
Après avoir eu pendant de longues années une paire de boeufs Salers, Gilles et Carole, exploitants en céréales et foin sur 120 hectares, ont repris le dressage d’une paire de Highland. Ils gardent aussi le projet de dresser une nouvelle paire de Salers.
Ils nous présentent leur parcours avec leurs animaux.
« Idefix et Sogou, arrivés à neuf mois sur la ferme en 1992, ont animé nombre de fêtes, mariages et démonstrations avec parfois une belle patience envers le genre humain. D’abord attelés au joug de garrot, qui m’était devenu familier après deux années d’animation rurale (agricole) dans les savanes du nord-Togo, ils sont passés au joug de tête dès que l’encornement l’a permis (autour de deux ans). Mêlant un brin de nostalgie et de passion, conseils avisés et savoir-faire paternels furent très utiles à ce moment-là.


Idéfix et Sogou sont morts de vieillesse dans leur pâturage après respectivement 17 et 19 ans de bons et loyaux services ; nous nous étions installés agriculteurs ensemble…
Les malmenages de la vie privée ayant toujours un rôle dans le cours des choses, deux ans d’intermède sans bœufs ont suivi. Puis en juillet 2012, avec Carole, l’idée de redonner sa carte de visite à notre ferme en la doublant d’un projet de maraîchage et semences en culture attelée, nous a fait racheter deux peluches et leur maman : Mandoline, Balafon et Cornemuse, de race Highland.

Et c’est reparti ! Le joug de garrot pour commencer, dès 8 mois. Une marche discordante au début, puis l’apprentissage progressif où hommes et bêtes apprennent à avancer du même pas, pour parvenir à travailler ensemble.
C’est une nouvelle histoire, un nouveau chemin mais avec le même langage de patience et d’écoute réciproque, au pas des bœufs. On s’apprivoise les uns les autres, on cultive la confiance en tous lieux et toutes circonstances (chiens, foule, TGV, musique, tout ce que l’humain réserve d’inattendu…).

La route est encore longue pour que les lignes soient tracées bien droites dans la terre et si la marche est lente, faute de pouvoir s’y consacrer quotidiennement, le joug de tête suivra le joug de garrot le moment venu, pour perpétuer la longue coopération entre le bœuf et les gens de la terre.

