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Taille d’un joug par Raymond Garnier à Anost (71) 1977

Film d’archive en « Super-8 » qui nous a été aimablement communiqué par Philippe Berte-Langereau.

 « J’ai rencontré Raymond Garnier à Pâques 1977 chez lui à Varin (Anost) d’où sa femme Marie était originaire. Lui, sortait des Miens, un hameau plus au-dessus. Il avait fait son apprentissage de charron et a travaillé dans son atelier.

A l’époque, il avait 70 ans ; on a bien discuté et, à un moment, il m’a dit en patois : « S’il fallait, un joug, j’en referais bien un ». Je l’ai pris au mot et il a été d’accord.

Il fallait cependant trouver la pièce de bois à tailler. Une amie, Martine Hunimels, avait son grand-père qui avait fait débiter un hêtre dans les années 40 en vue d’en faire des jougs. Ces pièces de bois était toujours dans « l’aizu » depuis plus de trente ans dans un pré de la ferme de Savault (Ouroux-en-Morvan 58).

L’aizu, c’était une mare où l’on faisait rouir, « aizer », le chanvre pour le faire pourrir et en recueillir les fibres propres à être filées puis tissées jusqu’au début du 20ème siècle. Les bois destinés aux jougs étaient laissés un certain temps dans ces mares pour en éviter le piquage par les vers.

On a tiré la pièce de hêtre de cette mare et on l’a fait sécher jusqu’à l’automne 77 où Raymond Garnier l’a travaillée comme il le faisait trente ans auparavant.

On peut dire que ce joug est le dernier à avoir été taillé dans le Morvan par un charron de métier. »

Philippe Berte-Langereau.

Papier à entête de Emile Boisseau, jougtier à Saint Didier (89)

 

Philippe Berte-Langereau, qui s’intéresse depuis longtemps à la traction bovine, nous fait parvenir ce document.

C’est un papier à en-tête d’un fabricant de joug de Côte-d’Or. Ce jougtier travaillait vers 1920-40 aux Ventes, commune de Saint-Didier -21210- près de Saulieu. Il taillait à l’herminette bien sûr, dans son atelier de ce hameau qui comptait vers 1930 une trentaine de personnes. Il fréquentait les foires, notamment celle de Saulieu et faisait des dépôts chez des commerçants de son secteur. Il travaillait le hêtre.

Géométrie des jougs occitans, par Lionel Rouanet

  

Le mot joug fait immanquablement penser à la notion de servitude, par l’utilisation qui en est faite de nos jours, principalement au sens second.

Si cette notion n’est pas fausse, elle ne doit en tout cas absolument pas conduire à l’idée reçue de « souffrance ». D’un point de vue pratique, un joug, au même titre qu’un collier pour les équidés, n’a évidemment aucun intérêt à faire souffrir (ni même à l’insu de l’utilisateur), car son but est bien de tirer partie au mieux de la force des animaux.

C’est pourquoi les jougs, en particulier les jougs coiffants (coiffant les oreilles, voir illustrations) ont une géométrie si particulière. Leurs formes ne sont pas le fruit du hasard, en grande majorité fonctionnelles, elles laissent néanmoins de la place au côté artistique du modèle propre à chaque « pays », chaque artisan. C’est sur les jougs coiffants du sud de la France, d’Occitanie, (« Midi, Centre-Ouest ») que va porter cet article ; plus particulièrement sur ceux d’Aveyron, ce qui veut dire de nos jours, des jougs « Alibert » (pour des jougs neufs évidemment).

Il ne faut pas croire que l’Occitanie n’ait connu ou ne connaisse encore que des jougs coiffants stéréotypés. Si des cousins du modèle Alibert sont légion dans l’Aveyron, le sud du Massif Central, le Tarn, un peu l’Ariège et d’autres endroits encore, on trouve également en grand nombre, des modèles moins coiffants, aux formes plus simples, notamment dans la zone pyrénéenne. Ces derniers prennent alors parfois le nom de « Jouattes » comme dans le Comminges(31) et le Couserans (09).

Il se trouve à l’écomusée d’Alzen, dans l’Ariège, une belle collection de jougs méridionaux dont la plupart des modèles viennent du collectage d’Olivier Courthiade.

I – Localisation et dénomination des différentes parties d’un joug.

Les différentes parties numérotées sur la figure 1 sont listées ci-dessous avec leur nom en français, puis en occitan, suivi entre parenthèses de la prononciation.

Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir.

 

1) Embanures – Baneiras (baneïros).

Logements destinés à recevoir les cornes. Les embanures ont un rôle de mise en position de la tête de chaque bovin l’un par rapport à l’autre. Ce sont les « surfaces de références ».

2) Suca (suco), pas de nom utilisé en français.

La suco coiffe le chignon de chaque bête mais ne doit pas le toucher. C’est une partie plutôt d’ornement, mais ne demandant pas pour cela une section initiale de bois plus importante, car ses côtés, à même niveau,

sont indispensables au bon guidage des courroies sur les cornes. Si les cornes des bêtes partent d’abord un peu sur l’arrière, avant de s’incurver vers l’avant, il se peut que la suco se retrouve juste derrière le chignon.

3) Capet (capét), pas de nom utilisé en français. C’est la partie du joug au dessus de chaque tête.

Comme bien d’autres parties du joug, elle doit être aussi mince que possible afin de conférer de la légèreté à l’ensemble. La limite minimale étant bien entendu donnée par la capacité de résistance. Sur l’arrière, le milieu des capets se termine par une nervure, bien en saillie, qui empêche la tendance que pourraient avoir les courroies à glisser sur le cou des bêtes.

4) Trou de passage pour la méjane – Mejana (médjano).

La méjane est une forte courroie de cuir avec un système de boucle pour la fermer, comme une ceinture. Elle permet de pendre les deux anneaux dans lesquels passent le timon. Il existe d’autres manières de pendre les anneaux qui seront abordées plus spécifiquement dans un autre article.

 5) Joues – Maisas (maïsos).

Les joues viennent contre les oreilles de la bête, rabattues sur l’arrière. Les oreilles ainsi plaquées, mais non serrées, permettent de faire amortisseur entre le crâne et le joug.

 6) Capière – capièira (capièiro).

Ce sont tout simplement les emplacements qui reçoivent la tête des bêtes. Les joues font partie des capières.

 7) Chemin de passage des courroies vers le front et vers les cornes.

Les courroies sont souvent appelées juilles dans le Midi, par dérivation du nom occitan julhas (julios).

8) Chemin de passage des courroies depuis les cornes vers l’arrière (ou vice-versa) afin qu’elles fassent le tour du joug.

 9) Catel ou tenon – catel (catel) ou coeton (couetou)

Il y en a un de chaque côté. Ils permettent de terminer de lier les juilles, en les y nouant par deux demi-clefs.

II – Caractéristiques générales :

1) La pointure. (voir figure 2)

Les jougs de nuques doivent « mouler » la tête des animaux et, comme pour nous des chaussures, ils doivent être particulièrement bien ajustés afin de ne pas blesser. Ils doivent être ergonomiques. Il y a donc plusieurs pointures ou tailles de jougs. Celles-ci se mesurent juste derrière les embanures entre les joues. De nos jours, la plage des pointures part de 26, 27 pour des jeunes bêtes ou des petites vaches, jusqu’à un maximum assez rare de 35, 36 pour de gros boeufs.


2) Zone où doit porter le joug sur les têtes. (voir figure 2)

Bien entendu, le joug doit porter sur les cornes, mais également sur le cou des bêtes. Seules ces zones doivent supporter le poids du joug ainsi que la composante verticale de la charge transmise par le timon. Partout ailleurs, il ne doit pas y avoir contact. Au niveau de ces zones, qui forment grosso modo un triangle à l’arrière des capières, le joug doit épouser au mieux la forme des cous, afin que leur écrasement sous la charge soit le plus faible et le moins contraignant possible. Il doit aussi porter identiquement sur chaque bête. Si c’est le cas, en regardant la paire de côté, les chanfreins sont alignés.

3) Zone où doivent porter les cornes. (voir figure 3)

Les cornes, dans les embanures, ne doivent pas porter sur leur naissance, près du crâne, qui est une zone plus tendre et fragile, souvent craquelée, mais à quelques centimètres de là.


4) Mise en position, maintien en position, traction.

Les surfaces décrites dans les deux paragraphes précédents permettent d’effectuer la mise en position des bêtes par rapport au joug, afin de conférer la meilleure ergonomie possible. Les courroies, quant à elles, assurent deux rôles: le maintien en position, plus particulièrement pour celles passant sur les cornes et la réception de l’effort de traction pour celles passant sur le front. On ne doit pas considérer qu’un bovin tire grâce à ses cornes. C’est quasi essentiellement le front qui doit effectuer ce travail.

5) Les galbes d’un joug.

Un joug dans son allure générale doit posséder deux courbures, l’une vue de dessus, l’autre vue de face. Ces courbures se considèrent par rapport aux placements des cornes : les embanures.

Le galbe vu de dessus a deux utilités : (voir figure 4)


– premièrement, permettre le croisement des cornes des bêtes dans la partie médiane du joug (voir figure 3). On constate à ce propos, que les jougs des zones montagneuses ou collinaires ont le galbe vu de dessus généralement plus prononcé que ceux des plaines, car les chemins y étant plus étroits, les bêtes devaient marcher plus rapprochées et de fait, les cornes obligatoirement se croiser. La race des bêtes et la forme de leurs cornes influent évidemment aussi.

Afin de soigner au mieux le croisement des cornes, les lignes passant par le fond des embanures ne sont pas symétriques, l’une « regarde » plus en arrière que l’autre : l’embanure intérieure de la bête de droite est plus rentrée dans le bois que sa voisine.

– deuxièmement, donner un peu de maniabilité à la paire, en virage, car leurs axes longitudinaux ne sont pas parallèles mais se coupent plusieurs mètres au-devant.

Le galbe vu de devant (voir figure 5) permet lui aussi aux cornes de se croiser sans se toucher. Là aussi, les axes des têtes passant par les cornes ne sont pas symétriques, l’une des bêtes a la tête légèrement plus inclinée que l’autre. C’est généralement le cas de la bête de droite.

Il est apporté un soin tout particulier au placement des cornes, car c’est en grande partie grâce à cela que les bêtes se trouveront dans la posture qui fournira la plus grande capacité de traction possible, sans fatigue inutile. De plus les bêtes n’apprécient absolument pas que leur cornes se touchent car cela génère des vibrations qui se transmettent à la boîte crânienne.

6) Le caractère coiffant.

Les capièires sont de profondeur assez importante. Ainsi, leurs côtés (les joues) descendent au-delà de la naissance des oreilles qui, rabattues vers l’arrière, sont plaquées sur le bas de la nuque, et font office d’amortisseurs comme il a été précédemment écrit.


Ce caractère coiffant du joug ne sert pas qu’à enserrer les oreilles ; il permet également de rallonger vers le bas le chemin de guidage des juilles vers le front et ainsi de les aider à passer à mi-chemin environ entre les cornes et les yeux, soit juste au dessus des arcades sourcilières.

C’est lorsque les juilles sont à ce niveau sur le front que l’ergonomie et la capacité de traction sont les meilleures (du moins pour une grande majorité des races). Guidées de la sorte vers le front, les juilles ne blessent pas au niveau des tempes.

7) La manière de lier.


La juille, attachée à un clou faisant crochet à l’arrière du joug, dans la partie centrale, passe d’abord sur la corne intérieure, du bas vers le haut, puis est dirigée, par le croisement, vers l’arrière de la corne extérieure sur laquelle elle fait un tour. Ceci permet de rapidement « fermer la bête » dans le joug. La juille passe ensuite sur le front, fait un tour de la corne intérieure et revient à l’extérieur par l’arrière du joug. Voici le cycle. Selon les régions, on fait deux ou trois tours sur la corne extérieure et autant de passages sur le front. Le surplus de longueur de la juille est enroulé sur la corne intérieure, puis on termine en la dirigeant vers le catel sur lequel on l’arrête par deux demi-clefs. Afin de donner un peu d’adhérence au cuir sur ce dernier, certains avaient pour habitude d’y déposer un « brave escupit » (traduire par « crachat généreux »).

Les juilles doivent être le plus tendues possible, et ce, dès le premier tour.

 

8) Légèreté et résistance du joug

Un joug doit être aussi léger que possible pour ne pas charger inutilement la tête des bêtes et pour faciliter sa mise en place par le bouvier. Cependant la recherche de la légèreté ne doit pas se faire au détriment de la capacité de résistance. Le jougtier doit trouver le meilleur compromis. Pour cela, il doit essayer au plus possible de garder entière

la fibre du bois d’un bout à l’autre ; chose qui est rendue difficile par le galbe (vu de dessus). Il est avantageux d’utiliser, quand c’est possible, un tronc d’arbre légèrement cintré : le galbe du joug suit alors au maximum la courbure naturelle du tronc. La méthodologie de fabrication compte énormément dans l’obtention de jougs résistants. L’essence utilisée influe aussi. Un joug en bouleau, par exemple, qui est un bois léger, doit avoir certaines zones plus massives qu’un en frêne, qui est un bois lourd.

La capacité de résistance du bois dépend beaucoup de sa densité. Selon les régions, on utilise ou non des coussins frontaux. Le fait que le joug soit coiffant et que les juilles ne puissent donc pas blesser aux tempes, sous les cornes, (voir § 6) ne rend pas leur usage impératif. Malgré tout, à mon sens, leur emploi ne peut qu’être recommandé puisqu’ils augmentent la surface de répartition de l’effort de traction et donc réduisent la pression sur le front. Remarquez les cernes d’accroissement du bois. C’est ainsi disposé par rapport au tronc d’arbre d’origine, que le joug terminé garde le galbe des cernes dans la position offrant le meilleur compromis. Autant que possible, le coeur de l’arbre (au sens du centre, de la moelle) doit être absent du volume final ou le plus à l’extérieur possible, car il prête à faire fendre le reste de la section. Dans tout les cas, il doit être à l’arrière du joug, l’avant étant du côté de l’écorce.

III – Conclusion :

Je ne veux pas, par cet article, faire l’apologie d’un seul type de joug. Il est certain que le modèle que je viens de décrire est particulièrement abouti et ergonomique s’il est bien ajusté. Cependant, il a l’inconvénient de difficilement pouvoir servir, sans retouches, pour différentes paires. Ce n’est pas le cas des jouattes pyrénéennes, qui avec des emplacements de cornes peu ou pas marqués, peuvent aller bien plus aisément à plusieurs paires (avec même une certaine latitude dans la taille). En contrepartie, ces dernières ne sont jamais parfaitement ajustées, et ne permettent pas de soigner le croisement des cornes dans la partie centrale.


Si les jougs traditionnels de chaque région ne se ressemblent pas, c’est parce que leur évolution s’est faite en fonction de la morphologie des races locales. Ainsi, un joug occitan n’est pas particulièrement adapté à coiffer des boeufs ou vaches de race Bretonne (par exemple) car la forme de leurs cornes est très différente de celles des races pour lesquelles ils étaient traditionnellement conçus. A savoir, essentiellement les Aubrac, Gasconnes mais aussi Salers, Ferrandaises, Castas et d’autres encore. Je ne dis pas qu’un joug occitan ne peux pas coiffer des Bretons, la preuve en est que M. Alibert a bien ajusté un de ses jougs aux boeufs de M. Lehlé ; seulement, une fois finies, les embanures étaient dans une position jusqu’alors inconnue. En effet, traditionnellement, des bêtes ayant une encornure trop différente du standard de la race n’étaient pas gardées pour la traction. Surtout dans un département comme l’Aveyron où chaque paysan, bouvier, prêtait particulièrement attention à ce que sa paire « présente bien ». Ils étaient très fiers de l’esthétique de leurs animaux attelés, notamment de la manière dont se croisaient les cornes. Il y avait bien sûr des animaux aux cornes plus hautes que les autres qu’on appelait « cabrots » en référence aux cornes des chèvres, mais jamais un Aubrac cabrot n’aura une allure de Breton ! Ainsi il est quasiment improbable qu’un joug occitan convenant parfaitement à des Aubracs, puisse convenir à des Bretons de même taille.

Ces dernières lignes me permettent de revenir sur les coutumes. Nous venons de voir que la morphologie des races traditionnelles locales pouvait influer sur les différents modèles de jougs et favoriser certaines coutumes. Mais les coutumes elles–mêmes ont, certainement, par leur propre évolution, elles aussi à leur tour, influées sur l’évolution des modèles régionaux. Ainsi, si l’on observe les différentes méthodes de lier les animaux aux jougs, on constate des couples joug/méthode bien particuliers : emploi de gros coussins rembourrés coiffant nuque et front avec un joug assez sommaire dans les Vosges (un joug Vosgien utilisé sans coussin devient un véritable instrument de torture) ; juilles terminées par une corde fine (pour faire le noeud) dans le Charolais avec un joug sans catel ni cheville … De même, de façon générale, la manière de passer et enrouler les juilles sur le joug, est propre à un modèle. Qui de la manière, ou du modèle à influé sur le second ? …

Les informations contenues dans cet article, proviennent pour la plupart des connaissances et savoir-faire de René Alibert, un des derniers jougtiers en activité en France. Pendant son jeune âge, il fut quelques années jougtier professionnel aux côtés de son père Joseph qui exerça ce métier pendant une trentaine d’années, à plein-temps, en itinérant dans le Nord Aveyron. Il n’avait pas d’atelier. Joseph fabriquait environ 300 jougs par an, chez les « clients ».

Dans le milieu des années 50, il n’y avait plus assez de travail pour deux, alors René prit le chemin des ateliers industriels, puis ce fut le tour de son père quelques années plus tard. Arrivé à l’âge de la retraite, René se remit par passion à faire des jougs, « pour dépanner les gens et faire plaisir ». A 85 ans passés, il manie encore la hache et l’herminette, courbé avec souplesse.

Lionel Rouanet.

Merci à Lionel pour sa participation active et son soutien au site.

Cet article a également été  publié dans la revue « Sabots ».

Pliage des jougs

La manière de plier les liens des jougs (qu’on appelle plus communément plier les jougs) varie selon les régions et les personnes.

Certaines formes de jougs ont des liens qui ne sont pas fixés au joug de manière permanente. Dans ce cas les liens sont donc pliés à part du joug, en une grande boucle.

Dans le Charollais et le Brionnais, on avait plutôt l’habitude de plier les jougs très simplement en rassemblant les deux liens, en les entourant simultanément en une large boucle autour d’une des oreilles du joug et en arrêtant le tout par un tour de l’extrémité des liens autour du paquet de liens et d’une têtière.

Lors de nos rencontres avec Louis Moulignat, dès 2005, nous avons appris de lui une belle méthode de pliage « en huit », où chaque lien est plié en huit sur sa têtière respective. On peut par la même occasion, placer un coussin d’attelage (pieumet chez nous, frontiau en Bourbonnais) sous les liens à chaque têtière.

Photo Philippe Griot

Pour plier, on tient le joug piqué devant soit en le retenant entre les genoux par les cordets.

On réalise un huit avec le lien entre l’oreille du joug et sa main. On forme le huit en utilisant la main gauche pour le lien de gauche et la main droite pour le lien de droite.

Le fait de lier les liens sur les jougs peut présenter l’inconvénient de faire prendre de mauvaises formes au cuir, surtout pendant une longue période d’inutilisation.

 La méthode du Charollais pourrait donc paraître plus respectueuse de l’état des liens.

Nous vous présentons une vidéo, qui comme pour le liage, est beaucoup plus parlante que n’importe quel discours.

Article paru à l’origine le 19 Janvier 2013.

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