Deux personnes s’exercent à la fabrication des jougs à Nestier dans les Hautes-Pyrénées, par Lionel Rouanet (65)

Jougtiers à Nestier (2) 

Mardi 25/10/2022, journée hors du commun aux « Jardins du Mont Arès » :

Adrien Hirondelle vient, pour la troisième fois en moins d’un an, pour apprendre, dans un premier temps, la fabrication des jougs de types languedociens.

P¨hotos adrien hirondelle (2)

Lionel Rouanet à l’œuvre

Il participe avec moi à la Fête de la Pomme à Sauveterre de Comminges (31) le dimanche 23/10 où nous montrons chacun la fabrication de jougs : lui à l’herminette pour la fin d’un joug sur lequel il a déjà travaillé (et qui avait été remis à tremper dans l’eau depuis), moi à la hache pour un joug peu commun car de très grande taille, sur commande. Lundi et mardi, il reste à la maison pour terminer tout seul le joug, mais avec des conseils pratiques bien sûr.

Lors de sa première venue, Adrien n’est pas à son coup d’essai dans le maniement des haches et herminettes … Il sait d’ailleurs très bien manier tout un tas d’autre outils à bois, notamment le paroir (de sabotier) qu’il affectionne pour la réalisation de cuillères, ustensiles et petites sculptures.(Cliquez ici pour voir) (et ici)

Gilles Perefarres vient une petite journée pour continuer son travail, proche de la fin, sur un joug pyrénéen, une jouatte comme on dit assez communément en cette région.

Paysan, il a toujours eu des vaches de travail, mais depuis peu, il a souhaité se passer de tracteur et vient d’acheter une nouvelle paire de bœufs. Le joug, il voulait le faire seul, mais bien que le modèle pyrénéen (bigourdan en l’occurrence) soit relativement simple, il préférait tout de même solliciter des conseils et de l’aide. C’est ainsi que nous avons fait connaissance et qu’il est passé quelques fois à la maison avec son joug en ébauche sur l’épaule.

Ce joug, il l’a réalisé dans une bille de charme encore fraîche de quelques mois, achetée dans une scierie locale, puis avec l’aide d’une tronçonneuse et de la scie à ruban de son menuisier local, il a détouré l’ébauche d’après un dessin précis en deux plans (devant et dessus). Il utilise un peu aussi une défonceuse.

Ce mardi, je l’aide pour la réalisation des « capièires », autrement dit : écuelles, passage des cous qui ne doivent pas blesser les bêtes et des zones de passages des courroies qui doivent être assez douces pour que les courroies puissent bien être tendues lors du liage. Il veut apprendre, je ne fais que montrer ce qui me semble convenir pour un modèle de joug que je n’ai réalisé qu’une fois auparavant. Ce qui donne lieu à des échanges sympatiques : son joug il le veut « gascon » et pas trop « languedociannisé », « allez, 4% maxi, comme le pourcentage de gênes que nous tenons de Néanderthal ». Il utilise des outils assez conventionnels (ciseaux – « normal » et à tranchant arrondi – maillets, gouges) mais découvre également l’herminette de jougtier qu’il sait apprécier. Quelques jours après, il m’appelle pour me dire qu’il en a retrouvé des vieilles qui avaient probablement été à son grand-père qui faisait des jougs occasionnellement. Il va les confier à une connaissance pour les faire remettre en état …

P¨hotos adrien hirondelle (25)

P¨hotos adrien hirondelle (21)

P¨hotos adrien hirondelle (18)

P¨hotos adrien hirondelle (17)

P¨hotos adrien hirondelle (16)

P¨hotos adrien hirondelle (15)

P¨hotos adrien hirondelle (14)

P¨hotos adrien hirondelle (13)

P¨hotos adrien hirondelle (12)

P¨hotos adrien hirondelle (10)

P¨hotos adrien hirondelle (6)

P¨hotos adrien hirondelle (5)

P¨hotos adrien hirondelle (4)

P¨hotos adrien hirondelle (1)

P¨hotos adrien hirondelle (3)

Attelage de boeufs en Lauragais dans le film « Saint Anatoly » de Jean-Luc Prince

Photo extraite du film de Jean-Luc Prince

Regardez absolument cet exceptionnel document filmé par Jean-Luc Prince.

En voici le résumé écrit par l’auteur.

« Ce documentaire, tourné en 35 mm en 1993 et 1994, retrace la dernière année de travail de Germain et François, métayers à Saint-Anatoly, petit hameau lauragais près de Toulouse. Les deux paysans sont jumeaux, ils n’ont jamais voyagé et ils parlent peu. Ils accomplissent leurs travaux en un rituel immuable depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le réalisateur pose sur ce couple hiératique et sur quelques personnages locaux dont une formidable raconteuse, Georgette, un regard humaniste et sans nostalgie. Un travail d’observation « photographique »: le temps s’est arrêté à Saint-Anatoly, les personnages évoluent dans un continuum circulaire et saisonnier, balisé d’événements inamovibles.
Ce film réalisé par Jean-Luc Prince, le créateur de la société de production l’Imagécrit, et produit en son temps par la société Imako, a été diffusé sur FR3 et Planète, dans différents festivals dont celui de Clermont-Ferrand, et a obtenu le prix du public du Festival de Saint-Flour en 1994. »

Voir le site de la société de production « l’Imagécrit » créée par Jean-Luc prince ou ça chaine sur Vimeo.

La paire de vaches Lourdaises de Francis Bazerque à Sarrecave (31) pendant l’été 2014

Francis Bazerque nous communique deux photos de sa paire de vaches Lourdaises, Massa et Bielle, l’une à la fête de Saint Giron, l’autre, sur son exploitation au travail dans le foin au râteau-faneur.

Vidéos des attelages de boeufs de Thierry Dupré, Varennes (31)

thierry dupré 4 ok

Thierry Dupré, travaille avec plusieurs paires de boeufs.

Voici plusieurs vidéos de Thierry Dupré avec ses attelages.

Francis Bazerque, Sarrecave (31)

Francis Bazerque nous présente son expérience.

« Je suis né en 1953, époque où l’on travaillait encore avec le bétail.

J’ai connu les vaches attelées jusqu’à 10-12 ans, mais ma passion de l’attelage vient des chevaux, avec lesquels j’ai travaillé jusqu’à 18 ans.

A la fin des années 90, avec deux anciens, Gilbert Buzon et Hubert Bernard, j’ai renoué avec l’attelage bovin.

Je ne suis pas exploitant, j’ai ces bêtes pour le plaisir et la passion, j’ai également un cheval breton que j’utilise pour le travail.

En 2012, j’ai réussi à convaincre mon neveu (Frédéric Bazerque cliquez ici pour voir), qui possède des Limousines (voir photos), à en dresser une paire. Actuellement, je viens d’acquérir une paire de Lourdaises suitées, que je commence à joindre. J’effectue quelques travaux sur mes 4 ha: foin, débardage, travaux des champs…

Je participe parfois à quelques manifestations (défilés, battage à l’ancienne, etc…).

J’ai aussi en projet de faire un attelage de boucs pyrénéens.

Avec quelques amis, eux aussi passionnés d’attelage, nous avons créé une association, ATAC, Association de Traction Animale Commingeoise. »

Thierry Dupré et ses bœufs au travail sur les berges du lac de Montgeard (31)

thierry dupré 1 ok

Article de « La dépêche » 13 /03 /2013

Dans le cadre de futures plantations organisées sur le Lac de la Thésauque par la Communauté des Communes CoLaurSud, la préparation des sols a été confiée à un bouvier des Varennes, Thierry Dupré, et à ses bœufs mirandais. L’objectif était de préparer deux bandes labourées permettant de compléter un maillage déjà existant de haies pour asseoir à terme une zone boisée, première étape d’une politique privilégiant des savoir-faire ancestraux.

L’attelage conduit par Thierry Dupré est l’un des rares équipages encore actifs, représentatifs de la race mirandaise. «Il est important de préciser que ces bovins remarquables – plus que 400 femelles seulement dans le monde !- sont menacés de disparition, au même titre que les Lourdais, les Castas, les Béarnais…, ces représentants des petites races locales, dont le patrimoine génétique est en péril…», explique Patrick Estrade chargé de l’opération.

Quant au bouvier, qui se déclare paysan sans terre, il exerce plusieurs métiers dont celui de tapissier sellier.

Suivant les saisons et le temps, il laboure, débarde en forêt, et participe à des animations. Il valorise le rôle des animaux derrière lesquels il marche sans ressentir la fatigue. «Ils nous donnent de l’énergie, ajoute-t-il. On a sûrement perdu quelque chose dans cette course effrénée vers une agriculture qui s’éloigne de plus en plus de la nature…»

Thierry Dupré, 06 13 23 08 63, www.tdupré-moulindenblanc.com

Thierry Dupré, Varennes (31)

Un article de la Dépêche du Midi présente ce bouvier:

Amoureux de la nature et des animaux, Thierry Dupré possède le savoir-faire du débardage par traction animale (chevaux, mules, bœufs). Gestion raisonnée des espaces naturels, cette technique ancestrale consiste à transporter des arbres abattus vers des lieux de coupe ou de nettoyer les encombrants abandonnés.

Tout comme son père et son grand-père qui ont toujours pratiqué le débardage, Thierry a à cœur de participer à la préservation de l’environnement en alliant efficacité et respect de la nature : peu de dégâts, absence de pollution, pas de nuisance sonore.

Il est membre de la coopéative d’activités « la Coopérative Maison de l’Initiative », qui apporte aide et conseils afin de trouver des marchés de débardage et de nettoyage sur les divers sites sensibles : forêts, canaux, rivières, chemins.

Au travers de diverses manifestations, c’est accompagné de chevaux ou de mules (Reinette, Paco, Schrek) que Thierry a participé au halage de la péniche « Chèvrefeuille » avec le cheval Emir, de Ramonville à Ayguesvives, sur le canal du Midi ; au téléthon à Toulouse ; à la Chevauchée des Faydits avec ânes et vaches.

Il aime aussi exposer sa collection personnelle de jougs comme à Saint-Jean-de-L’Union, Verfeil, Revel où il peut montrer son savoir-faire et fêter la Saint-Blaise (Fête des laboureurs) à Bessières. Il soutient légalement les activités du Comité départemental du tourisme équestre à caractère occitan ou médiéval, intervient dans les écoles, aux journées du patrimoine…

Jardinier de la forêt et d’espaces boisés, le débardeur à traction animale a une approche qualitative de la gestion forestière basée sur le long terme.

La Dépêche du Midi / 30 oct. 2009

Ainsi qu’un article de la Dépêche du Midi en cliquant ici.