Frédéric Grivel, Le Tholy (88)

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Frédéric Grivel après avoir été double actif depuis longtemps, va sans tarder passer en activité agricole à temps plein.

Il nous communique un texte qui relate sa démarche, son histoire, ses projets et son travail avec les boeufs d’attelage.

Nous le remercions pour sa contribution..

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Comme beaucoup de monde, je ne suis pas fils mais petit-fils d’agriculteur.

Depuis mon plus jeune âge, je passais tout mon temps libre dans la toute petite ferme de montagne vosgienne de mes grands-parents.

Je n’ai jamais vu les anciens travailler avec les bœufs. A ma naissance, même dans ce coin de montagne isolé et préservé, tout le monde avait rangé la traction animale dans les souvenirs d’une époque révolue, souvent synonyme d’un asservissement permanent à la terre, ne faisant qu’entretenir une misère dont seule la mécanisation pouvait les affranchir.
Tout le monde avait cédé au relatif confort qu’offre l’acquisition d’un tracteur, mais il en était un qui a toujours été nostalgique, qui a toujours regretté ses bœufs bien qu’ayant deux tracteurs à la maison: il s’agit de mon grand-oncle Louis.
Ce brave Louis, opiniâtre et discret, a consacré toute sa vie à ses deux métiers : bûcheron pour ramener un salaire et paysan parce que même si ce n’est pas rentable, il faut coûte que coûte poursuivre l’oeuvre des anciens et prendre soin de ce coin de montagne qui a nourri nos aïeux.

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C’est Louis qui m’a transmis le virus de la traction bovine, qui m’a expliqué le travail fait par les anciens à la force de la corne, comment ils ont façonné la montagne, défriché des forêts, érigé des murs de pierres sèches, construit des maisons, des routes, transporté des blocs de granit de plusieurs tonnes avec des dénivelés improbables… pour ne parler que des activités qui ont laissé une trace encore visible de nos jours.
A cela il faut ajouter toutes les activités quotidiennes effectuées ou facilitées par les animaux : les foins, les travaux des champs, les déplacements…
Quand Louis parlait du travail avec les bœufs, son discours était soudain empreint de nostalgie. Il n’occultait pas les aspects difficiles et exigeants de cette activité mais le regard fatigué par des décennies de dur labeur s’éclairait et c’est l’oeil étincelant qu’il relatait les exploits que ces animaux et leurs meneurs réalisaient au quotidien.

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Je l’entends encore dire « lorsque tu arranges des pierres de plusieurs centaines de kilos pour en faire un mur de levée (mur de soutien), vas-y demander au tracteur de faire un pas de côté pour corriger l’angle de traction ». Dans l’exercice, il fallait autant de délicatesse que de puissance et être capable de stopper l’effort sur un simple ordre vocal pour effectuer un travail d’une précision chirurgicale à laquelle nos anciens étaient tellement attachés.

Bref, à voir et à entendre tout cela, dresser des bovins me paraissait une évidence, presque une obligation, en tous cas une vraie passion.

J’ai commencé par demander à Louis de me montrer comment mettre le joug, le chapeau, les tochnottes… puis avec mon épouse Nathalie nous avons démarré le dressage de notre premier bœuf en 2000.

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Avec pas mal d’expérience dans les chevaux et beaucoup d’observation du comportement des bovins, nous avons obtenu plus de moments de satisfaction que de déconvenues.

Nous étions alors tous deux salariés à l’extérieur et j’ai réalisé qu’avec un emploi du temps surchargé, le travail sur la ferme était toujours fait par le tracteur. Les animaux démarraient leur apprentissage et, avant d’avoir pu rendre des services, ils arrivaient en âge d’être vendu. Tout ce temps investi en dressage pour rien…

Nous avons cessé des dresser des animaux pendant quelques années puis en 2015 un jeune couple de la vallée voisine est venu me trouver en me disant « on nous a dit que tu as une ancienne remorque d’une centaine d’année avec des roues à bandage. Nous allons nous marier dans six mois et on voudrait être en tête du cortège sur cette remorque ».

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J’ai dis pas de problème mais avec quoi allez vous tirer cette charrette ? Ils n’avaient pas réfléchi à la question. J’avais à ce moment une génisse de deux ans et demi que  je savais vide. J’ai dis bon je vous dresse une vache et on se retrouve dans six mois pour le mariage, je serai prêt. Nathalie et moi nous sommes attelés au dressage de Sidonie. (Cliquez ici pour voir)

Tout s’est très bien passé, avec un investissement temps très limité. Sur les six mois que nous avions, j’ai travaillé pendant un mois une demi-heure par jour au licol avec le joug simple sur la tête pour lui apprendre les ordres de bases. Puis pendant quatre mois, elle est partie au pré, je n’avais pas le temps de la travailler. Ce n’est que trois semaines avant le mariage que je l’ai rapprochée de la maison pour lui faire tirer la charrette tous les soirs.

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On ne forme pas un animal à la traction en si peu de temps, mais pour ce que nous avions à faire c’était suffisant.

Nous avons continué par la suite à démarrer le dressage d’autres animaux.
J’ai aujourd’hui une paire de bœufs de 3 ans qui sont débourrés et qui me rendent bien des services sur des travaux légers. Ils ont participé à des démonstrations publiques, ils doivent maintenant apprendre à tirer plus fort.
Une paire de taureaux de deux ans commence l’apprentissage également.

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J’ai la chance de travailler très régulièrement avec Philippe Kuhlmann, qui s’attache à transmettre son savoir et son mode d’exploitation agricole, aux antipodes de l’agriculture classique mais qui, j’en suis certain, sera source d’inspiration pour beaucoup à l’avenir.

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Frédéric avec Philippe Kuhlmann

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Chez Philippe Kuhlmann (Soultzeren) à la journée technique 2019 de la rencontre de bouviers 2019

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En compagnie de Corentin Huber à la rencontre de bouviers 2019 à l’écomusée d’Alsace

Cette année nous avons réalisé la fenaison sur plus de trente hectares exclusivement avec les bœufs (hormis le pressage qui est sous-traité).

Nathalie a quitté son emploi en 2015 pour s’occuper de nos deux enfants et a développé depuis deux ans une activité de transformation fromagère.

Quant à moi, le fait que notre petite exploitation a pu s’agrandir un peu et surtout la possibilité de travailler en commun avec Philippe me permettent à mon tour de mettre de côté mon activité professionnelle actuelle pour me consacrer pleinement à l’agriculture et à la traction bovine.

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Sandrine et sébastien Huck, jeune boeuf Vosgien en dressage, la Chapelle aux bois (88)

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Obélix à deux mois

Sandrine et Sébastien Huck nous ont contacté pour présenter leur projet de dressage d’un jeune boeuf Vosgien. Ils veulent à terme l’atteler en solo au joug simple Vosgien pour intégrer l’attelage bovin aux activités de la ferme pédagogique.

Ils nous présentent leur activité.

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Nous sommes une Ferme Pédagogique et Thérapeutique Itinérante. (Cliquez ici pour voir)

Facebook (groupe) Fermes Pédagogique et Thérapeutique Itinérante de la Bécorne 

Nous nous déplaçons partout dans la région grand-Est en priorité, mais dans toute la France si on nous le demande, moyennant des frais de déplacement.

Nous intervenons pour les anniversaires, dans les foires, comices agricoles et commerciaux, les EHPAD, salons…

Au travers d’activités ludiques, de parcours et de défis au milieu des animaux, enfants et adultes découvrent les animaux, leur vie, la biodiversité…

Nous proposons un jeu de piste autour des animaux, qui eux même sont présents. Nous nous déplaçons notamment avec un bœuf Vosgien, des lapins, des paons et des poules. A l’issue du jeu, les enfants reçoivent un petit diplôme et une médaille qu’ils décorent eux-mêmes.

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La ligne directrice de la ferme est la découverte des animaux et leur environnement. Les activités sont adaptées à chaque situation.

Nous avons également pour objectif la découverte du patrimoine ancien, c’est pourquoi nous animons chacun de nos événements en tenue traditionnelle paysanne avec des sabots en bois.

Nos coordonnées:

Ferme de la Bécorne

Ferme Pédagogique et Thérapeutique Itinérante

Mme HUCK Sandrine

9 les Aulnouzes

88240 la Chapelle aux Bois

portable 06 76 96 52 29 où 06 36 76 05 10

fixe 03 29 30 59 49

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Obélix le 16 12 2018 prenant la pose de lui même

Fenaison 2015 chez Philippe Kuhlmann avec une paire de boeufs

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Utilisation d’une paire de boeufs vosgiens au râteau faneur endaineur

Voici  quelques images réalisées par François Kiesler, sur Philippe Kuhlmann pendant la fenaison 2015 dans le massif vosgien au Valtin.

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Complémentarité avec la traction animale : utilisation d’une petite presse à balles rondes automotrice. Résultat moyen de la machine sur la durée : problème de longévité en usage intensif.  

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 Traîneau  » fait maison  » pour le transport du foin

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 Ce type de faneur, au mouvement moyennement rapide,  limite la perte des feuilles une fois sèches 

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« la traction animale, une pratique moderne pour une ruralité durable », Mandray (88) 2013

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Karine Huguenot, était présente sur les journées de Mandray en 2013

« La traction animale, une pratique moderne pour une ruralité durable » réalisée par le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges dans le cadre de l’expérimentation participative et délibérative sur le Patrimoine Culturel Immatériel.

 Allez voir la page en cliquant ici

Témoignages de professionnels, de formateurs, de personnes ressources, d’élus et d’habitants et démonstrations de traction chevaline et bovine recueillis lors de la journée de découverte de la traction animale à Mandray le 26 mai 2013.

Cette journée était organisée en partenariat avec la commune de Mandray, les professionnels de la traction animale, l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation, des centres de formation et des associations locales. 

Cette action était proposée dans le cadre de l’expérimentation participative et délibérative sur le Patrimoine Culturel Immatériel portée par le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges où un jury-citoyen a sélectionné la pratique de la traction animale présentée par Emmanuel Fleurentdidier, praticien, pour représenter le Patrimoine Culturel Immatériel de la Déodatie.

AMB 88, fabriquant de matériel à traction animale, Mandray (88)

Voici quelques photos des productions de AMB 88 qui propose entre-autre un avant train pour bovin, un tombereau.

L’entreprise est spécialisé dans la fabrication, la conception et la modification de matériel de traction animale.

La production ne propose pas de modèle standard. Chaque matériel est fabriqué sur mesure, aux dimensions voulues et selon le désir des clients.

AMB.88
685 route de benifosse 88650 Mandray

06.03.11.74.84

Boeuf et cheval à la journée de découverte de la traction animale dimanche 26 mai 2013 à Mandray (88)

     

 

Le Parc naturel régional des Ballons des Vosges organise, le dimanche 26 mai 2013 à Mandray, une journée de découverte de la traction animale en partenariat avec la commune de Mandray, l’association le Haut-Fer de Mandray, l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation, les professionnels de la traction animale dans le cadre de l’expérimentation participative sur le Patrimoine Culturel Immatériel (PCI). 

La nouvelle salle d’exposition du Haut-Fer de Mandray sera également inaugurée à cette occasion.

AU PROGRAMME DE 10H A 17H


Balades en calèche, démonstrations de débardage, de travaux communaux avec cheval et bœuf, présentation de matériel moderne, présence d’un bourrelier, d’un maréchal-ferrant, témoignages, sciage, atelier-famille sur le sol et ses petites bêtes, restauration, marché de produits locaux…

Cet événement bénéficie du soutien financier des Régions Lorraine et Franche-Comté, des Directions Régionales des Affaires Culturelles de Lorraine et de Franche-Comté, du fonds européen de développement régional (FEDER) du Commissariat à l’Aménagement du Massif des Vosges.

Mathilde Doyen

Chargée de mission patrimoine

Parc naturel régional des Ballons des Vosges
Maison du Parc 1 cour de l’abbaye 68140 Munster
Tél. 03 89 77 90 20
Tél. ld 03 89 77 88 82
Fax 03 89 77 90 30
www.parc-ballons-vosges.fr

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Découvrez la traction animale ! 

Dimanche 26 mai 2013 à Mandray Le Parc naturel régional des Ballons des Vosges organise une journée de découverte de la traction animale en partenariat avec la commune de Mandray, l’association le Haut-Fer de Mandray, l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation, les professionnels de la traction animale dans le cadre de l’expérimentation participative sur le Patrimoine Culturel Immatériel (PCI).

La nouvelle salle d’exposition du Haut-Fer de Mandray sera également inaugurée à cette occasion.

AU PROGRAMME DE 10H A 17H

Balades en calèche, démonstrations de débardage, de travaux communaux avec cheval et boeuf, présentation de matériel moderne, présence d’un bourrelier, d’un maréchal-ferrant, témoignages, sciage, atelier-famille sur le sol et ses petites bêtes, restauration, marché de produits locaux…

LA TRACTION ANIMALE DANS LE PARC NATUREL REGIONAL DES BALLONS DES VOSGES

Neuf habitants regroupés dans un jury-citoyen ont sélectionné, en juin 2009, parmi 8 autres propositions, la pratique de la traction animale présentée par Emmanuel Fleurentdidier, praticien, pour représenter le Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de la Déodatie. (29 communes vosgiennes du Parc des Ballons des Vosges).

Pour les jurés, la traction animale est une pratique héritée (en lien avec le sud du massif vosgien couvert à 60 % de forêts) mais aussi une pratique ancrée dans son temps, en résonance avec le quotidien des habitants.

Pour le Parc, la traction animale est également au service de la gestion durable du territoire :source d’énergie renouvelable, elle est également vecteur de cohésion sociale et de tourisme durable.

Aujourd’hui, une centaine de communes françaises ont recours aux services du cheval : pour l’entretien des espaces verts, arrosage, navettes de ramassage scolaire, circuits touristiques, collecte des déchets.

Le Parc des Ballons des Vosges mobilise collectivités locales, habitants, professionnels, personnes-ressources afin d’élaborer, avec une approche transversale et tournée vers l’avenir, des actions pour valoriser cette pratique en répondant aux enjeux du développement durable.

UNE AVENTURE PARTICIPATIVE SUR LE PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL (PCI)

En Déodatie et dans les Vosges saônoises, ce programme propose de mettre en application, par une démarche participative, la Convention Unesco 2003 sur le PCI qui élargit la notion de patrimoine aux rites, coutumes, chants, danses et savoir-faire traditionnels.

Elle insiste, également, sur l’implication des habitants dans l’identification et la valorisation de leur patrimoine. Les enjeux consistent à promouvoir la diversité culturelle, favoriser la transmission des patrimoines, contribuer au développement local et au renforcement du lien social.

Cet événement bénéficie du soutien financier des Régions Lorraine et Franche-Comté, des Directions Régionales des Affaires Culturelles de Lorraine et de Franche-Comté, du fonds européen de développement régional (FEDER) du Commissariat à l’Aménagement du Massif des Vosges.

Contacts Isabelle COLIN, Responsable du pôle communication 03 89 77 90 23 – i.colin@parc-ballons-vosges.fr 

Mathilde DOYEN, Chargée de mission patrimoine culturel 03 89 77 88 82 – m.doyen@parc-ballons-vosges.fr

Emile Fleurentdidier, Saint-Dié (88)


Emile à l’écomusée d’Alsace

Emile Fleurentdidier a toujours été au contact des animaux de travail dans sa famille et en particulier avec Emmanuel Fleurentdidier, son père. Vers l’âge de 8 ans (il en a 15 aujourd’hui) il mène seul sa première paire de boeufs.

Il travaille, en leur parlant la langue Vosgienne, soit avec les animaux de son père, soit avec Moris, le boeuf de Karine Huguenot.

Débardage, transport du fumier et autres denrées, Emile pratique toutes sortes de travaux avec les boeufs. On peut signaler aussi qu’il attelle à l’écomusée d’Alsace.   

C’est sans doute le plus jeune bouvier en France aujourd’hui. Son petit frère, Elian commence aussi à cotoyer

En débardage avec Moris, un boeuf Vosgien de trois ans

Elian, le petit frère de 7 ans, n’est pas loin derrière!!

Jean-Michel Curien, La Bresse (88)

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Photo Est Républicain

Jean-Michel Curien est un éleveur laitier de montagne. Sur les soixante-dix hectares de l’exploitation, il élève un troupeau composé d’une cinquantaine de têtes, dont vingt-trois vaches.

Il attelle une paire de boeufs Vosgiens. Pendant l’hiver, période de neige dans les Vosges, il propose des sorties en traîneau tracté par les boeufs en paire ou en solo.

Sinon il maintient le travail de ses animaux dressés, en sortant du bois pour lui. Il n’attelle jamais dans les manifestations.

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photo Lorrainemag

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Photo Est Républicain

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photo site La Bresse station verte

Allez voir l’article de l’Est Républicain en cliquant ici.