsordzeure en situation

Les deux ou trois trous du joug où passent la tsordzeure sont un moyen de réglage lorsque l’un des deux animaux a tendance à être plus dynamique que l’autre.

Ainsi, on fait passer la tsordzeure dans le trou du côté de la bête la plus vive afin de la charger pour la freiner par la charge. De cette manière, les deux animaux progressent parallèlement.

Les liens:

En Charollais Brionnais on les appelle « layoures ».

La plupart des régions utilisent des liens uniquement en cuir (Auvergne) ou en cordes (Ain). En Charollais Brionnais, les liens sont mixtes, cuir et corde de chanvre.

Chaque partie fait deux mètres cinquante à trois mètres soit cinq à six mètres de liens.

Leur largeur varie entre deux et trois centimètres pour le cuir et généralement une section de dix à douze millimètres pour les cordes.

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Le raccord entre le cuir et la corde est simple. Le cuir est entaillé d’une fente de trois centimètres arrêtée à l’emporte pièce de chaque côté. La corde est bouclée à un bout. Le cuir est passé à travers la boucle et le brin de la corde passé à l’intérieur de la fente.

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raccord entre cuir et corde

L’accrochage est fait à l’arrière du joug sur un point d’ancrage(une vis en générale) autour de duquel est inséré le lien cuir fendu de la même manière qu’au raccord cuir / corde.

Parfois le lien est cloué à la place de la vis à l’arrière.

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Le lien cuir sort à l’avant du joug au niveau inférieur des passages de cornes intérieures par une fine mortaise.

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têtière vue de l’avant, on distingue à droite la sortie du lien au passage de cornes intérieures

Au liage, on place sur le front des animaux et sous les liens un coussin appelé en Charollais Brionnais « pieumet ». Il est fait en paille de seigle, en paille de bois (variété de carex) ou simplement en toile de sac de jute rembourrée.

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pieumets anciens en laîche état neuf (Saint Christophe en Brionnais)

Pour chasser les mouches des yeux des animaux pendant la saison chaude on dispose des chasses mouches en cuir ou en cordelettes de chanvre ou de lin. On les appelle « vire-moutses » ou « émoutsets ».

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Les attelages de la Garaudaine utilisent uniquement du matériel neuf réalisé par nos soins (jougs, liens, cordets cuir, tsordzeure, vire-mouches, pieumets).

Jean Sanlaville Charron agriculteur à Gibles

J.Sanlaville1955b - Jean Sanlaville Charron agriculteur à Gibles

Merci encore à Paul Malatier de Gibles de nous communiquer une photo de Jean Sanlaville de Gibles charron agriculteur. 

On le voit en 1955 dans sa cour de ferme devant son atelier. A droite de la photo son tombereau à vaches est garé à côté du tas de fumier. On aperçoit par la porte ouverte de l’atelier la raboteuse dégauchisseuse.

Fête de l’âne à Baron

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Chaque année en Juillet a lieu la fête de l’âne à Baron près de Charolles.

Cette rencontre autour des ânes de toutes races venus de tous horizons est conviviale. De nombreux exposants complètent la richesse de cet événement fort sympathique.

Les organisateurs ont été dans les tous premiers à engager un attelage de vaches de Garaudaine en 2007.

C’est avec Vérité et Valentie, les seules à être dressées à l’époque, que le public a redécouvert une pratique qui, seulement 50 ans auparavant, était tellement dans le quotidien du pays.

Cette première participation à une fête locale a été un encouragement pour la poursuite de l’aventure grâce aux retours positifs du public, des exposants et de l’organisation.

Depuis, chaque année, une paire de vaches évolue à travers la fête et participe à diverses animations.

 
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Vérité et Valentie en 2007 sous la pluie

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Annabelle et Azalée approchent de petites billes pour charger un char à « la roule » en 2009

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Chargement sur le char

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C’est reparti pour un tour!

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un tour d’honneur avant la fin de journée

Article paru à l’origine le 12 Mars 2010

L’exploitation d’élevage charollais de Laurent Billoux

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Laurent Billoux est producteur de bovins et ovins de races charollaises. L’exploitation familiale, reprise à la suite de son père, est certifiée biologique depuis 2000. L’objectif de qualité est primordial pour la satisfaction de la clientèle.

Outre la vente d’animaux gras ou maigre sur des circuits de commercialisations classiques, il vend aussi de la viande en caissettes sur un circuit direct. L’abattage des animaux est pratiqué par l’abattoir de Paray-le-Monial.

Un réseau s’est tissé au fil du temps et grâce au courrier électronique, les informations sur les dates de livraisons arrivent directement chez les clients.

Allez voir son site de vente direct de viande  en cliquant ici.

Laurent vous donnera toutes les informations si vous lui écrivez :

lbilloux@wanadoo.fr

      Pour lui écrire directement lbilloux@wanadoo.fr

Voir le Facebook en cliquant ici.

Froment et Azalée « au martsi » de saint Julien de Civry

Chaque mois un marché bio rassemble des producteurs bio de la région. Laurent Billoux venait présenter la vente en caisse mensuelle de viande de boeufs et de veaux de lait bio.

Il avait amené en ce mois d’Août 2014 la paire de bovins Charollais qu’il utilise actuellement pour des démonstrations et diverses fêtes.

Ce fût l’occasion de rencontres avec ceux pour qui la traction bovine était complétement étrangère et ceux qui l’on connu très présente dans la région, jusque dans les années cinquante. 

Voici quelques photos de cette fin de journée dans l’agréable bourg de Saint Julien de Civry.

 

Louis Moulignat et la passion de l’attelage des boeufs, un bouvier est parti.

- Les boeufs de Louis Moulignat, Saint Léopardin d’Augy (03)

Un passeur de mémoire emblématique.

Louis Moulignat, éleveur de Charollais, dresseur et atteleur de boeufs à Saint-Léopardin-d’Augy dans le Bourbonnais (Allier), est décédé au mois de Mai 2013 à l’âge de 91 ans.

C’était une des deux personnes avec Jean Fournier de Saône-et-Loire, qui nous a motivés, encouragés et guidés dans notre expérience d’attelage de bovins.

- Les boeufs de Louis Moulignat, Saint Léopardin d’Augy (03)

Son caractère marqué de dresseur ne l’empêchait pas d’être un homme chaleureux qui aimait la compagnie. Il était toujours heureux de transmettre son savoir, son expérience et ses histoires.

Il intervenait parfois avec ses boeufs lors de spectacles, à Embraud dans la ferme du groupe de musique traditionnelle et d’arts et traditions populaires « la Chavannée ». C’est dans ce lieu plein de convivialité que Michel Nioulou l’a rencontré pour la première fois.

 Nous avons par la suite, au gré de plusieurs rencontres chez lui ou à Charolles chez Laurent Billoux, partagé avec lui des moments forts qui nous réjouissaient autant que lui.

- Les boeufs de Louis Moulignat, Saint Léopardin d’Augy (03)

Durant toute sa jeunesse il a travaillé avec des boeufs. Dans les années 1980, avec la complicité de Jean-Christophe Grossetête, un passionné d’attelage, il a remis en route le dressage de paires de boeufs.

Bien qu’il ait une grosse exploitation mécanisée, il prenait le temps de faire travailler régulièrement ses animaux au labour, hersage, bois et fumier.

Il a participé à de nombreuses fêtes dans l’Allier mais aussi dans les départements limitrophes.

Nous n’oublierons jamais notre rencontre avec ce passeur de mémoire attachant, un personnage fort, marquant et emblématique.

Merci Louis, vraiment!

 

Nous vous offrons ce film de notre première rencontre chez lui le 18 Août 2005. Il a lié Marin et Matelot, deux boeufs Charollais de plus d’une tonne chacun.

Ils n’avaient pas été liés depuis déjà quelques temps. Ce fut un grand et beau moment de voir cet homme si fier de nous montrer ses « deux gamins ».

Il ne les reliera ensuite plus qu’une ou deux fois, dont une fois avec nous en 2008, en compagnie de nos deux paires de vaches.

 

Voici aussi une vidéo où l’on voit Louis en visite à Charolles pour voir notre premier attelage composée de Vérité et Valentie.

Article paru à l’origine le 18 mai 2013

Allez voir le blog des attelages bovins d’aujourd’hui

Un blog à découvrir http://attelagesbovinsdaujourdhui.unblog.fr/

En France aujourd’hui, nombre d’attelages bovins travaillent régulièrement dans toutes les régions du pays.

Autant l’attelage de chevaux est connu du grand public, médiatisé, de nouveau au travail au sein de nombre de domaines viticoles, agricoles, dans les bois, dans des collectivités territoriales, autant les attelages de boeufs ou de vaches travaillent confidentiellement et sont aux yeux du grand public une pratique oubliée.

Il existe cependant un grand nombre de paires de bovins au travail, souvent pour le plaisir de leurs bouviers, mais aussi, comme pour les chevaux, dans une utilisation professionnelle. 

Ce blog cherche à rassembler, avec peut être un peu d’utopie, le maximum d’informations, de documents, d’adresses utiles, tant pour les acteurs eux-mêmes, que pour les passionnés, amateurs d’attelages de bovins.

Sans avoir la prétention d’être un grand fédérateur, il paraît intéressant d’essayer de grouper les informations sur des pratiques individuelles disséminées, pour les faire connaître au plus grand nombre

Cliquez sur l’adresse pour voir le blog attelages bovins d’aujourd’hui.

http://attelagesbovinsdaujourdhui.unblog.fr/

Fête du patrimoine de Manziat le 5 Août 2012

 

Azalée et Froment au chargement des gerbes

Photo Jean-Paul Faillet

Au mois d’Août 2012, nous nous sommes rendus avec notre attelage de Charollais (Azalée et Froment), à la demande de notre ami Laurent Janaudy, meneur de chevaux et bouvier, à la fête champêtre de Manziat. Laurent est l’un des piliers organisateurs de ce beau rassemblement.

Nous y avons retrouvé, outre de nombreux attelages de chevaux, trois autres attelages de bovins.

Monsieur André Varey de Meximieux était venu avec ses deux boeufs Salers.

Photo Jean-Paul Faillet

Monsieur Maurice Chevalier, originaire du village d’à côté de Manziat, mais exploitant dans l’Allier, Au Breuil, attelait également ses deux boeufs Salers.

Photo Jean-Paul Faillet

Laurent Janaudy, de Manziat, était avec ses deux vaches Aubracs.

Photo Jean-Paul Faillet

Il est rare de trouver un rassemblement de quatre attelages bovins dans la région.

Le matin, un défilé de tous les attelages a permis d’admirer à la fois les animaux et le matériel.

L’après-midi, de nombreuses animations ont donné à cette belle fête et ce grand rassemblement d’attelages, un aspect vivant des pratiques traditionnelles.

Les boeufs, les vaches et les chevaux ont travaillé à différentes tâches: arrachage de pommes de terres, moisson à la faucheuse à appareil, hersage, chargement de troncs de peuplier sur un char à quatre roues, ramassage des gerbes, hersage, manège de battage, labour, trépigneuse à cheval…

A côté, lavandières, dentellières, chapelier, batteuses et autres nombreuses activités apportaient à cette fête une grande richesse de présentation.

Voici une vidéo et quelques photos de la journée.

 

 

Photo Véronique Nioulou

 

 

Photo Véronique Nioulou

Photo Véronique Nioulou

Photo Jean-Paul Faillet

 

Photo Jean-Paul Faillet

Photo Jean-Paul Faillet

Photo Véronique Nioulou

 

Photo Véronique Nioulou

 

Photo Jean-Paul Faillet

 

Photo Jean-Paul Faillet

Photo Jean-Paul Faillet

 

Photo Jean-Paul Faillet

 

Photo Véronique Nioulou

Traction Bovine A Montmorillon

Voici un article écrit et illustré par Jean Léo Dugast publié sur son site le jeudi 10 mars 2011.

On ne présente plus le CFPPA de Montmorillon dans la Vienne. Il y a plusieurs années que le centre propose des certificats de spécialisation en traction animale (équine).

Cette fois, Gérard Coti, responsable de la filière traction animale, et Emmanuel Fleurentdidier ont mis sur pied une formation courte de 2 semaines consacrée à la traction bovine. Il s’agit d’une première pour un organisme de formation qui ne soit pas du secteur privé.

Gérard Coti, enthousiaste à l’issue de cette première session, explique que « cette formation qui accueillait 6 stagiaires a été mise sur pied pour répondre à une demande ».

Karine, Christine, Maya, Thomas, Cédric, André ont tous exprimé leur satisfaction à la fin du stage, et ils semblaient bien décidés à ne pas en rester là. Cette initiation au métier de bouvier leur a permis de se familiariser avec les boeufs de travail et d’apprendre les bases du menage.

Pour certains, déjà initiés au menage des chevaux, il a fallu apprendre de nouveaux gestes. Mener des boeufs se fait en conjuguant des ordres donnés verbalement et des ordres donnés à l’aide d’un bâton. A noter que les boeufs étaient de race vosgienne, habitués à répondre aux ordres donnés en patois vosgien. Les stagiaires ont donc pu, par la même occasion, apprendre une nouvelle langue !

Gérard Coti et Emmanuel Fleurentdidier semblent déterminés à poursuivre l’aventure, et de nouvelles formations sont envisagées à l’avenir.

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